Plusieurs milliers d’euros de dommages et intérêt en appel pour LeDivx.com
Pire to pire
Le 11 mars 2013 à 15h57
3 min
Droit
Droit
De retour devant la justice après que les ayants droit du cinéma qui l’attaquaient aient fait appel de la décision de première instance, le responsable du site de liens de téléchargement LeDivx.com vient de se voir infliger près de 10 000 euros de dommages et intérêts.
Octobre 2011. Kévin H., alors âgé de 21 ans, est condamné par le tribunal correctionnel d’Angoulême à deux mois de prison avec sursis. Il doit également verser 8 euros de dommages et intérêts aux parties civiles, de grandes majors du cinéma américain. À l’origine de cette sanction : LeDivx.com, le site de liens de téléchargement (ED2K, Torrent et de direct download) créée et géré par ce jeune homme.
Toutefois, cette punition s’avère bien légère pour les huit plaignants (Universal, Warner Bros, Paramount Pictures, Pixar, 20th Century Fox, Disney, Columbia et l'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle), quand bien même celle-ci a été majorée pour chacun d’entre eux de 150 euros afin de couvrir leurs frais de justice. Ils font donc appel.
La cour d’appel de Bordeaux a justement rendu sa décision vendredi dernier. Toujours poursuivi dans le cadre d’une action en contrefaçon, Kévin H. a finalement écopé d’une peine plus sévère, puisqu’il devra payer plusieurs milliers d’euros de dommages et intérêts (9 304,84 euros selon Ouest-France, 10 160,65 euros d’après Sud-Ouest, ou encore 12 000 euros pour La Charente Libre). Ce montant s’avère encore bien loin des 972 943 euros réclamés par les ayants droit...
D’après Sud-Ouest, les magistrats ont retenu que 8 640 visites avaient été faites sur LeDivx.com, et ce pour un préjudice estimé à 47 520 euros. L’avocate de Kévin H. s’est néanmoins montrée perplexe quant à l’évaluation des dommages causés par son client. « Je m'interroge sur la méthode de calcul de la cour », a ainsi déclaré maître Arbellot à l'issue du prononcé du verdict. Cette dernière a également fait valoir que l'avocat des parties civiles estimait que le prévenu avait touché tous les trois mois 6 000 euros de revenus publicitaires, tout en calculant un certain nombre de visiteurs et de téléchargements. Or selon elle, « il n'existe pas d'éléments complémentaires prouvant qu'il ait touché plus de 6 000 euros et qui permettent de démontrer s'il y a déjà eu un téléchargement », selon des propos rapportés par Ouest-France.
Quoi qu’il en soit, la décision rendue par la cour d’appel de Bordeaux semble avoir été accueillie avec soulagement par Kévin H. « Mon client est plutôt content [et] rassuré que la procédure s’arrête dans des conditions respectables » a ainsi déclaré Maître Arbellot à La Charente Libre. « Les majors se basaient sur des calculs totalement alambiqués. La cour en a retenu quelques bribes mais le verdict me convient » a-t-elle ajouté. Selon nos confrères, le jeune homme « pourrait avoir du mal à réunir la somme », étant donné la situation de précarité dans laquelle il se trouve (sans emploi et avec un enfant à charge).
Nous avons contacté les représentants des deux parties afin d’avoir des éclaircissements (notamment sur le montant des dommages et intérêts), sans retour pour l'heure. Nous ne savons pas non plus si les ayants droit envisagent de poursuivre cette affaire jusqu’en cassation.
Commentaires (27)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 11/03/2013 à 16h31
Bien, un rapport de conversion de 100 à 1 entre la demande des zéyantdrouah et ce qui est demandé en D & I au prévenu… Ils n’ont pas vraiment tendance à gonfler la note, les majors !
Quand aux 2000 €/mois de revenus publicitaires, je demande à voir. C’est peut-être possible, mais j’aimerai bien avoir une explication quand aux méthodes de facturation, car il me semble que le chiffre au clic est pas vraiment énorme…
Le 11/03/2013 à 16h32
Le 11/03/2013 à 16h32
Ce montant s’avère encore bien loin des 972 943 euros réclamés par les ayants droit…
Pascal Nègre est INconsolable…
Le 11/03/2013 à 16h37
Le 11/03/2013 à 16h45
Le 11/03/2013 à 16h47
Le 11/03/2013 à 16h48
Le 11/03/2013 à 16h49
Le 11/03/2013 à 16h50
Le 11/03/2013 à 16h53
Le 11/03/2013 à 17h02
Le 11/03/2013 à 17h03
Les majors ont vraiment beaucoup de pouvoir sur les juges. Quand il s’agit de vol classique il arrive souvent que le montant des dommages et intérêts soit inférieur au montant de la marchandise volée.
Le 11/03/2013 à 17h11
Le 11/03/2013 à 17h11
il faut demander à Elierrys lui seul à la réponse….à on me dit que Kevin H c’est pas forcement lui " />
Le 11/03/2013 à 17h13
Le 11/03/2013 à 17h20
il faut aussi voir que les pubs sont surtout des pubs pour du X.
il me semble que ça paie plus que des pubs classiques.
Le 11/03/2013 à 16h05
Ok il doit payer pour ses actes, mais réclamer 972 943 euros à un particulier sans boulot, il n’y a qu’aux USA que ça passe (enfin je crois) .
On a encore un semblant de justice.
L’avocat a bien joué son coup en mettant en avant la méthode de calcul plus que qu’obscure des ayants droits…
Il serait d’ailleurs tres interessant d’insister auprès de ceci pour savoir comment ils évaluent le préjudice subit.
Le 11/03/2013 à 16h09
la justice Française a vraiment besoin d’une définition du terme “préjudice” et d’un mode de calcul.
Le 11/03/2013 à 16h17
8 640 visites => 6 000 euros de revenus publicitaires
Ca marche vachement bien la pub sur l’internet " />
Le 11/03/2013 à 16h19
8640 visites sur le site = 6000 € / trois les mois. Ils ont un gros problème de conversion non ?
A moins que le site ouvre 250 pop up à chaque clic.
EDIT : grilled !
Le 11/03/2013 à 16h25
Je vais radoter sur vos commentaires mais comment ne pas rire au nez de l’avocat opposé quand celui t’annonce que tu te fais 2000 euros de revenus pub/ mois gràace à 8000 visites " />
Le 11/03/2013 à 16h28
C’est clair qu’à ce tarif-là, on va tous monter un site dès ce soir. " />
Le 11/03/2013 à 19h06
Le 12/03/2013 à 08h50
Pour les sceptiques, à l’époque (2000 - 2005) avec un ami on se faisait dans les 1500€ / mois grâce à la publicité de notre site.
Le tout avec une 10aine de visite / jour….
L’astuce c’est que dans les contrats avec les régie publicitaire, l’action de “cliquer” n’était pas clairement définie et laissait la porte ouverte à certaine pratique pas très “recommandable” … " />
Le 12/03/2013 à 09h15
Le 12/03/2013 à 09h28
Le 14/03/2013 à 16h04