On en sait désormais davantage sur les derniers rebondissements du parcours d’Edward Snowden, l’ancien agent du renseignement américain par qui est arrivé le scandale du programme de surveillance Prism. Alors que l’on pensait l’homme en train de préparer son départ pour l’Islande, c’est finalement l’Équateur qui devrait l’accueillir. L’itinéraire semble cependant semé d’embûches.

Edward Snowden est un ancien agent de la CIA, bien que son dernier emploi ait été chez Booz Allen Hamilton, une entreprise privée sous contrat avec la NSA. À l’origine des révélations du programme Prism, il s’est réfugié à Hong-Kong où il se cachait depuis dans un hôtel. Craignant pour sa vie, faisant désormais l’objet d’une enquête criminelle ouverte par le FBI, il est accusé de trahison par les uns, érigé en héros par les autres.

On pensait Snowden sur le point d’embarquer pour l’Islande, un homme d’affaires ayant affrété un jet privé pour ce voyage. Finalement, ce sera l’Équateur puisque le fugitif y a déposé une demande d’asile politique. Hier, sur le compte Twitter officiel du ministre équatorien des affaires étrangères, on apprenait que la demande avait été officiellement reçue :

Le fait que l’Équateur soit impliqué dans l’affaire Edward Snowden n’a rien d’étonnant. Le pays s’est déjà fait un nom en accueillant dans son ambassade londonienne Julien Assange, le fondateur de WikiLeaks. Or, on sait grâce à un communiqué de presse désormais que WikiLeaks a bien aidé Snowden dans son départ de Chine.

On sait désormais qu’il a bien quitté Hong-Kong et qu’il a passé la nuit d’hier à aujourd’hui dans l’aéroport Sheremetyevo de Moscou en Russie, comme l'indiquent le Washington Post ainsi que la BBC. De là, il aurait été pris en charge par des diplomates vénézuéliens. L’objectif était alors de prendre un autre avion qui l’aurait emmené jusqu’à La Havane (capitale du Cuba), puis d’en prendre un autre vers l’Équateur. Mais Snowden n’a visiblement pas pris son avion pour Cuba.

Car l’affaire est éminemment corsée. L’ouverture d’une enquête criminelle par le FBI a provoqué la révocation du passeport international de Snowden. Un document sans lequel il est plus que délicat de prendre l’avion. La porte-parole Jen Psaki, du State Department américain, a ainsi indiqué : « Une telle révocation n’affecte le statut de citoyenneté. Les personnes accusées de trahison, telles que M. Snowden, ne devraient pas être autorisées à prendre le moindre vol international en dehors de celui qui le ramènerait aux États-Unis ».

Actuellement, on ne sait pas où se trouve Edward Snowden. Une situation qui contrarie les États-Unis, le pays ayant demandé un peu plus tôt à la Chine de procéder à l’arrestation du lanceur d’alerte. Le fait qu’il ait pu quitter le territoire est une « grosse surprise » pour la sénatrice Dianne Feinstein : « Je pensais réellement que la Chine verrait ceci comme une opportunité d’améliorer nos relations et l’extraderait vers les États-Unis ».