Le CSA ne devrait pas être le gendarme du Net de sitôt
Fais pas ci, fais pas csa
Le 19 décembre 2013 à 17h35
4 min
Droit
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Alors que le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel compte bien voir ses pouvoirs étendus au Net le plus rapidement possible, notre confrère BFM Business croit savoir qu'il faudra attendre au plus tôt l'automne 2014 pour que les discussions débutent au sujet du projet de loi.
Le CSA, qui se contente pour le moment d'utiliser sa main de fer dans son gant de velours (ou vice-versa) sur les chaînes de télévision et les radios, souhaite depuis un moment étendre ses pouvoirs à Internet. De YouTube à Dailymotion, en passant par les boutiques des consoles de jeux et même certains cybermarchands liés au secteur audiovisuel, le CSA ne manque pas d'appétit. Le transfert de l'Hadopi au CSA, soumis par la mission Lescure, est aussi en question, ce qui ne fera que renforcer plus encore la puissance autoritaire du Conseil.
« Le calendrier parlementaire est surchargé »
Mais pour le moment, tout ceci n'est que théorie, ou tout du moins prévision. Pour que cela se concrétise, un projet de loi (sur la création) doit être déposé. Officiellement, selon les déclarations d'Aurélie Filippetti elle-même et qui datent du mois d'octobre, « pour l’instant rien n’est arbitré du tout. Je veux présenter le projet de loi en Conseil des ministres si possible avant Noël. Et en tout cas avant le mois de février, c'est-à-dire avant la pause de l’Assemblée nationale pour les élections municipales. »
Si tout se passe comme prévu, le projet de loi doit donc être présenté au premier trimestre au plus tard. Interrogé à nouveau sur le sujet par BFM, le ministère de la Culture confirme d'ailleurs cette version, affirmant que le texte est toujours prévu pour voir le jour avant la fin du mois de mars, période où auront lieu les municipales en France. Mais déjà il y a deux mois, Aurélie Filippetti nous glissait que « le calendrier parlementaire est surchargé, nous avons du mal à trouver des fenêtres sur les sujets Culture puisque chacun veut faire passer ses textes. Le problème est qu’il y aura cinq semaines de pause avant le rendez-vous municipal, il y a donc encombrement. »
Or selon notre confrère, qui se fie à plusieurs sources gouvernementales, tenir ce calendrier sera particulièrement difficile. En effet, des discussions sont toujours en cours sur certains points, notamment au sujet du transfert de l'Hadopi au CSA. Sa rédaction n'est donc pas finalisée. Qui plus est, avant sa présentation au conseil des ministres, il faut préalablement l'avis de la CNIL, du CSA lui-même ou encore du Conseil d'État. Des avis qui ne peuvent se rédiger en trois jours et qui impliqueront un délai supplémentaire de plusieurs semaines. Et ces avis viendront ensuite compléter le projet de loi.
« Pas discuté avant l'automne »
BFM rajoute que du fait de la sensibilité du projet, le gouvernement compte réaliser deux lectures du texte, et non une seule. Sachant que les municipales vont impliquer une pause à l'Assemblée nationale durant tout le mois de mars, ne pas proposer le texte avant le mois de février risque en réalité de repousser son étude à la rentrée 2014. « Cela signifie qu'il ne sera pas discuté avant l'automne » remarque ainsi une source gouvernementale. Un possible remaniement ministériel ce printemps pourrait de plus tout bouleverser.
Rappelons que le rapport Lescure avait proposé au sujet du CSA qu'il :
- Devienne l’autorité de régulation des médias audiovisuels et culturels, linéaires et non linéaires.
- Reçoive les déclarations obligatoires des SMAD (services de médias audiovisuels à la demande) dès le franchissement d’un seuil de déclenchement lié au chiffre d’affaires, afin de faciliter leur identification et leurs obligations.
- Devienne juge des engagements de tous les acteurs en ligne au profit de l’exception culturelle (mise en avant des vidéos françaises ou européennes sur la page d'accueil par exemple).
- Soit compétent pour trancher les différends sur le « must-distribute » entre distributeurs et éditeurs de service : FAI, terminaux connectables, magasins d’applications, plateformes auraient une obligation de distribuer les services numériques conventionnés.
Notez aussi que le CSA, grâce au dernier projet de loi organique relatif à l'indépendance de l'audiovisuel public, doit désormais recevoir une déclaration d'activité par tous les SMAD. Il s'agit donc déjà d'une extension des pouvoirs du régulateur vers le Net. Il dispose même du droit d’arbitrer les désaccords entre un éditeur ou un distributeur de services à propos de la distribution d'un service de médias à la demande.
Le CSA ne devrait pas être le gendarme du Net de sitôt
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« Le calendrier parlementaire est surchargé »
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« Pas discuté avant l'automne »
Commentaires (28)
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Abonnez-vousLe 19/12/2013 à 21h14
Le 19/12/2013 à 21h19
Le 19/12/2013 à 22h07
Encore pire qu’Hadopi (c’est jouer au vilain petit canard par rapport à ce qui a été pondu dès le départ, venant des Socialistes opposés à l’UMP de NS, c’est du SM à la “Père fouettard”, qui y croit encore ?) " />
L’inverse d’un “derrière le rideau” d’anthologie (à se demander, si leurs vestes été déjà mal tournées (dessolé pour “mal”, mais son pluriel me pose problème, je préfère le laisser invariable) " />
Le 20/12/2013 à 01h08
Aucune urgence, Après tout il y a la LPM a mettre en place…
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Le 20/12/2013 à 07h58
Le 20/12/2013 à 08h07
C’est plutôt le net qui devrait devenir le gendarme du CSA
Le 20/12/2013 à 08h18
Le 20/12/2013 à 08h19
Ne soyez pas si pressés !
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Le 20/12/2013 à 08h38
Le 20/12/2013 à 08h48
Le 20/12/2013 à 08h49
Le 20/12/2013 à 08h50
Le 20/12/2013 à 08h55
Aurélie Filippetti nous glissait que « le calendrier parlementaire est surchargé, nous avons du mal à trouver des fenêtres sur les sujets Culture puisque chacun veut faire passer ses textes. Le problème est qu’il y aura cinq semaines de pause avant le rendez-vous municipal, il y a donc encombrement. »
Ah ouais, en gros ils balancent des textes, peut importe le contenu et les conséquences, mais ils faut les faire passer, est-ce que ça aurait avoir avec l’orgueil qui les pousse à laisser une trace de leur nom quelque part???
Enfin, le pire c’est que tout ce qu’on accusait l’UMP de vouloir faire et que le PS critiquait, ils sont maintenant en train de le faire, il serait temps de changer l’étiquette et la carte marquée PS par d’autres ayant le logo UMP dessus, hein Signora Filipetti, mi sembra essere un nome Italiano questo, come mai ci sono tanti Italiani, almeno di nome, al governo???
Le 20/12/2013 à 09h28
Le 20/12/2013 à 09h49
Le 20/12/2013 à 10h05
Le 20/12/2013 à 12h56
Le 20/12/2013 à 13h01
Le 19/12/2013 à 17h48
Pourquoi confie t’on le dossier à la Ministre de la Culture ?
La régulation du Net n’est pas une affaire culturelle, c’est avant tout une affaire de libertés fondamentales et notamment la liberté d’expression.
Le 19/12/2013 à 17h55
à la niche le CSA !
labalancedes2terres.info, mon petit site wouebe possède quelques vidéos ne dépassant pas les 3 minutes, vais-je devoir demander aux vieux croutons du CSA l’autorisation de les diffuser ? et attendre 15 ans la réponse…
Le 19/12/2013 à 18h22
Le CSA ne devrait pas être le gendarme du Net de sitôt du tout.
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Le 19/12/2013 à 18h37
Restons vigilants tout de meme.
Vu les methodes appliquees en politiques, ils sont capables de faire passer ca en douce dans une periode de vacances (mode “20 gus dans un amphi”… faudrait voir a etablir des quorums pour ces votes), ou dans un texte vaguement apparente (voire pas du tout, mais c’est prendre le risque d’une censure du CC pour cause de “cavalier legislatif”).
Bref, on nous annonce que ca ne risque pas d’arriver avec un moment… mais ca ne veut pas dire que ca n’arrivera pas demain.
Ainsi…
Raison de plus de faire attention que ca ne passe pas dans l’un de ces textes. Sans compter que les priorites vont et viennent.
Ca, ils le reglent quand ils veulent. Et ce n’est pas comme s’ils avaient besoin de debats pour decider de la teneur d’un texte.
On a deja vu comment ils peuvent s’asseoir sur ces avis quand ca les arrange. Avec des excuses bidons qui devraient entrainer l’annulation directe d’un tel texte… mais un refus d’annuler pour d’autres raisons tout aussi bidon.
En plus bref, ces arguments sont raisonnables. Helas, le gouvernement ne l’est pas.
Le 19/12/2013 à 18h49
“pas de sitôt”, c’est quand même dans moins d’un an. ^^
Le 19/12/2013 à 19h09
Les politiques et les vieux croûtons du CSA n’ont toujours pas compris qu’Internet n’a rien à voir avec la télévision. Il est urgent de dissoudre le CSA qui est déjà incapable de réguler les radios et de mettre sur pied la radio numérique, alors Internet…
Le 19/12/2013 à 19h14
Le 19/12/2013 à 19h48
Quand on voit comment est gérée la tv par le CSA, j’ose pas imaginer le programme pour Internet ! " />
Le 19/12/2013 à 20h15
Y’a juste a remplacer le C par un N
Le 19/12/2013 à 20h45