HATVP : une élue se plaint des conditions de mise en ligne des déclarations
Mais elle avait bien rempli son formulaire au stylo
Le 01 août 2014 à 08h00
4 min
Droit
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Une sénatrice de l’opposition vient d’interpeller le gouvernement suite à la récente publication des déclarations d’intérêts des parlementaires sur le site de la Haute autorité pour la transparence et la vie publique (HATVP). Les autorités se voient reprocher deux choses : d’une part, que les signatures des élus n’aient pas été floutées, ce qui pourrait conduire à d’éventuelles usurpations d’identité, et d’autre part que les formulaires n’aient pas été mis en ligne dans un véritable format d’Open Data. Explications.
Jeudi dernier, suite à la mise en ligne des déclarations d’intérêts et d'activités des parlementaires français, la sénatrice Catherine Procaccia a eu bien du mal à cacher son agacement. « Publier les déclarations d'activité oui, publier les signatures non. Favoriser la transparence oui, l'usurpation d'identité non » lâchait ainsi l’élue UMP sur Twitter. Manifestement, la parlementaire n’a pas apprécié que les différents « autographes » des parlementaires n’aient pas été floutés par la Haute autorité pour la transparence, à l’image de ce qui a été fait pour le nom des conjoints ou époux par exemple.
Cette semaine, la sénatrice a d’ailleurs souhaité interpeller le gouvernement de cette situation. Au travers d’une question orale (sans débat) à destination du Premier ministre, Catherine Procaccia s’est dite inquiète du fait qu’une institution administrative puisse « favoriser l'usurpation d'identité (d'autant que date et lieu de naissance des parlementaires sont publiques et faciles à trouver) ». Selon elle, « si la loi a rendu obligatoires les déclarations d'activités, il n'est pas dans son esprit de faire apparaître lisiblement les signatures ».
Tenant à « marquer sa vive opposition » quant à la mise en pâture de ces signatures, Catherine Procaccia a donc demandé à Manuel Valls si le gouvernement entendait « intervenir pour faire supprimer les signatures des parlementaires et les protéger ainsi de fraudes, en limitant le détournement de ce type de données personnelles ». En clair, elle voudrait que toutes les déclarations, après avoir été diffusées une première fois, soient finalement reprises une à une afin que les signatures soient floutées ou caviardées.
Le gouvernement rappelé à l'ordre vis-à-vis de sa politique d'Open Data
Cette peur de voir l’identité des parlementaires usurpée plus facilement grâce aux éléments contenus dans les déclarations d’intérêts n’est pas l’unique préoccupation de Catherine Procaccia. Comme beaucoup de citoyens, l’élue semble s’être offusquée de la mise en ligne de simples versions scannées de ces formulaires - qui pour la grande majorité ont été remplis au stylo (l'intéressée a d'ailleurs elle-même rempli son formulaire à la main, alors que certains élus avaient réclamé une version .doc à la HATVP). Or, nous avons déjà eu l’occasion de l’expliquer, la diffusion de tels fichiers rend impossible toute extraction automatisée de données qu’ils contiennent...
La sénatrice s’est ainsi dite étonnée de voir, en 2014, sur Internet, ces « formulaires manuscrits simplement scannés sans aucun traitement de mise en page ». Elle a de ce fait interrogé le Premier ministre « sur l'adéquation du format de ces données au grand public, notamment alors que l'État s'est engagé dans un processus d'Open Data ». L’on rappellera ici que c’est grâce à l’opération de ressaisie lancée par l’association Regards Citoyens, et au travail de près de 8 000 internautes, que les informations contenues dans ces déclarations d’intérêts devraient se retrouver très prochainement à la portée de tous, dans un fichier CSV. Il sera dès lors bien plus facile de les exploiter, que ce soit pour des comparaisons, des graphiques, etc.
Mais comment expliquer que ce travail n’ait pas été réalisé par l’administration ? Pour se justifier de cet épisode peu glorieux, la Haute autorité pour la transparence nous a expliqué la semaine dernière qu’elle n’avait eu guère de temps pour mettre en place ce dispositif, entre sa prise de fonction concrète, courant décembre, et la « date limite » jusqu’à laquelle les parlementaires pouvait rendre leurs déclarations, fin janvier.
Surtout, l’institution nous a indiqué qu’elle travaillait sur un système de télédéclaration, qui devrait permettre d’ici l’année prochaine à tous les déclarants (grands élus locaux, membres du gouvernement, conseillers, parlementaires...) de remplir leurs formulaires directement sur Internet. A priori, cela devrait également empêcher que les signatures des parlementaires se retrouvent une nouvelle fois sur le Net...
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Commentaires (29)
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Le 02/08/2014 à 06h40
Le 02/08/2014 à 18h17
Le 04/08/2014 à 09h24
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Le 05/08/2014 à 07h34
Le 01/08/2014 à 08h34
Le 01/08/2014 à 08h38
Si ils ne veulent pas que leur signature soit rendue publique, ils n’ont qu’à cesser leur activité d’élu.
A partir du moment ou l’on est élu, alors certaines choses finissent inévitablement par être publiées. Y compris les signatures des documents publics.
Le 01/08/2014 à 08h53
que les signatures des élus n’aient pas été floutées
Ah leurs signatures sont secrètes ? C’est nouveau.
Le 01/08/2014 à 08h53
Le 01/08/2014 à 09h31
C’est vraiment pour l’open data ou à cause de l’image déplorable que cela donne de nos élus?
Le 01/08/2014 à 09h35
Elle marque un point pour les signature. Quant à la “haute autorité”, elle peut éventuellement interroger l’association Regards Citoyens, il me semble qu’ils ont déjà une appli web plutôt simple, efficace et bien pensée pour saisir ces données " />
Le 01/08/2014 à 10h08
Rien n’interdit d’utiliser 2 signatures, une pour les affaires publiques et une autre pour tout ce qui est privé…
Le 01/08/2014 à 10h10
Le 01/08/2014 à 10h24
Elle a bien raison, on sent la loi à la va vite, tout ca à cause de Cahuzac, élu Socialiste qui n’aurait certainement pas cité ses comptes en Suisse.
Le 01/08/2014 à 10h26
A l’UMP c’est un certain Paul Bismuth qui lui a parlé des risques de l’usurpation d’identité " />
Le 01/08/2014 à 11h21
Le 01/08/2014 à 13h34
Le 01/08/2014 à 13h51
Le 01/08/2014 à 14h16
Le 01/08/2014 à 14h21
Le 01/08/2014 à 14h23
Le 01/08/2014 à 08h14
Mais si la HATVP s’était occupée de reprendre un par un les fichiers scannés (puisqu’ils n’ont pas eu l’idée de la saisie numérique), combien de temps cela aurait pris ? Je doute qu’ils puissent être aussi rapide que la communauté " />
En revanche pour les signatures elle a raison, cela n’apporte rien et cela peut mleur jouer des tours. Le fait que l’Autorité diffuse les documents devrait être un signe d’authenticité du document, pas besoin de voir qui a signé. Mais ceci ne serait pas arrivé avec une saisie numérique dès le départ !
Le 01/08/2014 à 08h19
Le 01/08/2014 à 08h20
c’est sur qu’il n’allaient pas faire de miracle avec un mois, d’autant plus qu’il s’agit d’une administration….
si on a un truc exploitable l’année prochaine ce sera deja un miracle
Le 01/08/2014 à 08h22
C’est pas facilement trouvable par ailleurs les signatures d’élus ?
Le vrai problème dans le fond c’est l’authentification par signature.
Le 01/08/2014 à 08h22
Dommage, trop tard " />" />" />
Le 01/08/2014 à 08h32
Ce que je trouve honteux c’est comment certains élus ont pu écrire aussi mal pour une chose aussi sérieuse qui était sensé donner une bonne image de la politique, quand dans les concours le fait d’écrire mal t’enlève des points et eux ils n’ont rien, perso je leurs aurais renvoyé leur chiffons.