Telegram fait volte-face et commence à coopérer avec les autorités
Le 11 septembre à 16h35
3 min
Droit
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« Le revirement est inédit », souligne Libération. Johanna Brousse, cheffe de la section J3 de la Junalco (parquet de Paris, qui a signé le mandat de recherche de Pavel Durov), confirme au journal que « la porte s’ouvre vraiment » :
« Selon nos informations, la plateforme de messagerie a en effet donné suite à des demandes formulées par l’Office mineurs (Ofmin) de la police nationale et la gendarmerie dans plusieurs enquêtes pénales, en livrant des éléments susceptibles d’identifier certains suspects. Des dossiers de pédocriminalité, notamment, sont concernés. Un changement de pied perceptible dès la garde à vue de Dourov. »
« Nous constatons en effet que, depuis quelque temps, Telegram est plus enclin à collaborer avec la justice », indique par ailleurs le parquet fédéral belge à Libération : « Nous surveillons ce dossier de près, en espérant que la collaboration continuera d’évoluer dans le bon sens ».
Alors que Telegram se vantait depuis des années de ne pas traiter les requêtes liées au contenu illégal sur son réseau, sa FAQ a été discrètement modifiée la semaine passée pour indiquer qu'il est désormais possible de signaler les contenus illégaux, « en quelques clics seulement ».
- Pavel Durov aurait fait l’objet d’un mandat de recherche pour avoir refusé d’identifier un violeur d’enfant
- Pavel Durov sort de son silence, Telegram revoit (discrètement) ses règles de modération
Sur Telegram, Pavel Durov a par ailleurs répondu aux accusations dont il fait l'objet en rétorquant s'être fixé « comme objectif de veiller à ce que nous améliorions considérablement les choses » en matière de modération des contenus illégaux.
Dans un second message, publié le lendemain, le milliardaire franco-russe a par ailleurs déclaré vouloir faire de la modération de sa plateforme une « matière à éloges » plutôt qu’une « matière à critiques », relève Libération.
Il a en outre annoncé la disparition d’une fonctionnalité controversée, la « recherche de personnes à proximité », au nom de « problèmes avec des bots et des escrocs ». Libération souligne qu'« en réalité, elle était accusée par les autorités de nombreux pays d’encourager les trafics en tous genres, en particulier de stupéfiants ».
Toujours la semaine passée, Telegram avait aussi supprimé des « deepfakes » pornographiques de collégiennes, étudiantes et célébrités à la demande des autorités sud-coréennes. Ce ménage a fait suite à un scandale ayant fait réagir jusqu'au président de la République de la Corée du Sud. La police du pays a ouvert une enquête judiciaire au sujet de la chaîne Telegram concernée, qui réunissait 220 000 personnes.
Le 11 septembre à 16h35
Commentaires (18)
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Abonnez-vousLe 11/09/2024 à 17h40
Et du coup, il va encore plaider qu'il n'avait pas les moyens de répondre aux requêtes judiciaires ? Visiblement, les moyens sont arrivés rapidement.
Le 11/09/2024 à 18h20
Je parle bien sûr des cas de "plausible deniability", un terme juridique qui sert - en principe, si tu n'es qu'un hébergeur - à t'affranchir de toute poursuite ?
Donc qu'est-ce qui empêche une messagerie concurrente d'exploiter ce même principe, et se décharger ainsi de toute responsabilité ?
Le 11/09/2024 à 18h55
Et dans tous les cas il reste les metadonnées.
Ça complique le travail, c'est sûr mais des choses restent possibles.
Le 11/09/2024 à 22h32
Combien de temps avant que des réquisitions sur les membres & les posteurs n'arrivent chez Télégram sur ce sujet ?
Pour moi la pédopornographie , drogue, traite d'humain n'est qu'un "prétexte incontestable" , ce qu'ils veulent vraiment c'est les moyens d'identifier les opposants politiques.
(Oui ça me rappelle un peu la stratégie des ayants droit sur le blocage des sites pirate....)
Bon, après je suis convaincu que Télégram n'était pas la bonne plateforme pour la contestation politique - notamment à cause de ses aspects techniques - et ce revirement le prouve (si ils peuvent livrer des "éléments" c'est qu'il peux les capturer, et c'est déjà trop).
Le 12/09/2024 à 01h39
Quelques exemples :
YouTube
YouTube
YouTube
Ces reportages rappellent à quelle point ces crimes odieux son commis sans que les consommateurs ou bien même acteurs n'ai peur d'être appréhendés.
Que ces mecs du renseignements veuillent profiter d'un potentiel effet d'aspiration en ciblant d'abord ces crimes est une chose, mais de dire que ce sujet n'est qu'un prétexte, c'est être un libertarien entêté.
On me dit que soit je détruit à jamais le chiffrement et tous les pédo et les narco n'ont plus de moyens d'être en sécurité ou soit on garde la situation de maintenant. Je crois que pour moi le choix est fait.
Le 12/09/2024 à 15h23
Le 13/09/2024 à 09h17
Va dire ça aux victimes des massacres aux armes à feu.
Modifié le 12/09/2024 à 16h05
Il y a un gamin sur huit en France qui a été victime d'agressions pédophiles, quelle qu'en soit la gravité.
Si on veut s'attaquer à un problème, on le fait en ciblant ce qui aura l'efficacité maximale. Là c'est juste un mélange mensonges/bonne conscience et arrières pensées de contrôle politique.
Le pédophile c'est ton voisin, ton oncle, l'instit de tes gosses etc. pas un produit de Telegram ou de la liberté d'expression.
Quant au narco trafic, tant qu'on aura 3 millions d'alcooliques et plus de morts du tabac ou du sucre que par overdoses ce sera le même genre de prétexte foireux pour développer le contrôle policier de la société, la dimension raciste en plus.
Le 12/09/2024 à 09h14
Tu as raison, la garde à vue de Durov n'est qu'un prétexte pour surveiller 25 personnes qui s'attachent dans les arbres pour bloquer la construction d'une autoroute.
vraiment ...
Le 12/09/2024 à 10h11
Je suis d'accord sur le reste de ton commentaire.
Le 12/09/2024 à 10h23
c'est une des bases du complotisme d'ailleurs, construire un lien factice entre deux faits avérés.
Le 12/09/2024 à 12h31
Le 12/09/2024 à 14h54
C'est aussi une façon de tout rapporter à Soi ; "soi" étant étendu à sa sphère d'intérêt.
Tu utiliserais quel mot à la place ?
Le 12/09/2024 à 17h10
On peut montrer qu'on n'est pas d'accord avec un commentaire sans qualifier la personne qui l'a écrit.
Le 12/09/2024 à 10h15
Que l'on me comprenne bien : je suis absolument persuadé qu'il faut lutter activement et fermement contre la pédocriminalité. Par contre, se servir de telles lois et les détourner pour cibler des opposants politiques, écologistes entre autres, c'est une vraie chose qui existe. Les GàV systématiques des écologistes, personnes de gauche (cf: les manifestations contre la "réforme" des retraite) sont un direct détournement de finalité des dernières lois sécuritaires.
Le 12/09/2024 à 10h54
Modifié le 12/09/2024 à 15h58
La question n'est pas de la justesse ou de l'ampleur de la cause défendue mais du fait que les états ne sont pas des acteurs neutres en politique. Ils ont leur propre agenda, leurs propres objectifs, leur propres mécanismes de cupidité/clientellisme, et en tant qu'administrés nous sommes des tas de viande comme les autres pour les états. Un facteur de production, rien de plus. Donner tout pouvoir aux états n'a jamais été une bonne idée.
Le 13/09/2024 à 08h33
L'une des problématique est, qu'en fonction du pays / régime, le curseur de ce qu'il est légitime de contrôler sera différent.
J'ai clairement pas de réponse satisfaisante à cette problématique perso :-\