Outre-Manche, Google, Bing et les ayants droit organisent le sous-référencement des sites pirates
Nouveau mais pas trop
Le 21 février 2017 à 14h45
4 min
Droit
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Après des années de tractations, chapeautées par le gouvernement britannique, Google et Bing ont signé un accord anti-piratage avec les ayants droit. Les sites souvent signalés verront leur classement baisser sur les moteurs, pour privilégier l'offre légale. Une offre qui, bien que matérialisée par un code de conduite, a la saveur du réchauffé.
C'est un accord « qui fera date » pour le gouvernement britannique. Google, Bing (Microsoft) et des ayants droit ont signé un accord anti-piratage, qui vise à réduire la visibilité des contenus signalés à plusieurs reprises pour violation du droit d'auteur. Signé le 9 février et annoncé hier, il prendra effet à partir du 1er juin.
Côté ayants droit, le document a été avalisé par la British Phonographic Industry (BPI) et la Motion Picture Association, sous l'égide du Bureau de la propriété intellectuelle. Le texte est aussi soutenu par de nombreuses organisations professionnelles, représentant notamment les ayants droit de la musique, de l'édition ou encore du jeu vidéo.
Un accord entre moteurs de recherche et industries culturelles
« Il est essentiel que [les internautes] se voient présenter des liens vers des sites et des services légitimes, et non vers des sites pirates » a commenté Jo Johnson, le secrétaire d'État britannique pour les universités et la science. S'il a bien signé le texte, Google affirme pourtant diriger peu de trafic vers les sites en question.
Selon The Telegraph, cet accord suit des années de campagne par les ayants droit pour obtenir une telle décision. Il consiste en un code de bonnes pratiques, dont le respect sera contrôlé par le Bureau de la propriété intellectuelle. Geoff Taylor, directeur général de la BPI, qui représente la filière musicale, affirme que « le code ne sera pas la panacée, mais il signifie que les sites seront déclassés plus rapidement des résultats de recherche et que les fans cherchant de la musique ont plus de chance de tomber sur un site légitime ». Cela même si, selon lui, il reste encore beaucoup de travail.
Les demandes de déréférencement de sites et de retrait de contenus par les ayants droit ne sont pas une nouveauté. Elles se comptent par millions, au point d'alimenter des bases de données comme Chilling Effects, qui cataloguent les sites les plus dénoncés aux plateformes et hébergeurs. Cela notamment via le Digital Millenium Copyright Acta (DMCA) américaine. Cette nouvelle forme de référencement des contenus « à déréférencer » déplait d'ailleurs aux ayants droit eux-mêmes.
Un déclassement qui n'a rien de nouveau
Cet accord britannique doit donc encore faciliter la collaboration entre moteurs et ayants droit, en évitant tout réel contrôle tiers. La justice n'aura, semble-t-il, que peu de poids dans ce processus de déclassement, quand le gouvernement britannique est un promoteur actif du système.
Rappelons que déréférencer entièrement une page ou un site n'est pas réellement nécessaire, abaisser le classement d'une page contribuant déjà largement à son invisibilité, surtout quand la majorité des internautes ne regardent pas au-delà des dix premiers résultats. À TorrentFreak, l'Alliance for Intellectual Property affirme que les suggestions de résultats (auto-complétion) est un chantier spécifique à aborder avec les moteurs.
En France, en 2014, un député avait proposé de sous-référencer les contenus illicites sur les moteurs de recherche. Cela alors qu'il est déjà annoncé depuis 2012 que Google abaisse le référencement de sites dont les pages sont très souvent déclarées par les ayants droit. En soi, l'accord britannique n'a donc rien de nouveau. L'efficacité du mécanisme avait, tout de même, été remise en cause par la MPAA en 2013.
Outre-Manche, Google, Bing et les ayants droit organisent le sous-référencement des sites pirates
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Un accord entre moteurs de recherche et industries culturelles
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Un déclassement qui n'a rien de nouveau
Commentaires (30)
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Abonnez-vousLe 21/02/2017 à 20h40
c’est pas une si mauvaise nouvelle. C’est vraiment navrant que quand on tape “nom d’un film” la première suggestion c’est “nom d’un film streaming” et que parfois les premiers résultats soient des liens pirates.
Même sans intention de pirater, on est face au piratage
Le 21/02/2017 à 23h51
Mouais. C’est beau le bubbling quand même ;)
J’ai pas testé tout les films mais en prenant les derniers gros block buster les plus DL, j’ai fait le test.
On va dire que je trouve que ce que tu dis tient donc de la légende urbaine :)
Mon résultat en image
Le 22/02/2017 à 01h09
Il y a quand même un côté admirable dans cette volonté des ayants droit de ne toujours pas faire l’effort de proposer une offre légale convenable et de toujours batailler, vainement, contre le piratage.
La bêtise, à ce niveau, forcerait presque le respect. Presque, hein.
Le 22/02/2017 à 06h09
C’est pourtant une chose que j’ai moi aussi constaté. Après, c’est évident que ce n’est pas du 100%.
Le 22/02/2017 à 06h29
c’est quoi cet avertissement qui vient avec Google image ?
Avertissement de redirection
La page que vous consultiez essaie de vous rediriger vershttp://……….
Si vous ne souhaitez pas consulter cette page, vous pouvez revenir à la page précédente.
Le 22/02/2017 à 09h45
c’est bien mignon tout ça mais pour sur-référencer le contenu légale, il faudrait au minimum qu’il existe " />
Le 22/02/2017 à 10h35
Le 22/02/2017 à 10h54
Etrange, personne ne se pose la question de: “qu’est-ce qu’un site pirate” selon eux?
Comment vont-ils les cataloguer?
S’il s’agit d’illégal, le site est déjà interdit dans le pays, non?
(j’ai moi aussi comme une impression de déjà-vu, j’ai déjà fait cette remarque sur une ancienne actu)
Qui décide qu’un site est pirate si “La justice n’aura, semble-t-il, que peu de poids dans ce processus de déclassement”, “collaboration entre moteurs et ayants droit”
Ce que je lit, c’est que les AD auront tout pouvoir pour désigner hors de tout cadre légal qu’un site doit être déclassé.
“les fans cherchant de la musique ont plus de chance de tomber sur un site légitime”
traduire: d’arriver sur notre site
Le 22/02/2017 à 11h01
" /> on sait pas faire de SEO " /> nos contenus sont trop peu nombreux " />
Le 23/02/2017 à 09h58
Les moteurs sont censés être neutres non ?
Le 21/02/2017 à 14h54
Il suffira d’aller directement en page 2 ou 3 pour avoir ces sites pirates.
Le 21/02/2017 à 14h58
Le 21/02/2017 à 14h59
Plus exactement à la dernière page, si la mise en œuvre est vraiment efficace. " />
Le 21/02/2017 à 14h59
Mince ils vont devoir retenir par coeur ou bookmarker certains sites “pirates”.
Ça va grave leur compliquer la vie ! " />
Le 21/02/2017 à 15h08
duckduckgo, qwant…
pipi dans un violon.
Le 21/02/2017 à 15h10
Exact. Plus google fait des annonces, plus je m’eloigne d’eux. Je viens de laisser tomber mon compte gmail et mtnt j’utilise qwant.
Le 21/02/2017 à 15h11
qwant fait du mail maintenant?
Le 21/02/2017 à 15h30
Ahah, le gvt anglais, tjrs prompt à baisser son froc pour défendre les intérêts privés. Vivement que l’Ecosse se casse de ce Royaume-(dés)uni qui sent la fin d’empire.
Le 21/02/2017 à 15h32
ben et yahoo alors ?! " />
Le 21/02/2017 à 15h37
Vive la neutralité du net …
Le 21/02/2017 à 15h53
Le 21/02/2017 à 15h58
ah ok. ^^
Le 21/02/2017 à 16h17
Le 21/02/2017 à 16h19
Et faire des sites de téléchargement légal en mettant des moyens pour améliorer leur visibilité c’était trop simple ?
Le 21/02/2017 à 16h20
C’est cool ça… Bientôt le retour des “webrings” à l’ancienne ! " />
Le 21/02/2017 à 16h21
Rien à voir avec le schmilblick.La définition de la neutralité du net par wikipédia:
Le 21/02/2017 à 16h35
Bonne nouvelle. Si les zayandroas ne voient plus les sites pirates dans la 1ère page de Google, on peut espérer qu’ils pensent que le problème du piratage est résolu. \o/
Le 21/02/2017 à 17h11
Bien entendu les signalements seront contrôlés et gérés correctement afin d’éviter les faux négatifs, comme ça arrive fréquemment avec les demandes de retrait de contenu…
On ne m’empêchera pas de penser qu’il faudra déréférencer vraiment beaucoup de liens pour permettre aux gens de trouver du contenu licite proposé de manière efficace.
Mais comme à toute chose malheur est bon, on peut espérer que les utilisateurs apprendront qu’il n’existe pas que google ou bing, et que de nombreux moteurs de recherche leur propose des services équivalents tout en les respectant en matière de vie privée et d’éthique.
Le 21/02/2017 à 18h36
Les marques pages sont pratiques aussi.
Le 21/02/2017 à 18h55
Après si la personne tape crack en complément de la requête ça ne trouvera toujours pas les sites payants.