Retour sur la suppression du vote électronique pour les élections législatives 2017
e-responsable
Le 11 mars 2017 à 08h00
10 min
Droit
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La suppression du vote par Internet pour les Français de l'étranger fait suite à une chaude recommandation de l’ANSSI. Cependant, elle ne laisse pas insensibles les élus. La sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam met en cause les faiblesses du ministère, plus que le risque d’un piratage extérieur. D’autres voix vont dans le même sens. Sauf au ministère.
À quelques encablures de l’élection législative, le ministère a décidé d’annuler le vote électronique des députés des Français de l’étranger. La décision a été très critiquée, de Frédéric Lefebvre à Axelle Lemaire, en passant par François Fillon.
Guillaume Poupard, directeur général de l’ANSSI, nous a expliqué lundi 6 mars les raisons de son avis, conduisant à cette décision : « Jusqu’au dernier moment, nous avons essayé de faire en sorte que la plateforme soit d’un bon niveau (…) si la plateforme est clairement meilleure qu’en 2012, le niveau de la menace est aujourd’hui bien supérieur ». Et celui-ci de craindre un risque trop important « sur l’image du fonctionnement de la démocratie. »
Une sénatrice pointe les faiblesses des prestataires retenus par le ministère
Cependant, cette présentation mesurée n’a visiblement pas convaincu Joëlle Garriaud-Maylam. La sénatrice plaide à la porte du ministère des Affaires étrangères pour le maintien du vote par Internet lors des législatives de 2017. Elle conteste surtout l’existence de « menaces nouvelles », préférant dénoncer « plutôt des problèmes techniques déjà identifiés en 2012 ».
Dans une question parlementaire tout juste adressée au Quai d’Orsay, elle estime donc que c’est « moins à l'environnement international qu'aux faiblesses éventuelles des prestataires retenus par le ministère que seraient imputables les difficultés mises en évidence lors de ce test ».
Ces propos corroborent ceux glanés le 8 mars par l’AFP auprès d’une source proche du dossier, toujours au même ministère. Dans deux tests réalisés en novembre 2016 et février 2017, seuls 2 500 des 12 000 électeurs volontaires ont pu arriver au bout de la procédure de vote. Et c’est dans le contexte de cette piteuse expérience que l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) a finalement soufflé son avis négatif.
Next INpact a recueilli un autre témoignage venant charger la barque. Jean Lachaud, conseiller honoraire à l'Assemblée des Français de l'étranger, délégué général du Souvenir Français pour les États-Unis, a fait partie de ces testeurs.
Il nous rappelle d’entrée qu’« il va sans dire qu’il est impossible, par principe, d’avoir confiance dans un scrutin par internet, l’urne (à savoir le traitement n’étant par définition pas transparente, d’une part, et le risque de sabotage (interne) ou de piratage (externe) étant bien réel, d’autre part ».
L'intérêt du vote par Internet
Seulement, le vote électronique reste une composante jugée essentielle : outre l’éloignement des bureaux de vote, se pose un problème de transmission du matériel électoral pour ceux qui voudraient passer par la voie du vote par correspondance. « Si, en France, le courrier est distribué suffisamment rapidement, il n’en est pas de même à l’étranger ».
Et pour cause, nous rappelle ce conseiller honoraire, « compte tenu des délais de déclaration des candidatures pour le deuxième tour, d’impression et de mise sous enveloppe du matériel électoral correspondant, l’expérience démontre amplement que ce matériel n’est quasiment jamais reçu par les électeurs avant le deuxième tour, en dehors de quelques pays limitrophes de la France ». Le manque de temps et l’éloignement des Français de l’étranger rendent du coup très difficile, voire impossible l’organisation de telles opérations.
Ceci dit, insiste-t-il, « la raison pour laquelle le vote par internet est supprimé n'a rien à voir, en tout cas directement, avec des "risques de piratage", lesquels existent depuis toujours ». Notre contact témoigne que « le système mis en place par le nouveau prestataire du ministère des Affaires étrangères a très mal fonctionné lors des deux essais en grandeur nature ».
Dans le passé, le marché du vote électronique attribué initialement à ATOS et à l’entreprise espagnole Scytl avait « connu, à l’occasion de chaque scrutin pour lequel il a été mis en œuvre, à des dysfonctionnements considérables qui, s’ils avaient été connus du grand public, auraient causé un scandale » affirme Jean Lachaud.
Quelques exemples pointés du doigt : « non réception des identifiants, codes d’accès et autres mots de passe par un nombre non négligeable d’électeurs, impossibilité de voter pour un grand nombre de celles et ceux ayant malgré tout reçu les codes nécessaires, soit pour des raisons d’accès au site ». Il y avait en outre des incompatibilités dues à Javascript, « entre la version (...) du système et celle tournant sur les machines utilisées par les électeurs ».
Des tests peu glorieux
Pour le scrutin de 2017, un nouvel appel d’offres a donc été lancé par le ministère des Affaires étrangères, remporté par l’entreprise espagnole. Consécutivement, « deux essais ont eu lieu, les dysfonctionnements du premier (deux tours en novembre) ayant entraîné un autre essai, apparemment non prévu, le mois dernier ».
« La semaine dernière, quelques jours après le deuxième tour de ce deuxième essai, j’avais pronostiqué (sans trop d’audace) l’annulation du vote par internet pour 2017. En effet, le nouveau système proposé fonctionne encore plus mal que le système ATOS. Il était manifestement impossible de le corriger à temps » insiste Jean Lachaud.
Florilège de quelques bugs ayant émaillé les courriers échangés avec l’organisateur : le ministère annonçait par exemple aux testeurs qu’un « problème technique a empêché l’accès au portail de vote ». Jean Lachaud se plaignait préalablement ne pas avoir reçu le SMS qui lui aurait permis de participer au vote. « Le site electeur.voteraletranger.gouv.fr ne reconnaissant pas l’ensemble identifiant/mot de passe qui me permettait d’accéder au site monconsulat.fr du temps où celui-ci était en activité, j’ai essayé de m’y enregistrer comme un nouvel utilisateur. Après plus de 15 tentatives, je n’ai pas réussi à seulement m’enregistrer sur le site de vote ».
Des recours contre l'organisation du vote par correspondance ?
Voilà pourquoi celui-ci partage le sentiment selon lequel « l’annonce d’un « risque de piratage » n’est qu’un habillage destiné à détourner l’attention ». Il craint donc que les principaux responsables de ce fiasco ne soient les organisateurs de ces opérations.
Il reste que le basculement du vote électronique au vote par correspondance ne va pas se faire sans risque, nous explique l’avocat franco-américain Pierre Ciric, qui avait provoqué l’annulation de l’élection législative de Corinne Narassiguin dans la première circonscription des Français de l’étranger en 2013.
Puisqu’il est très difficile si ce n’est impossible d’adresser à temps le matériel électoral à l’ensemble des électeurs Français disséminés dans le monde, surtout dans le cas du deuxième tour, le scrutin sera sans nul doute attaqué pour irrégularités dans les onze circonscriptions concernées. Il pourrait même être annulé si des irrégularités concernant le traitement des votes par correspondance impactent un nombre de voix supérieur à l’écart de voix, indique Me Pierre Ciric.
« Une très forte recommandation de l'ANSSI »
Confrontée à ces témoignages, une source proche du dossier au ministère reconnait l’existence de bugs sur la plateforme, avant d’insister : la décision a bien été prise « suite à une très forte recommandation de l’ANSSI liée aux menaces cybernétiques d’un niveau nettement plus élevé qu’en 2012 ».
« Clairement, poursuit notre interlocuteur, il y a eu des dysfonctionnements sécuritaires et fonctionnels. On a donné malgré tout sa chance au produit d’où ce test grandeur nature organisé à nouveau en février, achevé voilà une dizaine de jours. Nous avons eu encore un peu d’insatisfaction au plan fonctionnel, mais l’expérience a bien été polluée par une série d’aspects en terme de capacités d’accès à la plateforme et surtout des problèmes réellement sécuritaires ».
Sur le chiffre des 12 000 inscrits aux tests, mis en avant par l’AFP, effectivement 2 500 personnes ont réussi à voter de bout en bout. Le taux d’échec serait cependant inférieur à ce que laissent entendre une simple comparaison, car tous les participants n’auraient pas participé à l’opération. « L’ordre d’échec est plutôt d'environ 1 500 personnes ».
Ce serait donc la combinaison de ces éléments qui a poussé le ministère à prendre cette décision. « L’une des difficultés est que le vote doit rester secret, lisible ni par des tiers, ni par le ministère. Le secret du vote est un principe constitutionnel, ce qui rend les choses plus compliquées. »
Quels sont justement les risques épinglés ? « Des attaques par déni de service, des tentatives de déstabilisation destinées à jeter le doute sur la sincérité du scrutin, le risque de modification du vote par des tiers. Il y a des partisans du vote électronique, d’autres aussi qui émettent de gros doutes ». Du coup, « l’ANSSI nous a déconseillé de mettre en œuvre la plateforme pour ces élections, sans nous dire que telle attaque allait arriver, mais en nous alertant du niveau de menace. »
Le marché avec Scytl n'est pas remis en cause
En attendant, le marché passé avec l’entreprise Scytl pour quatre années reste intact. « Développement, test grandeur nature, les unités prévues ont été respectées. L’avenir sera de continuer à mettre au point une solution satisfaisante ». Pour contextualiser, le cahier des charges de ce marché avait été rédigé avec l’ANSSI. L’appel fut lancé en décembre 2015 et les offres ramassées en février 2016. Seuls deux candidats se sont présentés, l’espagnol Scytl et le français Docapost, une filiale de la Poste qui n’a finalement pas été retenue.
Cette mise entre parenthèses du vote électronique sera donc sans conséquence, nous assure-t-on. « Il n’y a aucune raison de remettre en cause la relation contractuelle. Nous continuons avec Scytl sans la considérer fautive. »
En attendant, contrairement à Me Pierre Ciric, notre source reste confiante sur l’organisation des législatives 2017, prenant pour exemple l’épisode des présidentielles de 2012 où les étrangers ont pu voter aussi par urne ou procuration. « Quand les gens veulent voter à l’urne, ils vont voter ». De plus, pour les législatives, des tournées consulaires seront organisées pour faciliter cette expression citoyenne. Bilan après le 18 juin 2017.
Retour sur la suppression du vote électronique pour les élections législatives 2017
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Une sénatrice pointe les faiblesses des prestataires retenus par le ministère
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L'intérêt du vote par Internet
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Des tests peu glorieux
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Le marché avec Scytl n'est pas remis en cause
Commentaires (58)
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Abonnez-vousLe 11/03/2017 à 19h20
Si je ne me trompe pas, les e-mail comme les SMS sont (généralement) transmis en clair.
Donc si l’État de ton pays de résidence décide qu’il est dans son intérêt d’influencer l’élection française, il ne doit pas être très compliqué de voter à ta place.
Le 11/03/2017 à 20h25
Le 11/03/2017 à 20h52
@Vachalay
Loin de moi l’idée d’enfoncer le clou, mais je suis aussi expatrié et ton message initial m’a fait bondir de ma chaise.
Oui, je suis expatrié, oui, je ne vis pas en France. Mais ça ne m’empêche pas d’être Français et d’avoir des droits (et pas seulement des devoirs). En vivant à l’étanger, tu représente ton pays : Beaucoup de personnes s’intéressent à ton pays, ta vision de son président actuel, ses décisions internationnales (surtout si elles ont été relayées par la presse locale), à tes différences culturelles. Ca semble bête, mais même si c’est à une très petite échelle, chaque Français vivant à l’étranger contribue à l’image internationnale de son pays.
Ne crois pas que le fait que quitter la France fait que tu oublies ou te détaches de ton pays. Tout le monde te voit non pas comme “l’étranger”, mais bien comme “le Français”, et n’hésite pas à te comparer au stéréotype qu’ils ont (ce qui permet aussi de faire évoluer les mentalités petit à petit ).
D’autre part, tu peux être expatrié et être fiscalement domicilié en France (voirhttps://www.impots.gouv.fr/portail/non-resident-de-france pour le détail des conditions), et donc payer des impots même si tu ne bénéficie pas de son système de santé, de ses infrastructures, etc.
Plus encore, l’expatriation n’est pas à vie. Tu peux choisir de quitter ton pays quelques années pour de multiples raison, puis y revenir. Pourquoi le fait de ne pas y vivre voudrait dire que je n’ai pas mon mot à dire, alors que je subirai les conséquences de ces votes une fois de retour en France voir avant (certaines décisions ont un impact internationnal, comme mentionné par Zebulon84)?
Enfin, quelque soit l’endroit où je suis dans le monde, je pense que je m’intéresse plus à la politique Française que Madame Michue. Vivre hors de France n’est pas un crime, donc pourquoi voudrais-tu me priver de mon droit de vote ?
Cela dit, je ne te blâme pas personnellement - Je comprends que beaucoup de personnes voient les expatriés un peu comme des exilés fiscaux recherchant à fuir les impôts Français, et c’est justement l’intérêt de confronter ses opinions. :)
Le 11/03/2017 à 21h53
Sa question est compréhensible ceci-dit.
Tu soulèves un point sensible d’ailleurs Xylane : ta madame Michue est-elle une citoyenne utile finalement? Et là on rentre dans un débat morale. Le fait de résider dans son pays fait-elle d’elle une meilleure citoyenne que toi, alors qu’elle ne s’intéresse pas à grand chose, pendant que toi tu restes informer sur le sujet, même si tu résides bien plus loin ? Dans ce cas là la réponse est simple, mais parfois la frontière est mince et les rôles semblent inversés.
Donc sa question me parait assez légitime.
Mais c’est le genre de chose qui aurait dû être tranché en cours d’histoire, de philo et d’éducation civique déjà :s
Le 12/03/2017 à 06h20
Les citoyens US doivent déclarer leur revenus (différent de payer) dans leur pays pour voter.
Je trouve que c’est une bonne solution.
Cela évite que les expatriés, puissent influer sur le budget de la France alors qu’ils n’y participent d’aucune manière.
Le 12/03/2017 à 09h49
Pour ceusses que ça intéresse, l’article du Canard de cette semaine, qui parle du vote pour les détenus.
Le 12/03/2017 à 11h22
Voilà ce que donne la “French Tech” concrètement " />
Le 12/03/2017 à 13h35
“Définir les grandes lignes”.
Uniquement pour le débat (car soyont franc, c’est pas le nombre éminement important de français à l’étranger qui vont changer de façon importante le vote) : en quoi quelqu’un qui n’a pas a supporter les contraintes doit avoir droit au chapitre ?
Je veux dire, on a quelques candidats principaux qui sont dit explicitement que tel ou tel population allait payer plus d’impots (augmentation de la csg, de la tva , ou de je ne sais quelle taxe encore), travailler plus sans contrepartie, et avoir moins de droits au niveau de leur entreprises, ainsi qu’au niveau des services publics.
Les français à l’étranger étant soumis à d’autres lois du travail et à d’autres impots (ie non résidents fiscaux), pourquoi aurait-il voix au chapitre d’expliquer que d’autres doivent travailler plus et/ou payer plus?
Le 12/03/2017 à 14h03
Je comprends que la question de l’égalité devant l’imposition soit importante. Mais ce qu’il faut voir aussi c’est qu’un français non résident ne touche plus la sécu, ne cotise plus pour sa retraite, et donc s’il ne participe pas à la redistribution, il n’en profite pas non plus, et n’est pas protégé par la communauté nationale.
Et ça ne l’empêche pas de payer la TVA ou les autres formes d’impôts s’il possède toujours des biens et du capital en France ceci-dit.
Le 12/03/2017 à 14h27
A la liste de ce que finance l’impôt mais que n’utilise pas un expat tu peux ajouter : la voirie, les écoles, l’éclairage publique, le réseau téléphonique et internet, les possibilités de subventions, la télévision (officiellement), les services polices/d’urgences/santés, etc etc, et pas juste la protection social quand on y pense.
Le 12/03/2017 à 14h29
Pffff apparemment un des principaux défauts du vote en ligne c’est qu’il faut gérer un grand nombre de requêtes simultanées à un serveur sécurisé. Je me demande ce qui empêche de lancer une attaque DDOSS au moment de l’élection sachant que les serveurs seront déjà sous une charge importante. Tant qu’il n’y a pas de solution efficace contre ce type d’attaques pourtant très basiques et accessible à quasiment n’importe qui, il semble illusoire de vouloir utiliser internet pour des échéances capitales limitées dans le temps.
D’ailleurs quel est le délai pour voter ? Il est prévu qu’on puisse s’inscrire et voter genre une semaine à l’avance ou alors on ne peut voter que le jour même ?
Le 12/03/2017 à 14h40
Ya que moi que ça choque que ça ne soit pas une entreprise Française qui s’occupe de ça ? Pour ce genre de logiciel sensible je crois qu’il serait bon de faire en sorte que les appels d’offres soient restreints.
Le 12/03/2017 à 14h46
Le 12/03/2017 à 15h30
Le 12/03/2017 à 18h50
Le 12/03/2017 à 18h54
Le 11/03/2017 à 09h26
Je comprends les critique de cette décision. Cependant ils n’ont pas l’air aussi enragés quant au vote de toutes les personnes en prison au moment des élections. Il y a 1% des détenus qui votent tellement c’est compliqué. Pourtant ce n’est pas parce qu’on est en prison qu’on perd ses droits de citoyen. Mais là, silence total. A croire que faire les yeux doux aux électeurs à l’étranger rapporte plus…
Le 11/03/2017 à 09h27
“incompatibilités dues à Javascript”
Il y a pas une confusion entre javascript et la technologie Java ?? Car de mémoire en 2012, le scrutin s’appuyaient sur java 7 et la mise à jour vers java 8 avait posé des problèmes aux votants non technophiles.
Le 11/03/2017 à 09h28
Hum, quand tu es en prison tu as toujours le droit de vote? Tu ne le perds pas en même temps que ta liberté de te déplacer?
Le 11/03/2017 à 09h44
La perte des droits civiques n’est plus automatique avec l’emprisonnement. Elle peut être précisée en marge de la condamnation.
Le 11/03/2017 à 10h11
perso. : je trouve que c’est une bonne chose de l’interdire
TANT qu’on n’a pas trouvé un système SÛR à 100% !
(le vote : c’est TROP important pour …)
ceux qui NE veulent pas voter : OK (ça les regarde) !
mais, qu’il admettent “qu’on fasse pas l’inverse”* de ce-pour-quoi
les électeurs se-sont exprimés. OK ?
* magouilles
Le 11/03/2017 à 10h24
Je réside à l’étranger et j’ai participé aux tests concernant le vote en ligne.
Pour la part, j’ai trouvé le système mis en place simple et efficace:
Donc c’est le duo adresse email / numéro de téléphone (tous deux enregistrés au Consulat lors de l’enregistrement au registre des français à étranger) qui permet l’identification.
Bien évidemment, cela requiert un peu d’attention de la part du votant:
Le 11/03/2017 à 10h55
Le juge peut te déchoir de tes droits de citoyen mais c’est une infime minorité de détenus, la grande majorité les conserve.
Le 13/03/2017 à 20h13
Le 14/03/2017 à 08h58
Le 15/03/2017 à 09h47
L’abstention, cette friandise des enfants gâtés de la démocratie. " />
..et, dire qu’il y-a des Pays où l’on lutte pour avoir ce Droit-de-vote !
ici, on l’a…et on s’abstient !
(je fais le parallèle avec l’eau)
et ici, il suffit juste de tourner le robinet pour EN avoir,, alors on peut la gaspiller….pff…ce n’est QUE de l’eau !
on NE sait plus APPRÉCIER les choses à leurs juste valeurs !!! " />
Le 11/03/2017 à 10h57
Je ne comprends pas pourquoi le problème pour l’envoi du matériel de vote du second tour par courrier.
Ils n’ont qu’à envoyer le matériel du premier tour en double, et à orienter les électeurs vers internet pour obtenir la liste des candidats qui se sont maintenus et les professions de foi.
En revanche il faut que les électeurs votent suffisamment à l’avance pour le premier tour (pour que tous les bulletins soient reçus à temps), et faire confiance au “cachet de la poste” du pays pour la datation de l’envoi du vote du second tour.
Le 11/03/2017 à 12h31
Le 11/03/2017 à 13h24
Bizarrement, y a pas de problème de sécurité pour le site des impôts.
Identifiant, authentification, … tout roule.
Comme quoi, quand l’état est motivé alors c’est possible.
Le 11/03/2017 à 13h56
C’est la différence entre un droit (de vote) et un devoir (payer ses impôts). Si tu veux t’occuper de ce devoir pour moi je peux te filer mes identifiants :-)
Le 11/03/2017 à 15h38
Et que sur le site des impôts il n’y a pas un besoin particulier d’anonymat.
Sécurité et anonymat c’est un peu antinomique dans le numérique…
Le 11/03/2017 à 16h09
On va me traiter de jaloux/rageux/démago (ce que je ne suis pas au passage), mais si quelqu’un pouvait m’éclairer :
Qu’est ce qu’un Français de l’étranger ? Pour quelles raisons est-il en droit/devoir de voter ?
Je prends l’exemple de mon cousin qui a sa “green card” ,ne paye pas d’impôts en France, et travaille aux USA … Pourquoi a t’il le droit de voter pour l’avenir de la France ?
Le 11/03/2017 à 16h19
Parce que la citoyenneté n’a rien n’a voir ni avec le fait de payer des impôts, ni avec son lieu de résidence.
Le 11/03/2017 à 16h30
Le 11/03/2017 à 18h01
Le 11/03/2017 à 18h20
Pour aller encore plus loin que ben57338 : de plus, être citoyen c’est aussi avoir certains devoirs civiques. Par exemple l’appel sous les drapeaux. Que tu vives au Venezuela, en France ou en Tanzanie, si demain il y a la guerre, sans t’empêchera pas d’être appeler.
Aussi un expat peut tout à fait participer au développement de son pays et à son avenir, en quoi c’est incompatible ? Parce qu’il ne participe pas de la même façon ne veut pas dire qu’il ne participe pas. Va dire aux attachés d’un consulat qu’ils sont inutiles à leur pays et qu’ils doivent lâcher leur citoyenneté par exemple…
Et puis être citoyen c’est aussi se soucier des autres (amis, membres de sa familles, communauté, etc) qui eux sont tjs sur place.
Enfin, on confond souvent (et j’ai l’impression que c’est ton cas) citoyenneté/nationalité/appartenance/résidence. Tout ça n’est pas la même chose.
Je t’invite réellement à regarder dans une encyclopédie ce que veut dire citoyenneté.
(ici le lien wiki par exemple : Wikipedia
Le 11/03/2017 à 18h25
Le 11/03/2017 à 18h27
Le 11/03/2017 à 18h36
Dans ce cas là il y aura appel à tartes ! " />
Le 11/03/2017 à 18h45
Le 11/03/2017 à 19h03
Il leur est toujours possible de passer par un vote par procuration, le tout est de s’y prendre assez tôt. " />
Le 11/03/2017 à 19h06
le droit de vote est attaché à la nationalité française : chaque citoyen français a un droit de vote.
Les impôts sont payés par les résidents (français ou non).
Tu ne voudrais pas traiter les émigrés de France comme des exilés politiques ?
Le 12/03/2017 à 19h01
Le 12/03/2017 à 19h33
Pour la sécu et la retraite oui. Pour les voirie et les écoles, une (bonne) partie est payé par les taxes d’habitations/foncières.
Toujours pour le débat (ie ce n’est pas mon avis, encore une fois le fait que les français à l’étranger donne leur avis ne me gêne pas) : on pourrait imaginer même un cas (purement hypothétique) où les français à l’étranger pousse au vote un président qui est favorable à certaines nations étrangère (où ils sont) au détriment de la nation française. (par exemple un président qui promet des traités à la CETA/…).
Bref, le problème est complexe et on ne le résoudra pas sur internet, mais je pense que les deux cotés ont des arguments pertinent :)
Le 12/03/2017 à 20h16
Le 12/03/2017 à 20h30
Oui, c’est sûr que c’est plus compliqué que ça n’y parait. Et à tous
les niveaux.
Pour l’anecdote, j’avais une entreprise Française (j’étais
Webmaster indépendant pour des clients Français uniquement), et j’avais
choisi de garder mon entreprise en France (ma seule source de revenus),
même après mon départ à l’étranger.
Malheureusement, même si légalement parlant, j’étais considéré par la loi comme fiscalement résidant en France (ma source principale de revenus étant Française), ma feuille d’impots indiquait “non-résident”. Et après plusieurs entretiens avec les serices “compétents” qui se rejettaient la balle, la conclusion a été “mais pourquoi vous gardez votre entreprise en France, si vous n’y résidez plus”???
Mais en règle général, je dirai qu’être Français, ce n’est pas une question de lieu de résidence. C’est une nationalité. Et je ne peux pas accepter que quelqu’un dise “tu ne vis plus en France, alors tu n’as pas ton mot à dire”. Même si je ne vis pas en France, je suis soumis aux décisions de mon pays.
Qu’est-ce qui se passera si la France quitte l’Europe ? Si le FN gagne les élections législatives ? Si une loi passe me faisant payer mes impôts en France (alors que je les paye déjà dans mon pays de résidance - double taxation?) ? Si les relations diplomatiques entre la France et le pays où je réside se dégradent ? Un changement quelconque (TVA, droits d’importation, droit de résider en Europe tout en ayant une société Française) qui pourrait impacter mon activité actuelle ? Les décisions prises au niveau national ont rarement un impact limité dans le temps. Donc si je rentre, même dans 30 ans, ces décisons auront changé mon pays, et je devrai m’y conformer. Alors pourquoi n’aurais-je pas voix au chapitre quand au choix de notre président ?
Pourquoi y a-t-il un député des Français de l’étranger, des ambassadeurs, des ambassades, des écoles Françaises, des instituts Français etc à travers le monde, si tout cela n’avait aucune importance pour la France ? Je ne dit pas que Madame Michu ne devrait pas avoir le droit de vote. Si elle est Française, elle y a droit et je respecte cela. Mais je ne vois aucune raison pour laquelle on me retirerait ce droit alors que j’ai toujours une carte d’identité Française. Etre non-résidant, ce n’est pas un crime, et nos droits sont préservés tout comme nos devoirs. Si un jour on me retirait le droit de vote, j’aurai le choix entre rentrer en France, ou changer de nationalité et renier mon pays…
Pour terminer, si on considère qu’il faut résider en France pour pouvoir voter, donnons le droit de vote aux étrangers résidant en France. On ne peux pas dire en même temps me dire “tu n’as pas à voter car tu ne vis pas dans le pays”, et à un étranger “ok toi tu y résides, mais tu n’as pas à donner ton avis non plus car tu n’as pas la nationnalité”. Il faut choisir :)
Le 12/03/2017 à 20h51
Oui enfin ça m’a l’air très théorique comme question. Franchement je n’ai aucune inquiétude à ce sujet.
Au pire si quelqu’un déclare à ma place mes revenus, je m’en rendrai compte et je pourrai faire corriger.
Le 12/03/2017 à 20h57
Le 12/03/2017 à 21h01
Le 12/03/2017 à 21h10
Le 13/03/2017 à 08h31
Le 13/03/2017 à 08h31
Après une procuration ça peut être valable pendant 3 ans… Je veux bien que le courrier puisse être lent et l’ambassade éloignée mais en 3 ans on a quand même le temps de s’organiser.
Le 13/03/2017 à 13h11
Le 13/03/2017 à 13h42
Vu le taux d’abstention et l’orientation des votes en Europe, je ne crois pas que la frustration vienne de la “complication” du vote.
S’asseoir sur un résultat de référendum, passer des textes en 49a3, éloigner du vote des décisions européennes (on peut parler de la complexité des institutions mais c’est encore un autre point), ou des comportements relativement répandus (népotisme, conflit d’intérêt, corruption) aboutissant au “tous pourris”, c’est pour moi bien plus dévastateur que les quelques français à l’étranger loin d’un consulat ou préparant les choses au dernier moment qui ne pourraient pas voter (j’ai une sympathie pour ces derniers ayant moi même le syndrôme Thévenoud mais bon… faut assumer).
Et c’est sans parler des questionnements démocratiques : qu’est ce qu’une démocratie ? Manifestement le vote n’est pas synonyme de démocratie, l’élection présidentielle étant le summum de l’élection de non choix (on vote, ou pas ou plus, par calcul et non par adhésion, en se fiant à la vitesse du vent et des sondages). Le minimum serait de changer le type d’élection (voter pour une assemblée à la proportionnelle qui désignerait le chef du gouvernement), et surtout remettre la démocratie au centre de tout ça. Ce qui veut dire libérer du temps pour que les gens puissent agir au niveau local et + (ce que font déjà les asso finalement).
Le 13/03/2017 à 14h30
Le 13/03/2017 à 15h16
Oui mais justement je pense qu’on s’éloigne là de la démocratie, de manière insidieuse. On ne lie démocratie qu’au vote, et ce qui peut facilité le vote faciliterait la démocratie.
Or on le voit bien, le vote n’est en rien garant d’un climat démocratique (système de partis, de personnes qui passent avant des idées ou de la recherche de consensus).
La démocratie c’est l’implication des gens dans la gouvernance, de leur association, du local, du régional, du national et à des niveaux comme l’Union Européenne). L’implication ça veut dire la discussion, de l’écoute : ça veut dire du temps passé à cela. Internet, le vote électronique peut se mettre au service de cela, faciliter l’organisation, mais il faut vraiment se garder de l’illusion qu’apporterait simplement la facilité du vote, vote dépossédé de toute substance.
Ce rapport démocratie / vote, c’est un peu le même rapport culture / politique tel que l’explique la philosophe Marie José Mondzain. Je t’invite à regarder par exemple cet extrait court de 6 minutes, libre à toi d’en faire un parallèle sur le vote YouTubeConcernant la démocratie, c’est plus long, mais si ça t’intéresse, tu peux écouter Geoffroy de Lagasnerie qui pose des questions intéressantes avec en contexte Snowden et les “lanceurs d’alerte” mais c’est tout à fait dans le sujet (vidéo d’1 heure par contre) YouTube
Le 13/03/2017 à 16h23
Pour ajouter un peu d’eau à ton moulin : tu parles du vote, mais il faut préciser “le scruting majoritaire à 2 tours”.
Ce type de scrutin a été effectué pour favoriser les gros partis et sortir une majoritée “claire” (d’où le fait qu’il n’y a que 2 candidats au second tour).
D’autres types de scrutin sont plus à même de récupérer l’opinion du peuple, en limitant les dérives anti-démocratiques de “vote utile” (vu que dans ce dernier, on ne demande pas au personne de voter suivant leur avis, mais suivant quel candidat est le mieux placé dans le sondage pour contrer tel ou tel personne).
Le cote de condorcet (où on donne des priorités à chaque candidat) en est, mais un peu plus difficile a mettre en place (même si on peut très bien imaginer desmachines à lecture optiques : on a le résultat rapidement, et on a toujours le bulletins pour avoir un recompte correct).
On peut aussi taper sur nos institutions ou les “représentants du peuple” (donc représentant ~70 millions de personnes) recoivent des consignes de votes et des menaces de la part de leur “partie” (donc un peu moins de 400 000 personnes).
Mais bon, je m’égare
Le 13/03/2017 à 16h35