Vers un recours accru des drones par la police ?
Ah que coucou !
Le 13 septembre 2017 à 08h06
4 min
Droit
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La commission des lois de l’Assemblée nationale devrait débattre aujourd’hui de l’utilisation des drones par les forces de l'ordre. Une députée de la majorité souhaite que le gouvernement prépare une sorte d’étude de faisabilité en vue d’un recours accru à ces coucous bourrés d'électronique.
L’uniforme, le pistolet et... le drone ? Ce qui pouvait paraître futuriste il y a encore quelques années relève désormais bel et bien de la réalité. Après avoir procédé à diverses expérimentations, les forces de l’ordre commencent à s’équiper en drones – bien évidemment dotés de caméras.
La Gendarmerie nationale a ainsi acquis une vingtaine de multi-rotors, qualifiés de « micro-drones tactiques », fin 2016. La Préfecture de police de Paris, dont certaines unités spécialisées (de type BRI) utilisaient déjà ce type de matériel, s’apprêtait elle aussi à ouvrir son portefeuille pour disposer de ses propres appareils. Un appel d’offre pour des drones relativement sophistiqués fut en ce sens lancé l’année dernière.
Officiellement, les drones ont vocation à venir appuyer les personnels au sol, que ce soit pour la surveillance de grands rassemblements, l’envoi d’un « éclaireur » lors d’opérations dangereuses, la recherche de personnes disparues, etc. Des expérimentations ont même eu lieu pour une utilisation à des fins de verbalisation des infractions au Code de la route (voir notre article).
Certaines polices municipales s’y mettent aussi
L’intérêt des forces de l’ordre pour ces appareils est tel que même certaines polices municipales songent à s’équiper. Dernier exemple en date : la mairie de Décines-Charpieu, près de Lyon, qui a lancé la semaine dernière un appel d’offres visant à l’acquisition « d'un drone pour le service de sécurité et tranquillité publique de la ville ».
Cet appareil, dont la commune souhaite qu’il dispose de six rotors, d’une liaison vidéo, d’une portée d’au moins 1 km... viendra « sécuriser des opérations menées par les équipages de police municipale et éventuellement par le biais de conventions avec les services de police de l’État ». La commune est prête à allouer un budget annuel de 88 000 euros hors taxes pour cet appareil (et sa maintenance).
Un débat mis sur la table de l'Assemblée
Mais faut-il, ou plutôt peut-on, aller encore plus loin en la matière ? C’est l’interrogation soulevée cette semaine par la députée Frédérique Lardet (LREM) à l’occasion des débats sur le dernier projet de loi anti-terroriste du gouvernement Philippe.
« Les technologies de drones se développent rapidement et les drones pourraient être utilisés par les forces de police ou les forces armées pour effectuer des missions de surveillance » estime l’élue. L’intérêt, selon la parlementaire, réside d’une part dans le caractère « dissuasif » des drones. Et d’autre part dans le fait qu’ils peuvent « identifier rapidement, à moindre coût et avec des moyens humains plus réduits, les zones sensibles où une intervention serait nécessaire ».
Frédérique Lardet a ainsi déposé un amendement pour que le gouvernement remette au Parlement « un rapport relatif aux possibilités d’utilisation des drones de surveillance par les forces de police ou les forces armées dans le cadre de leur mission, en particulier afin de surveiller les périmètres de protection [une création du projet de loi, qui devrait notamment viser les grands événements sportifs ou culturels, ndlr] ».
Ce document, qui serait attendu dans les six mois suivant la promulgation du projet de loi, porterait aussi bien sur les aspects techniques que légaux du dossier. « Ce rapport pourra étudier les technologies de drones utilisables en fonction des missions envisagées et analyser le cadre légal de ces utilisations, en particulier concernant le respect de la vie privée des personnes dans les zones qui pourraient être surveillées par drones » souligne à cet égard la députée – qui n'est autre que la successeure de Lionel Tardy (LR), lui aussi impliqué sur ces questions.
Vers un recours accru des drones par la police ?
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Certaines polices municipales s’y mettent aussi
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Un débat mis sur la table de l'Assemblée
Commentaires (32)
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Abonnez-vousLe 14/09/2017 à 10h22
On y arrive tout doucement
Le 18/09/2017 à 11h46
Il ne faut pas exagérer non plus, il fait mieux vivre surveillés et matés en France que dans un état en guerre civile gouverné par des théocrates comme la Turquie.
Maintenant les vieux dans mon genre avaient pris l’habitude de vivre dans un état politiquement libéral donc ça nous fait ronchonner.
Le jeune débile de 20 ans moyen qui met en ligne sa gueule depuis toujours et vote front national ou croit que c’est dieu qui a le dernier mot donc osef ça le chauffe moins, forcément… " />
Le 13/09/2017 à 09h34
Disons que la capacité de nuisance d’un particulier et d’un état n’ont rien à voir.
Si tu as un voisin voyeur tu as un problème de voisinage, si tu as un état voyeur tu as un problème de dictature.
Les deux peuvent s’éviter en déménageant certes " />
Le 13/09/2017 à 10h16
Non, la Police a juste besoin de recevoir l’ordre de charger, quelles qu’en soient les motivations.
Le 13/09/2017 à 10h41
OK. Mais alors seulement si on équipe les drones de disoenseurs de gaz lacrymo pour disperser les manifs gauchistes.
Le 13/09/2017 à 10h56
Ce sous titre xD presque un hommage !!
Le 13/09/2017 à 11h12
… déménager en Turquie où on trouvera bientôt qu’il y fait bon vivre. Merci Macron et la politique autrement qui consiste à achever et perfectionner ce que les autres ont commencé.
Le 13/09/2017 à 11h23
Turquie comme en France, tant que tu en as rien à battre de la politique, tu as une vie assez tranquille." />" />
Le 13/09/2017 à 11h27
Sur ma commune les drones sont interdits à cause de l’aéroport qui se trouve à côté. Cette interdiction va-t-elle concerner aussi les forces de l’ordre étant donné que la raison invoquée est de prémunir dans le couloir aérien les risques de collision ?
Le 13/09/2017 à 11h40
Le 13/09/2017 à 12h17
On attend toujours HL3… mais en attendant HL2 et ses drones devient réalité
“L’intérêt, selon la parlementaire, réside d’une part dans le caractère « dissuasif » des drone”
Big Brother is watching.
Le 13/09/2017 à 12h18
jolie phrase
Le 13/09/2017 à 12h20
Si c’est pour faire n’importe quoi, c’est moins dangereux … surtout que tu n’as pas défini les “missions”. Ça peut aller très loin si des basheurs comme nous ferment les yeux.
Le 13/09/2017 à 12h44
Progrès = surveillance = " />
Le 13/09/2017 à 12h59
“Oh Label Bleu” !
Le 13/09/2017 à 13h02
On est d’accord que ce genre de surveillance par drone à quand même juste la vocation d’économiser le prix des heures de vol par Hélicoptère ?
Parce que de la surveillance aérienne filmée de manifestation et/ou d’événement publique, y’en a déjà pas mal. La gendarmerie effectue des contrôles routiers par hélicoptère depuis plusieurs années.
Le 13/09/2017 à 14h09
Le 13/09/2017 à 15h56
Le 13/09/2017 à 08h18
Tous ces braves gens qui s’occupent de notre sécurité, c’est poignant. J’espère qu’à Saint Martin ils apprécieront ces si régaliens petits gestes…
Le 13/09/2017 à 08h20
Bientôt des armes EMP et brouilleur radios dans les manifs pour bousiller les drones.
Je remarque que l’enregistrement de la video ne fait pas partie des fonctionnalités.
Le 13/09/2017 à 08h22
Dans l’appel d’offre :
Le vecteur doit être difficilement détectable entrer (sic) 50 et 100 m d’altitude. Son mode de propulsion électrique doit lui conférer un niveau faible de bruit.
Ce qui est traduit politiquement pour le bon peuple par :
L’intérêt, selon la parlementaire, réside d’une part dans le caractère « dissuasif »
Le 13/09/2017 à 08h22
J’étais pas très optimiste sur notre futur, mais en ce moment j’ai l’impression que le rythme d’arrivée de ce genre de mauvais présages augmente
Frédérique Lardet a ainsi déposé un amendement pour que le gouvernement remette au Parlement « un rapport relatif aux possibilités d’utilisation des drones de surveillance par les forces de police ou les forces armées dans le cadre de leur mission, en particulier afin de surveiller les périmètres de protection [une création du projet de loi, qui devrait notamment viser les grands événements sportifs ou culturels, ndlr] ».
Super idée
C’est pas comme si le gouvernement pouvait décider unilatéralement de repousser les dates de remise de rapport concernant les expérimentations dont il bénéficie
Oh wait
Le 13/09/2017 à 08h23
Le 13/09/2017 à 08h26
Genial, la police aura direct une raison de charger.
Le 13/09/2017 à 08h27
Le 13/09/2017 à 08h48
Bon et les robots Chappie c’est la suite c’est ça?
/me retourne jouer avec mes boites a coucou :o
Le 13/09/2017 à 08h56
Qui a déjà vu la série Dark Angel ?
Ils utilisent des drones pour surveiller, retrouver des criminels et un jour, font un drone tueur (avec reconnaissance faciale)
Le 13/09/2017 à 08h58
Le 13/09/2017 à 08h59
Comme s’ils avaient besoin d’une autre raison que de recevoir l’ordre de le faire… quand ils ciblent les medics ou interpellent des lycéens parce qu’ils ont des ciseaux dans leur trousse personne ne les provoque, le but est juste de dégouter les gens de manifester.
Et quand ils ont affaire à des gens vraiment agro ils ne chargent pas justement, ce qui est très compréhensible au demeurant.
L’idée que la violence policière s’exerce suite à des provocations ou sur les éléments violents des manifs est une idée reçue selon moi.
Des fois leur hiérarchie les laisse se faire agresser et ils n’ont pas le droit de bouger sous les projectiles et régulièrement c’est juste de la répression politique sur des gens qui n’ont rien fait…
Le 13/09/2017 à 09h17
22 LR. " />
Le 13/09/2017 à 09h18
Le 13/09/2017 à 09h29
vive le bashing anti-autorité !