Aujourd’hui devant les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel réunis à Dijon, la ministre de la Culture est allée jusqu’à qualifier le piratage d’« arme de destruction massive de la valeur ». Françoise Nyssen considère cette lutte comme « une priorité absolue ».
Contre ce phénomène massif et évolutif, il faut désormais « faire plus et mieux, en innovant ». Voilà en quelques mots la ligne de conduite qui se dessine Rue de Valois.
Devant un public conquis, Françoise Nyssen a évidemment rappelé la mission commandée à deux maitres des requêtes du Conseil d’État par la Hadopi. Dans le document révélé par Next INpact, elle vise à jauger la légalité d’un système d’amende administrative en lieu et place de la contravention pour défaut de sécurisation, décidée par les tribunaux de police.
Seulement, l’attention ministérielle n’est pas véritablement là : la ministre a rappelé que la riposte graduée ne concernait qu’une forme de partage, le peer-to-peer. Or, désormais, « il faut aller plus loin dans le domaine du streaming illégal, [car] l’essentiel du piratage n’est pas couvert par la riposte graduée ».
Le piratage ? Un « cancer »
Aucun calendrier de déploiement d’une quelconque solution n’a été annoncé. Dans les coulisses des Rencontres cinématographiques de Dijon, plusieurs personnes nous ont cependant suggéré une fenêtre de tir : la future loi de transposition de la directive sur les services de médias audiovisuels à la demande.
Dans le fil des échanges, dont le cœur portait sur la chronologie des médias, Xavier Rigault, le co-président de l’Union des producteurs de cinéma (UPC) a en tout cas comparé le piratage à un « cancer ».
Il s’est ainsi plaint d’une perte de la moitié du marché consécutive, selon lui, non à une trop forte profusion de films, mais à ces diffusions illicites sur Internet.
Canal+ plaide pour des sanctions plus musclées
Maxime Saada, directeur général du groupe Canal+ et PDG de Dailymotion, a également tenu lui-aussi un discours très musclé contre ces pratiques non autorisées. Critiquant la mécanique Hadopi, accusée de n’envoyer qu’un trop petit nombre de personnes devant le juge, il a cité l’exemple de l’Allemagne et caresse le rêve de voir instaurer un système plus répressif.
Le discours colle sans surprise avec les propos déjà soufflés à l’oreille de la ministre par Jean-Christophe Thiery, président de Canal+. Dans un courrier adressé mi-septembre à la ministre, celui-ci a réclamé notamment, « une véritable sanction à l’encontre des consommateurs d’œuvres audiovisuelles et cinématographiques via des moyens illégaux », citant la consommation par streaming, direct download et P2P.
Il a demandé encore la création d’un service de police à compétence nationale dédié à cette lutte, avec pour exemple la PIPCU (Police Intellectual Property Crime Unit), en Angleterre.
En clair, pour ces têtes de Canal+, si seul un petit nombre de personnes n’a finalement été condamné en France, ce n’est pas un effet de la pédagogie « Hadopi », avec des millions de brebis remises dans le droit chemin, mais en raison d’un échec patent.
À noter :
Cet article a été rédigé dans le cadre de notre participation aux Rencontres cinématographiques de Dijon, du 12 au 14 octobre, où nous avons été conviés par les organisateurs. Ces derniers ont pris en charge notre hébergement et la restauration sur place. Conformément à nos engagements déontologiques, cela s'est fait sans aucune obligation éditoriale de notre part, et sans ingérence de la part des organisateurs.
Commentaires (81)
Les AD rêvent de leurs milices personnels encore.
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Canal+ plaide pour des sanctions plus musclées
Ce même Canal+ qui ne payent pas les droits d’auteur depuis 1 an ?
Ce sont rabiboché avec les AD et ils vont payé.
https://www.nextinpact.com/brief/la-sacem-et-canal–trouvent-un-accord–fin-de-la-procedure-judiciaire-472.html
“Dans le fil des échanges, dont le cœur portait sur la chronologie des
médias, Xavier Rigault, le co-président de l’Union des producteurs de cinéma (UPC) a en tout cas comparé le piratage à un « cancer ».”
Tandis que je considère beaucoup d’AD comme des parasites.
Encore faut-il y avoir une offre légal de téléchargement qui existe, mais il n’y en a pas.
Puis surtout :
https://www.nextinpact.com/brief/la-fete-de-la-vod-revient–des-films-en-locatio…
J’ai déjà consulté ce site, mais je trouve pas de site de téléchargement sans DRM de films, séries et animés (pas de location/streaming, ça ne m’intéresse pas). Je serais prêt à payer 20€/mois pour ça.
Évidemment il manquerait toujours le fait d’avoir les épisodes des séries étrangères directement le lendemain, sauf partenariat commercial rare.
On voit que c’est vendredi, Marc s’est laissé aller pour le style :
+1, elle sont où les offres de fichiers que je peux DL, mettre sur tous mes devices, en 1080p ou 4k quand le support existe, et sans DRM?
Dans 100 ans quand elles seront dans le domaine public.
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À la vitesse où les choses vont dans 100 ans le domaine publique n’existera plus…
Et sinon, il n’y a que moi pour penser qu’un ministère de la culture devrait s’intéresser surtout à la diffusion la plus large possible de la culture plutôt qu’à sa rentabilité économique pour certains intérêts privés ?
Ou objet connecté ou interactif (j’aime moins le terme appareil)
Personnellement, c’est sûr.
Au niveau de l’humanité, peut-être, mais ça n’empêche pas de s’en inquiéter de suite.
… je crois qu’“objet” est encore pire.
réponse déjà faite
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Je pensais à la souris (l’appeler appareil ? Mais pour écran télé, appareil convient bien)
J’ai pas préciser si nous serions là ou pas, peut les aliens regarderons nos œuvres sans payer.
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la ministre de la Culture est allée jusqu’à qualifier le piratage d’« arme de destruction massive de la valeur »
Vu les termes employés, on dirait bien qu’elle voulait être ministre de la défense ou de l’économie.
Sinon, on peut aussi qualifier l’offre légale de “force de dissuasion thermonucléaire” face à l’offre pirate.
J’ai lu “La lutte contre le partage …“Mais en fait ça revient à la même chose .
Désolé, je suis aux US depuis 4+ ans. Des fois j’ai des mots qui passent tout seuls et je ne m’en rends pas compte >< Mes appareils est en effet ce que je voulais dire :-)
Elle fait juste de la lèche aux ayants droits, comme c’est coutume de le faire dès qu’on est au ministère de la culture… Ce poste est un simulacre pathétique.
Pourquoi n’ont ils pas ressorti cet article européen dont parle Korben
iciNous sommes européen ou pas ? faut savoir Mr MACRON ?
L’article NXI est plus complet:
Le piratage pas toujours nuisible aux ventes, selon une étude cachée de la Commission européenne
Pas fou.
Il faudrait dire à France.TV de louer des saisons entières plutôt que de louer chaque épisode 1 par 1.
Ou de pouvoir louer la première saison.
C’est mieux quand on découvre une série.
La solution n’est pas dans la répression, cela ne ferait qu’aggraver les choses.
Ça serait bien si les gouvernements comprenaient que la solution, c’est de créer une offre légale qui soit tout aussi complète que les plateformes illégales.
Si la nourriture était duplicable, ils n’hésiteraient pas à faire crever de faim ceux qui ne peuvent pas payer.
Ces gens sont des rapaces, nombre de rapports démontrent une logique claire : la quasi totalité de ce qui est copié ne leur nuit pas, car l’argent pour le payer n’existe pas.
La seule solution viable était la licence globale, qu’ils ont tellement critiqué, et maintenant on a des licences globales privées, que tout le monde encense (Deezer, Spotify, etc..). Cherchez l’erreur.
Superbe série.
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Solution trop facile qui ne permettrait pas aux AD de manipuler les flux financier et de se goinfrer en frais de gestion.
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C’est quelque chose qui pour une raison obscure ne peut pas s’appeler “appareil”.
Edit: grillé, j’avais pas vu que la conversation avait continué à la page suivante.
Elle ne fait pas de la lèche, elle vient de leur milieu: c’est une responsable dans une maison d’édition créée par son père:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7oise_Nyssen
Autant dire que tu la vois mal chanter les louanges du domaine public ou le raccourcissement de la durée du droit d’auteur après la mort de ce dernier.
’« arme de destruction massive de la valeur ».
hé béé !
comparé le piratage à un « cancer ».
..là, aussi !
Il a demandé encore la création d’un service de police à compétence nationale dédié à cette lutte, avec pour exemple la PIPCU (Police Intellectual Property Crime Unit), en Angleterre.
tt. ce que fait la G.B. n’est pas (forcément) bien, d’acc. ?
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Cet article a été rédigé dans le cadre de notre participation aux Rencontres cinématographiques de Dijon, du 12 au 14 octobre, où nous avons été conviés par les organisateurs. Ces derniers
ont pris en charge notre hébergement et la restauration sur place. Conformément à nos engagements déontologiques, cela s’est fait sans aucune obligation éditoriale de notre part, et sans ingérence de la part des organisateurs.
c’est bien de le préciser AVANT….les commentaires possibles !
(coupé l’Herbe sous-l’pied)
* entre autres
“et pourtant, et pourtant”…
on veut faire croire “l’effet inverse” !
https://www.youtube.com/watch?v=ourKDV_m86o
accusée de n’envoyer qu’un trop petit nombre de personnes devant le juge, il a cité l’exemple de l’Allemagne et caresse le rêve de voir instaurer un système plus sanctionnateur.
Et est-ce que l’Allemand moyen achète plus de divertissements audiovisuels que le Français moyen “grâce” à la répression? Sinon son argument ne vaut rien et il parle dans le vent
Perso sans le partage, je n’aurai pas découvert plein d’artistes et j’aurai acheté beaucoup moins de leurs divertissements au final
https://www.paroles.net/colocks/paroles-toujours-plus
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la ministre de la Culture est allée jusqu’à qualifier le piratage d’« arme de destruction massive de la valeur ». Françoise Nyssen
Un politique qui ose nous parler d’arme de destruction massive après les mensonges d’état sur l’invasion de l’Irak et ses millions de morts des bombardements de l’OTAN… c’est un peu comme si Merkel faisait des blagues nazi sur les juifs pendant la fête de la musique
Sauf chez monsanto qui te vend des graines steriles
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Augmenter les amendes pour piratage en espérant que cela profite aux artistes, c’est comme augmenter le seuil de revente à perte en espérant que cela profite aux agriculteurs…
Vivement la mort de ces intermédiaires et que la production se fasse uniquement via internet avec plus d’autonomie en création et en gestion et choix de média et réseaux de distributions.
Les cancers ne sont pas les consommateurs et les pirates mais bien les industriels plein aux as qui ne s’adaptent pas aux nouvelles technos et qui veulent rafler la mise en forçant le consommateurs à subire les contraintes d’utilisation des biens culturels.
Vivement la mort de ces intermédiaires et que la production se fasse uniquement via internet avec plus d’autonomie en création et en gestion et choix de média et réseaux de distributions.
Les cancers ne sont pas les consommateurs et les pirates mais bien les industriels plein aux as qui ne s’adaptent pas aux nouvelles technos et qui veulent rafler la mise en forçant le consommateurs à subire les contraintes d’utilisation des biens culturels.
Il faut dire aujourd’hui, qu’il y énormément de choix en d’album CD qu’on ne pouvait se permettre d’acheter les années précédentes, pourquoi payer prix plein à la sortie d’album, un an après ou deux, c’est plus abordable.
Et on se rend compte qu’il n’y a pas qu’un, mais plusieurs. On loupe un groupe, ensuite deux, ensuite trois, etc. Si il est toujours aussi cher, on attend que d’autres choses sortes, un DVD, un suivant, un jeu vidéo, aller au concert etc. les gens ne sont pas Rockfeler, you tube nous permet de voir ou écouter des morceaux
Je me rappelle les années 2000. j’achetais prix plein les DVD (de préférence des Special Edition) à +- 30€. je ne pouvais plus suivre la sortie de bons films. je me suis restreint à acheter que les films que je voulais vraiment. Les DVD de séries commençaient à prendre de l’ampleur aussi (saison à + de 80 € pièce)
Je voudrais bien savoir qui après et à ce prix là ( bon, il y en a) peut encore acheter un CD à +- 20€. Sans compter en plus le Ciné et “glaces”, les matchs de foot, le matériel sportif pour faire du sport, etc
Non, même en empêchant le téléchargement, la multitude de choix actuelle ne permettra plus de faire gagner l’argent que certains artistes gagnaient il y a 20 ou 30 ans par ce qu’ils étaient moins nombreux (D’anciens et nouveaux artistes venant de pays étrangers sont venus grâce à internet gonfler nos choix, ce qui n’était pas totalement le cas avant, car certains artistes restait inconnus)
j’avais, aussi, vu ce reportage “complétement délirant” !
et qui s’est mit des graines de côté pour pouvoir
les REplanter l’année d’après …..(manque de pot pour lui)
elles n’ont pas germées (stériles), il était OBLIGE
de racheter, de nouvelles graines*, à Monsanto !
* spéciales “ne germent QU’UNE SEULE fois”
hé oui…on en est arrivé là !!!
La seule réponse que je vois c’est “Go fuck yourself” mais y parait que c’est pas très politiquement correct.
Pourtant qu’est ce que ça leur ferait du bien !
On voit poindre un début de réponse intelligente ici:
http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/10/14/movies-anywhere-la-risposte-d-…
Je pense que ça s’utilise avec un tournevis.
Taper sur ses consommateurs quand on sait que la France est l’un des pays européen où on “pirate” le plus, on voit déjà la limite de ce raisonnement.
Chercher le coupable pour pas se remettre en cause pour surtout ne pas voir le soucis de l’offre et comment l’industrie musicale est sortie de l’ornière dans ce domaine.
Il y a une différence de prix énorme mais tu compares une offre de VOD avec des épisodes que l’on peut garder et Netflix qui est un SVOD ou lorsque l’abonnement est terminé, tu n’as accès à rien.
J’ai dit qu’ils voulait leurs milices, pas que c’est eux-mêmes qui la paieront. Ils inventeront une taxe milices.
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