Ubisoft a présenté hier soir ses résultats pour le premier semestre de son exercice 2017 - 2018. L'éditeur y affiche des revenus en très forte augmentation grâce à de bonnes performances dans tous ses secteurs. Cela ne suffit toutefois pas encore à dégager un bénéfice.
Tout fonctionne pour Ubisoft, qui continue de dérouler son plan triennal qui doit l'amener à franchir la barre des 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires d'ici fin mars 2019. Sur les trois derniers mois, l'éditeur a même assez nettement dépassé ses objectifs, ce qui lui permet d'aborder la période des fêtes de fin d'année avec une certaine confiance.
Lapins pas si crétins
Sur le premier semestre de son exercice 2017 - 2018 (FY 18), Ubisoft a réalisé un chiffre d’affaires de 466,2 millions d'euros, contre 281,4 millions l'an dernier à la même période, soit une hausse de 65,7%. Sur le deuxième trimestre, les revenus atteignent 264,2 millions d'euros, bien au-dessus des objectifs, fixés à environ 190 millions d'euros.
Comme souvent sur la première moitié de l'année, il est encore question de pertes opérationnelles, mais celles-ci se réduisent nettement avec 34,4 millions d'euros, contre 90,3 millions d'euros l'an passé. Le résultat net suit la même tendance avec des pertes passant de 66,1 millions d'euros à seulement 20,8 millions.
Dans le détail, Ubisoft explique que cette croissance est principalement due à trois titres dont les ventes ont dépassé les attentes : Mario + Rabbids: Kingdom Battle, Rainbow Six Siege et Ghost Recon Wildlands. Côté mobile, Ketchapp a également une influence positive sur les résultats de l'éditeur.
Le dématérialisé et le fond de catalogue font recette
Si l'on regarde plus attentivement les résultats, on s'aperçoit que les chiffres sont portés par deux piliers importants : les ventes de contenu dématérialisé et le fond de catalogue, c'est-à-dire tous les titres qui ont dépassé le pic de ventes lié à leur lancement et comptent sur leurs DLC et autres extensions pour attirer de nouveaux joueurs.
Les ventes dématérialisées atteignent 343 millions d'euros au premier semestre. Cela représente une progression de 69 % sur un an et tout de même près de 74 % des revenus totaux de l'éditeur. On peut ensuite encore diviser ce pôle en deux secteurs, avec d'une part la vente de jeux dématérialisés qui compte pour 168 millions d'euros (+ 57 % sur un an) et ce qu'Ubisoft appelle les « investissements récurrents des joueurs ». Dans cette catégorie on retrouve les DLC et Season Pass, les abonnements, les revenus publicitaires et les achats d'objets en jeu, pour un total de 175 millions d'euros, en progression de 83 % sur un an.
Concernant le fond de catalogue, les ventes des six derniers mois atteignent 379 millions d'euros, soit 48 % de mieux que l'an dernier. Ce chiffre est par ailleurs déjà supérieur au total des ventes enregistrées sur ce créneau lors de tout l'exercice précédent.
Pour Ubisoft, c'est un motif de fierté, puisque ce chiffre valide sa stratégie consistant à étendre la durée de vie de ses jeux sur plusieurs années, en leur apportant régulièrement du contenu neuf. Sur le long terme, l'éditeur estime que plus de 40 % de ses revenus proviendront de son fond de catalogue.
La Switch, nouveau moteur des ventes
Autre fait notable, la Nintendo Switch représente déjà une part plus que significative des revenus d'Ubisoft. Sur le deuxième trimestre, elle a compté pour 19 % du chiffre d'affaires de l'éditeur, bien aidé par le lancement de Mario + Rabbids: Kingdom Battle. À titre de comparaison, la Xbox One compte pour 20 % du total, la PlayStation 4 pour 31 % et le PC pour 15 %.
Si l'on regarde sur les six derniers mois, la Switch compte déjà pour 12 % des revenus d'Ubisoft, soit autant que le mobile et les produits dérivés réunis. Le PC représente quant à lui 17 % du total, la Xbox One 21 % et la PlayStation 4 règne avec 36 %. Les consoles d'ancienne génération (PS3, Wii, Wii U et Xbox 360) se partagent les 2 % restants.
Objectifs confirmés pour cette année, et au-delà
Pour l'exercice 2017 - 2018, Ubisoft a confirmé ses objectifs précédemment annoncés. Il est ainsi question d'un chiffre d'affaires d'environ 1,7 milliard d'euros, en hausse de 17 % sur un an. Sur le troisième trimestre, l'un des plus importants de l'année, l'éditeur espère accumuler 630 millions d'euros de revenus, et donc encore environ 600 millions d'euros sur le dernier quart de l'année.
Pour parvenir à ses scores, Yves Guillemot compte notamment sur le lancement d'Assassin's Creed : Origins, qui pour l'instant affiche de meilleurs résultats qu'Assassin's Creed : Syndicate. Ubisoft explique ainsi que selon ses estimations internes sur les 10 premiers jours de commercialisation, le nouvel opus se serait déjà vendu deux fois mieux que le volet précédent. Et déjà, les investissements récurrents des joueurs affichent « une tendance très agréable ».
Sur le deuxième semestre, Ubisoft pourra compter sur six lancements majeurs avec dans leur ordre de lancement :
- South Park : L'annale du Destin (17 octobre)
- Just Dance 2018 (24 octobre)
- Assassin's Creed : Origins (27 octobre)
- South Park : Phone Destroyer (9 novembre)
- FarCry 5 (27 février 2018)
- The Crew 2 (16 mars 2018)
À plus long terme, Ubisoft confirme ses objectifs pour l'exercice 2018 - 2019. Il est question d'un chiffre d'affaires d'environ 2,1 milliards d'euros, avec une marge opérationnelle de 21 %, contre 16,3 % lors de l'exercice 2016 - 2017. De quoi dégager 300 millions d'euros de trésorerie qui serviront à financer les projets que la société a en tête pour l'après 2019.
En bourse, ces résultats se traduisent, au moment où nous rédigeons cette actualité, par une hausse soudaine de 7,9 % du cours de l'action Ubisoft. L'entreprise est ainsi valorisée à 8,1 milliards d'euros, soit 122 % de mieux qu'il y a un an, et a vu son cours plus que quadrupler depuis l'arrivée de Vivendi au capital de l'entreprise. C'est Vincent Bolloré qui doit être content.
Commentaires (15)
#1
C’est parce qu’on n’a pas besoin de uplay pour mario en fait …
#2
Ils vont pouvoir continuer à faire des jeux encore plus bugués et des tonnes de DLC….
#3
" /> pour le sous titre, déjà fait ! Manque d’inspiration. Kevin, tu n’auras pas ta prime de noël !
Tu aurais pu varier avec BW$$$$$$$$$$$$$$H !!!
#4
C’est Vincent Bolloré qui doit être content.
L’article m’a volé mon commentaire " />
#5
J’peux pas faire preuve d’originalité tous les jours " />
#6
Je comprend mieux, ils peuvent donc se permettre d’offrir Watch Dogs." />
#7
#8
les investissements récurrents des joueurs affichent « une tendance très agréable ».
Cette formule est superbe xD
#9
Ouai mais un petit sous titre “l’annale du lapin” ou quelque chose du genre quand même! :p
#10
Sinon, quelqu’un a joué au lapin crétin Mario?
C’est bon?
#11
Ouais, enfin siege et wildlands, ils font bien n’importe quoi, quand même…
Sur wildlands, quand ghost war (pvp) est sortit (courant octobre 2017), y avait 2000-2500 personnes connectées dessus chaque soir
Ces derniers temps, c’est plutôt 500 personnes…et les cheaters apparaissent…
Y a des chances que le pognon qu’ils fassent avec perdure pas trop…
#12
Si tu aimes les tactical rpg (genre fire emblems) oui. Mais c’est pas un jeu d’aventure attention " />
#13
#14
Les bons chiffres d’Ubi sur Nintendo Switch vont attirer les éditeurs tiers…
#15