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Retour sur le scandale Cambridge Analytica et la (molle) réponse de Facebook

Fuite de confiance

Retour sur le scandale Cambridge Analytica et la (molle) réponse de Facebook

Notre dossier sur l'affaire Facebook / Cambridge Analytica :

Le 23 mars 2018 à 08h00

Depuis quelques jours, Facebook est dans la tourmente, après des révélations sur le partage massif d'informations avec une société de ciblage politique. Aux États-Unis et en Europe, les autorités se sont rapidement mobilisées pour enquêter. Pour sa part, le réseau social annonce une meilleure protection de la vie privée, en forme de cache-misère.

En juin 2014, une société a abusé du laxisme de Facebook sur les données de ses membres. Le réseau social en paie aujourd'hui le prix. Il y a quelques jours, The Guardian et le New York Times ont révélé que Cambridge Analytica, une société de profilage politique, a capté les données de 50 millions d'internautes, sans leur consentement.

Les informations ont été obtenues par l'application « thisisyourdigitallife », un test de personnalité monté par l'universitaire Aleksandr Kogan de Cambridge, via sa société Global Science Research (GSR). Par ce biais, les internautes autorisaient à la fois la captation de certaines de leurs données (comme la ville ou les contenus aimés), mais aussi certaines infos de leurs amis, si leurs paramètres le permettaient.

Sur les 50 millions de profils, 30 millions sont assez complets pour tirer une catégorisation précise. Jusqu'ici, tout colle avec les règles de Facebook, permissives à l'époque. C'est en revendant ensuite ces données à Cambridge Analytica, sans prévenir le réseau social ou les internautes, que le chercheur a violé les règles.

Prévenu en 2015 par des journalistes, Facebook avait exigé la suppression de l'ensemble des données par la société et ses intermédiaires, en les croyant sur parole. Or, selon les deux quotidiens, Cambridge Analytica ne les aurait pas supprimées. Ces informations auraient même servi en 2016, lors de la campagne présidentielle de Donald Trump et celle pour le Brexit.

Le 16 mars, face à ces allégations, Facebook a suspendu les comptes de Cambridge Analytica (et sa maison-mère Strategic Communication Laboratories), de la société d'Aleksandr Kogan et de Christopher Wylie, le lanceur d'alerte qui a révélé l'affaire. Il assure avoir orchestré la récupération des informations et l'architecture des outils politiques de Cambridge Analytica, au cœur du scandale. Retour sur une gigantesque « fuite » de données.

Cambridge Analytica, « un service de propagande »

L'histoire de Cambridge Analytica débute en 2014, selon le New York Times. À l'approche de l'élection américaine de mi-mandat, l'entreprise n'avait pas les données ou les outils nécessaires pour le ciblage politique qu'elle voulait mettre en place. Elle aurait récupéré 15 millions de dollars du milliardaire conservateur Robert Mercer, via Steve Bannon, qui jouera par la suite un rôle central dans la campagne présidentielle de Trump.

Selon Christopher Wylie, la société a tenté de profiter de la réputation de Cambridge, en installant par exemple un bureau factice dans l'université, pour impressionner Steve Bannon. Ce dernier serait lui-même à l'origine du nom de la société, qui n'est pas liée à l'établissement.

Pour le compte de l'entreprise, Wylie aurait tenté de s'associer avec un groupe de chercheurs de Cambridge, qui rémunéraient des internautes en échange de réponses à un questionnaire et de données de leur profil. Face à leur refus, il s'est tourné vers Aleksandr Kogan, qui a monté « thisisyourdigitallife », semble-t-il en dehors de toute étude scientifique officielle. La méthode était jugée sûre, rapide, pour une qualité de données inégalable. Elle évitait aussi à la société de profilage de s'exposer directement face à Facebook.

Selon Christopher Wylie, ces données sont les fondations mêmes de Cambridge Analytica, dans son entreprise de microciblage politique. « C'était une expérimentation immorale. Vous jouez avec la psychologie d'un pays entier, sans leur consentement ni conscience, en plein processus démocratique. [...] C'est un service de propagande » a jugé le lanceur d'alerte, lors d'un entretien avec The Guardian.

Dans un reportage en caméra cachée, la chaine britannique Channel 4 a révélé certaines tactiques de la société de communication politique, comme sa capacité à trouver des informations compromettantes sur des personnalités politiques, ainsi que leur implication dans certaines campagnes.

Son directeur général, Alexander Nix, déclare que ses paroles ont été manipulées. Il a néanmoins été relevé de ses fonctions le 20 mars. En parallèle, l'entreprise clame toujours ne plus disposer des données récupérées en 2014, niant toute utilisation dans la campagne de Donald Trump en 2016.

Du laxisme des débuts à la fermeture du robinet à données

Plus que Cambridge Analytica lui-même, c'est Facebook qui est ici mis en cause. Depuis les révélations du 16 mars, l'entreprise a perdu plus de 10 % de sa valeur en bourse, passant de 537 milliards de dollars à 479 milliards aujourd'hui. Le réseau social clame sa responsabilité sociale, particulièrement depuis l'élection américaine de 2016 et les accusations de désinformation politique massive via sa plateforme, attribuée au Kremlin par les États-Unis.

Pourquoi alors permettre un tel accès aux données des internautes par des tiers ? Facebook est avant toute chose une plateforme. En ouvrant les profils des utilisateurs à des développeurs, l'entreprise étend son empreinte sur Internet, en servant par exemple de moyen d'identification sur un site ou de fournisseur de jeux en ligne.

Là-dessus, le groupe se rémunère surtout en fournissant du ciblage publicitaire aux annonceurs, sans que ces derniers accèdent directement aux données. Pour attirer les développeurs à l'époque, Facebook a ouvert grand les portes de ses API, c'est-à-dire la porte d'entrée vers ses fonctions et données... sans assurer un véritable contrôle sur leur utilisation ou le consentement des membres. Et sans jamais en avoir été inquiété jusque là.

Selon Sandy Parakilas, responsable de la plateforme de Facebook entre 2011 et 2012, les récoltes massives auraient été monnaie courante à l'époque, sans que l'entreprise ne s'en inquiète vraiment. Selon lui, un dirigeant aurait même été découragé de vérifier leur utilisation. De tels contrôles auraient pu exposer le groupe à des risques légaux. À l'époque, Facebook aurait ainsi privilégié sa propre sécurité, par l'ignorance.

Parmi les possibilités ouvertes aux développeurs, l'accès aux données des amis (exploité par Cambridge Analytica) était sûrement la plus sensible, surtout après l'affaire Snowden en 2013. Après plusieurs années de libre-service, Facebook a déclaré la fermeture de l'API concernée lors de la conférence F8 en mai 2014. La mesure a pris effet un an plus tard. L'époque est à la reconquête des internautes, alertés des enjeux liés à la vie privée.

Pression, enquêtes et attaques des deux côtés de l'Atlantique

Depuis le week-end dernier, les réactions politiques ont été très nombreuses, suite à l'annonce de la suspension des comptes de Cambridge Analytica et de ses « complices ». Elizabeth Denham, la commissaire à la protection des données britannique (ICO), a rapidement promis une perquisition dans les locaux de Cambridge Analytica.

Manque de pot, Facebook avait déjà envoyé sur place une société spécialisée dans l'enquête numérique, Stroz Friedber. Elle a immédiatement plié bagage à l'annonce d'Elizabeth Denham, assure le réseau social. Selon l'ICO, une telle interférence pourrait bien compromettre l'enquête publique. Un malheur n'arrivant jamais seul, la commission n'arrive pas à obtenir son mandat auprès d'un juge, qui a ajourné la demande pour aujourd'hui.

Le 17 mars, la procureure générale du Massachusetts a promis une enquête contre Facebook et Cambridge Analytica. Le procureur général de New York, A.G. Scheinderman, a rejoint l'opération le 20 mars. Le gendarme américain de la concurrence, la FTC, a aussi lancé sa propre investigation, après un accord en 2011 dans lequel l'entreprise s'était notamment engagée à prévenir les internautes de tout changement dans les paramètres de vie privée.

Le 18 mars, le New York Times rapportait deux requêtes de législateurs. Amy Klobuchar, sénatrice démocrate du Minnesota, a demandé une apparition de Mark Zuckerberg devant la commission judiciaire du Sénat américain. Le parlementaire britannique Damian Collins, qui mène l'enquête sur l'ingérence supposée de la Russie dans le Brexit, a lui réclamé l'apparition d'un dirigeant de l'entreprise devant sa commission.

À Bruxelles, les réactions ont aussi été vives. Le 19 mars, le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a annoncé l'ouverture d'une enquête. Claude Moræs, à la tête de la commission des libertés civiles (LIBE) du même parlement, a exprimé sa colère face à la suspension d'Alexander Nix de ses fonctions de directeur général de Cambridge Analytica. Une action bien insuffisante, de son point de vue, pour apaiser les autorités.

De son côté, la Commission européenne a réclamé une enquête des CNIL, réunies dans le G29. Dans un communiqué du 21 janvier, celles-ci soutiennent l'action de leur homologue britannique. Hier après-midi, l'ancien responsable sur la plateforme de Facebook, Sandy Parakilas a été auditionné par une commission du parlement britannique. Il a répété ses accusations, à savoir le laxisme du réseau social sur le traitement des données par des tiers il y a plusieurs années.

Le 20 mars, un groupe d'actionnaires de Facebook a lancé une action de groupe contre la société, rapporte Bloomberg. Ayant acquis des actions après le rapport annuel du 3 février, ils s'estiment lésés par les récentes allégations du Guardian et du New York Times, qui n'y figuraient pas. Une autre action de groupe a été déclenchée en Californie, réclamant 500 millions de dollars suite à l'inaction alléguée du réseau social face au problème.

Enfin, diverses organisations ont réagi aux révélations, dont Mozilla, qui a lancé une pétition pour que Facebook « prenne ses responsabilités » sur la protection des données et annoncé le retrait temporaire de ses campagnes publicitaires. Le groupe australien BetaShares a aussi rejeté le réseau social d'un fonds « éthique ».

Chez Facebook, des audits, un tour de vis... et de la régulation ?

Dans plusieurs déclarations, Cambridge Analytica a clamé son innocence, se disant ouvert aux enquêtes de Facebook. La société n'aurait, par contre, pas répondu aux demandes de la CNIL britannique. Pour sa part, le chercheur russe Aleksandr Kogan (qui a récolté les données en 2014) dit servir de bouc émissaire par la société d'analyse et le réseau social.

Chez Facebook, une réunion interne a eu lieu avant-hier sur le sujet, en l'absence des deux grands patrons, Mark Zuckerberg et Sheryl Sandberg. Leur silence, remarqué, a tout d'abord été brisé par un message public de Zuckerberg et trois entretiens simultanés chez plusieurs médias. Une première.

Il promet une série de mesures pour remédier au problème. La première est un audit des applications ayant accédé à beaucoup de données avant 2014 sur lesquelles l'entreprise a des soupçons de mauvaises pratiques. Celles refusant de se plier à l'exercice verront leur accès aux données coupé. Les membres concernés devraient être contactés, y compris pour celle qui a tout déclenché, « thisisyourdigitallife ».

Ce ménage est accompagné de quelques mesurettes. La première est un tour de vis sur les données fournies aux applications servant à connecter l'internaute sur un site tiers. Ne seront plus disponibles que le nom, la photo et l'adresse e-mail. Aussi, l'accès aux données sera coupé au bout de trois mois d'inactivité d'une application. Ensuite, l'outil de gestion des applications liées au compte sera mis en valeur, au-dessus du fil d'actualité. Enfin, le programme de recherche de bugs (bug bounty) sera étendu aux utilisations frauduleuses de données par des applications tierces.

« C'est une rupture de confiance, pour laquelle je suis désolé. Nous avons une responsabilité, simple, de protéger les données des gens. Sans cela, nous ne méritons pas de servir les gens » a-t-il ainsi déclaré à CNNMoney. Chez Wired, il estime que la plus grande erreur de l'entreprise est d'avoir cru sur parole Cambridge Analytica et ses partenaires en 2015, qui assuraient avoir supprimé les données.

Il s'est par ailleurs dit favorable à plus de régulation, avant de se dédire en partie chez Wired. À CNBC, la directrice opérationnelle Sheryl Sandberg reconnaît que d'autres fuites pourraient apparaître, en assurant que le groupe est « ouvert à la régulation », comme s'il en décidait lui-même.

Quelles suites ?

Dans les semaines à venir, les enquêtes des différentes autorités devraient apporter de premières réponses. En premier lieu, si Cambridge Analytica détenait ou non des données de Facebook en 2016, et s'il les a utilisées. Mark Zuckerberg s'est engagé à témoigner devant les législateurs qui le demandent, ce qui pourrait aussi apporter quelques informations.

Pourtant, sur le fond, la situation changera-t-elle suite à ce scandale ? Les chances sont minces que Facebook revoie son modèle économique, voire renonce à l'ouverture de ses API aux développeurs tiers... malgré tous les contrôles que la société promet.

Il n'est même pas certain qu'elle livre toutes les découvertes effectuées dans son futur audit de développeurs tiers. Les contrôles concrets des internautes sur les données partagées, voire la visibilité au quotidien, n'ont fait l'objet d'aucune annonce de l'entreprise. Le cours de bourse du groupe pourrait, lui, s'en remettre dans quelques semaines, sans trop de difficulté.

Selon Reuters, l'affaire amènerait d'autres acteurs numériques à revoir leurs pratiques. Pourtant, le plus important changement, voire l'éléphant dans la pièce, est européen. Le Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui s'applique dès le 25 mai,  renforce grandement les besoins de recueil du consentement et la communication des autorités et internautes en cas de problème, sous peine de très lourdes amendes.

Du point de vue de l'internaute, les changements ne devraient pas être si importants. Est-il utile de revoir les applications installées, voire de supprimer son compte Facebook, comme le préconise le mouvement #deletefacebook ? Pour la tranquillité d'esprit, peut-être. Mais cela ne permettra en aucun cas de retirer les données déjà sorties du réseau social, via les éléments publics du profil, ou les applications associées au compte.

Cela ne changera rien non plus aux collectes massives de données hors de Facebook, qui ne sont pas l'apanage des réseaux sociaux, ou même des entreprises du numérique.

Commentaires (33)

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Sans lien avec l’affaire actuelle, j’ai procédé à la suppression, la réactivation, puis la désactivation de mon compte Facebook. Cela m’a appris quelques trucs étonnants.



D’abord, Facebook rend la suppression (un peu) plus difficile que la désactivation. De plus, la suppression semble effective de suite, mais ne l’est qu’au bout d’un mois. Enfin, quelle que soit la manière de fermer son compte, les interactions sur les murs tiers restent en place. Pour les retirer, il faut parcourir son historique et les supprimer une à une, ce qui prend un temps fou (pour l’avoir fait, je parle d’expérience). Et le faire, donc, avant la suppression de son compte.



Ensuite, comme le suggère l’article, en effet, il est difficile de faire effacer les données déjà collectées par des acteurs tiers.



Ceci dit, l’utilisation de Facebook pour se connecter à des comptes sur des services tiers doit nous rappeler que Facebook est en droit de supprimer ou de bloquer à sa seule initiative un compte utilisateur. Suite aux révélations dont il est pour beaucoup à l’origine, Christopher Wylie s’est vu son compte Facebook clôturé. S’il utilisait Facebook pour accéder à d’autres services, il n’y a plus accès. À méditer avant d’opter pour cette option.

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A titre perso, je supprime mes commentaires, like de commentaires, partages, … qui ont plus de 12 mois. C’est long, pénible mais ça évite que des choses un peu anciennes traînent.

Les seules choses que je maintiens ce sont les amis, les pages aimées (enfin celle qui mérite mon intérêt) et les photos partagées.

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Voici qui paraît être une démarche saine, et qui pourrait être automatisée. Ou du moins, l’accès à des données anciennes pourrait être davantage limité qu’actuellement, sur les réseaux sociaux, en particulier.



Avec un patronyme non commun, j’ai pris conscience que mes indiscrétions sur ma propre vie privée impactaient nécessairement mes proches. Habituellement sans conséquence. Parfois… qu’en sais-je ? L’exploitation de ces données se fait en dehors de notre contrôle, comme en témoigne le scandale Cambridge Analytica et son partenaire – de fait – Facebook.



Rappelons que lorsque des futurs parents partagent une échographie de leur enfant à naître sur un réseau social, c’est, de fait, le partage d’une donnée biométrique d’un individu avant même qu’il ne soit naît. Or, une telle information pourrait être utilisée par des tiers contre lui, par exemple lorsqu’un jour, un assureur lui refusera une assurance pour cause d’une condition préexistante, comme semblent parfois expliquer les assureurs américains à leurs clients.

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Je ne comprends pas où est le scandale : depuis le début, on sait que le modèle économique de Facebook, c’est de revendre les données personnelles des utilisateurs à des boîtes privées dans un but publicitaire. C’est exactement ce qui s’est passé avec Cambridge Analytica, ni plus, ni moins.



Alors certes, les gens n’avaient pas réalisé ce que ça impliquait et font semblant de découvrir aujourd’hui ce qu’impliquent les conditions d’utilisation de Facebook. Fallait y penser avant. Moi je ne suis pas sur Facebook, et je sais pourquoi.

  

D’ailleurs il me fait marrer le père Zuckerberg en prétendant que ça ne se reproduira plus : c’est le modèle économique de sa boîte. Bien sûr que ça se reproduira !

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+1 <img data-src=" />

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Facebook ne revend pas de données, ils permettent de les exploiter via leur service publicitaire. Sur le fond, le problème est le manque de régulation à ce niveau, et surtout le fait que des boites en abusent pour servir leurs intérêts.&nbsp;



Comme dit, l’usage de Facebook ou d’un service en ligne (ou pas en ligne) ne devrait pas mettre l’utilisateur ou ses données en danger. Comme dit dans l’article d’hier, Facebook n’est d’ailleurs pas le seul à faire de la collecte massive. Ne pas aller sur Facebook te protège d’un danger potentiel, reste tous les autres.



Et croire que c’est en restant enfermé dans une grotte que l’on préservera les utilisateurs, c’est passer à côté des actions essentielles pour résoudre le problème dont il est question. Mais effectivement dire “Facebook ça pue, bouh, vous êtes nuls les gens”… c’est plus simple ;)

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Juste pour préciser



Côté FB, il y a un manquement de cloisonnement des données (surtout ceux des amis). Le principe du consentement portait sur les données de l’utilisateur, mais pas des amis (en fonction des permissions). Donc l’autre société a pompé les données des amis au passage sans donner leur consentement.

Au niveau 1 (l’utilisateur installeur) a donné son consentement à ce que l’autre société prenne ses données persos.

Au niveau 2, les amis non.

Sa mesure principale va être d’empêcher la collecte des données des amis. Ca ne change pas pour l’utilisateur installeur (ni le modèle économique de FB)



Jusqu’à récemment, l’utilisation des données personnelles semblaient percues comme limitée à l’économie (publicité ciblées). Personne ne songeait à ce que ces données soient utilisées dans un cadre sociétale et politique.

Ce qui semble être un scandale aujourd’hui n’est que la prise de conscience que les données personnels peuvent servir à manipuler.



Bizarrement, les gens tombent des nues.

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Je ne suis pas enfermé dans une grotte, puisque je suis sur NXI&nbsp;<img data-src=" />

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Oui, mais on ne peut pas limiter la navigation internet à NXi ;)

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Ca fait froid dans le dos.

Je ne me suis jamais inscrit sur Facebook et je ne risque pas de le faire

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“Parmi les possibilités ouvertes aux développeurs, l’accès aux données des amis (exploité par Cambridge Analytica) était sûrement la plus sensible, surtout après l’affaire Snowden en 2013.”



Quel rapport entre l’affaire Snowden et l’accès aux données par les développeurs “sur” Facebook ?



Snowden a dénoncé l’accès de l’administration US aux données privées éventuellement par la contrainte de société privées. Ici, il s’agit dune affaire concernant uniquement des société privées sans intervention d’un état.



J’en ai marre que l’on mélange les 2 sujets. Les 2 sujets sont importants et concernent les données privées, mais dans un cas, il s’agit de la puissance publique avec tout ce que cela permet, dans l’autre, il ne s’agit que d’une société privée sans pouvoir de coercition.

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Personnellement, je ne vois toujours pas où est le problème <img data-src=" />D: c’est interdit de faire campagne aux États-Unis?&nbsp; Ces données ont servi à cibler différemment que d’habitude, mais si elles existent c’est pour ça non? Je veux dire, c’est rien de la pub non?&nbsp;

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Comme expliqué dans l’article, le lien est la sensibilité des internautes au sujet. L’affaire Snowden mettait bien en cause la surveillance étatique, mais aussi la concentration des données dans des silos exploitables, dont Facebook faisait partie.



Donc même si Facebook n’était pas directement responsable de l’affaire Snowden, cette dernière a bien mis sur le tapis l’enjeu de la vie privée. Toutes les avancées en matière de réglages/protection des données depuis 2014, le combat affiché par Google et Microsoft sur l’accès du département américain de la Justice aux e-mails hébergés en Europe, l’affaire Schrems ou la fin du Safe Harbor sont des conséquences de ce nouveau climat post-Snowden.

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Récupérer des données de 50 millions de personnes sous un faux prétexte, via une société écran, sans que l’immense majorité ait la moindre idée de l’opération, et ne pas les supprimer malgré une promesse à Facebook (selon le Guardian et le NYT), ça ne pose pas problème ?&nbsp;<img data-src=" />



Comme dit par David, le business de Facebook n’est pas la revente de données, mais le ciblage publicitaire par ses propres outils. Il y a une différence énorme avec ce que Cambridge Analytica a fait.

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Merci de ta réponse.

Désolé, mais ce n’était pas explicite dans l’article, je l’avais relu avant de poser la question et je viens encore de le relire. J’ai donc bien fait de poser la question. <img data-src=" />



Vu, comme cela, je veux bien l’entendre. Mais, je trouve important de faire la différence, même si, comme je l’ai déjà dit, les 2 sujets sont importants.



J’ai en particulier en horreur l’argumentation de certains qui disent que comme on confie nos données à des acteurs privés comme Facebook ou Google, l’État peut (lui aussi) nous espionner.

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Merci pour ta remarque surtout. Je veillerai à être plus explicite la prochaine fois que je lierai les deux.&nbsp;<img data-src=" />

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C’est dommage. :(

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Source ?

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A l’origine, l’objectif de la pub est d’influencer les consommateurs. Si la pub ne marchait pas on n’aurait déjà plus eu de pub. Et l’analyse des données personnelles avait permis d’augmenter l’influence sur les capacités de décisions.



Sauf que maintenant, on fait beaucoup plus. Depuis l’arrivée de la télé-réalité, des chaînes d’information continue, et des réseaux sociaux, beaucoup d’information fournie est orientée sensationnelle au dépend de la qualité. Beaucoup de forme, très peu de fond (sauf exceptions), mais visant à “marquer”.



Grâce à l’analyse des données et au tracking (une “régie” peut vous suivre à travers plusieurs sites), il est désormais plus facile d’attraper le quidam avec des fake news, des articles mensongers, des articles putaclic etc…

Et comme avec la pub, pas difficile d’imaginer comment on peut influencer le quidam.



L’enjeu des données personnelles, ce n’est pas seulement que de la pub ou du respect de la vie privée, c’est également comment empêcher/prévenir une entité (étatique ou privée), disposant/exploitant ces données, d’influencer/manipuler les masses en s’adressant comme il faut.

C’est un corollaire de l’enjeu de la qualité et de l’indépendance de l’Information.

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La source, je ne l’ai pas trouvée mais j’ai trouvé un des sites obligatoires … En France au moins:



impots.gouv.fr République Française(désolé <img data-src=" />)

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Les politiques se réveillent quant l’exploitation de la vie privé des gens influencent leur propre bizness électoral, sinon le reste du temps ils l’encouragent ! <img data-src=" />

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C’est une rupture de confiance





Ça y est Zuckerberg est en âge de craquer ses couches <img data-src=" />

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David_L a écrit :



Comme dit, l’usage de Facebook ou d’un service en ligne (ou pas en ligne) ne devrait pas mettre l’utilisateur ou ses données en danger.







C’est bien pour ça que l’usage sur Internet est d’utiliser un pseudo, Facebook en obligeant les internaute à dévoiler leur identité, les met sciemment en danger et fait de l’argent sur leur risque à eux <img data-src=" />


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Bamaury a écrit :



Personnellement, je ne vois toujours pas où est le problème <img data-src=" />D: c’est interdit de faire campagne aux États-Unis?  Ces données ont servi à cibler différemment que d’habitude, mais si elles existent c’est pour ça non? Je veux dire, c’est rien de la pub non?







Le “problème” est que les politiciens et leurs sponsors veulent garder le monopole de la “publicité électorale” par l’intermédiaire de leurs médias mainstream <img data-src=" />



Facebook a marché sur les plates-bandes de mafias installées depuis plus longtemps que lui et va devoir sauver sa peau <img data-src=" />


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Il y a encore des gens qui utilisent Facebook en 2018 ? Non mais allo quoi…

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Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi ça ressort maintenant.

La presse en parlait déjà depuis 2015 :



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… Suite…





Le 19 novembre 2016, le New York Times explique à nouveau la méthode, en détail. On sait aussi que Trump a dépensé des millions la dedans.

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Pour moi, le problème de la responsabilité de Facebook, de Cambridge Analytica, ou de l’utilisateur est parfaitement secondaire.



La vraie seule news intéressante et qui me pose problème c’est la possibilité technique d’influencer le résultat d’une élection à l’échelle d’un pays grand comme les états-unis.



Nulle doute que pour les prochaines élections d’importance tous les candidats voudront leur propre version de “Cambridge Analytica”, et nulle doute que des sociétés seront ravies de fournir ce genre de service.

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sephirostoy a écrit :



Il y a encore des gens qui utilisent Facebook n’utilisent pas Facebook en 2018 ? Non mais allo quoi…







<img data-src=" />


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Il faut savoir que Cambridge Analytica embauche pas mal de monde venant des services de renseignements.

On imagine les réactions si les russes avaient été en cause dans cette affaire…

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Certaines sources l’indiqueraient …

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J’ai l’impression que dans cette affaire, le plus grand danger est que on réfléchie à comment forcer facebook à trier les contenus (filtrage des fakes news, détermination que qui utilise bien ou pas les données, …).



Cette entreprise a déjà montré a plusieurs reprises qu’elle se place bien au dessus des lois des différents pays. Ils ont démontré que leur notion de la responsabilité et de ce qui est moral ou pas est assez discutable.

Maintenant, on leur demanderai d’être garant de ce que la vérité doit être ????

Si on considère que les lois et les règles qu’on s’impose dans les différent pays est le fondement de ce qui nous permettre de vivre ensemble, alors cette direction est extrêmement dangereuse pour l’organisation de la société telle qu’on la connait actuellement.

&nbsp;

Personnellement, je pense que cette manie de la centralisation à tout va qui est la règle sur internet aujourd’hui est une hérésie.

L’évolution la plus raisonnable serait de enfin contraindre les grandes entreprises à utiliser un protocol permettant les services et la communication décentralisés. Techniquement, c’est tout à fait faisable, le mail, par exemple, est décentralisé, et fonctionne parfaitement. En plus moderne, on peut regarder ce qui est proposé par matrix.org.

A partir de là, les entreprises seraient “condamnées” à vraiment apporter un plus a l’utilisateur, plutôt que de baser leur modèle sur la captivité.

&nbsp;

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David_L a écrit :



Facebook ne revend pas de données, ils permettent de les exploiter via leur service publicitaire. Sur le fond, le problème est le manque de régulation à ce niveau, et surtout le fait que des boites en abusent pour servir leurs intérêts.&nbsp;





&nbsp;Tout le monde se sert de ces donnees pour servir leurs interets.

&nbsp;Que ce soit la boite qui veut comprendre la perception que les utilisateurs/clients ont d’elle, ou la boite qui veut savoir comment formuler leur message pour attirer de nouveaux clients ou comment cibler des acheteurs potentiels pour mieux vendre leurs services/produits etc.

&nbsp;Twitter, Google & Co proposent des API grace auquels n’importe qui peut facilement rapatrier certaines informations et les analyser par la suite.



&nbsp;Ici, les questions etaient les memes que des milliers d’autres entreprises&nbsp; se posent tous les jours et qui utilisent des donnees en provenance des GAFA pour y repondre.

&nbsp;La seule chose qui sort de l’ordinaire ici, c’est le client. Qui etait une campagne pour l’election presidentielle US.



&nbsp;A noter que les Democrates et a n’en pas douter les campagnes presidentielles en France aussi, ont fait les memes analyses sur des donnees des GAFA (data mining etc.)

&nbsp;

&nbsp;La vraie question ici, et dont je n’ai pas vraiment la reponse c’est:




  • Est-ce que les utilisateurs de Facebook ont donne leur consentement a ce que ces informations les concernant puisse etre fournies a une personne/entreprise tiers comme Cambridge Analytica ?



    &nbsp;Oui ou non ?

    Si oui, ou est le probleme ? Si non, il y a probleme effectivement.


Retour sur le scandale Cambridge Analytica et la (molle) réponse de Facebook

  • Cambridge Analytica, « un service de propagande »

  • Du laxisme des débuts à la fermeture du robinet à données

  • Pression, enquêtes et attaques des deux côtés de l'Atlantique

  • Chez Facebook, des audits, un tour de vis... et de la régulation ?

  • Quelles suites ?

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