Fichier TES : de sa publication au Journal officiel à sa validation par le Conseil d’Etat
TES, au stérone
Le 24 octobre 2018 à 05h59
17 min
Droit
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Le Conseil d’État a validé la semaine dernière le fichier des titres électroniques sécurisés (TES), rassemblant la quasi-totalité de la population française. Retour sur ce traitement depuis sa publication au Journal officiel jusqu’à sa consécration par la haute juridiction administrative.
Le décret publié un week-end de pont, le 30 octobre 2016, a donné naissance au fichier TES. Avec lui, près de 60 millions de Français, porteurs d’une carte nationale d’identité ou d’un passeport, se sont retrouvés fichés en une seule base.
Dans ses serveurs : l’état civil, la couleur des yeux, la taille, l’adresse, la filiation des parents, l'image numérisée du visage et en principe des empreintes digitales de tous les Français, outre l'image numérisée de la signature du demandeur, son adresse email et ses coordonnées téléphoniques s'il passe par une procédure à distance, etc.
Selon l’article 3 de ce décret, exception faite des données biométriques, ces informations sont accessibles aux agents habilités de la police, des douanes, de la gendarmerie et de tous les services spécialisés du renseignement, ceux œuvrant pour la prévention des atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation.
Les regrets de la CNIL et du Conseil d'État
Rapidement après notre actualité du 31 octobre 2016, ce dispositif avait suscité une vague de contestations.
Déjà, la CNIL tirait la sonnette d'alarme dans sa délibération publiée le même jour au J.O. : « les données biométriques présentent la particularité de permettre à tout moment l'identification de la personne concernée sur la base d'une réalité biologique qui lui est propre, qui est permanente dans le temps et dont elle ne peut s'affranchir ».
Ainsi, « ces données sont susceptibles d'être rapprochées de traces physiques laissées involontairement par la personne ou collectées à son insu et sont donc particulièrement sensibles ». La commission regrettait par la même occasion le choix du véhicule par le gouvernement.
Un projet de loi aurait eu en effet le mérite d’un débat public au Parlement, précédé d’une solide étude d’impact, dont sont dépourvus par définition les décrets. Une suggestion partagée par le Conseil d’État, à la dernière ligne de son avis mis en ligne quelques jours plus tard.
Impassible, l’exécutif lui a préféré la procédure issue de l'article 27-l-2° de la loi du 6 janvier 1978. Un article qui explique que les traitements mis en œuvre pour le compte de l'État, portant sur des données biométriques, sont autorisés par décret en Conseil d’État pris après avis motivé et publié de la commission.
La CNIL avait également reproché de ne pas avoir envisagé une autre option : l’introduction d’une puce sur la carte d’identité. Un tel dispositif aurait été « de nature à faciliter la lutte contre la fraude documentaire, tout en présentant moins de risques de détournement et d'atteintes au droit au respect de la vie privée ».
Entre une base centralisée rassemblant 60 millions de personnes et un éparpillement des informations sensibles sur autant de cartes d’identité, on ne se retrouve en effet pas face aux même risques.
Les craintes du Conseil national du numérique
Le 7 novembre 2016, le Conseil national du numérique réclamait la suspension intégrale du fichage des 60 millions de Français. Il reprochait alors l’absence d’échange préalable avec une communauté d’experts, qui « aurait certainement pu permettre au gouvernement d’explorer des alternatives techniques plus résilientes et respectueuses des droits des citoyens, tout en permettant d’atteindre les mêmes objectifs ».
Autre crainte : une possible extension des finalités du traitement, taillé aujourd’hui pour l’authentification ou l’identification, mais demain, au fil des faits d’actualités graves, ouvert à « l’identification systématique de la population avec les moyens de la reconnaissance faciale ou de la reconnaissance d’image, à des fins policières ou administratives ».
Enfin, le CNNum rappelait qu’ « en matière de sécurité informatique, aucun système n’est imprenable. Les défenses érigées comme des lignes Maginot finissent immanquablement par être brisées ».
En contraste avec la décision verticale du gouvernement, le conseil ouvrait deux jours plus tard une plateforme collaborative pour débattre en ligne du sujet.
Cazeneuve devant les députés, les prémices d'actions
Le même jour, devant la Commission des lois à l'Assemblée nationale, Bernard Cazeneuve opte pour l'ouverture soudaine : « Je suis extrêmement favorable à ce que toutes les expertises possibles soient diligentées sur ce fichier, avant qu'il ne soit activé. Y compris celle de l'ANSSI ».
Le ministre de l’Intérieur d’alors tente de rassurer : « Nous écartons totalement l'identification des détenteurs depuis les données biométriques. Une autre majorité ne pourrait pas aller plus loin par décret, il faudrait modifier la Constitution » assurait-il. Et celui-ci de se montrer favorable à « un dispositif de contrôle annuel par les agences concernées et un contrôle parlementaire ».
Contrôle, expertise, protection... néanmoins la généralisation de TES est enclenchée sur deux zones de tests. Au Journal officiel du 5 novembre 2016, le gouvernement publiait un premier arrêté visant à appliquer le mégafichier dans les Yvelines à compter du 8 novembre. La Bretagne suivait le 1er décembre de la même année.
Les messages rassurants de l'Intérieur n'ont pas vraiment eu le poids espéré. Entre le 8 et le 10 novembre, les Exégètes amateurs, la Ligue des Droits de l’Homme et le think tank GénérationLibre préviennent de leur volonté de déposer un recours contre le décret. « On considère notamment que la loi Informatique et Libertés ne suffit pas à fournir base légale au décret, lequel rentre dans des considérations pénales qui lui sont étrangères » nous confiait Me Rubin Sfadj, l’un des membres de GénérationLibre, pressentant une atteinte disproportionnée à la vie privée, comme ce fut déjà sanctionné en 2012 par le Conseil constitutionnel.
Deux réformes annoncées
Le 10 novembre, Bernard Cazeneuve écrivait au Conseil national du numérique pour annoncer deux réformes à venir « Dans le cadre d’une demande ou d’un renouvellement d’une carte nationale d’identité, le recueil et le versement des empreintes digitales du demandeur du titre dans la base TES seront soumis à son consentement exprès et éclairé » soutenait-il.
Ainsi, après modification du texte, ceux « qui ne souhaitent pas voir leur empreinte versée à la base nationale sécurisée pourront s’y opposer. Ils ne bénéficieront pas du service public associé à ce recueil, mais leur liberté leur en sera laissée ». À cet instant, nous nous demandions s’il pourrait exister une fonction de recherche destinée à identifier les individus s’étant opposés à un tel traitement... Ce n’est qu’en mai 2017 que cette promesse fut consacrée par un nouveau décret.
Selon sa présentation, il « permet au demandeur d'une carte nationale d'identité de refuser la numérisation et l'enregistrement de ses empreintes digitales dans le traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé Titres électroniques sécurisés. Dans un tel cas, les empreintes sont recueillies sur le dossier papier de demande de carte nationale d'identité conservé par le service instructeur ».
Pas d'alternative à la centralisation
Autre point annoncé : l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) et la Direction interministérielle du numérique et du système d'information et de communication de l'État (DINSIC) sont chargées de réaliser un audit de TES.
Dans sa lettre de saisine, révélée par Next Inpact le 18 janvier 2017, Cazeneuve insistait bien pour que les deux entités planchent seulement sur « le fichier TES existant », sans imaginer donc d’autres alternatives. Mi-novembre, devant la commission des lois au Sénat, le même ministre s’oppose d'ailleurs à la solution préconisée par la CNIL, à savoir le stockage des données biométriques sur la carte nationale d'identité : « Si vous perdez votre carte et vous en demandez le renouvellement, vous devriez tout recommencer », argumentait-il.
Devant la même commission, la présidente de la CNIL déplorait malgré tout qu’« aucun autre système n’ait été étudié et présenté comme voie alternative [par l’Intérieur]. Cela n’a pas été discuté avec la CNIL. On n’a pas été saisi d’un dispositif d’alternatif ». Témoignage que l’Intérieur tenait absolument à un système centralisé des données personnelles, et notamment biométriques, des Français.
« En constituant cette base, on franchit un pas dans le type de société qui est la nôtre, insistait encore Isabelle Falque-Pierrotin. La menace terroriste est évidente (…) Mais est-ce que pour autant cette menace justifie que l’État constitue un fichier qui enregistre de manière permanente et indélébile des données biométriques sur l’ensemble de la population, ceci permettant le cas échéant d’identifier les personnes ? »
Comme annoncé par les Exégètes, la Quadrature du Net passait à l’attaque début 2017, pour sa vingtième procédure contentieuse. Sans surprise, elle critiquait à la porte du Conseil d’État un traitement disproportionné au regard des finalités affichées.
Le rapport ANSSI-DINSIC
Mi-janvier 2017, l’ANSSI et la DINSIC remettaient leur rapport d’audit. Comme demandé par le ministre, les alternatives sont volontairement oubliées, mais les conclusions très mitigées. Ainsi, ce système d'une robustesse cazneuvienne « peut techniquement être détourné à des fins d’identification, malgré le caractère unidirectionnel du lien informatique mis en œuvre pour relier les données d’identification alphanumériques aux données biométriques » écrivaient-elles.
Page 9 du document, on découvrait même qu’un « certain nombre de vulnérabilités de gravité variable » ont été relevées lors des tests d’intrusion. « La configuration et les pratiques d’administrations de certains équipements du centre serveur ne sont pas conformes à l’état de l’art ». Seulement, ces failles ont été classées secrète défense pour éviter toute exploitation.
Cet audit sera diversement commenté :
Version Bruno Le Roux, nouveau ministre de l'Intérieur :
« Je prends pleinement acte des conclusions de ce rapport, qui établissent clairement que le système « TES » est « compatible avec la sensibilité des données qu’il contient », dans son architecture comme dans ses conditions d’usage. J’ajoute que le rapport établit que les usages de ce système par les agents de préfecture et ceux de l’Agence nationale des titres sécurisés, le cas échéant à la demande de la police judiciaire ou des autorités judiciaires, sont pleinement conformes aux textes qui régissent ce traitement de données. »
Version Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la CNIL :
« Cet audit conclut au fait que, si « les principes de conception du système TES sont compatibles avec la sensibilité des données qu’il contient », la sécurité globale du système est perfectible et que de nouvelles mesures de gouvernance, d’exploitation et de sécurité doivent être mises en place par le ministère de l’Intérieur ».
Les alternatives imaginées par INRIA, oubliées par Cazeneuve
En février 2017, l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA) publiait l’étude que ne souhaitait pas lire Bernard Cazeneuve. Celle répertoriant les voies alternatives à la centralisation.
Elle dressait cinq scénarios, dont quatre oubliés par l’exécutif, en attribuant des scores à chaque piste. L’une des architectures remporte la palme en terme de fonctionnalités et de protections contre les atteintes à la vie privée. Ce n’est pas celle qui fut choisie par le décret TES.
Le 17 février, un arrêté du ministère de l’Intérieur programme la généralisation du fichier TES à toute la France métropolitaine selon un calendrier s’étendant du 21 février au 28 mars. Dans un arrêté publié le 13 septembre, le mégafichier est étendu à toutes les « demandes de cartes nationales d'identité présentées dans les postes diplomatiques et consulaires français à compter du 15 septembre 2017 ».
Fin février 2017, deux avocats rejoignent le front ouvert par la Quadrature et la Ligue des Droits de l’Homme au Conseil d’État. Rapport de l’Anssi et de la Dinsic en mains, ils estiment qu’il existe « un risque majeur d’atteinte à la vie privée sans que le gain escompté pour la finalité affichée (lutte contre la fraude documentaire) puisse être atteint ».
L'arrêt de validation du mégafichier TES
C'est dans ce contexte que s'inscrit l’arrêt rendu la semaine dernière, à la demande de l'association GénérationLibre, la Ligue des droits de l’Homme, la Quadrature du Net et d’autres personnes. Toutes plaident pour l’annulation du fameux décret.
Cependant, les arguments ont été rejetés l'un après l'autre. D’abord, aux requérants qui considéraient que seul le législateur aurait pu intervenir pour modifier les conditions de délivrance de la carte nationale d’identité, la haute juridiction administrative répond que le texte « ne modifie pas les conditions légales auxquelles est subordonnée la délivrance de ce titre », ni d’ailleurs celles relatives au passeport.
En conséquence, ce décret n’ayant « ni pour objet ni pour effet de fixer des règles relatives aux garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l'exercice des libertés publiques », le pouvoir règlementaire a pu adopter ce décret sans malmener les compétences du législateur.
Toujours sur le terrain de légalité externe, le simple fait que « ce traitement a vocation à contenir les données de la quasi-totalité de la population française » a été jugé sans incidence.
Balayé également l’argument relatif à l’absence de la signature des ministres de Bercy ou de la Justice, en bas du décret. « Les actes du premier ministre sont contresignés, le cas échéant, par les ministres chargés de leur exécution » a-t-il été expliqué, assurant que ce décret ne comporte « nécessairement l'intervention d'aucune mesure réglementaire ou individuelle que [ces ministres] seraient compétents pour signer ou contresigner ».
Enfin, l’avis du Conseil national du numérique qui n’a pas été requis était en réalité optionnel. Une simple faculté, comme l’expose sans détour le droit en vigueur.
De la conformité à la Convention de sauvegarde des droits de l'Homme
Sur la légalité interne, a été épinglée d’une part, une « méconnaissance de l'objectif de valeur constitutionnelle d'accessibilité et d'intelligibilité du droit ». Argument réduit en poudre par le Conseil d’État, sans longs développements : « Contrairement à ce que soutiennent les requérants, le décret attaqué, suffisamment clair et précis, ne méconnaît pas cet objectif ».
Le point central a concerné l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales et le 16 de la Convention des droits de l’enfant. Textes qui conditionnent les ingérences dans la vie privée d’une personne ; il faut en effet que ces ingérences répondent « à des finalités légitimes et que le choix, la collecte et le traitement des données [soient] effectués de manière adéquate et proportionnée au regard de ces finalités ».
Là encore, aucune des critiques n’a été retenue. Ce traitement est destiné à « préserver l'intégrité des données à caractère personnel nécessaires à la délivrance des titres » rétorque le Conseil d’État. En outre, TES aiguise la lutte contre la fraude. Quant à la centralisation de l’ensemble des données des porteurs, elle est « justifiée par un motif d'intérêt général », ajoute-t-il, non sans se satisfaire de l’impossibilité supposée « d'identifier une personne à partir de ses données biométriques ».
Dans cette fonction d’authentification, en outre, « l'accès à ce traitement ne peut se faire que par l'identité du porteur du titre d'identité, à l'exclusion, en raison des modalités mêmes de fonctionnement du traitement, de toute recherche à partir des données biométriques elles-mêmes ».
Beaucoup de personnes peuvent accéder aux données du fichier TES, mais la juridiction relativise. S’agissant des gendarmes, des douaniers et des policiers, ce n’est que pour vérifier la validité ou l’authenticité d’un passeport ou d’une CNI. Quant aux agents des services du renseignement, l’accès aux images des empreintes digitales leur est prohibé.
Enfin, « l'interconnexion du système de traitement n'est prévue qu'avec les systèmes d'information Schengen et INTERPOL et ne porte que sur des informations non nominatives relatives aux numéros des passeports perdus ou volés, au pays émetteur et au caractère vierge ou personnalisé du document ».
Bref, cela fait du monde, mais tout est bordé, bien encadré. Pareillement, les délais de conservation n’ont pas été jugés problématiques (jusqu’à 20 ans, suivant les situations et l’âge du demandeur), contrairement à ce que laissaient entendre les requérants. Ces durées sont justifiées par la durée de validité des titres.
Au final, le C.E. juge donc que la collecte des données biométriques et la centralisation des données ne sont en rien critiquables. « Compte tenu des restrictions et précautions dont ce traitement est assorti », ces dispositions sont en pleine harmonie avec les finalités du traitement. Il n’y a pas d’atteinte disproportionnée à la vie privée.
Exit le RGPD
Cette même proportionnalité a été constatée à l’égard de la directive de 1995 sur les traitements des données à caractère personnel. Les données sont « adéquates, pertinentes et non excessives au regard des finalités pour lesquelles elles sont collectées et pour lesquelles elles sont traitées ultérieurement » répondent les juges, à l’appui de leurs explications.
D’ailleurs, ils ont au passage évacué la conformité au RGPD, puisqu’entré en vigueur seulement le 25 mai 2018, soit bien postérieurement à la publication du fichier TES au J.O. et à l’introduction des demandes des requérants.
Enfin, à ceux qui reprochent au ministre de l'Intérieur de nier « la réalité de l'insécurité permanente », la même juridiction répond que ces reproches ne concernent que les obligations du responsable du traitement, sûrement pas l’acte règlementaire portant sa création.
Inutile en conséquence d’invoquer l'article 34 de la loi du 6 janvier 1978 qui exige des mesures de sécurité « pour préserver la sécurité des données et, notamment, empêcher qu'elles soient déformées, endommagées, ou que des tiers non autorisés y aient accès ».
Les requérants n’ont donc pas été fondés à demander l'annulation pour excès de pouvoir des textes entourant le fichier TES. Les juges n'ont plus estimé utile d’ordonner une expertise et encore moins de saisir la Cour de justice de l’Union européenne d’une question préjudicielle.
Fichier TES : de sa publication au Journal officiel à sa validation par le Conseil d’Etat
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Les regrets de la CNIL et du Conseil d'État
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Les craintes du Conseil national du numérique
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Cazeneuve devant les députés, les prémices d'actions
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Deux réformes annoncées
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Pas d'alternative à la centralisation
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Le rapport ANSSI-DINSIC
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Les alternatives imaginées par INRIA, oubliées par Cazeneuve
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L'arrêt de validation du mégafichier TES
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De la conformité à la Convention de sauvegarde des droits de l'Homme
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Exit le RGPD
Commentaires (37)
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Abonnez-vousLe 24/10/2018 à 07h40
L’intéressant arrivera quand une recherche sera conduite à partir d’informations biométriques tirées de ce fichier pour identifier une personne et ensuite aboutir à une sanction.
Si j’ai bien compris, cela ne devrait jamais se produire." />
Ce fichier sera-t-il utilisé pour (tenter de) retrouver l’identité de personnes inconnues décédées ou en incapacité de répondre ?
J’ai un doute sur l’interdiction faite aux services de renseignements " />
Côté avantage pour le citoyen : arrivera-t-on un jour à un moyen sûr et pratique d’identification et d’authentification pour des actions en ligne ?
Le 24/10/2018 à 07h41
As-tu lu l’article avant de commenter " />
Le 24/10/2018 à 07h46
…pour la prévention des atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation. " />
* bcp.
Le 24/10/2018 à 07h50
ceux œuvrant pour la prévention des atteintes aux intérêts fondamentaux de la nomenklarura parasite politico-administrative qui a pris le pouvoir de la nation
C’est corrigé.
Le 24/10/2018 à 07h54
Côté avantage pour le citoyen : arrivera-t-on un jour à un moyen sûr et pratique
d’identification et d’authentification pour des actions en ligne ?
Le 24/10/2018 à 08h19
Peut-être certains pourront m’éclairer, mais j’ai un doute sur tout le foin fait autour de ce fichier centralisé.
Ce que je comprends, TES est “simplement” la fusion des 2 systèmes numériques existant et qui contiennent déjà toutes les informations. Rien de plus.
Donc tout ce qu’on redoute (la partie identification à partir des données biométriques) est déjà possible.
TES peut faciliter la chose.
Me trompé-je ?
Le 24/10/2018 à 08h31
Oui tu te trompes. Si tu relis les articles déjà écrits, l’ancien système reposait sur du papier (difficile donc de faire des recherches massives en quelques minutes) et chaque département stockait cela dans la préfecture.
Il y avait des barrières physiques à un fichier géant de 60 millions de français.
Le 24/10/2018 à 08h45
Je me posais la question de la sécu de tels fichiers. Pure hypothese : Je veux pirater ou flinguer le TES. Je viens donc faire une CI ou Passeport et je fournis des fausses empruntes. Celles-ci contiennent en fait un code binaire qui s’executera une fois passé dans le systeme. Ca parait possible ca ?
Le 24/10/2018 à 08h53
ça supposerait qu’ils acceptent un fichier venant de toi avec les images de tes empreintes alors que le plus logique serait que chaque mairie ait un petit scanner qui prenne tes empreintes en live.
Ensuite, il faudrait quelque chose qui “voie” puis exécute ton binaire (un programme qui ne cherche pas spécifiquement une stéganographie ne la verra pas.
Même si la sécurisation du bouzin est perfectible (et que son principe même est contestable), c’est pas la fête du slip non plus :)
Le 24/10/2018 à 08h53
Comment tu fais pour fournir de fausses empreintes ? Tu donnes de faux doigts ?
Sinon, c’est pas Mahjoubi qui était au CNN il y a 2 ans ? Aujourd’hui il est (soit-disant) en charge du numérique, il en pense quoi ? Il approuve ce fichier maintenant qu’il est au pouvoir ?
Le 24/10/2018 à 08h58
Étant donné que j’ai vu du hack sonore et même du hack “physique” se basant sur l’analyse du déplacement des électrons dans le cpu et même de la récupération d’information dans la ram à très basse température, je dirais peut être.
Mais je verrais ça uniquement en tant que proof of concept et jamais utilisé en vrai.
Le 24/10/2018 à 08h59
Le 24/10/2018 à 09h02
Macron a trouvé le moyen de lui faire ravaler ses convictions " /> " />
Le 24/10/2018 à 09h04
Heu, désolé, j’ai 50 ans et je n’ai JAMAIS communiqué mes empreintes digitale pour la carte d’identité.
Les empreintes digitales n’étaient relevées que si la police en avait besoin dans le cadre d’une enquête.
Le 24/10/2018 à 09h05
fausses empruntes en silicone ?
Le 24/10/2018 à 09h11
Ca reste en place quand on appuie très fort sur le pavé d’encre ? Je me vois mal l’expliquer à l’agent municipal si ça se décolle en plein milieu du relevé " />
Le 24/10/2018 à 09h13
Oopss désolé j’ai des problèmes de desquamation " /> " /> Je crois que c’est fini l’encre , on passe les mimines au scanner maintenant.
Le 24/10/2018 à 09h16
Ok je l’ignorais. En 2007, je l’ai fait avec l’encre, et je ne suis pas pressé de refaire ma CNI tant qu’elle reste valide malgré la date d’expiration.
Le 24/10/2018 à 09h35
J’ai froid dans le dos en lisant “intérêts fondamentaux de la nation” tant ça se positionne en opposition avec droits fondamentaux de l’Homme ou du citoyen…
Pour le reste, on est malheureusement dans le comportement standard. La protection des données c’est pour les chiens, on est en guerre donc on doit renoncer à nos droits pour les “sauvegarder”. C’est vraiment vexant de les voir noyer le poisson comme ça.
Le 24/10/2018 à 11h49
Ce que la droite n’a pas réussi à mettre en place en se rapprochant dangereusement de l’extrême-droite, aura finalement été mis en place par la gauche: élection piège à cons " />
Le 24/10/2018 à 11h53
Quant aux agents des services du renseignement, l’accès aux images des empreintes digitales leur est prohibé.
LOL " />
Si ce fichier existe, ils l’ont… et il se retrouvera sur Internet un jour " />
Le 24/10/2018 à 11h55
De mémoire, avant la validation de TES, les fichiers étaient déjà numérisés, donc le croisement et le recherche informatiques étaient déjà concevables.
TES est la centralisation des informations des multiples fichiers CNI + celui des passeports.
Le 24/10/2018 à 12h32
Seulement, ces failles ont été classées secrète défense pour éviter toute exploitation.
ouf ! le danger a été définitivement écarté alors :sarcasme:
(edit HS : à l’instinct, je n’aurais jamais accordé “secret défense”… bon après je l’utilise pas souvent non plus comme terme " />)
Le 24/10/2018 à 14h08
Le 24/10/2018 à 14h25
Le 24/10/2018 à 14h29
Ah oui c’est vrai, ça parait si loin déjà…
(du coup centre-gauche, disons " />)
Le 24/10/2018 à 19h57
C’est hallucinant que, alors la CNIL a été spécifiquement créée pour ce genre de situation, suite à un scandale du à un projet d’interconnexion des fichiers administratifs de tous les Français (SAFARI), elle n’aurait même pas été écoutée sur le sujet !
Le 25/10/2018 à 09h02
C’est la déliquescence programmée des institutions, pour sans doute aboutir à une forme de dictature molle… Le mépris absolu des droits individuels qui resteront garantis (pour la forme) de principe mais dont on ne pourra obtenir le respect dans les faits.
Petite anecdote personnelle amusante, pour illustrer ça : J’ai récemment (re) été la victime du PUMA (via la procédure de contrôle des droits : exemple de retour d’exp. ici) et, bien que je sois un salarié (bien franchouille) dont l’entreprise est à jour de ses cotisations URSSAF, je vais être radié des bénéficiaires de la SS parce que la sécu rejette sans justification (rejet/non-réception de ma LRAR) les documents qu’elle me réclame. Ces documents sont variés et parfaitement attentatoires à mes libertés individuelles (mes avis primitifs d’imposition, jusqu’à 12⁄24 mois de fiches de paie, les factures de mes abonnements téléphoniques - énergie, l’intégralité dutexte de mon contrat de travail, etc. etc.)
Donc je paie pour rien (et je crève en silence, le cas échéant), ou j’arrête de travailler pour faire le siège de ma CPAM locale. J’ai le choix. Vive la République ! Vive la France !
Le 25/10/2018 à 17h01
je viens de faire ma carte d’identité et sache que pour la carte d’identité tu peux refuser les empreintes digitales dans le dit fichier en question…
Mais parce qu’il y a toujours un mais… il te prennent quand même tes empreintes sur une feuille de papier qui ira surement dans un autre fichier mais peut être pas dans celui de TES….
Donc dans tout les cas tu es niqué… " />
Le 27/10/2018 à 13h46
j’attends la suite de l’histoire sous la forme de :
suite à un piratage du ministère des branlos, le fichier TES a été piraté, son altération à été constaté et toutes les copies détruites
on le trouve sur pastebin à l’adresse tsointsoinmacrongg
il a rapidement pu être vendu à google par la suite avant d’être publié.
merci pour l’information concernant le refus des empreintes.
Le 27/10/2018 à 19h30
" />
Aïe aïe aïe caramba, señor macron m’a fiché. Je viens de me refaire faire ma carte d’identité avec dépôt de mes empreintes digitales. Je viens à l’instant de me rendre compte que c’est assez louche leur nouveau modèle de carte d’identité. " />
Le 24/10/2018 à 06h58
concrètement est ce que je peux quand même refuser l’enregistrement informatique de mes empreintes quand j’irai renouveler ma carte d’identité ?
Le 24/10/2018 à 07h07
Les américains et les israéliens se sont déjà fait volés des bases élargies de leur concitoyens (voir la totalité). Nous français, on va y arrivé et ne pas utiliser des solutions techniques évitant la création de telles bases.
Quel orgueil mal placé!!
Le 24/10/2018 à 07h11
Pour la carte d’identité je ne sais pas (la mienne date de 2005) mais pour le passeport biométrique les empreintes sont obligatoires
Le 24/10/2018 à 07h19
Je ne comprends pas la question. Pour quel motif refuser ? parce que maintenant elles sont consignées dans une base informatique unifiée ? Si c’est une obligation administrative, c’est une obligation.
Le 24/10/2018 à 07h20
La prise des empreintes digitales a toujours été obligatoire pour la carte d’identité. Comment croyez-vous qu’on prouvait l’identité d’une personne au XXe Siècle ?
Le 24/10/2018 à 07h21