Des élus LR veulent favoriser le télétravail en cas de difficultés de transport
Comment faire sauter les bouchons
Le 24 décembre 2018 à 09h06
4 min
Droit
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Plusieurs députés LR ont déposé une proposition de loi à visant à développer le télétravail par la négociation dans l’entreprise. Présumant de ses nombreux avantages, les parlementaires insistent pour mettre le cap sur cette organisation, en particulier en cas de grève des transports en commun.
Avec la généralisation d’Internet, le télétravail serait un mode d’organisation plébiscité par une majorité de personnes. C’est du moins ce qu’affirmait le gouvernement dans son rapport annexé aux ordonnances relatives à la loi Travail : « alors qu'il ne concerne que 17 % des salariés aujourd'hui, le télétravail est une aspiration de 61 % des Français ».
L’un des textes désormais en vigueur a spécialement revu et corrigé ce régime juridique. Plutôt que de s’appuyer sur le seul contrat, le télétravail est désormais encadré à un « accord collectif » ou, à défaut, à une « charte » élaborée par l’employeur.
Ces documents doivent préciser les conditions de passage en télétravail, les modalités d'acceptation par le salarié outre la détermination des plages horaires. À défaut d’accord collectif ou de charte, l’accord entre le salarié et l’employeur peut même être formalisé par « tout moyen », facilitant davantage encore ce régime.
Dans une proposition de loi déposée, plusieurs élus Les Républicains veulent aller plus loin en faisant entrer dans ce périmètre, la question des moyens de transport.
Aujourd’hui, l’accord collectif ou la charte peut notamment s’appuyer sur les épisodes de pollution dans l’élaboration des conditions de passage en télétravail.
Leur « PPL » ajoute à cet exemple celui des perturbations prévisibles du trafic dans les transports publics. Juridiquement, cette précision n’est pas vraiment nécessaire puisque l’actuel Code du travail ne cite la pollution qu’à titre d’exemple. Néanmoins, en mentionnant « en dur » le critère des bouchons, les députés LR veulent aiguiller les négociations conclues entre salarié et employeur.
Qu'est-ce qu'une perturbation prévisible du trafic dans les transports publics ? Le Code des transports classe derrière l'expression les perturbations qui résultent de grèves, de plans de travaux, d'incidents techniques, d'aléas climatiques, ou « de tout événement dont l'existence a été portée à la connaissance de l'entreprise de transports (…) depuis trente-six heures ».
La question des circonstances exceptionnelles
Dans le même sens, en cas de circonstances exceptionnelles, notamment de menace d'épidémie ou de force majeure, « la mise en œuvre du télétravail peut être considérée comme un aménagement du poste de travail rendu nécessaire pour permettre la continuité de l'activité de l'entreprise et garantir la protection des salariés ». C’est ce qu’indique l’article L. 1222 - 11 du code.
La proposition de loi ajoute là aussi, parmi ces circonstances exceptionnelles, le critère de la « perturbation prévisible du trafic dans les services de transports publics ».
Le télétravail, plus présent dans la négociation
L’article 2, dernier de leur proposition de loi, intègre enfin la variable « télétravail » dans les différentes phases de négociations prévues par le code. Avec une telle modification, soutiennent ces députés LR, les salariés pourront recourir au télétravail « lorsque leur entreprise se situe dans une zone à forte densité de trafic routier ou lorsqu’ils ne disposent pas de solution adaptée de transport en commun ».
« S’il oblige les employeurs à de nouvelles approches managériales, insiste la proposition de loi, le télétravail revêt de nombreux avantages, tant pour le salarié que pour l’employeur : il développe l’autonomie et l’efficacité des salariés, réduit leur fatigue et contribue à l’épanouissement au travail ». Selon eux, « les employeurs constatent également un plus grand investissement des salariés et une diminution significative de l’absentéisme ».
Le télétravail n’est pas seulement vu comme un moyen de pallier les bouchons. Dans une mission lancée par le gouvernement, il est vu aussi comme une possible alternative aux arrêts de maladies. Ce n’est « qu’une des pistes » a tenté relativiser Matignon. Sur RTL, Fabrice Angeli, représentant de la CGT, a conspué ce projet : « lorsque l'on est en arrêt maladie, on est par définition en incapacité temporaire de travailler, donc il n'est pas question d'être en activité de travail (…) Il y a quelque chose de choquant, le télétravail ce n'est pas du sous-travail ni du bénévolat. »
Des élus LR veulent favoriser le télétravail en cas de difficultés de transport
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La question des circonstances exceptionnelles
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Le télétravail, plus présent dans la négociation
Commentaires (35)
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Abonnez-vousLe 24/12/2018 à 16h57
Le 25/12/2018 à 20h49
En voyant les commentaires, je comprends pourquoi il n’y a pas que les patrons qui sont réactionnaires.
Le 26/12/2018 à 06h23
Le 26/12/2018 à 07h29
Raisonnement biaisé habituel… " />
C’est d’ailleurs pour cela que tant d’employeurs sont favorables au télétravail " />
Sinon je ne vais pas faire l’étalage de toutes les contre vérités que tu énumères: mais tu confonds télétravail (qui doit être encadré) et les pratiques qui sont déjà en cours dans certaines entreprises et qui ne sont pas encadrés car pas considérés comme du télétravail (travail à la maison, le soir et/ou le week end).
Juste pour ta gouverne, la mise en place du télétravail est une action officielle a minima encadré par une charte interne et qui dans tous les cas ne doit pas déroger au code du travail.
Tes exemples de travail supplémentaire (soir ou week end) sont principalement le fait de “suggestion” de l’employeur qui ne voudra absolument pas que cela soit transcrit dans une quelconque charte interne
Le 26/12/2018 à 09h07
Le 26/12/2018 à 10h12
Outre le fait que je ne saisis pas pourquoi tu me réponds (et pas à CounterFragger), certains éléments de ton message me posent problème.
On va passer sur le fait que tu confonds couverture sociale et assurance individuelle (le “tu es couvert quand tu es en télétravail”), je vais juste te dire que je suis content pour TOI que TA situation dans TON entreprise TE satisfasse. Pour tous ceux qui n’ont pas ta chance, un cadre légal est nécessaire, et c’est le travail, entre autres, du parlement.
Le 30/12/2018 à 14h42
Le 24/12/2018 à 09h18
La proposition de loi ajoute là aussi, parmi ces circonstances exceptionnelles, le critère de la « perturbation prévisible du trafic dans les services de transports publics ».
Mince. Avec un texte écrit comme ça, tous les gens empruntant le RER A ou le RER B vont pouvoir demander le télétravail dés potron-minet :P
Le 24/12/2018 à 09h48
Sur RTL, Fabrice Angeli, représentant de la CGT, a conspué ce projet : « lorsque l’on est en arrêt maladie, on est par définition en incapacité temporaire de travailler, donc il n’est pas question d’être en activité de travail (…) Il y a quelque chose de choquant, le télétravail ce n’est pas du sous-travail ni du bénévolat. »
Tssk, autant certains employeurs mettent vraiment de la mauvaise volonté vis-à-vis du télétravail, autant certains représentants de salariés devraient juste fermer leur bouche.
Il semble évident que le télétravail n’est pas du bénévolat, et qu’un employé qui reste à la maison à cause d’un gros rhume n’est pas en congé maladie.
Le 24/12/2018 à 09h53
Actuellement un arrêt maladie c’est effectivement une “interdiction” de travailler. Le résultat c’est qu’un nombre croissant de personnes ne s’arrêtent pas lorsqu’ils sont malades, pour ne pas prendre de retard dans leur travail ou pour ne pas louper des réunions.
Je pense qu’on devrait mettre en place un statut intermédiaire, où le télétravail serait justement la solution pour éviter à l’employer de venir tout en lui permettant de travailler depuis chez lui.
Toutes les maladies contagieuses n’empêchent pas de travailler, même si c’est avec une efficacité un peu moindre.
Le 24/12/2018 à 10h06
Quel serait l’intérêt de ce statut intermédiaire ? Le télétravail est déjà ce statut, c’est un arrangement permis par la loi et à l’initiative de l’employé (pour rappel, un employeur ne peut refuser le télétravail sans raison valable).
Si l’employeur veut limiter l’usage du télétravail, il peut très bien mettre en place une charte.
En fait, je ne comprend même pas l’intérêt de cette loi, vu que la la loi actuelle propose déjà le cadre nécessaire. Il y a d’avantage besoin d’un débat social qu’autre chose, afin de faire évoluer les mentalités et éliminer les préjugés.
Le 24/12/2018 à 10h19
Toutes les maladies contagieuses….
il est souvent là le problème (dilemme)
le télétravail est la solution ! " />
Le 24/12/2018 à 10h46
Le 24/12/2018 à 11h05
C’est pas demain la veille qu’un rhum m’arretera également " />
Le 24/12/2018 à 11h08
On ira chercher le portable au boulot pour pouvoir bosser de chez soi. " />
Le 24/12/2018 à 11h09
Montrer qu’ils existent avec une ppl qui servira pas à grand chose." />
Le 24/12/2018 à 11h10
2 rhums valent mieux qu’1 rhume
Le 24/12/2018 à 11h19
YouTube" />
Le 24/12/2018 à 12h03
Le 24/12/2018 à 12h16
Quel compensation pour les salariés ?
Dépenses internet, usure du matériel perso, électricité, et tout ce qui incombe à l’entreprise en local
Le 24/12/2018 à 12h18
Le 24/12/2018 à 12h33
Pour aller bosser, l’entreprise paie pas l’essence, c’est tout bonnement scandaleux ! …
Le 24/12/2018 à 12h37
Ni la voiture d’ailleurs …
Le 24/12/2018 à 12h40
Ni le forfait 4G pour regarder youtube au bureau " />
Le 24/12/2018 à 12h44
Facile, suffit d’avoir des ordi sans haut-parleurs pour ne pas regarder des vidéos. (Dans le cas du porn ce doit pas être trop gênant ).😎
Le 24/12/2018 à 12h47
Le 24/12/2018 à 12h50
On peut arrêter 5 minutes les comparaisons foireuses ? L’essence fait partie du déplacement vers l’entreprise hors du temps de travail. En cas de déplacement dans le cadre professionnel pendant les heures de travail, elle est par ailleurs remboursée par l’employeur.
Il n’y a pas de raison que l’employeur ne soit pas astreint aux mêmes dépenses selon que l’employé se trouve dans son entreprise ou chez soi en télétravail.
Le 24/12/2018 à 13h05
A chaque fois que je vois ce genre de news ça me rappelle que les partis au pouvoir ne font jamais passer de lois intelligemment utiles et proportionnées pour améliorer la vie.
Et je comprends pas.
Le 24/12/2018 à 13h34
Tu es couvert dans les trajets domicile-travail comme si tu étais au travail, un accident de la circulation est un accident du travail pour ce qui est de participer aux déplacement.
Je considère sa question très légitime, et j’ai apprécié la réponse de Patch.
Le 24/12/2018 à 13h53
ok !
Le 24/12/2018 à 14h18
Les partis au pouvoir ne sont pas là pour améliorer la vie des gens en général.
Ils sont là pour leur propre bénéfice et pour ceux qui sont le plus à même à leur assurer la continuité de perception de ce bénéfice.
Ainsi, par exemple, M. Bolloré, en tant que multimilliardaire disposant de nombreuses entreprises, est en capacité de jouer sur l’économie du pays, sur la réputation du politique ainsi que sur les avantages que ce politique peut bénéficier.
Le politique l’écoutera donc bien gentiment (plutôt que le gars qui cherche du boulot) et fera ce qu’il lui dit de faire, quitte à ce que cela soit injuste, que cela coute à la populace et implique de se fâcher avec elle.
Les lois sont rarement mal ficelées: elles sont juste bien ficelées pour certains au détriment d’autres.
Et pas de bol, apparemment, tu fais partie de ceux qui les subissent.
Quelle idée d’être pauvre aussi…" />
Le 24/12/2018 à 14h51
Télétravail ?
Très bonne chose, sauf qu’il faut tout considérer l’ensemble:
Si on analyse cela :
Du coup, que ce soit des députés LR qui insistent lourdement pour ça, ça ne m’étonne pas du tout, en fait. " />
Par ailleurs, que l’on fasse passer le télétravail en cas de maladie, c’est tout simplement du foutage de gueule, au seul bénéfice de l’employeur.
Mais ça vous étonne ?
Le 24/12/2018 à 15h41
Je suis couvert en assurance aussi par mon travail quand je suis en télétravail.
Mon Pc travail … c’est celui du travail. (c’est pas comme si 95% des gens en télétravail pouvaient pas le faire sur un raspi si on se voile pas la face, mais no va pas rentrer la dedans … Ouin ouin c’est dur d’avoir un pc portable pro en 2018 dans une boite qui autorise le télétravail …)
Pour l’éléctricité c’est ce que je dis très sérieusement, ça me coute vraiment moins cher de bouffer 100 watts sur pc pro que d’aller bosser, voyons: 1KWh est a 0.15c€, donc un pC pendant 10H à 100 W coute 15 cts. 45 si vous avez un très bon PC sur un 32 pouces. J’aimerais bien aller bosser pour 45 centimes par jour, soit 9€ par mois.
Les frais internet sont masqués , il faut arrêter de se mentir. Mon pc boulot télécharge l’équivalent de 2 films Netflix en download sur un mois et il uploade quasi rien sauf les mails. Vu que je suis plutôt orienté IT lourd que bureautique, je pense être dans la bonne tranche. Par contre je sais ne pas recharger le même fichier 7 fois par jour, c’est vrai que ca aide.
Donc comme d’habitude des élus veulent se mêler de ce qui marche très bien sans eux, quand tu mets juste en avant la responsabilité employé /employeur dans une entreprise : on me donne de quoi bosser proprement, et je fais le boulot contre ma paie. Si vous faites un métier avec la responsabilité qui y incombe, vous trouverez un employeur convenable pour aller avec, surtout dans les métiers qui offrent la possibilité de télétravail car cela commence par la responsabilité de l’employeur de vous faire confiance sur le fait que vous allez pas au ciné ce jour là, ou jouez à la playstation, pour ceux qui prendraient pas la voiture pour aller au ciné car c’est plus important d’être assuré que de travailler…
Remarquez c’est aps la première fois, vu que quoi qu’il arrive dans les domaines relatifs au numérique les élus ont 47 trains de retard, et mettent en oeuvre l’évidence pour se faire mousser: beaucoup de boites voulant du télétravail l’ont déjà mis en oeuvre, et les structures ne le voulant pas sont souvent une volonté de la direction pour des raisons souvent plus importantes que la malhonnêteté intellectuelle.
Et la question de MrDho cache seulement la cupidité qui règne en maitre aujourd’hui. En vrai on a souvent une augmentation si l’empoyeur n’a pas besoin de vous cadrer, ce qui est souvent le cas en télétravail: plus on est loin du chef, mieux on est payé " /> Et je préfère avoir une augmentation qu’un défraiement, mais chacun son truc.
Ca te va pour la comparaison non foireuse CounterFragger ?
Le 24/12/2018 à 16h06
Le 24/12/2018 à 16h37