Une « e-carte Vitale » expérimentée dans deux départements
Tagada soins soins
Le 03 juin 2019 à 14h22
4 min
Droit
Droit
Les personnes résidant dans les départements du Rhône et Alpes-Maritimes pourront bientôt prétendre à une « e-carte Vitale », s’ils le souhaitent. Une application pour smartphone doit en effet être expérimentée pendant un an, afin de préparer sa généralisation à horizon 2021.
« La demande des patients d’accéder à des droits à jour en toute circonstance et de bénéficier de démarches en ligne (comme, par exemple, la déclaration de médecin traitant) ont amené les pouvoirs publics à imaginer et concevoir une version dématérialisée de la carte Vitale. La population étant largement équipée en smartphone en France, il a été décidé de lancer le développement d’une « appli carte Vitale » ». Fin avril, lors de la présentation de sa « feuille de route numérique », le ministère de la Santé annonçait même que cette application était « destinée à devenir l’outil d’identification et d’authentification des patients dans le système de santé ».
Au travers d’un décret paru la semaine dernière au Journal officiel, le gouvernement est venu préciser les modalités de mise en œuvre de ce nouvel outil, qui ne remplacera pas la carte Vitale.
Une application qui ne fonctionnera que chez certains professionnels de santé
Cette application sera expérimentée jusqu’à la fin mai 2020 par les Caisses primaires d'assurance maladie du Rhône et des Alpes-Maritimes, mais aussi par les Caisses de la Mutualité sociale agricole Ain-Rhône et Provence-Azur.
Ces organismes ne délivreront cependant la fameuse « e-carte Vitale » qu’aux « personnes volontaires ». Autrement dit, ceux qui veulent continuer à utiliser leur carte habituelle n’ont aucun souci à se faire.
Il est d’ailleurs précisé que les personnes intéressées devront « exprime[r] leur consentement à participer à l'expérimentation de manière expresse lors de la mise à disposition de l'application sur leur équipement mobile ». Cet accord pourra être retiré « à tout moment », ce qui signifie qu’il sera possible de ré-opter pour sa carte Vitale traditionnelle.
Un simple « complément » à la carte Vitale
Le décret précise en outre que l’application pour smartphone ne s’utilisera qu’en « complément » de la carte Vitale. Et pour cause. D’une part, cet outil dématérialisé sera « valable uniquement auprès des professionnels de santé participant à l'expérimentation » (médecins, pharmaciens, infirmières, etc.).
D’autre part, l’application se présente comme une sorte d’avatar de la carte Vitale : elle permet de regrouper éventuellement sa carte et celles de ses enfants, d’authentifier le titulaire, etc. Mais elle ne contiendra pas de données relatives par exemple aux droits aux prestations ou au nom du médecin traitant. On est ainsi bien loin de la « carte Vitale biométrique » rêvée par certains...
D’un point de vue plus pratique, on a encore du mal à voir comment obtenir, dans les régions concernées, son e-carte Vitale. Il est simplement indiqué que les organismes de sécurité sociale devront s’assurer de l’identité des personnes bénéficiaires, « et de ce qu'elles sont titulaires d'une carte d'assurance maladie valide ».
On ne sait pas non plus comment les médecins pourront « lire » la fameuse application. Le texte récemment publié au Journal officiel se borne en effet à préciser que la « présentation de "l'e-carte d'assurance maladie" du bénéficiaire des soins » permettra un remboursement des actes et prestations de santé par l’Assurance maladie ou la MSA.
Dans sa « feuille de route numérique », le ministère de la Santé indiquait que cette expérimentation débuterait au « troisième trimestre 2019 ». Bien entendu, l’application sera gratuite pour les assurés.
L’exécutif attend une évaluation de cette opération au plus tard dans les deux mois avant son terme. Agnès Buzyn a en effet d’ores et déjà annoncé que l’e-carte Vitale serait généralisée « à partir de 2021 ».
Dispositif d'authentification
« Associée à une consultation des droits en ligne des organismes complémentaires en santé, [l’application] permettra aux assurés d’accéder à différents services offerts par ces organismes » expliquait également le ministère de la Santé. L’exécutif entend faire de l’e-carte Vitale un « fournisseur d’identité de niveau eIDAS « substantiel », en articulation avec les travaux interministériels sur « FranceConnect » et sur l’identité numérique des citoyens ».
Agnès Buzyn avait également annoncé que les professionnels de santé expérimenteraient de leur côté un dispositif d’authentification basé sur FranceConnect, et dénommé « Pro santé connect ». De premiers tests avec l’Assurance maladie et des industriels devraient ainsi avoir lieu avant la fin de l’année, avant une « montée en charge progressive » jusqu’en 2022.
Une « e-carte Vitale » expérimentée dans deux départements
-
Une application qui ne fonctionnera que chez certains professionnels de santé
-
Un simple « complément » à la carte Vitale
-
Dispositif d'authentification
Commentaires (40)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 03/06/2019 à 14h44
dommage que ça ne la remplace pas complètement.. vivement " />
Le 03/06/2019 à 14h53
“valable uniquement auprès des professionnels de santé participant à l’expérimentation » (médecins”
Déjà c’est mort, il suffit de se rappeler la problématique qu’avait pu représenter la carte vitale à l’époque, qui était totalement délaissée malgré l’investissement qui avait débuté en 1991, chose qui n’a changé qu’à compter du jour où collectivement on a payé les ordinateurs aux médecins (9000 fr par tête…).
Bon accessoirement et même si pour l’instant les informations stockées semblent très limitées, l’idée d’entrer des informations médicales dans une application tournant sous ios ou android ne m’enchante pas, donc que le projet soit abandonné n’est pas pour me déplaire.
Le 03/06/2019 à 14h53
J’ai rigolé tout seul devant mon écran en lisant le sous-titre, mes collègues me regardent bizarrement " />
Sinon j’habite dans un des département mentionnés, je vais me renseigner un peu
Le 03/06/2019 à 14h54
Ah oui, vivement qu’on ait une appli lourde, bugguée, qui pompe tes données et ta batterie, et impose un OS particulier, pour un service identique au précédent " />
Le 03/06/2019 à 15h00
" />" /> c’est pas faux
non mais sur le principe on devrait avoir un qrcode ou un tag nfc perso en cas d’oubli de carte, je pense pas à une vrai appli qui sera de toute façon foireuse " />
Le 03/06/2019 à 15h00
Bonjour,
Bof, j’imagine qu’il faut un mobile et de plus une version récente du robot ou de la pomme.
J’ai un truc qui est sous robot 4.3 pas très vieux donc, et je ne peut mème pas utiliser Molotov ou Revolut ( snif pas pu terminer mon inscription ) et y’en a d’autres.
Si faut racheter un machin tous les 2 ans BEURK / PROUT / CACA etc…
Le 03/06/2019 à 15h46
Le 03/06/2019 à 16h24
La carte Vitale ne contient pas de données de santé et la e-carte Vitale non plus.
Comme indiqué les e-carte Vitale ne contient pas les couvertures de santé et les droits. C’est l’ADR (Acquisition des DRoits : interrogation par Web service directement à l’assurance maladie ) qui réalisera cette recherche en absente de carte vitale si le progiciel du professionnel de santé (PS) est homologué.
Les PS les plus touchés par cette mesure sont ceux pratiquant le tiers-payant (TP) : pharmaciens, cabinet de santé, et très peu de prescripteurs car ils font très peu de TP (ALD, CMU, ACS, AME, etc).
La lecture des informations devrait se faire par NFC et être interprétées par le progiciel du PS.
Le 03/06/2019 à 17h15
Le 03/06/2019 à 18h02
Le plus gros problème n’est pas du côté de la fabrication de la e-carte vitale mais de la personne qui doit l’utiliser. Je suis médecin remplaçant et le problème du logiciel est récurrent. Il y a la partie spécifique liée à la carte vitale et le logiciel métier. En pratique on imagine qu’il faut une mise a jour des deux ce qui prends beaucoup de temps ! Même pas certain que les concepteurs de logiciels prennent l’effort d’implanter dans leur logiciel ce type de nouveauté (qui ne peut pas être faite en deux minutes) pour deux départements. Ensuite a faire l’hypothèse que le logiciel métier soit a jour, il faut que le médecin fasse une update. Je vous vois rigoler au loin mais la réalité de terrain est loin d’être idéale.
Pour illustrer mon remplacement actuel, la médecin n’a toujours pas mis a jour un tarif très fréquemment utilisé et augmenté depuis juin dernier (genre elle perd 2€ dans l’affaire a chaque fois, mais elle a jamais le temps d’appeler le SAV pour mettre a jour)
La médecin juste avant m’a dit de ne jamais rallumer le PC car sinon il faut 10 minutes (oui dix) pour relancer la bête …
A la limite les pharmaciens sont souvent plus a jour pour ce genre de choses (et plus méthodiques)
Le 03/06/2019 à 20h58
Le 03/06/2019 à 22h40
Encore un truc qui nest pas nécessaire.
C’est comme lenvoi des tickets de caisse par email… a l’heure où on parle de la nécessité d’économiser l’énergie… Ça me dépasse !
Là je préfère largement le côté simple et efficace de la carte vitale…
Le 04/06/2019 à 05h13
Je penche plus pour une mise à jour/remplacement des TPE recevant la carte vitale pour être compatible NFC. Ensuite les mêmes infos sont envoyées au logiciel.
Le 04/06/2019 à 06h49
Par curiosité après ton post, j’ai regardé la mienne et elle a été émise en juillet 1999
c’est donc au siècle dernier !
même choix " />
Le 04/06/2019 à 07h09
Le 04/06/2019 à 07h35
Le 04/06/2019 à 07h43
La carte vitale 1 a des défauts de conception notament vis à vis de la sécurité.
Si tu n’as pas de carte Vitale avec une photo, je te conseille de la déclarer perdue et de faire son remplacement.
Le 04/06/2019 à 07h45
Les derniers téléphones en 4.3 ne sont pas si vieux. La version la plus répandue est actuellement la version 7 sortie il y a maintenant 3 ans …
Le 04/06/2019 à 07h48
Pourquoi ? ( je suis curieux et j’ai pas de photo)
C’est quoi le risque ?
Le 04/06/2019 à 07h50
Le 04/06/2019 à 07h57
exactement ce que je pensais … c’est imprimé
Par contre je ne suis pas sûr pour l’ALD , car la pharmacie met bien 100% sur les médicaments concernant
l’ALD mais met le taux/pourcentage standard sur ce qui ne fait pas partie de l’ALD
donc je suppose que c’est écrit quelque part ( ou alors il y a consultation sur le site de l’assurance maladie)
Le 04/06/2019 à 08h03
Moi c’est plus simple, ma médecin remplaçante ne peut pas utiliser la carte vitale, et on doit se taper une feuille de soin papier à envoyer… Apparemment elle ne peut pas utiliser le système du médecin principal…
Le 04/06/2019 à 08h05
Le 04/06/2019 à 08h09
il faut qu’elle ait une carte CPS ( carte pro de santé ) dans le lecteur vital pour que ça fasse la bonne authenficiation , sinon le mot de passe de la CPS du médecin principal
Le 04/06/2019 à 08h11
Des trucs que je comprends pas:
Cet accord pourra être retiré « à tout moment », ce qui signifie qu’il sera possible de ré-opter pour sa carte Vitale traditionnelle.+
Le décret précise en outre que l’application pour smartphone ne s’utilisera qu’en « complément » de la carte Vitale.
C’est un complément ou un choix? Que signifie ré-opter pour sa carte Vitale traditionnelle si la carte traditionnelle fonctionne toujours en parallèle?
Et là???
D’autre part, l’application se présente comme une sorte d’avatar de la carte Vitale : elle permet de regrouper éventuellement sa carte et celles de ses enfants, Euh… Les enfants ont une carte vitale? Le mien est inscrit sur ma carte et celle de sa mère, l’application ne fait que reproduire ce comportement non? En quoi il y a regroupement?
Le 04/06/2019 à 08h16
" />
Le 04/06/2019 à 08h17
C’était le sens de mon propos.
Le 04/06/2019 à 08h32
Étant donné que les tickets de caisse contiennent des bisphénols (avec lesquels les caissiers sont en contact en permanence) et finissent souvent dans la nature, d’un point de vue écologique, l’avantage est quand même du côté de leur dématérialisation.
Du point de vue données personnelles, c’est une autre histoire… " />
Le 04/06/2019 à 09h06
La réponse est peut-être dans le fait de ne pas les imprimer, ni les envoyer par email…
Si encore on avait le droit à un format texte brut normalisé, pourquoi pas, mais je doute que l’écologie numérique l’emporte.
Le 04/06/2019 à 09h17
Il te faut quand même une preuve d’achat pour un éventuel remboursement (retour produit pour une quelconque raison).
Le 04/06/2019 à 09h22
Pour certains achats oui, mais pour la majorité ce n’est pas nécessaire (par exemple, dans les stations services ou les bornes des banques, tu peux choisir ou non d’imprimer le ticket).
Le 04/06/2019 à 09h29
Le 04/06/2019 à 09h34
Le 04/06/2019 à 09h45
Je n’y avais meme pas pensé !
Mais oui, c’est même marqué dessus !
Le 04/06/2019 à 09h54
Effectivement, mais c’est remplacé par le Bisphénol S, ce qui n’est pas beaucoup mieux…
Le 04/06/2019 à 10h37
les pharmaciens ne lisent rien sur la carte vitale concernant l’ALD à part la période où le patient est en ALD.
Ils mettent à 100% les médicaments indiqués par le médecin sur l’ordonnance.
Le 04/06/2019 à 12h54
Les pharmaciens et les hôpitaux ont des bornes pour mettre à jour la carte. Bornes fournies par les caisses.
Les logiciels peuvent dire si la carte vitale a une mise de plus de 1 an.
Les officinaux payent des structures qui interrogent les mutuelles complémentaires pour savoir si les droits sont à jour. Les officinaux ont ainsi l’assurance de se faire payer.
Je ne crois pas qu’il y ait des systèmes similaires pour les médecins généralistes.
Le 04/06/2019 à 13h22
Le 04/06/2019 à 14h05
A ma connaissance pas de système similaire pour les médecins généralistes.
C’était un reproche lorsqu’on a voulu imposer le tiers payant chez le médecin en 2017. Quand j’avais évoqué le sujet avec le médecin de mes enfants, elle m’avait expliqué que c’était trop chronophage et complexe. Je veux bien la croire quand je vois qu’une personne à mi temps s’occupe de ça dans ma pharmacie.
Le 04/06/2019 à 17h16
Rapport de la cour des comptes en 2002:
“Le choix initial a été celui du «tout sur la carte», car il offrait apriori un niveau de protection supplémentaire, mais sans distinction entre les données personnelles sensibles, notamment médicales, qui justifient le niveau de protection le plus élevé, et des données techniques ou administratives. Cette option systématique présente des inconvénients. Elle a, ainsi, pour effet de rendre inopérante la fonction de chiffrement de la carte CPS403 et d’interdire aux médecins remplaçants d’émettre des feuilles de soins électroniques.”
https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/EzPublish/RapportSecuriteSociale2002…
J’avais aussi lu que la carte vitale 1 s’écartait des standard des cartes à puces et présentait des risques pour la sécurité. Ce qui n’était pas le cas pour la carte vitale 2. Mais tant qu’il y a des cartes vitale 1, les cartes vitale 2 se comporteront comme des cartes vitale 1 en bridant leur fonction de sécurité plus avancée.
https://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/074000669.p…
Cela doit expliquer pourquoi certains ont réussi à réaliser de fausse carte vitale et à se faire délivrer des médicaments: WikipediaLes organismes gérant la carte vitale ont jurés qu’ils n’y avait pas de problèmes et que Jérôme Créteaux et Patrick Gueulle ne faisaient que des calomnies. Bizarrement depuis les logiciels d’officine télécharge une liste d’opposition pour éviter les fraudes:https://www.ameli.fr/pharmacien/exercice-professionnel/facturation-remuneration/…
Malheureusement, les nouvelles fonctions de la carte vitale 2 étaient majoritairement pour le premier lancement du DMP et ce dernier a été un échec réduisant l’intérêt de la carte vitale 2 et expliquant pourquoi les autorités laissent des cartes à puces fabriqués en 1999 en utilisation alors que nos cartes bancaires ont une péremption de 3 ans.