Vidéosurveillance : la CNIL épingle une entreprise qui filmait ses salariés en permanence
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Le 18 juin 2019 à 14h25
9 min
Droit
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La CNIL vient d’infliger une amende de 20 000 euros à une agence de traduction qui avait mis en place un système de vidéosurveillance filmant en permanence certains salariés. La société épinglée, Uniontrad, avait pourtant fait l’objet de multiples avertissements de la part de la CNIL.
Des employés placés « sous une surveillance constante » pendant plusieurs années, « sans motif valable et sans qu’aucune mesure ne soit prise », en dépit de multiples avertissements de la gardienne des données personnelles. Voilà ce qui a provoqué le courroux de la CNIL, acté au travers d’une décision rendue publique mardi 18 juin.
La gardienne des données personnelles avait été alertée dès 2013 par certains salariés de l’agence parisienne d’Uniontrad Company. La société, installée sur la prestigieuse avenue des Champs-Élysées, s’en était alors sortie avec de simples courriers – rappelant notamment que les dispositifs de vidéosurveillance ne doivent pas porter une « atteinte excessive » au respect de la vie privée des employés.
À chacun de ces courriers, envoyés en 2013 puis en 2016, Uniontrad a répondu à la CNIL que ses caméras visaient à assurer la sécurité des biens et des personnes, et qu’elles n’étaient en aucun cas utilisées pour surveiller les activités du personnel.
Multiples avertissements et contrôles restés infructeux
Après avoir reçu quatre nouvelles plaintes, en 2017, la CNIL décide d’organiser un contrôle dans les locaux de l’agence.
En février 2018, ses agents constatent ainsi que trois caméras sont effectivement installées, dont une, située dans le bureau des traducteurs, non accessible au public. « Cette caméra filmait six postes de travail et une armoire contenant des documents de travail de l’entreprise », explique l’autorité indépendante.
Grâce à ces yeux électroniques, l’entreprise pouvait notamment « visualiser en continu les postes de travail ». Autre problème : « le dispositif de vidéosurveillance n’a fait l’objet d’aucune information formelle à destination des salariés », déplore la CNIL.
Les agents de la commission remarquent au passage que la gestion des mots de passe est loin d’être idéale... Et pour cause : « les postes informatiques n’étaient pas sécurisés par un mot de passe et les traducteurs accédaient à une messagerie professionnelle partagée avec un mot de passe unique ».
En juillet 2018, la CNIL adresse une mise en demeure à Uniontrad. La société est priée de procéder sous deux mois à différentes améliorations, concernant notamment son dispositif de vidéosurveillance : cesser de filmer des salariés en continu, ne pas conserver d’images au-delà d’un délai de quinze jours, etc.
Par lettre datée du 10 septembre 2018, l’agence de traduction répond à la gardienne des données personnelles que la caméra installée dans le bureau des traducteurs ne permet plus d’observer « que deux salariés », « sans que les postes de travail soient filmés en continu ». L’entreprise annonce également avoir revu sa durée de stockage des images capturées, qui sont dorénavant détruites au bout de quinze jours.
Une caméra qui ne permet plus d'observer que deux salariés, puis un...
Mais l’affaire ne s’en arrête pas là... Au regard de certaines contradictions et de la faiblesse des justificatifs brandis par Uniontrad, la CNIL procède à un second contrôle sur place, en octobre 2018. « Lors de cette mission, la délégation a constaté que la caméra présente dans le bureau des salariés filmait de manière constante des salariés, sans modification depuis le contrôle initial du 16 février 2018 », raconte l’autorité.
Cette dernière a également constaté « qu’aucune information matérialisée à destination des salariés n’avait été effectuée, précisant notamment la finalité du traitement, la durée de conservation, les personnes destinataires des données, l’identité du responsable de traitement et les modalités d’exercice des droits. La délégation a enfin constaté qu’aucune politique de gestion des mots de passe n’avait été mise en œuvre s’agissant de l’accès aux postes informatiques des salariés ou à la messagerie électronique de la société. »
À la suite de cette nouvelle visite, l’agence de traduction a spontanément informé la CNIL, par courrier, qu’elle avait procédé à une « obstruction partielle de la caméra filmant le bureau des traducteurs, avec du ruban adhésif », et qu’elle avait « redirigé la caméra vers l’armoire comportant les documents (bons de commande et traductions assermentées) à protéger. Elle a également indiqué avoir établi une note d’information à destination du personnel relative à l’installation de caméras dans les locaux. La société a affirmé avoir créé des mots de passe sur tous les postes informatiques respectant le nombre et les catégories de caractère recommandés ».
Ces différents pas en direction de la CNIL n’ont toutefois pas convaincu l’institution, qui a donc enclenché une procédure de sanction. En effet, en dépit de l’apposition de ruban adhésif sur la caméra, « au moins un salarié était encore filmé en continu à son poste de travail », explique la commission.
Une surveillance « manifestement disproportionnée et excessive »
Dans sa délibération, adoptée le 13 juin, la commission retient tout d’abord qu’Uniontrad a manqué à son obligation de « veiller à l’adéquation, à la pertinence et au caractère non excessif » des images capturées au sein de son agence parisienne.
« Ce n’est qu’en mars 2019 que la société a procédé au retrait de la caméra litigieuse, une fois la procédure de sanction engagée », regrette la CNIL, « alors que cela lui était demandé depuis le 18 octobre 2013 ». « La société ne peut donc se prévaloir d’avoir mis en place des moyens visant à limiter l’atteinte subie par les salariés, dès lors que la caméra a été retirée très tardivement, plusieurs mois après l’expiration du délai de mise en demeure. »
Alors que l’entreprise plaidait la bonne foi, la commission lui rétorque qu’elle « ne peut (...) se prévaloir d’une quelconque confusion du cadre légal applicable », au vu des échanges qui ont eu lieu avec ses services, « lui enjoignant de cesser de placer ses salariés sous une surveillance constante ».
La CNIL souligne au passage que « la finalité du traitement invoqué – la sécurité des biens s’agissant de la protection des documents confidentiels à traduire – ne requiert pas que les traducteurs assermentés soient filmés en continu » :
« Si la nature des documents peut justifier la mise en place de mesures particulières de protection, il convient d’envisager, préalablement à l’utilisation d’un dispositif de vidéosurveillance conduisant à filmer de manière constante les salariés, des procédés alternatifs tels que la sécurisation des accès sur le lieu de travail. Or de tels procédés alternatifs n’ont pas été envisagés par la société, qui ne fait d’ailleurs pas état de vols ou de dégradations survenus dans ses locaux, susceptibles de justifier la mise en place d’un tel dispositif. »
Une amende ramenée à 20 000 euros
Deuxièmement, la CNIL estime qu’en dépit de la mise en demeure qui lui a été adressée, Uniontrad n’a pas suffisamment informé ses salariés quant au traitement mis en œuvre à leur encontre : durée de conservation des images, finalités du traitement, droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle, etc.
Enfin, il s’avère que l’agence a manqué à son obligation d’assurer la sécurité et la confidentialité des données personnelles traitées par ses soins. La CNIL explique que pour pouvoir déterminer l’origine d’un incident de sécurité, « il convient de procéder à la détermination des personnes habilitées à accéder aux données et de tracer les actions effectuées sur le système informatique en vue notamment d’identifier les accès illicites et les risques d’atteinte à l’intégrité des données ».
Or ce n’est que le 10 avril 2019 qu’Uniontrad s’est mise en conformité, « en mettant en place un identifiant personnel et un mot de passe pour chaque salarié pour l’accès aux postes informatiques ainsi qu’à la session Windows du dirigeant ». Pire : Uniontrad n’avait toujours pas pris de mesure destinée à « assurer la traçabilité des accès individuels à la boîte de messagerie professionnelle générique » au moment de la délibération de la CNIL.
La société est ainsi enjointe de remédier sous deux mois à cette situation, sous astreinte de 200 euros par jour de retard. Il lui faudra plus précisément faire en sorte que « seules les personnes habilitées puissent accéder à la boîte de messagerie et que les opérations effectuées soient tracées. À cette fin, les utilisateurs se connectant à la boîte de messagerie devront être préalablement authentifiés avec un compte individuel et les accès à la messagerie générique devront faire l’objet d’une journalisation afin de garantir leur traçabilité. »
Alors que le rapporteur proposait d’infliger une amende de 75 000 euros à Uniontrad, la formation restreinte de la CNIL a finalement opté pour une sanction de 20 000 euros. L’institution explique avoir tenu compte « des mesures que la société a prises au cours de l’instruction de la procédure de sanction pour se mettre en conformité, du fait qu’il s’agit d’une microentreprise et de sa situation financière » (885 000 euros de chiffre d’affaires en 2017).
L’autorité a néanmoins voulu que sa sanction soit « dissuasive », au regard de « la pluralité des manquements en cause ainsi que leur persistance et leur gravité, en particulier s’agissant du caractère disproportionné du dispositif de vidéosurveillance ». Le « comportement réticent » de la société et son « manque de diligence » sont tout particulièrement pointés du doigt par la CNIL, qui a en outre décidé de rendre sa décision publique.
Vidéosurveillance : la CNIL épingle une entreprise qui filmait ses salariés en permanence
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Multiples avertissements et contrôles restés infructeux
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Une caméra qui ne permet plus d'observer que deux salariés, puis un...
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Une surveillance « manifestement disproportionnée et excessive »
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Une amende ramenée à 20 000 euros
Commentaires (63)
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Abonnez-vousLe 19/06/2019 à 08h29
13ème mois dans le monde merveilleux de la trad ? " />
Le 19/06/2019 à 08h41
Le 19/06/2019 à 08h48
J’étais ironique. Je pense que ça ne doit pas les arranger cette amende, elle s’ajoute à d’autres difficultés et c’est peut-être aussi une raison pour laquelle prendre en compte les demandes de la CNIL n’a pas semblé être une priorité pour le dirigeant de cette petite entreprise.
Le 19/06/2019 à 09h44
Le 19/06/2019 à 09h53
Le 19/06/2019 à 10h47
“jusqu’à”, c’est toi même qui le dit, sans compter que tu passe devant un juge et peut te défendre avec un avocat.
Je comparerais plus les sanctions de la cnil avec celle d’hadopi (pas de juge et avocat) qui ne donne que des prunes de 1500€ max et est sufisament douloureux.
Une amende du chiffre d’affaire annuel pourrait mettre à mal bon nombre de pme, et certes, le patron l’aurais bien cherché mais je n’aimerais pas faire partie de ceux qui doivent “traverser la rue” comme dit l’autre andouille.
Le 19/06/2019 à 11h17
Le 19/06/2019 à 11h57
Le 19/06/2019 à 12h11
Le 19/06/2019 à 12h18
Il faudrait surtout rendre la sanction individuelle pas morale. Là ça calmerait tout le monde ! " />
D’ailleurs cette sanction existe en droit pénal et j’ignore pourquoi le 226-1 n’est pas particulièrement utilisé de cette manière.
Le 19/06/2019 à 12h20
Tient c’est marrant on dirait ma boite…
Ça charge les meilleurs élément jusqu’à ce qu’ils se barrent et les glandu sont tranquilles…
Le 19/06/2019 à 13h42
Le 19/06/2019 à 13h44
Année CA Résultat
2017 885 739 € -110 844 €
2016 975 236 € -198 060 €
2015 1 503 019 € 110 786 €
2014 1 540 655 € 256 480 €
Après si il y a des comptables parmi vous, on sait que faire un résultat négatif est (trop) facile…
Ils ont du prendre un conseiller fiscal en 2016 … " />
Le 19/06/2019 à 14h11
Ils ont surtout perdu pas loin de 600k€ de CA soit en gros 30%.
A ce niveau là, je pense pas que ce soit de l’optimisation fiscale…
Le 19/06/2019 à 14h18
Le 19/06/2019 à 17h30
Il faut combien de vues sur youtube des vidéos des traducteurs/trices qui font des photocopies de leurs fesses pour payer l’amende ?
" />
Le 19/06/2019 à 17h38
La CNIL et HADOPI sont des autorités administratives indépendantes et c’est la raison pour laquelle je préfère me référer à cette dernière contrairement à toi.
Regarder ce qui ce fait du coté pénal serait comme comparer des choux et des carottes.
Tu trouves qu’elle a fait preuve d’une “extrême patience” et qu’elle perd en crédibilité faute de trainer à donner un bon coup de massue, que doit-on dire sur ces même questions à propos d’hadopi ?
Le 19/06/2019 à 17h47
Le 19/06/2019 à 19h45
Vous semblez tous négliger un élément qui est également à prendre en compte : le déficit d’image. La confiance dans une entreprise est importante, et le fait que cette sanction soit publique, au-delà des 20K EUR, cela signifie qu’à chaque fois que quelqu’un va écrire le nom de la boite sur un moteur de recherche, c’est cette affaire qui va remonter. Cela sera le cas pour les clients, les prospects et les futurs employés. Une perte d’image comme cela, c’est très long et très difficile de remonter la pente.
Le 20/06/2019 à 00h55
ça reste une SARL donc sensé être protégé le proprio sur ses propres biens en cas de faillite etc
Le 20/06/2019 à 01h59
Je ne le néglige absolument pas car c’est justement le problème en matière informatique… Hadopi ou Cnil à la fin tu as encore et toujours cette idée d’une double peine qui plane.
C’est juste pas normal, y’a pas à discuter. " />
Le 20/06/2019 à 05h12
Je sais bien mais c’est toujours mieux de taper sur la tête que de risquer d’esquinter les bras.
Lorsque nos élus le veuillent bien ils savent bien faire preuve d’imagination.
Il suffit de remettre en service nos spécialistes en langue de bois, Albanelle et Riester, pour trouver un moyen de renverser la vapeur vers les pdg et conseils d’administration. " />
Le 20/06/2019 à 07h11
Le 20/06/2019 à 10h43
Du harcèlement moral par vidéo au travail présenté comme étant une recherche de sécurité de l’ outil de travail …
Ce n’ est pas 20 000 € de sanctions que cela devrait coûter vu le nombre de salariés concernés.
D’ un coté on a des gros malins qui poussent de pauvres travailleurs au maximum par le biais d’ un harcèlement vidéo pour pouvoir mieux les virer et de l’ autre des innocents inconscients trop bien payés de fonctionnaires qui contents de se la couler douce dans leurs postes partagent cette chance vécue au quotidien dans leurs postes de travail avec ces exploiteurs avec en prime une rétivité à toute intention de vraiment les sanctionner.
Pour un pays qui prétend défendre les droits de l’ homme, la CNIL organisme officiel de l’ état français et ses 20 000 € d’ amende pour 5 ans de mensonges ça pose des questions sur son efficacité, incompétence, corruption ou inconscience.
Le 20/06/2019 à 11h00
Le harcèlement au travail (si cela en est bien) n’est pas de la compétence de la CNIL Les salariés peuvent poursuivre la société soit aux prud’hommes soit au pénal.
Ta diatribe sur les fonctionnaires est hors sujet.
Le 20/06/2019 à 13h12
Le 20/06/2019 à 18h24
" /> Tu donnes pour exemple le cas d’un journal qui s’est fait condamné à une amende égale au chiffre d’affaire du numéro mais tes propos suivant était, je cite :
Moi j’aimerais bien qu’on remette au goût du jour ce principe de l’amende égale au chiffre d’affaire… Ça serait très efficace et certainement dissuasif dès la première condamnation et ça calmerait plein de gens !
C’est bien sur ce propos que je réagis à #27 car à moins de me prendre pour un jambon, il est implicite que tu parles en général et non plus sur ton exemple spécifique. J’ai effectivement poussé le bouchon sur le terme annuel mais je t’en prie, éclaire moi sur ton envie : Tu parles du chiffre d’affaire de la journée, de la semaine, du mois, etc… " />
Le 21/06/2019 à 11h43
Je crois mieux comprendre… où nous ne nous comprenons pas… si j’ose dire ^^
Le 21/06/2019 à 12h30
La sanction du journal que tu évoques est limitée aux effets du délit en gros : seul le tirage est sanctionné, pas le fond de l’affaire qui est acquis.
On pourrait imaginer sanctionner la publication d’images de vidéosurveillance si elles avaient été diffusées sauf que la règlementation vise a priori la captation d’images sans information préalable et dans des conditions non autorisées… la loi de 1881 est pensée sur un mode de sanctions a posteriori.
Donc si on souhaitait calibrer l’amende un peu mieux, on la ferait déjà supporter au(x) responsable(s) de l’installation et éventuellement à l’entreprise ayant installé le dispositif en connaissance de causes ou alors en lui demandant de certifier la date d’installation du système pour faire débuter la période assujettie à l’amende.
Le 21/06/2019 à 19h57
Arf, je prenais ton ellipse pour une parabole. Si j’avais suivi un cursus littéraire j’aurais pu avoir l’esprit suffisamment aiguisé pour éviter de me prendre les pieds dans le tapis. " />
Le 22/06/2019 à 13h57
Pour ceux qui se posaient la question :
800k de CA -110k de résultat :
https://www.societe.com/societe/uniontrad-company-412083206.html
Donc la sanction est en adéquation avec la situation de l’entreprise.
Le 18/06/2019 à 14h52
C’est pas cher payé…
Le 18/06/2019 à 14h54
Et du coup ils ont fait quoi des données stockées? C’est quand même aberrant ce manque de respect, j’ai du mal avec cette logique qui consiste à toujours être sur le dos des gens.
Soit le travail est fait et basta, soit le travail n’est pas fait et on prend les mesures adéquates.
Le 18/06/2019 à 15h05
Ils auraient dû leur coller 20k€ par an depuis la première notification, ça a duré tellement longtemps, c’est ridicule.
J’espère qu’ils ont au moins prévu de faire un contrôle supplémentaire dans quelques mois, pour être sûrs que ça a eu de l’effet ! Et si ça a été sans effet, leur demander les 55k€ supplémentaires qui étaient prévus pour l’amende.
Le 18/06/2019 à 15h31
On peut supposer que des gens qui se foutent de la gueule du monde à ce niveau quand ils ont affaire à la CNIL n’ont pas trop de respect tout court pour qui que ce soit…
Le 18/06/2019 à 15h32
Après le but de la CNIL n’est pas de faire couler les entreprises. 20000euros il y a pas mal de boites qui doivent emprunter pour payer déjà.
Le 18/06/2019 à 15h53
Je sais pas ce qui est le pire:
- ou la cnil qui, pendant 6 ans, s’est clairement fait prendre pour une coe (le coup du ruban adhésif, fallait oser!!!) pour finir par réagir aussi vivement qu’un zombie.
Une fois de plus, la cnil démontre l’inutilité de ses actions et le ridicule de ses sanctions.
Franchement, c’était bien la peine de se faire chier avec le RGPD si c’est pour se retrouver avec une autorité de contrôle aussi inutile que la cnil.
Le 18/06/2019 à 16h01
Le 18/06/2019 à 16h02
Décision classique de la CNIL s’agissant de la vidéosurveillance des salariés et de l’impossibilité de surveillance permanente sauf motif réel de sécurité.
En revanche, on peut noter une évolution intéressante s’agissant de son contrôle de proportionnalité qui s’approche enfin de celui de la chambre sociale de la Cour de cassation en envisageant les moyens alternatifs pour mesurer de la proportionnalité de la vidéosurveillance (un peu comme la Cour de cass. l’a fait s’agissant du GPS).
Je doute que cette décision fasse l’objet d’un recours, car la sanction me semble mesurée et adaptée à la taille de l’entreprise (20 000€ sur un CA de 800 000 c’est pas anodin, pour rappel CA n’a rien avoir avec bénéfice), mais il serait bon que cette avancée sur le contrôle de proportionnalité soit confirmée par le Conseil d’Etat pour pouvoir s’appuyer dessus (et si c’est confirmé ça va permettre à la CNIL de vraiment reprendre la main sur certains traitements risqués).
Le 18/06/2019 à 16h07
Le 18/06/2019 à 16h08
On sait s’il y a eu des sanctions sur des fautes constatées par ces caméras ? (avérés ou supposés)
Le 18/06/2019 à 16h12
Le 18/06/2019 à 16h36
Oui, mais en s’armant de patience. Six ans, c’est une éternité quand on est sous pression. Peut-être qu’en portant plainte pour harcèlement, le résultat aurait été plus rapide.
Le 18/06/2019 à 16h40
Pendant longtemps la CNIL n’avait de pouvoir de sanctions.
Le 18/06/2019 à 16h43
Le 18/06/2019 à 16h54
Le 18/06/2019 à 17h40
Il y a très très très longtemps (Années soixante), France Dimanche avait publié des photos du fils de Gérard Philippe sur son lit d’hôpital, le jeunot ayant moins de 10 ans il me semble…
Pour cette joyeuseté, après plusieurs étapes judiciaires retentissantes, le journal fut condamné, si ma mémoire est bonne, à une amende égale au chiffre d’affaire du numéro ayant publié les photos, le juge ayant eu la main très lourde et ayant voulu faire un exemple.
Le directeur de l’époque avait compris la leçon, faisant savoir à ses troupes que “une deuxième comme ça dans l’année, et ce serait la clef sous la porte !”.
Du coup, la presse du genre avait parfaitement compris l’enseignement et s’était calmé pendant plusieurs années…
Moi j’aimerais bien qu’on remette au goût du jour ce principe de l’amende égale au chiffre d’affaire… Ça serait très efficace et certainement dissuasif dès la première condamnation et ça calmerait plein de gens !
Le 18/06/2019 à 17h52
Le 18/06/2019 à 18h42
Le 18/06/2019 à 18h45
Le 18/06/2019 à 19h44
On est sur du 2,35% du CA annuel de l’entreprise.
On reste dans la nouvelle norme mise en place par la RGPD.
cf site de la CNIL : “…20 millions d’euros ou dans le cas d’une entreprise jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires annuel mondial.”
C’est parfaitement proportionné au regard de la loi.
Le 18/06/2019 à 20h23
Sympa la CNIL. C’est le 13ième mois, non contractuel, qui va sauter pour ces 20 salariés. Et 2 salariés qui seront licenciés bientôt.
J’espère que ces 20 000 € permettront de remplacer le foie gras (pâté vulgaire) par du caviar pour nos fonctionnaires émérites.
Je ne leur souhaite pas de bonnes vacances.
Le 18/06/2019 à 20h33
Tu le fais exprès ou t’as rien compris ?
C’est pas la CNIL qu’il faut blâmer mais la connerie des responsables de la société en tort.
Le 18/06/2019 à 20h40
Le 18/06/2019 à 22h17
Et les salariés qui ont été filmés indûment, ils seront dédommagés ?
Le 18/06/2019 à 22h46
C’est facile à savoir sur infogreffe.
Résultats négatifs en 2016 et 2017 : 198 000 € et 110 800 € de pertes.
Ils ne sont plus à 20 000 € près. " />
Le 19/06/2019 à 02h43
Le 19/06/2019 à 05h26
Le 19/06/2019 à 05h53
Le 19/06/2019 à 07h46
vous confondez vite CA et bénéfices, cela se voit. 850 000€ de CA ne veut pas dire bénéfices.
C’est ce que je fais aussi, j’ai 2 employés et j’avoue que me prendre une amende de ce type me ferait sacrément mal.
Le 19/06/2019 à 07h55
Le 19/06/2019 à 08h03
Toi, tu n’as jamais vu le montant des amendes pour les particuliers quand ils commettent un crime ou délit…
Pour un vol, c’est jusqu’à 5 ans de prison et 45000 euros d’amende: tu peux être sur que le salaire annuel de beaucoup y passerait là-dedans…
Pourquoi donc ne pas appliquer la même égalité de traitement aux entreprises?
Le 19/06/2019 à 08h11
Vu les manipulations et optimisations comptables possibles, CA et bénéfices n’ont pas de sens pris seuls.
Ce sont juste des indications chiffrées qui nécessitent d’être complétées et décortiquées avec les bilans, comptes de résultats et annexe.