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StopCovid : le ministère de la Santé corrige les manquements signalés par la CNIL

Mais quel est l'impact de l'application ?

StopCovid : le ministère de la Santé corrige les manquements signalés par la CNIL

Le 04 septembre 2020 à 13h02

La CNIL vient de clore la mise en demeure qu’elle avait adressée à l’encontre du ministère de la Santé. StopCovid, et derrière le traitement de données personnelles, ne souffre plus des manquements qui furent dénoncés le 20 juillet 2020. Reste en suspens, la question de l'utilité de l'application. 

Lancée début juin, dans le feu de l’état d’urgence sanitaire, l’application soutenue par le gouvernement permet d’alerter l’un des utilisateurs d’un risque de contamination par le virus du Covid-19.

Sur le papier, il suffit que deux téléphones soient à moins d’un mètre durant au moins 15 minutes, pour qu’une alerte soit adressée à l’ensemble des contacts d’un sujet à risque. Encore faut-il cependant que le signal d’alarme soit tiré par un de ces utilisateurs, en utilisant un code fourni par le personnel médical.

La CNIL initiait néanmoins une vérification des traitements mis en œuvre par la direction générale du ministère de la Santé. C’est à cette occasion qu’elle a relevé que dans sa première version, l’application faisait remonter l’ensemble de l’historique de proximité dans les bras du ministère, sans préfiltrage. Ce, alors que le décret du 29 mai relatif à StopCovid ne limitait ces remontées qu’aux contacts à risque…

La V.1.1 introduit depuis un système de préfiltrage au niveau du téléphone pour contrecarrer ces remontées surabondantes. Aujourd’hui, la CNIL vient de constater officiellement la résolution du problème. Désormais une mise à jour à chaque lancement empêche l’exécution de la version obsolète.

Abandon du reCaptcha Google 

D’autres indélicatesses avaient été éperonnées, en particulier l’usage du reCaptcha de Google sans recueil du consentement de l’utilisateur. Solution désormais laissée sur le bord de la route. « Il n’y a donc plus d’opérations de lecture et d’écriture sur le terminal en lien avec cette technologie, même pour les utilisateurs de la première version de l’application (v1.0) ». Les versions reposent maintenant sur une solution fournie par Orange. Une technologie « qui ne requiert aucune opération de lecture ou d’écriture sur l’ordiphone de l’utilisateur ».

La CNIL avait également épinglé un manque d’information, soit une nouvelle incise aux obligations nées du RGPD. Tout est à conjuguer au passé : « les mesures prises par le ministère des Solidarités et de la Santé quant à l’information des utilisateurs de l’application, aux clauses du contrat de sous-traitance avec INRIA et au contenu de l’analyse d’impact sont conformes aux injonctions de la mise en demeure ».

La liste des points saillants s’arrêtait là. Le ministère ayant répondu à chacun d’eux, la procédure prend fin.

De l'utilité de StopCovid pour justifier l'atteinte à la vie privée

Néanmoins, la CNIL avait aussi émis des « observations complémentaires » dans sa mise en demeure. Elle rappelait un principe important déjà exprimé son avis du 25 mai sur le projet de décret : « l’atteinte portée à la vie privée n’est admissible en l’espèce que si le gouvernement peut s’appuyer sur des éléments suffisants pour avoir l’assurance raisonnable que le dispositif de l’application StopCovid France est utile à la gestion de la crise ».

Elle réclamait alors que « l’impact effectif du dispositif sur la stratégie sanitaire globale soit étudié et documenté par le gouvernement de manière régulière pendant toute sa période d’utilisation ». Fin mai, l’évaluation formelle de l’effectivité de l’application « n’avait pas encore débuté », pas plus que n’avait été établi « le calendrier du travail d’évaluation ». Le ministère était cette fois non mis en demeure, mais « invité » à « engager dans les meilleurs délais cette démarche d’évaluation et à lui rendre compte de ses résultats ». La clôture de la mise en demeure n’en fait pas état.

« StopCovid n'a pas obtenu les résultats que l'on en espérait » avait regretté Jean Castex, Premier ministre, sur France Inter fin août. Le 31 août, le site des Échos rapportait que l’application n’a été téléchargée que 2,3 millions de fois. 1 725 personnes ont fait appel à ses services pour se déclarer malades. Et seuls 103 cas contacts ont été notifiés. Enfin, ce n’est que le 14 août que le ministère de la Santé a adressé son évaluation à la CNIL. Fin août elle était toujours en phase d’instruction.

Commentaires (35)

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“L’ordiphone” j’adore les termes français.

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Bah pour le coup, je ne trouve pas ça si mal d’avoir un mot de vocabulaire français qui soit cohérent d’un point de vue linguistique et que son usage soit un peu forcé. Sinon bonjour les anglicismes à la con (rien que les clusters ou cryptage dans les médias ça me scie les nerfs), copié-collés de communiqués de presse et répétés tels quels par des journalistes/influenceurs (par paresse intellectuelle ?).
On bash (sic) trop fréquemment les mots nouveaux en Français juste parce que ça sonne franchouillard et que l’anglais ça sonne plus in ou hype.



Ne serait-ce que pour éviter les jargons marketeux bourrés d’anglicisme (tel que moqué par Fromet, dans ce genre là), je suis pour. :D

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Oui par contre qd c’est pr mal les traduire comme pour hashtag (mot-dièse au lieu de mot-croisillon nom de dieu) ça déconne sec.
Sans oublier que “ordinateur” c’est un pur terme marketing inventé (certes avec une racine latine à la base) par IBM il me semble. Alors que le verbe computer existe en français. Ds un souci de cohérence, je milite donc pour le Computéléphone, parce que je vois pas pk on lâcherait le “télé” merde!

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Pour une fois qu’une entreprise s’est posée la question du nom d’un produit à destination de la France, que le terme choisi était cohérence et compréhensible avec l’usage, il ne faut pas bouder ce plaisir voyons ! D’ailleurs IBM a très vite abandonné ses droits sur la marque avec le succès rencontré et l’adoption rapide.

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Pour le coup la différence avec Bash, cluster, ou cryptographie (dénigrement, foyer, chiffrage) c’est que les équivalent français préexiste a la démocratisation de l’anglicisme. Ce n’est pas le cas de smartphone, ce ne sont pas de bon exemple…

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SomeDudeOnTheInternet a dit:


“L’ordiphone” j’adore les termes français.


Obligation pour la cnil de l’utiliser, suite à une traduction officiel d’une instance rattachée au ministère de la Culture. Désolé :)

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Et merci pour l’utilisation du verbe “clore” au lieu de “clôturer”. C’est rare de le voir utilisé correctement :)

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Par pitié ne me dites pas que ça provient des momies de l’Académie Française … :mrgreen:

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La popularité de cette application est proportionnel a la confiance qu’a le peuple en l’État français actuellement.



Sinon le capcha d’orange ca m’intéresserait de voir a quoi il ressemble, mais sans devoir telecharger stop covid, faut pas abuser non plus, le « qui ne requiert aucune opération de lecture ou d’écriture sur l’ordiphone de l’utilisateur » a attisé ma curiosité.

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Et sinon plus sérieusement y a des infos sur le niveau d’utilisation de ce truc? J’avais cru comprendre que plein de gens avaient abandonné le bousin qui était très énergivore pour nos computéléphones. Sans compter que si pas utilisé par un segment assez important de la populace, ça servait pas à grand chose.

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PS12r a dit:


Bah pour le coup, je ne trouve pas ça si mal d’avoir un mot de vocabulaire français qui soit cohérent d’un point de vue linguistique et que son usage soit un peu forcé. Sinon bonjour les anglicismes à la con (rien que les clusters ou cryptage dans les médias ça me scie les nerfs)


Je suis d’accord, je fais partie de ces gens qui préfèrent le terme “ordiphone” à “smartphone”, parce que j’estime qu’on a plus des ordinateurs-de-poche-conçus-pour-gérer-des-appels que des téléphones-intelligents. Alors que d’habitude je râle sur les traductions foireuses, je trouve ce terme plus adapté que l’original anglais. Y’en a toujours quelques-uns, comme ça, qui sont potables, on sait jamais pourquoi … :P



Par contre, en géographie et surtout pour les études socio-économiques, j’ai toujours entendu parler de clusters (et ce depuis bien avant le Covid) … d’après toi ça serait quoi le terme français approprié ? Regroupement, tas, amas, agglomérat ?

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Par contre, en géographie et surtout pour les études socio-économiques, j’ai toujours entendu parler de clusters (et ce depuis bien avant le Covid) … d’après toi ça serait quoi le terme français approprié ? Regroupement, tas, amas, agglomérat ?


Dans le domaine du médical, on parle de “foyers de contamination” en français.



Dans le domaine de l’IT, on parle de “grappes de serveurs”.



Je pense qu’en partant de la définition de “cluster” au sens socio-économique, tu auras la réponse sur comment on l’exprime en français car ça peut varier.

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(reply:1823015:Z-os)


Ah ben j’ignorais qu’ils avaient lâché la marque tu vois tu m’en apprends :) même si ça paraît logique.
Je chicanais pr le plaisir à part ça je précise (ms je pense que t’avais compris)

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Ça serait marrant de créer un compteur en ligne affichant le coût de StopCovid, son taux d’utilisation, le nombre de cas contacts notifiés et enfin le coût unitaire de chaque cas contacts.

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Un pognon de dingue !! :francais:

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le problème de Stop-Covid, c’est qu’il aurait fallu investir d’avantage en pub pour inciter les gens à l’installer. Avec un bon taux d’installation çà coûterait beaucoup moins cher que les centaines de personne payées par l’assurance maladie pour remonter les cas contacts…
Je pense d’ailleurs qu’il n’est pas trop tard et qu’on peux toujours installer ou inciter à installer cette application, qui permet de gagner beaucoup de temps (et donc de personnes contaminées) que par un traitement manuel et des appels téléphoniques !



Sinon je rappellerais ici que l’Académie Française est un organisme honorifique et qu’aucun de ces membres n’est un linguiste….

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Au contraire, c’était très intelligent de ne pas substituer l’application au traçage manuel.



Déjà l’application n’a pas pour but de tracer, du coup elle capte très peu d’informations. Si on voulait des info pour identifier et comprendre il faudrait retrouver des cas contacts et désannonymiser la base. (vu le protocol les info sont perdues après traitement, donc je ne vois même pas comment).



Ensuite il y a quand-même de gros doutes sur la pertinence du traçage par bluetooth. Les seuils de distance et de durée me semble plus issue de la méthode du doigt mouillé qu’expérimentale. Il y les aléa du BT et que ça ne prend pas en compte si ce sont des contacts masqués ou pas. Enfin il y a les problèmes d’interactions entre Android et Ios.



Enfin ceux qui n’utilisent de téléphone assez intelligent disparaîtraient du tableau.

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Sinon je rappellerais ici que l’Académie Française est un organisme honorifique et qu’aucun de ces membres n’est un linguiste….



c’est pour ça……que (par exemple) je continu à écrire “LE Covid-19” (et non pas ‘LA’, comme le
voudrait l’A.F.), je regrette, mais ‘le Français’ étant une langue vivante, et c’est l’usage qui dicte
le tempo, ET non pas ‘l’AF, un Ministre”, ou que-sais-je encore ?
:langue:

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Pour le coup je trouve l’avis de l’Académie Française logique et bien expliqué, de plus il s’agit d’une préconisation, pas d’une injonction.

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+1 sur les momies de l’Académie Française… c’est tout ce que j’ai à dire. :mrgreen:

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Bah en fait l’Académie n’a qu’un rôle consultatif / validation dans le cadre de la commission d’enrichissement de la langue française (elle y est représentée par leur secrétaire permanent). Cette dernière est un organe rattaché au gouvernement et sous l’égide du Premier Ministre. La commission a pour objectif d’étudier et valider les propositions faites parce qu’ils appellent “un groupe d’experts” pour intégrer de nouveaux termes à la langue française.



Après du côté des linguistes, la démarche descriptive a plus tendance à dire comment est une langue et non comment elle doit être. Donc c’est assez logique qu’il n’y ait pas de linguistes à l’Académie Française (majoritairement des auteurs et philosophes) vu qu’ils ont un rôle plus prescriptif que descriptif.



Dans tous les cas, la seule entité qui a pour obligation de suivre les publications de la commission d’enrichissement de la langue française c’est le service public et l’Etat. C’est d’ailleurs amusant quand on écoute FranceInfo par exemple d’entendre ces termes. :D



Pour le reste, on est dans un pays libre et l’usage d’aujourd’hui fera la langue de demain. Un peu comme les remarques sur l’emploi de digital pour le numérique… Alors que ça fait des années que cet abus de langage existe en fait vu qu’on parlait déjà dans les années 8090 “d’affichage digital” pour une montre ou encore une calculatrice par exemple. Il est simplement devenu un peu plus bruyant.

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Le digit ce n’est pas le nom d’un des 7 traits utilisés pour tracer un chiffre sur un affichage… Digital



Il me semble qu’on parlait d’affichage 7 digits.

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Au temps pour moi, un digit c’est l’ensemble de 7 segments nécessaires à l’affichage d’un chiffre.



Un affichage horaire digital était composé de 4 digits de 7 segments chacun

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Le digit ce n’est pas le nom d’un des 7 traits utilisés pour tracer un chiffre sur un affichage… Digital
Il me semble qu’on parlait d’affichage 7 digits.



Au temps pour moi, un digit c’est l’ensemble de 7 segments nécessaires à l’affichage d’un chiffre.
Un affichage horaire digital était composé de 4 digits de 7 segments chacun

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Merci je connais très bien le fonctionnement de l’Académie Française.. qui reste malgré tout très nuisible en plus d’être un trou noir à fric… Je t’invite à regarder la vidéo youtube de Linguisticae (linguiste pour le coup) sur l’AF, présente ici : youtube.com YouTube



Leurs arguments restent largement discutable, et contradictoires avec d’autres cas d’usage…
Aller jamais une sans deux, vidéo de Linguisticar sur le/la COVID :mrgreen: youtube.com YouTube

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vizir67 a dit:


Sinon je rappellerais ici que l’Académie Française est un organisme honorifique et qu’aucun de ces membres n’est un linguiste….



c’est pour ça……que (par exemple) je continu à écrire “LE Covid-19” (et non pas ‘LA’, comme le voudrait l’A.F.), je regrette, mais ‘le Français’ étant une langue vivante, et c’est l’usage qui dicte le tempo, ET non pas ‘l’AF, un Ministre”, ou que-sais-je encore ? :langue:


Et tu dis également “le maladie”? :D

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si…tt.-le-monde dit ‘le maladie’,* ça passera ! :langue:
(“l’AF” rectifiera le tir)




  • dans le langage de-tt.-les-jours

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doublon à supprimer “erreur pendant l’envoi de votre commentaire”

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pareil…

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JD a dit:


Ça serait marrant de créer un compteur en ligne affichant le coût de StopCovid, son taux d’utilisation, le nombre de cas contacts notifiés et enfin le coût unitaire de chaque cas contacts.


Faudrait faire de même avec hadopi. Nombre de ddl / torrent / abo netflix

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doublon

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doublon–>ça me le fait à chaque fois !

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vizir67 a dit:


un peu de lecture–> https://www.topito.com/top-mots-genre-different-histoire


Mais jusqu’à présent, le mot “maladie” n’a toujours pas changé de genre.

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vizir67 a dit:


un peu de lecture–> https://www.topito.com/top-mots-genre-different-histoire


Mais jusqu’à présent, le mot “maladie” n’a toujours pas changé de genre.

StopCovid : le ministère de la Santé corrige les manquements signalés par la CNIL

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