Pour l’ALPA, la lutte contre la contrefaçon passera par les éditeurs d’OS et de navigateurs
Un OS à ronger
Le 08 septembre 2021 à 06h16
4 min
Droit
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Pour lutter contre la mise à disposition de contenus illicites en ligne, le délégué général de l’ALPA, association de lutte contre la piraterie audiovisuelle, s’attend à devoir un jour prochain solliciter les éditeurs de logiciels, OS et navigateurs, avec l’appui de l’Arcom.
Durant une série de conférences au Forum international de la cybercriminalité (FIC) qui se tient actuellement à Lille, Laurent Marcadier, ancien magistrat désormais en charge de la sécurité au sein du groupe LVMH, a évalué le marché mondial de la contrefaçon à 600 milliards de dollars, contre 200 en 2005.
Un marché qui serait derrière celui du trafic de stupéfiants, mais devant le trafic d’armes, d’êtres humains, de bois précieux ou d’animaux protégés. Une « activité criminelle où on risque peu, et on gagne beaucoup », considère-t-il.
Dans le viseur, les plateformes et autres réseaux sociaux, où, plaide-t-il, les responsabilités doivent être alourdies via une série d’obligations de moyens. L’idée ? Les Obliger à filtrer les annonces de contrefaçon. Evidemment, l’avenir esquissé par le Digital Services Act (DSA) retient toutes les attentions à l’échelle européenne où les partisans du tour de vis s’attendent à une bataille d’amendements venus des intermédiaires pour en diminuer l’impact.
Autre vœu du groupe LVMH : une traçabilité des vendeurs, dans la mesure « où les plateformes ne peuvent se désintéresser sur ce qui est en vente » sur leur espace. Reprenant les thèses de l’Unifab, il s’aventure à dresser un pont entre contrefaçon et financement du terrorisme, ce à la veille du procès des attentats du 13 novembre 2015.
En 2016, un rapport de l’Unifab avait déjà actionné ce levier pour réclamer une plus imposante répression des faits de contrefaçon, sans toutefois parvenir à convaincre Bercy.
Trois étapes majeures contre les contrefaçons de films
Raphael Bartlome, en charge du service juridique au sein de l’UFC Que Choisir, a pour sa part considéré qu’avec un secteur devenu de plus en plus complexe, le consommateur se doit de devenir enquêteur sur Internet. Un état des lieux qui tranche avec l’acte de plaisir que constituait le simple achat en ligne.
Comme l’UNIFAB ou LVMH, il plaide pour une obligation de moyen renforcée sur les épaules de plateformes. Soit très exactement le focus du DSA. Frédéric Delacroix, délégué général de l’ALPA, a salué les effets des multiples actions lancées par le monde du cinéma et de la TV, lesquelles seraient responsables de la baisse du piratage en ligne.
Ces actions sont toutes fondées sur l’article L.336 - 2 du Code de la propriété intellectuelle. Trois étapes majeures sont identifiées par l’ALPA : l’affaire Allostreaming qui a ouvert la voie de cet article adopté lors des débats Hadopi. En 2018, ce fut également l’avènement du déréférencement dynamique dans les moteurs de recherche et enfin, la mise à jour des décisions de blocage par action en référé visant les fournisseurs d’accès à Internet (FAI).
Selon le dernier décompte, 42 jugements ont été rendus sur le terrain du L.336 - 2, concernant un total de près de 500 sites et 1 300 noms de domaine. Tous les deux mois, par vagues successives, des demandes de blocage sont encore aujourd’hui adressées à la justice par l’ALPA, comme encore ce 7 septembre 2021.
Des actions en cessation contre les OS et les navigateurs ?
Si ces actions « en cessation », dans le jargon, ne concernent que les FAI, le délégué général de l’ALPA esquisse un avenir plus ombrageux, où il faudra tôt ou tard s’adresser à des acteurs étrangers.
Avec un défi : la mise en cause de certains éditeurs de système d’exploitation, voire de navigateurs, pour contribuer à cette guerre contre la mise à disposition de contenus illicites :
« Beaucoup de prestataires se trouvent aux États-Unis. On a actionné certains. Cela a pris des années pour les amener sur notre terrain. L’avenir de nos actions nécessitera de solliciter de nouveaux acteurs, comme les fabricants de systèmes d’exploitation, les navigateurs ou qui vont masquer les DNS. »
Une problématique jugée « à très court terme », où est attendu un appui solide des autorités nationales, en particulier la toute prochaine Arcom, née de la dilution des compétences de la Hadopi au sein du CSA.
Pour l’ALPA, la lutte contre la contrefaçon passera par les éditeurs d’OS et de navigateurs
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Trois étapes majeures contre les contrefaçons de films
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Des actions en cessation contre les OS et les navigateurs ?
Commentaires (63)
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Abonnez-vousLe 08/09/2021 à 06h26
Ahhh bientôt des OS Hadopi proof. On va bientôt rattraper la Chine pour quoi déjà… Ah oui de la contrefaçon
Le 08/09/2021 à 06h27
Oui, les Tamagotchis font des émules.
Le 08/09/2021 à 07h02
Perso, je suis plutôt pour la mise en place d’un grand Firewall de France si ça peut éviter que ce pays continue son militantisme contre la liberté d’expression au niveau européen.
Le 08/09/2021 à 07h04
J’attends les actions en justice contre les gestionnaires d’autoroutes…
Ils facilitent le trafic de drogues en permettant les Go Fast
Qu’en sera t-il des OS libres ? Ils devront se conformer aux demandes ou être interdit ?
Le 08/09/2021 à 07h16
Ils seront remplacés par un SERF (Système d’Exploitation de la République Française), conformes aux valeurs du pays des droits
de l’hommed’auteur.Le 08/09/2021 à 07h23
C’est beau de rêver….
Le 08/09/2021 à 07h27
Pratique quand même cette carte “Terrorisme” qui permet de tout justifier. Si ça ne fonctionne pas, ils invoqueront la pédophilie ?
Le 08/09/2021 à 07h27
Ha le solutionnisme technique inefficace à la française pour résoudre des problèmes sans victimes…
Et sinon revoir le droit d’auteur et faire une licence globale et tuer dans l’œuf le besoin de ces soit disantes « contre-façons » ? (et au passage ne pas soumettre les consommateurs à payer disney+, netflix, amazon prime et consort pour avoir le choix de ce qu’ils veulent voir (et empêcher les pratiques comme le Disney Vault))
Le 08/09/2021 à 07h34
Ha le solutionnisme législatif inefficace à la française !
(car bon, je suis sûr que globalement si tu regardes point par point les problèmes posés ici, ce ne sont que des problèmes, non pas de lois, mais d’absence d’applications de ces dernières… Donc un problème de moyen de la justice, toujours :( )
Le 08/09/2021 à 07h37
Un coup c’est l’un un coup c’est l’autre… pour le moment la pédophilie est utilisée pour justifier une atteinte absolument effroyable au respect de la vie privée et au secret de la correspondance en Europe.
https://www.developpez.com/actu/316563/Le-Parlement-europeen-approuve-la-surveillance-massive-des-communications-privees-malgre-la-mise-en-garde-sur-les-risques-pour-la-securite-et-la-confidentialite/
Le 08/09/2021 à 07h56
Merci j’étais passé à côté de ça.
comme d’habitude ça ne changera pas la vie des principaux concernés, mais celle de tous les autres.
c’est assez terrible comme texte.
Le 08/09/2021 à 13h29
Ce qui va être drôle c’est le violent retours a la réalité quand les acteurs US vont dégainer leur loi qui dit “en résumé”, “qu’il ne peut leur être légalement imposé tout action pouvant endommager leur revenu”.
Loi qu’Apple a déjà utilisé contre le FBI avec succès.
Le 08/09/2021 à 07h39
L’ALPA, ce sont les même qui me traitent de voleur (avec un message impossible à zapper) quand j’achète un DVD…
Le 08/09/2021 à 07h49
C’est clair, c’est quand tu es honnête que tu te tapes les messages impossibles à contourner et que ton DVD refuse d’être lu partout parce qu’il est “protégé contre la copie” (et c’est efficace, on ne peut pas le diffuser)
Le 08/09/2021 à 07h50
Le 08/09/2021 à 07h57
Le solutionisme communiste??? Non merci, pas de licence globale, ça finirait par profiter à ceux qui savent en tirer profit.
Le fait que le consommateur ait le choix est du fait du consommateur qui veut payer le moins cher possible. S’il veut avoir accès à tout, il faut qu’il paye cher.
Je crois plutôt qu’un “méta abonnement” verra le jour, qui donne accès à plusieurs plate-formes pour un coût inférieur au prix de toutes.
De toutes façons, on n’a pas le temps de consommer tout ce qu’on nous jette à la figure et les contenus intéressants ne sont pas légion…
Le 08/09/2021 à 09h10
Perso je conchie pas sur les gens qui traitent les autres sans chercher à voir plus loin que le bout de leur nez, mais j’ai quand même un gros manque de respect pour eux à priori. :)
La licence légale c’est un concept qui pourrait très bien fonctionner, ne t’en déplaise. On avait des solutions techniques viables il y a déjà 20 ans pour ça. Je suis sûr qu’aujourd’hui avec tout ce qui a été développé entre temps comme technos de “marquage” et de “tracing” on pourrait faire un truc top moumoute.
Le gros inconvénient de la licence globale, proprement implémentée avec un registre global des oeuvres et un paiement automatisé aux auteurs selon des grilles prédéfinies, en fait, c’est que ça rendrait beaaaucoup plus difficile le détournement de fonds auxquels procèdent les ayant droit (auteur non identifiable, auteur non affilié à la SACEM -mais c’est nous qui recevons les thunes quand même-, oeuvres licencisées sous Creative Commons -mais on renie le droit d’auteur pour se l’approprier) et ça rendrait inutile tout un tas de parasites.
Et ce ne serait même pas incompatible avec l’idée de “vendre” des oeuvres selon le schéma classique, mais ça obligerait en effet à enfin faire une offre honnête et qualitative.
J’ai donné la SACEM en exemple pour la musique mais c’est encore pire pour l’audiovisuel, l’offre VOD est objectivement naze (autant ou plus cher qu’un blue-ray pour qualité même pas identique, moins de choix d’audio et sous-titres) et les plates-formes de streaming se multiplient.
Au passage, le streaming centralisé est une hérésie en termes d’environnement.
La solution efficace avait été démontrée il y a maintenatn un peu plus de dix ans c’était la popcorn box si je me souviens bien du nom : un site, un moteur de recherche, une interface agréable (que Netflix a bien repompée d’ailleurs m’enfin c’était pas très original) et un streaming multipartite par torrent.
Ne manquait que la supervision pour savoir qui regarde quoi (ou plutôt combien de fois telle oeuvre a été visionnée), un seuil de déclenchement de l’acte de consultation (tu ne payes pas pour un etrait), des taux préétablis de reversement dégressifs, le “non versé” étant redirigé vers le financement de la formation artistique ou des événements culturels.
Ce qui n’est pas incompatible d’aileurs avec une idée de quotas + surfacturation par tranches pour les gros consommateurs, c’est pas déconnant dans le principe.
Tu calais par dessus un système de VOD avec un tarif tout doux pour que les gens “achètent” l’oeuvre pour la “posséder” (ne jamais sous-estimer le potentiel commercial de l’envie d’exhiber une “collection”), et voilà.
Oui c’est pas simple, oui ça demande beaucoup d’investissements initiaux (sachant que rien qu’en France en 10 ans les ayants droits ont dépensé en lobby l’équivalent de 40 fois le budget de développement), et oui il aurait fallu faire des ajustements pendant quelques années sur la “stratégie économique” derrière.
Mais au long cours tout le monde y gagnait largement.
Les ayants droit refusent juste d’admettre leur incompétence en la masquant derrière le mensonge selon lequel “les gens veulent le tout gratuit”. Rien n’a jamais été plus faux.
Au passage mention spéciale pour ça…
Suggestion fort représentative de l’égocentrisme débile des ayants droits et leurs cohortes.
Juste pour persevérer dans une approche foireuse à un problème que vous créez et entretenez, vous forceriez un saucisonnement de la data “en général” au volume ?
À l’heure où…
Le 08/09/2021 à 11h41
Bien résumé.
Mais le lecteur de DVD/BR piégé ou Plateforme reste un problème si on veut refaire Bayreuth au nom du droit moral des auteurs.
Je doute aussi que la matrice Viennoise puisse devenir comestible car ces portes logiques sont un véritable enfer…
Le 08/09/2021 à 08h00
Je suis bien content d’être sous Linux
Blague à part, il n’y a pas si longtemps Apple annonçait sa nouvelle techno pour scanner les photos pédophiles et maintenant ça !
La coïncidence est des plus étonnantes !
Je ne serais pas surpris si d’ici quelques années les OS propriétaires se mettaient à scanner tout type de contenus sous couvert de protéger la veuve (terrorisme), l’orphelin (pédophilie) et l’artiste (droits d’auteur).
Le 08/09/2021 à 08h03
Ma solution: interdire les abonnements illimités en volume de données (fibre y compris)/ faire payer au volume consommé.
Sortir les plate-formes “hébergées” du forfait consommé, comme c’était le cas avant.
La neutralité du net? Elle est déjà morte intrinsèquement quand Netflix peut installer ses boitiers partout et pas forcément les autres.
De toutes façons, je conchie les soit-disant “pirates” qui copient des films en qualité pourrie sans aucun égard pour le travail que cela a signifié.
Le 11/09/2021 à 10h03
Tout a fait d’accord avec vous, conchions les pirates qui produisent des mauvaises copies, l’amour du travail bien fait se perd.
Boutons les neo communistes hors de l’internet !!!
Ahh la défense des films français financés en grande partie par nos impots afin de “soutenir” le secteur et grassement payer des prestations (acteurs , scénaristes) pitoyables dans 90% des cas…ça mérite bien une loi de plus.
Le 08/09/2021 à 08h23
Il ne m’est plus possible de considérer l’U.E. comme bienveillante après une telle fuite en avant. Après la directive droit d’auteur et le règlement antiterroriste qui s’attaiquaient à la liberté d’expression publique, on passe à la vitesse supérieure avec une invasion de la vie privée qui rappelle des régimes comme la RDA.
Et quand on sait que l’intention déclarée de cette exception est d’expérimenter, d’encourager, et de voir si un tel espionnage de masse ne devrait pas devenir obligatoire et être étendu à d’autres sujets, …
Le 08/09/2021 à 08h43
Le 08/09/2021 à 08h45
À combien estimes-tu le montant de cette licence globale ?
On peut avoir une idée en additionnant les abonnements Netflix + OCS + Canal + Disney+ + Amazon + les autres que j’oublie. Bref, plusieurs dizaines d’euros.
Le 08/09/2021 à 08h55
tout sauf aller voter…
Le 08/09/2021 à 08h59
“le marché mondial de la contrefaçon à 600 milliards de dollars, contre 200 en 2005.”
J’aimerai bien savoir comment ils évaluent cela. Considèrent-ils comme beaucoup que la personne qui pirate 1 film l’aurait regardé légalement s’il n’avait pas pu ? J’ai tellement vu cette idiotie dans les études que j’ai bien peur que ce soit le cas…
En tout cas, merci Netflix & co pour nous permettre de regarder des films légalement sans devoir utiliser tout notre salaire pour ça. Même s’il y a toujours la loi idiote pour protéger les cinémas qui réduit beaucoup la liste de film…
Le 08/09/2021 à 09h55
Et encore, ces acteurs te poussent aussi vers le piratage quand les films et les séries sont retirés de ces plateformes.
Ce mois-ci, ça a été l’hécatombe sur NetFlix.
Le 08/09/2021 à 11h24
Mes yeux…
Le 08/09/2021 à 11h47
Tu m’as un peu perdu, je pensais que la ‘licence globale’ ne serait pas rapport à la consultation d’un média.
Perso je suis plus favorable à payer par film. Ce que j’ai parfois fait d’ailleurs, mais comme tu le souligne, la qualité n’est pas au rendez-vous. Notamment cas c’est un streaming, là où la box videofutir en son temps faisait un téléchargement préalable. En svod j’utilise essentiellement du téléchargement préalable d’ailleurs.
Mais je ne souhaite pas payer une licence globale aveugle (tout comme je ne m’abonne pas à netflix et consort et ne pirate pas) pour ne pas donner de l’argent à des oeuvres que je ne cautionne pas (ce qui est le cas de la SACEM évidemment)
J’en suis conscient (et je suis dans les deux cas) mais à chacun de gérer et de remettre en question ce qu’il veut faire, découvrir ce qui est fait dans son dos (exemple: les mises à jour sur Android pèsent plus chez moi que les maj windows)
Mais consommer du réseau, c’est de la ressource, ce n’est pas normal qu’on pousse le faire sans conséquences…
Le 08/09/2021 à 14h02
Autant j’étais d’accord avec toi sur la première partie de ton commentaire, autant sur la deuxième c’est ta réflexion qui est exotique ! Et ça n’a rien avoir avec la race de qui que ce soit.
Bien d’accord. Sauf si elle est optionnelle, je ne veux pas d’une licence globale. Pas envie de payer un montant exorbitant pour un résultat plus qu’incertain (à quel contenu cette licence donnera accès ?).
Aujourd’hui je paie pour Spotify, Netflix et Amazon et ça me va très bien. Merci.
Le 08/09/2021 à 11h53
En quoi cela pousse au piratage? C’est plus là, tant pis. Ça ne valait pas le coup.
J’ai du commander des DVD au Mexique pour avoir les séries que j’aime (Daria, Pushing daisies), et là ça ne me dérange pas de payer.
Amazon, j’ai acheté Good Omens parce que j’adore, alors que c’est toujours en streaming, au cas où…
Black mirror, j’envisage d’acheter les dvd, je pense que ça me plaira.
Mais jamais j’irais pirater films, musique, livres, jeux vidéos: vu le temps que je peux y consacrer, je peux les acheter. Un DVD, c’est 5€ de l’heure le plus souvent, c’est bien moins cher que beaucoup de loisirs.
Le 08/09/2021 à 12h32
OMG, un barbu adorateur du Pingoin, mais tant qu’ils n’essaient pas de propager leur religion, ça va, ils sont plutôt gentils, exotiques mais sympa quand même
Le 08/09/2021 à 12h51
5€ de l’heure, ça part surtout dans la poche de la distribution et des éditeurs, il ne reste généralement pas grand-chose pour les auteurs et rien du tout pour ceux ayant travaillé au film ou à la série…
Pour résumer, ce n’est pas parceque c’est légal que c’est équitable, payer pour payer n’a parfois aucun sens du point de vue éthique.
A côté de ça, la lutte contre le piratage est devenue tellement violente que je commence à considérer que l’industrie s’est déjà payé sur nos droits fondamentaux… et ne parlons pas des redevances copie privée qui s’apparentent plus à du droit divin accordé à un syndicat du crime qui va jusqu’à ouvertement menacer des élus s’ils ne votent pas dans le bon sens.
Tout cela me rend beaucoup moins enclin à encore payer alors que j’étais plutôt bon client: dans les années 90 et 2000 j’ai acheté légalement des centaines et des centaines de cd’s et dvd’s, je passais à la fnac chaque semaine et je ne repartais jamais les mains vides.
Maintenant, pour moi c’est fini, l’industrie peut aller globalement se faire cuire le cul, hormis un abonnement vod, je paye uniquement pour les places de ciné et les concerts ( et éventuellement j’achète l’album sur place comme ça je suis sûr de rémunérer plus les artistes ) et je n’offre plus ni cd ni dvd à personne.
Le 08/09/2021 à 13h03
Ce qui est marrant, c’est de directement partir sur la “religion”… ramenant directement toute réflexion au niveau du dogme, privant la démarche d’une légitimité intellectuelle rationnelle… l’emploi du mot “exotique” est assez intéressant car en fait ça ramène aussi à une vision ethnocentrique où l’individu normal est un homme blanc de 50 ans… sauf qu’ici l’idée est qu’une personne normale n’utilise pas un environnement libre.
Le 08/09/2021 à 13h05
Le 08/09/2021 à 13h40
Ah et qu’on me sorte pas qu’il peuvent imposé au niveau de la France,
Car ici on parle de l’intégré dans l’os/navigateur, dès la conception, ce qui rend un geolockage extrêmement complexe.
Le 08/09/2021 à 14h09
C’est une réflexion sur ce qui est la norme, et l’appartenance à un groupe qu’on pense être la normalité… C’est vrai que la question de la “race” peut sembler capillotractée, mais c’est malheureusement encore l’exemple le plus fréquent et le plus pratiqué de cette idée.
Le 08/09/2021 à 14h20
La grosse différence, c’est que la plupart des gens ne savent pas combien prennent les mises à jour , ne savent pas combien un film prends en bande passante,…
Un robinet d’eau , tu sais. C’est “facile”.
C’est déjà plus compliqué pour l’élec : Meme si le compteur mesure, chaque appareil ne te dis pas combien lui il pompe. Et en plus , comme pour le réseau, la consommation effective est décorrélée de la production.
Mais en réseau c’est pire : C’est quasi 100% d’invest. Un switch 10G de maintenant consomme moins d’élec qu’un switch 100M d’il y a 15 ans et coute mins cher même en valeur absolue.
Le 08/09/2021 à 15h06
Ça peut bien évidemment être imposé par pays. Il suffit que l’OS repère qu’il est en France soit par les paramètres régionaux/linguistiques soit par l’adresse IP de la connexion internet soit par le fabricant du pc qui marque la carte mère ou l’OS comme étant pour le marché français.
Les deux premières solutions peuvent être contournés assez facilement. Pour la troisième, comment faire si le PC part à l’étranger ?
En tout cas, si tu espères que le fait que ce soit “complexe” va les empêcher d’y penser, tu seras vite déçu.
Seule la législation ou la grogne du public pourrait les arrêter.
Le 08/09/2021 à 15h18
C’est toi qui va être déçu si tu crois que tu peut imposé un truc pareille au OS ….
Si c’était aussi simple ca ferait longtemps qui aurais des backdoor partout.
Le 08/09/2021 à 15h35
Quand Apple a voulu sortir sa techno pour scanner le contenu pédophile, personne les a forcés ! D’après ce que je sais, il s’agit d’un accord avec plusieurs agences de protection des enfants sur internet.
La même chose peut arriver pour les droits d’auteur. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les gens se sont plaints.
Le 08/09/2021 à 15h56
oui reste dans ton monde imaginaire a coup de pourrait, etc…
En meme temps je m’attendait a de l’objectivité de quelqu’un qui a linux dans son pseudo.
Ah au passage s’il “force” (ce qui est impossible), microsoft et apple, linux sera touché aussi.
Le 08/09/2021 à 16h13
Ce n’est pas objectif ça : Next INpact
Par contre, j’avais mal lu ton commentaire. J’avais compris “imposer” par les OS alors que tu voulais dire par la loi.
Au fait, je n’ai pas dit que ça allait forcément arriver ou que je voulais que ça arrive. Mais quand on voit la perte de nos libertés sur internet (cette fois-ci à cause de la loi), je pense que c’est naïf de croire qu’il n’y a aucune chance que ça puisse arriver (par la loi, les OS ou autres).
exemple : Next INpact
Le 08/09/2021 à 16h57
Soit déjà entre 25 et 30 euros par mois. Y’a largement le budget pour une licence globale là entre nous…
Après mieux que la licence globale ce serait de la MOD / VOD “à l’achat” qualitative mais c’est pas près d’arriver donc…
Le 08/09/2021 à 17h54
La licence globale indirecte existe déjà : on appelle cela le financement de la culture.
La question c’est comment adapter des particularités à un réseau global : on comprend vite que ce n’est pas possible si il n’existe pas de conditions matérielles préalables… d’où que netflix a pondu une canonique licence globale directe faute d’en avoir une indirecte à disposition.
Quant au coût/personne il faut savoir sur le même principe ce que cela couvre et ne couvre pas. A partir du moment où le coût d’exploitation est proche de zéro avec le numérique la possibilité de la concurrence par le signal prix est la seule optique de la VOD… donc cela ne règle rien au problème insoluble de la copie. Réelle source AMHA de problèmes (et solutionnismes impropres).
Le 09/09/2021 à 11h21
Qui déciderait du montant de cette redevance, sur la base de quel critère? Si ça marche comme la copie privée, il n’y a aucune raison que le prix soit raisonnable.
Par ailleurs j’y crois pas du tout. Non pas que ce soit conceptuellement impossible, mais pour marcher il faudrait que ce soit mis en place en même temps dans la plupart des pays du monde. Aucune chance.
Et pourtant techniquement ça serait tellement facile…
Le 08/09/2021 à 17h36
Une licence globale type MoD/VoD serait très vite une usine à gaz, autant garder le modèle existant.
Si l’on parle licence globale type “globale/redevance TV”, je serais surpris qu’elle soit seulement à 30€.
Il faut compter :
Encore une fois, rien ne dit que tu aurais accès à l’intégralité du catalogue de ces plateformes !
Le 08/09/2021 à 17h58
En situation de concurence la partialité de l’accès est recommandée.
Il faudrait autre chose qu’un droit de voir pour produire un système de distribution ayant même un minimum de mutualisation latente.
Le 08/09/2021 à 19h27
Plutôt pareil en fait. J’ai largement assez de DVD, BD, à la maison pour m’occuper, les séries je les achète d’occas puisque je ne commence pas une série si elle n’a pas été finie, reste la musique, c’est concerts, achat sur place ou sites de labels.
Le 09/09/2021 à 01h02
Vu la vitesse avec laquelle Microsoft nous écoute ¹ quand ça en n’a rien à carrer comme Valve ², ce type de proposition revient à punir l’utilisateur pour la faute des développeurs alors qu’il n’a aucun contrôle sur leurs décisions stupides. Et ces derniers n’auront que faire que les mangeurs de grenouilles se soient auto-mutilés à coup de forfaits allant à l’encontre de notre époque.
Sans compter que comme d’habitude, les pauvres seront défavorisés quand les mieux-lotis pourront se permettre un forfait adapté à leur besoin. Ce sera même la double-peine, car ils devront paier la data pour Spotify dont ils paieront l’abonnement. C’est à vous dégoûter d’être honnête ³
Non sérieusement, on est déjà vendredi ?
¹ genre les 3 ans requis pour que Windows 10 se dote enfin d’un limitateur de vitesse pour Windows Update, ou encore le mode connexion limitée.
² Tu veux jouer sur Steam ? Ah il y a une MAJ ? Dommage, tu vas la downloader maintenant. C’est NON négociable, tu ne peux pas lancer ton jeu SOLO sans cela.
³ Annonce Leboncoin : Clé USB de 128 Go avec tout ce que vous voulez à l’intérieur pour 10 € ! Bien sûr, que du légal hein Envoyez la liste en message privée.
Le 09/09/2021 à 07h47
c’est une loi US, qui ne s’applique donc pas ici.
Le 09/09/2021 à 09h30
Une licence globale ne pourra jamais permettre l’accès à tous les services de la planète. Par exemple, je paye un service aux États-Unis pour lire des mangas et light novels (traduits du japonais), c’est une niche et pas disponible en France (de toute façon, y aura toujours plus d’attente pour les traductions françaises).
Si on se limite aux services ayant une présence significative en France, on perdra probablement de plus petits acteurs qui galèrent à obtenir les droits de diffusion.
Pour moi, le gros problème des services existants est l’exclusivité de l’offre par service, parce que les services appartiennent à des entreprises de production de contenu qui peuvent donc limiter sa diffusion. Ce n’est pas le cas (apparemment) pour la musique où les catalogues sur Spotify et Deezer (et autres) ont beaucoup de contenus en commun. C’est ça qu’il faut arriver à pousser pour les séries et films. (Je viens de voir que Prison Break était présent sur Netflix et Disney+, donc c’est possible d’avoir du contenu en commun).
Le 09/09/2021 à 09h37
En tout cas bon courage à eux pour imposer de tel restrictions (suffisamment protégées) à tout les éditeurs d’OS et de navigateur.
Cela montre quand même que leurs fantasmes n’ont pas de limite :(
Le 09/09/2021 à 11h42
Pourquoi ? Etant donné que le streamripping est légal et couvert par la copie privée. Il suffit d’un abonnement le temps de récupérer les films/musiques choisis puis stocker le tout sur son DD.
Le 09/09/2021 à 11h51
Le pare-feu “Maginot 2.0”, ça sonne bien comme nom #OhWait
Le 09/09/2021 à 12h07
Cloud act loi us qui pourtant s’applique malgré nos lois
Le 09/09/2021 à 12h30
Si la France ou l’Europe impose à un acteur US de supprimer une fonctionnalité pour adresser le marché français/européen, il ne pourra pas dégainer une loi US.
Pour le Cloud Act, regarde le cloud souverain en Europe: les mecs sont obligés de passer par une vente de licence à un acteur européen pour continuer à vendre leurs services sans être contraints par le Cloud Act, qui n’est pas compatible avec le droit US.
Regarde aussi le RGPD: les sites US qui adressent le marché Européen sont obligés de le respecter, alors que la loi US dont tu parles pourrait s’appliquer.
Le 09/09/2021 à 14h04
c’est beau de rêver, si tu crois que les fabricant us vont ne serais-ce qu’ajouté une seul ligne de code anti piratage dans leur os, tu rève.
Le 09/09/2021 à 17h14
Je déteste la propriété intellectuelle, on justifie les pires restrictions de libertés et les pires systèmes de surveillance juste pour protéger quelques intérêts économiques d’une industrie qui ne le mérite pas.
Le 10/09/2021 à 07h16
Radarr/Sonarr/Jackett/r(u)torrent/kodi
C’est tout ce que ça m’inspire…
Le 10/09/2021 à 08h15
J’attends le jour où ils nous demanderont d’installer un certificat SSL de l’État pour MITM-intercepter tout le trafic TLS qui passe sur nos machines.
C’est pour vous protéger, voyons. C’est pour ton bien, tu préfères tomber sur un site piraté ? Tu n’es pas un terroriste ou un pédophile, tu n’as rien à craindre. Si le gouvernement en avait après toi, il enverrait la police chez toi, tu vois vraiment le mal partout. Le Kazakhstan le fait déjà, vous êtes racistes envers les Kazakhs ? Et autres éléments de langage
Le 10/09/2021 à 10h51
Je suis pas trop d’accord: Si la France par exemple décidait d’une “licence globale” mondiale, bah…. elle le fait, et voila.
Après par contre il est indéniable que ça va violer des traités & conventions internationales, qu’il y aurais des rétorsions sur des sujets distinct (ptet que les US vont refuser d’importer du camembert?) , ….. Mais tout ça, ce n’est plus de la législation, c’est du rapport de force politique.
Il y a des précédents, par exemple les droits d’auteur au canada & en France ne sont pas les même ce qui fait qu’on peux trouver des livres libre de droit en Français au canada qu’en France on a pas le droit de publier en domaine public. Ca provoque des conflits sporadique mais comme les 2 pays ne sont pas fortement déséquilibrés en terme de taille et d’influence (et que tlm s’en fout, en plus), bah …. voila, ça continue ainsi.
Si, par contre, l’EU décidait unilatéralement une Licence Globale Européeene et décide , comme la RGPD, de la faire appliquer, ça serait une autre musique.
De leur coté les USA ne se gênent pas pour faire appliquer leurs lois nationale à l’étranger, utilisant leur position dominante comme levier voire comme moyen de rétorsion.
Pour qu’une licence globale marche, il FAUT qu’elle soit universelle, car le but est de s’affranchir de toute la charge technique et juridique qu’implique le contrôle de la diffusion des fichiers: Plus de DRM, plus de lois sur le sujet ni de procès, …
Si il reste des “poches” non couvertes, alors il faut garder toute ces charges, ce qui fait que la licence globale complexifiera le domaine au lieu de le simplifier - rendant inutile tout le système (comme pour la taxe d’habitation en France).
Alors évidemment, plein de gens seront contre et à commencer par tous ceux qui ont fait de cette charge un business lucratif (juristes , vendeurs de solutions DRM), mais aussi tous ceux qui sont fermés à toute remise en question du modèle (producteurs,…) surtout qu’ils utilisent leur position centrale pour rentabiliser leur situation.
Oui, mais pas tout quand même, et avec parfois des changements au gré des partenariats.
C’est ce qui m’ennuie dans les formules de streaming actuelles : L’exhaustivité n’est pas assuré et ça incite à des conflits d’intérêts, mais surtout ça “oriente” les gens vers certains auteurs ou productions au détriments d’autres, et ça permet aux plateformes d’orienter les spectateurs vers les productions les plus lucratives pour eux.
Ca rappelle fortement le monde de la grande distribution , avec les accords non publics entre fournisseurs & distributeurs, marges arrières, facturation des têtes de gondoles, etc…
C’est un modèle économique, OK, mais c’est je trouve au détriment des gens qui voient leurs choix se réduire et des auteurs qui voient leurs coût de distribution augmenter.
C’est déjà pénible pour des ptit lu, c’est je pense très problématique pour la culture où la dimension politique dans le choix n’est pas absente.
Le 10/09/2021 à 16h39
Je serais plutôt pour pousser pour le libre partage non marchand (pour les particuliers). C’est ce que les gens font déjà (dans la mesure du possible), parce que la culture c’est le partage.