Un sénateur rêve d’une autorité de contrôle de l’identité numérique à l’entrée des plateformes
Rêve ou cauchemar ?
Le 18 octobre 2021 à 10h20
9 min
Droit
Droit
Instaurer une obligation de vérification d’identité à l’entrée des plateformes, chapeautée par une autorité de contrôle. Voilà la proposition de loi tout juste déposée par le sénateur Alain Cadec, dans le sillage de nombreux amendements similaires.
Dans le cadre d’une proposition de loi déposée en fin de semaine dernière, le sénateur Alain Cadec aimerait instituer en France une Autorité de contrôle de l’identité numérique. Cette autorité administrative indépendante (AAI) aurait pour mission d’assurer cette vérification à l’entrée de l’ensemble des plateformes d’intermédiation, réseaux sociaux compris.
Une intervention en deux temps. Pour résoudre les cas de « cyberharcèlement », de « cyber-sexisme » et autres « cyberviolences », le sénateur LR des Côtes-d’Armor envisage en conséquence de conditionner l’inscription des internautes sur une plateforme comme Facebook ou Twitter à la vérification de leur identité, si du moins cet intermédiaire dépasse un seuil de connexion qui serait fixé par décret en Conseil d’État.
Identifier plus rapidement les auteurs d’agressions en ligne
« Face à ces violences, chantages, moqueries, injures, souvent sous-estimés, car exercés derrière le paravent d'un clavier et d'un écran », commente-t-il, « il est important de légiférer pour mettre en place un outil qui permettra d'identifier plus rapidement les auteurs des agressions ».
Cette obligation posée, le sénateur envisage d’instituer une autorité de contrôle de l’identité numérique. Selon la proposition de loi, elle serait composée de huit membres : un député, un sénateur, deux personnes issues du Conseil d’État et de la Cour de cassation, et enfin quatre personnalités qualifiées.
Cette fameuse autorité aurait pour charge d’ « assurer, préalablement à leur inscription, la vérification de l’identité des utilisateurs des plateformes ». En somme, avant toute nouvelle inscription sur un réseau social, il faudrait passer par ce point central.
Cette autorité n’aurait pas pour seule mission de contrôler, mais aussi d’avaliser et conserver. Une fois l’identité contrôlée, elle transmettrait aux plateformes « un identifiant non nominatif afin de procéder à l’inscription de leurs utilisateurs ». En somme, une sorte de feu vert pour autoriser les réseaux sociaux à procéder à l’inscription.
« Les réseaux sociaux ne peuvent procéder à l'inscription d'utilisateurs qu'après vérification de l'identité du demandeur par l'Autorité de contrôle de l'identité numérique et réception de l'identifiant non nominatif envoyé par cette autorité ». Est donc envisagé ainsi un véritable filtre d’identification à l’entrée de toutes les plateformes, avec passage obligatoire au guichet d’une autorité dont le président est désigné par le décret du président de la République parmi les membres.
Elle garderait également dans ses mémoires « toutes les données d’identification de manière à en préserver la confidentialité ». Cette « AAI » se tiendrait en effet à disposition de la justice pour répondre « aux demandes des juridictions pour les besoins de la recherche, de la constatation et de la poursuite des infractions pénales ».
Un scan de la pièce d’identité
Un décret viendrait détailler les modalités d’application de cette loi. L’obligation de vérification de l’identité des nouveaux utilisateurs de plateformes entrerait en vigueur trois mois après publication de ce texte administratif.
La vérification de l’identité des comptes déjà existants interviendrait « dans un délai de douze mois à compter de la publication du même décret ».
Ainsi, les dizaines de millions de comptes créés sur les plateformes d’intermédiation seraient vérifiés tôt ou tard, qu’ils aient été créés avant ou après la publication du décret. Une broutille.
La proposition de loi ne détaille pas la manière dont l’identité des internautes sera vérifiée, point renvoyé au décret. Le sénateur Alain Cadec envisage cependant, dans la présentation de son texte « l'envoi du scan » d’une pièce d’identité, de sorte de « faire prendre conscience » aux internautes « qu'ils peuvent être identifiés rapidement ».
Répétition de l’histoire
Ce n’est pas la première fois dans l’histoire parlementaire que des élus réclament une identification au seuil des réseaux sociaux.
En 2010, par exemple, le député André Wojciechowski avait suggéré au gouvernement d’obliger les utilisateurs de « messageries Internet » à déclarer leur « véritable identité. »
En 2012, même projet entre les mains de Philippe Plisson. Le député estimait nécessaire que les sites de rencontres soient obligés de vérifier l’identité de leurs membres afin de lutter contre les arnaques en ligne. De « faux profils sont créés sur les sites de rencontre et attirent les victimes qui souvent se retrouvent piégées ». Or, regrettait-il, « il n'existe aucune mise en garde sur les sites et les administrateurs ne font aucun contrôle alors qu'il est assez simple, via les adresses IP, de localiser les personnes et de vérifier leur identité ».
En 2016, peu après l’attentat au camion à Nice, Éric Ciotti avait fait connaître sa volonté de « rendre obligatoire pour les réseaux sociaux la vérification de l’identité de leurs membres ».
En 2021 dans le projet de loi Séparatisme, les députées Valérie Bazin-Malgras (LR) et Emmanuelle Antoine (LR) plaidaient pour que les plateformes vérifient « l’identité de leurs utilisateurs ».
Dans le même texte, Éric Ciotti était revenu à la charge pour imposer la vérification d’identité sur les plateformes et même les hébergeurs dépassant un seuil de connexion. « L’objectif est double : celui qui publie un message sera non seulement identifiable immédiatement, mais aussi responsable des contenus qu’il aura publiés. Cela sera de nature à remédier au sentiment d’impunité qui existe pour les auteurs de propos haineux sur internet ».
Un peu plus tôt, Cédric O, secrétaire d’État au numérique, avait esquissé une piste alternative : une vérification d'âge sans identification à l’entrée des sites pornographiques. « Vous pouvez avoir des protocoles qui permettent, par exemple si vous passez votre carte sur un lecteur, juste de savoir si vous êtes majeur ou pas, sans dire votre identité. C’est extrêmement intéressant sur Internet ».
Une piste envisagée alors que quelques mois plus tard était adoptée la loi Couillard contre les violences conjugales, dont l’une des dispositions vient disqualifier pénalement les disclaimers à l’entrée de ces sites X, obligeant les éditeurs à trouver d’autres solutions alternatives.
Mesure qui a suscité des inquiétudes au sein de la CNIL, dans une toute récente délibération relative à son décret d’application, gorgée de lignes rouges.
L'anonymat contredit par la loi
Rappelons qu’en ligne, l’anonymat n’existe pas vraiment. L’article 6 II de la loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique oblige par exemple les plateformes à conserver un an durant l’ensemble des données permettant l’identification des titulaires des comptes. Disposition que semble ignorer le ministre de l’Intérieur, mais que la République en Marche a mis en œuvre pas plus tard qu’en août dernier, devant la justice.
Enfin, revenons sur la réponse apportée le 20 juillet 2010 par Nathalie Kosciusko-Morizet au député André Wojciechowski. La secrétaire d’État au numérique jugeait cette obligation de déclarer sa véritable identité sur Internet à la fois inopportune et inefficace.
« Elle serait en effet inopportune, car elle entrerait en conflit avec la liberté d'expression. Pour donner un exemple, un blogueur n'osera plus donner son avis sur la politique de son entreprise ou sur celle du gouvernement, surtout s'il est fonctionnaire. Rappelons à titre d'illustration le litige soumis fin mai au conseil des prud'hommes de Boulogne-Billancourt, par des salariés licenciés pour avoir médit de leur employeur dans un échange privé. Bien évidemment, cette liberté d'expression doit s'exercer dans le cadre des lois en vigueur, et l'auteur des écrits reste responsable des contenus qu'il publie. Par ailleurs, une obligation de déclarer sa véritable identité sur Internet méconnaîtrait le fait que l'anonymat ou le pseudonymat sont deux des pratiques permettant la protection de la vie privée sur Internet. En dehors des situations où la vraie identité est indispensable, pour accéder à ses dossiers personnels par exemple, il est déconseillé de toujours utiliser sur Internet son vrai nom. D'ailleurs, la question de l'honorable parlementaire portant sur les données divulguées par les jeunes sur Internet montre à quel point il serait dangereux que les jeunes soient obligés de révéler leur véritable identité pour s'exprimer sur Internet. »
« Une telle obligation serait d'autre part inefficace. En effet, la loi 2004 - 575 sur la confiance dans l'économie numérique (LCEN) fait déjà obligation aux prestataires de service, en ligne de conserver l'identité des contributeurs, cela afin de permettre de faire éventuellement jouer la responsabilité de ces derniers. Cette formalité est déclarative. On constate en pratique que certains internautes ouvrent des comptes sur des sites contributifs sous des identités d'emprunt. En cas d'abus de leur liberté d'expression, une enquête sera nécessaire, à partir de l'adresse IP de l'ordinateur utilisé, pour rechercher l'identité de l'auteur des contenus en cause. Obliger les internautes à publier leur identité ne les empêcherait pas de mentir s'ils le souhaitent, sauf à contraindre chaque internaute à détenir et à utiliser systématiquement des outils de preuve d'identité, comme va le faire la Chine. Certes, cette situation n'est pas satisfaisante. La LCEN fait toutefois obligation au prestataire de service internet de supprimer les contenus qui lui sont signalés comme illégaux : même si la recherche de l'auteur de l'infraction est infructueuse, il peut être mis un terme aux abus. »
Un sénateur rêve d’une autorité de contrôle de l’identité numérique à l’entrée des plateformes
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Identifier plus rapidement les auteurs d’agressions en ligne
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L'anonymat contredit par la loi
Commentaires (60)
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Abonnez-vousLe 18/10/2021 à 11h03
Combien de personnes publient sous leur vrai nom avec des informations assez précises dans leur page pour écarter tout homonyme ??
As-t-on fait une étude d’impact auprès de la Justice pour savoir si le pseudonymat est vraiment un contrainte forte pour leur enquête/travail??
Le 18/10/2021 à 11h10
Réaliser une étude d’impact avant de proposer une nouvelle loi réduisant la liberté d’expression ? Tu ne crois pas que tu pousses le bouchon un peu loin, Maurice ?
Le 18/10/2021 à 11h34
Et moi je propose que chaque politicien passe un test psychiatrique avant d’ouvrir leur bec, quel que soit le média (télé/presse/net/projet de loi).
Avec résultats publiés en open-data sur le net.
S’ils n’ont rien à se reprocher, ils devraient être entièrement d’accord, vu que c’est dans la ligne du projet de loi.
Et combien publient de toutes façon sous leur vrai nom, et sont rattrapés par la patrouille.
Par rapport à ceux qui se planquent un minimum.
Le 18/10/2021 à 11h09
Encore un sénateur qui a dû faire se traiter de c*n sur Twitter et qui aimerait bien envoyer sa garde personnelle s’occuper du malotru auteur du tweet…
Le 18/10/2021 à 11h22
A quoi bon si c’est pour ce retrouver avec un rappel à la loi vu que “ la justice” ( pas envie de débattre précisément ou ça va mal mais vous m’avez compris ) est totalement à la ramasse. Encore pire si l’agresseur n’est qu’un mineur, c’est plus ou moins open bar.
Chaque réseau social devrait donc enregistrer les IP de ses utilisateurs en permanence ? Et chaque réseau social devrait aussi interdire l’utilisation des VPN qui permettent de masquer les ip ?
Le 18/10/2021 à 11h35
Dans l’ideal de certains oui.
Le 18/10/2021 à 12h17
En théorie pas besoin d’utiliser une adresse IP… Le site à juste besoin d’envoyer un identifiant au site du gouvernement pour le faire matcher avec une identité vu que l’identité permet d’avoir facilement la localisation.
Par contre t’a intérêt à chiffrer tout ça sinon il serais très facile d’effectuer des croisement et de retrouver l’identité d’une personne même si elle utilise des mails différents.
L’autre problème c’est la modération… Certains forums peuvent bannir pour un mot de travers ( ou pas ), si il n’est possible que d’avoir un seul et unique compte à terme c’est la liberté d’expression qui est en danger.
Le danger de brider la liberté d’expression génère deux problèmes :
Si le débat doit être ouvert dans la vrai vie il doit aussi être possible de l’ouvrir sur internet… D’ailleurs certains sites désactivent les commentaires sur certains sujet pour éviter que ça dérape.
A mon humble avis le concombre à pas été acheté pour être mangé. Ce genre de blaguounette un jours elle ne passera plus. Ce qui valide ce genre de nana à s’autodétruire publiquement et à encourager d’autre à le faire.
Le 18/10/2021 à 11h47
Et les cas de « cyber vie privée », « cyber confidentialité », « cyber proportionnalité », « cyber bonjour les dégâts si les CNI fuitent » ?
Le 18/10/2021 à 12h15
Les délires totalitaires de la République (pas du tout) populaire de Chine¹ ne sont pas des exemples à suivre et imiter ! Jamais !!!
¹ D’ailleurs, en tant que dictature, le régime de ce pays doit être détruit et ses dirigeants poursuivis et condamnés pour crimes contre l’humanité et les droits des humains, commis depuis bien trop longtemps !
Le 18/10/2021 à 12h21
Il y a, cependant, un truc qui me turlupine, ces plateformes ont des CGU et des équipes de modération. Pourquoi ne respectent-elles pas leurs propres CGU au lieu d’appliquer certaines modérations imbéciles ?
Et ce n’est pas l’anonymat qui empêche quoi que ce soit.
Le 18/10/2021 à 12h38
Le problème de fond c’est le manque de moyen dans les systèmes de modération… Si la modération devait être appliqué à la lettre je pense pas qu’un réseau social arriverait à être rentable. Et pire encore, il serais possible de mettre un site à genoux avec une simple campagne de SPAM.
Un exemple ici : https://jvarchive.com/410
Le 18/10/2021 à 12h37
Perso je ne vois pas le problème en fait. Que l’on soit obligé de créer un compte par personne sur facebook/twitter, compte vérifié, ça me plaît bien.
Ca éviterait les comptes secondaires pour se défouler.
Et de même tout groupe facebook devrait s’auto modérer, avec responsabilité pénale de responsables de groupes.
On en est déjà là sur facebook et twitter. Tu te fais jeter rapidement ou harceler de messages si tu vas dans un groupe de “discussion” sur lequel tu es modéré et pas extrémiste.
Le 18/10/2021 à 12h47
C’est marrant car j’ai été modérateur IRC il y à environ 20 ans et nous avions absolument la même problématique… Chaque modérateur ne pouvais gérer qu’environ 200 utilisateurs, passé ce chiffre le salon devenais privé.
Au début c’était des kick précis puis avec des raccourcis. Ensuite ban temporaire et définitif en utilisant les même méthodes donc au doigt mouillé, ce qui est “normal”.
Sauf que quand tu fermais le salon, certains déversaient leur “haine” en privée sur d’autre utilisateurs et le nombre de message privés augmentaient en flèche.
A la fin le salon est devenu tellement populaire qu’ils ont forcés les utilisateurs à aller ce connecté via le site… Avec un client IRC tu ne pouvais que te connecter sur des salons non visible au utilisateurs passant par le site.
Certains ont créés un serveurs indépendant… C’est devenu tellement extrême que certains ont du faire le choix du serveurs. Choix un jours imposés car le serveur n’acceptait plus les connexion via un client IRC.
L’avantage c’est qu’une sorte de liberté d’expression est revenu sur le nouveau serveur qui était indépendant, l’inconvenant c’est que les admins avaient absolument tous les pouvoirs et pouvais récupérer ton adresse ip et autre conneries. Certains sont allés jusqu’à hack des webcams de nana.
Le 18/10/2021 à 12h45
mouais, quand tu te fais modérer parce que tu cites De Gaulle “Les Français sont des veaux” mais qu’à côté FB laisse des groupes dont le contenu est clairement haineux, ça pose problème. Il ne s’agit pas d’appliquer une modération à la lettre mais intelligemment, ce n’est pas tout à fait pareil (et je sais très exactement de quoi je parle).
Le 18/10/2021 à 12h47
Euh… je sais pas dans quel monde tu vis, mais c’est déjà le cas. (Ça date de la LCEN du 21 juin 2004, article 6.II)
(Pour combattre le terrorisme d’après les débats de l’époque…)
Le 18/10/2021 à 12h49
Ça couterais beaucoup trop cher !
Le 18/10/2021 à 13h22
Ce sujet de “lever l’anonymat sur Internet”, ça fait vingt ans que c’est un marronier.
Qui de plus est, est inutile. S’il y a un problème avec quelqu’un sur Internet : dépôt de plainte -> requête à l’opérateur pour savoir qui se cache derrière une adresse IP -> convocation au tribunal.
Alors oui certes il y a des gens qui se cachent derrière un VPN ou un proxy, mais quelle part cela représente-t-il ? Bien au contraire, si on parle de Facebook, la plupart des gens ne sont pas “anonymes”, car publiant de toute façon sous leur vrai nom. (Ca me rappelle lorsque ce sujet de l’anonymat était revenu pendant l’affaire Benjamin Griveaux alors que le nom de l’intéressé était connu et clairement assumé…)
Je rappelle également que si “c’est long” de lever l’anonymat de quelqu’un sur Internet en utilisant la voie judiciaire, c’est en partie volontaire. C’est pour éviter les abus. (Et la même remarque s’applique à bon nombre de procédures judiciaires)
Le 18/10/2021 à 13h42
L’anonymat tant décrié sur internet est un faux (voire inexistant le plus souvent) problème en effet.
Et, par exemple, on ne peut pas d’un côté vouloir protéger les adolescents et adolescentes homosexuelles qui s’exprimerait sous couvert de l’anonymat et, d’un autre côté, exiger que tout un chacun et tout un chacune montre sa carte d’identité dès lors qu’il ou elle veut s’exprimer, librement, sur internet. Ça n’a tout simplement pas de sens.
C’est assez compliqué, mais, oui grosso modo, la responsabilité de l’hébergeur peut être encourue s’il ne supprimait ou ne modifiait pas les propos qui lui ont été signalés comme susceptibles d’être illicites. Il y a même une obligation de signalement Pharos dans certains cas.
Mais c’est une coresponsabilité, puisque l’auteur des propos reste, heureusement, responsable au premier chef. Et je ne vois aucune raison pour laquelle les grosses plateformes ne feraient pas comme les petites. L’argument financier est un argument pourri.
Le 18/10/2021 à 13h23
Exactement. Il me semble que sur les forums c’est obligatoire d’avoir des modérateurs “intrinsèquement” car de mémoire l’hébergeur est responsable des propos (j’ai juste ???)
Mais c’est comme ça ne s’appliquait pas vraiment à facebook.
Le 18/10/2021 à 13h55
que risque t’il de se passer si cette loi passe par malheur d’apres vous ?
Le 18/10/2021 à 14h05
Il a trop regardé 1984 🤪
Ceux qui se planquaient un peu le feront encore plus en ayant un vpn actif : il seront en suisse donc pas d’autorisation à avoir pour s’inscrire 😁
On en sera toujours au même point.
Le 18/10/2021 à 14h23
Tiens c’est marrant que tu donnes précisément ça comme exemple, ma femme qui bosse dans un des collèges de Conflans-Sainte-Honorine (pas celui de Samuel Paty, un autre) vient justement de me dire qu’un des gamins de 5eme n’a rien trouvé de mieux à faire que de poster sur le groupe Whatsapp de sa classe une photo de la décapitation de Samuel Paty. Du coup plainte du collège et des parents des autres élèves pour apologie du terrorisme, ça va partir directement aux RG (non je blague pas, ça pars vraiment directement aux RG), la prof qui a découvert ça (via son fils qui est dans la boucle whatsapp) arrêtée direct et en thérapie (oui, vous imaginez pas le traumatisme que ça a représenté pour tous ceux qui bossent pour l’EN à Conflans), etc, etc.
Voilà le coût humain (et financier) pour l’idiotie d’un petit con.
Du coup je vais probablement passer pour un vieux con réac mais je suis de plus en plus d’avis que Internet ça devrait être comme conduire une voiture : interdit aux mineurs et seulement après avoir passé un permis. Et pour tout ce qui est réseaux sociaux authentification via la puce biométrique de la carte d’identité obligatoire (pour vérifier l’age et la détention du permis d’utiliser Internet).
Edit : relecture
Le 18/10/2021 à 14h25
Facebook c’est 15.000 modérateurs avec comme salaire moyen 30.000$ par an sois 450 millions de dollars dépensés uniquement pour la modération. Le travail de modérateur de contenu ( perso j’ai tenu 3 jours il y à 20 ans ) sur un site est absolument imbuvable…
A mon humble avis les petites plateformes galèrent encore plus… Tu te vois toi ouvrir un blog de cuisine et y mettre un forum et devoir payer un mec pour le modérer 1000€ par mois ?
Le 18/10/2021 à 14h32
Des gamins ce sont filmés il y à quelques mois mimant des prières musulmanes de manière parodique et la vidéos à fuitée il y à quelques jours. Résultat le lycée à été confiné vendredi dernier.
Pas un mot dans les journaux “mainstream”…
Regardons un peu la lune :
C’est absolument normal qu’un prof ce fasse couper la tête ? Tout ça à cause d’une caricature ? Caricature qui à donné le massacre de charlie hebdo et du bataclan ? Normal qu’un gamin puisse facilement trouver la photo de ce prof décapité ?
Tu te trompe de “cible” mon ami !
C’est sur que le permis interdis au mineur et seulement après avoir passé le permis empêche les “jeunes” de faire des rodés en pleine rue… Et bien entendu la police n’a pas le droit d’intervenir.
Pendant ce temps la en Angleterre la police à le droit de cartonner le mec et le nombre de rodée fond comme neige au soleil.
Et bien évidement si un cher “jeune” tue une maman pendant son fameux “rodéo” il risquera au mieux de passer 4 / 5 ans en prison.
Le 18/10/2021 à 14h45
Ben voilà, tout est dit. pas besoin le lever le pseudonymat, il suffirait de faire appliquer les lois.
C’est vraiment un marronier politique pourri ce sujet …
Le 18/10/2021 à 14h45
Source concernant les salaires des modérateurs de Facebook ?
À mon humble avis, tu ne connais pas grand chose. Mastodon, Diaspora, LinuxFr.org, Mageialinux online par exemple c’est uniquement tenu par des bénévoles. Et ça fonctionne plutôt bien et mieux que les gros machins.
Et donc oui, je me vois ouvrir un blog de cuisine, avoir un forum et une modération de bénévoles.
Le 18/10/2021 à 18h26
Le salaire, je me disais que c’est forcément beaucoup plus, pour subir autant de merde chaque jour.
Pas trouvé plus récent, mais c’est du 18 à 22$ de l’heure au mieux payé aux US :( Alors j’imagine même pas chez les sous traitants étrangers…
Le Monde
Le 18/10/2021 à 15h57
Ça ne passera pas
Le 18/10/2021 à 16h04
Moi je trouve sa pas con, outre le risque en cas de fuite de donnees de l’autorité de contrôle des id numérique.
J’ai lu en travers mais rien ne semble empêcher plusieurs comptes sur un même site pour un utilisateur, si un ID unique spécifique à chaque compte est généré par l’autorité de contrôles l’identité numerique.
Empêchant un recoupement via les ID.
A une personne pourrait correspondre autant d’id que de comptes.
Les risque pour la liberté d’expression et autre problématique relèvé ne serait que lié à la sécurité/confiance/indépendance de cette autorité….
Le 19/10/2021 à 12h35
Ce qui compte c’est surtout avec quoi est créer le fameux compte…
La plupart du temps les utilisateurs de réseaux utilisent les même adresse mail donc le recoupement est très facile. Et pour encore plus de facilité certains n’hésitent pas à passer par un service tiers d’un autre réseau.
Le 18/10/2021 à 16h19
Toutes les plateformes vont menacer de partir de France et y bloquer l’accès, donc le gouvernement va rétropédaler. Leur lobbyisme est trop important.
Si malgré tout ça devrait passer, on aurait peut-être la création de réseaux sociaux souverains franco-français, non connectés au reste du monde.
Le 18/10/2021 à 16h23
Si un tel système de vérification d’identité voit le jour, j’espère que chaque service aura accès à un identifiant différent pour une personne donnée. Sinon, le gouvernement fournit un service clé en main pour tracer les utilisateurs sur n’importe quel site.
Le 18/10/2021 à 16h25
autre chouse on m’a dit que si jamais ca passe
par l’UE et par la CEDH au pire
on est en europe est-ce possible selon vous ?
Le 18/10/2021 à 16h33
pensez vous que le conseil constitutionnel ou l’union européenne pourra censuré cette loi ?
Le 18/10/2021 à 16h48
… avec personne dedans.
Le 18/10/2021 à 18h21
C’est le réseau qui rentre dans les personnes et pas des personnes qui sont dedans.
Dans tous les cas il faudra changer de régime. Note.
Le 18/10/2021 à 17h08
pourtant c’est parfait pour contrôler l’age de la personne et son identité, ensuite elle prend un pseudo si elle le souhaite. en plus il y a le fameux 2D-doc qu’il suffit de scanner, l’autorité contrôle l’identité ainsi que l’age et hop accès au site ou pas.
pas de quoi s’offusquer, le FAI conserve de toute façon TOUTE vos connections internet . Il me semble en Corée du sud qui est une démocratie reconnu c’est déjà le cas, il y a même des lecteur d’empreinte dans les magasins histoire de bien vérifier que c’est toi :)
Le 18/10/2021 à 18h27
Perso, je ne le vois pas comme cela. Rien n’empêche de créer un compte avec un pseudo, et de garder les informations personnelles masquées. Voire ne pas les avoir en fait. Mais créer un compte avec la carte d’identité:
Avoir un tiers pour valider l’identité n’est pas idiot: de fait on peut valider l’identité SANS la transmettre.
Le 18/10/2021 à 18h30
Les enfants ne pourront plus créer de compte eux-mêmes en douce notamment. Les adultes auront un moyen de détecter les tentatives d’usurpation d’identité. On pourra espérer à terme avoir un endroit unique d’où lister les comptes qu’on a créés, et les révoquer. Les plate-formes pourront espérer avoir un moyen de vérifier qu’un compte est encore actif pour purger les comptes des inactifs et des gens décédés.
Le 18/10/2021 à 19h27
Moi je vois plutôt ça :
Les enfants (et une bonne partie des adultes) vont frauder massivement ou utiliser encore plus des VPN. Ça aura bien fait chier tout le monde mais servi à rien…
Le 18/10/2021 à 19h38
Et pourquoi pas demander aussi la taille de son zob ou de son tour de poitrine ?
Le 19/10/2021 à 12h30
Le 18/10/2021 à 20h10
Aujourd’hui on sur-protège, on s’offusque,…
Mais les petits con , ça a toujours existé, internet ou pas.
Le 19/10/2021 à 05h25
Ouais mais bon le public de ces deux sites est confidentiel par rapport à des mastodontes comme Facebook (Insta, whats app, etc.) ou Twitter ou je ne sais quoi encore.
De plus, tu ne trouveras pas de gamin sur ces sites.
Le 19/10/2021 à 05h53
Mais vous comprenez pas ? c’est génial ils ont enfin trouvé comment résoudre le problème du contrôle d’âge pour aller voir les sites de pr0n !
Le 19/10/2021 à 07h21
Dans un monde idéal pourquoi pas. Mais une base de données peut être exploitée à des fins qui ne sont pas prévues au départ et détournée de sa vocation. En outre une base de données a une mémoire qui n’est pas volatile, elle.
C’est dangereux pour la liberté d’expression, voire la liberté tout court.
Le 19/10/2021 à 07h26
Ben si. Par ailleurs, on sait comment ça commence “on ne va demander ça qu’aux grande plateformes”. Après, ça peut être “oui mais là aussi” et ainsi de suite.
De toute façon, qu’est-ce qui empêche ces grandes plateformes de respecter leurs propres CGU et d’appliquer les mêmes règles pour tout le monde ? On en revient là. Tu peux, sur Facebook, avoir des groupes racistes et violents sans rien risquer et te faire remettre à l’ordre parce que tu cite sle général De Gaulle “les Français sont des veaux” ou que tu montres une photo de rangs d’asperges avec comme commentaire : “buttez-les”. C’est tout de même problématique non ?
Le 19/10/2021 à 11h06
Facebook sert surement de honey pot au cas les plus extrêmes… Si demain tu gicle ces gens tu peut être certains qu’ils bougeront sur une messagerie chiffrée et tu ne pourra plus intercepter leur communication.
edit : Le fonctionnement de facebook est la pour générer de l’extrème.
Le 19/10/2021 à 08h05
par exemple si vous passez votre carte sur un lecteur, juste de savoir
si vous êtes majeur ou pas, sans dire votre identité. C’est extrêmement intéressant sur Internet ».
ah oui, ce Mr. peut-il nous donner des précisions ?
on voit bien, qu’il NE s’est pas frotter à la dure réalité de la vie !
ah c’est sûr, sur le papier “il-suffit-de”, mais la réalité est ‘tout-autre !
Le 19/10/2021 à 09h52
A mon avis il y a une mauvaise idée de ce qu’est une base de données.
1- Qu’un tiers géré par l’état puisse vérifier l’identité à partir d’infos données lors de la création d’un compte, et fournir une clé pour authentifier ce compte –> aucun besoin d’échanger moult données
2- Cela permet de ne fournir qu’une “clé” et de multipler les identités: facebook ne pourra plus forcément croiser les infos avec un autre site qu’ils auront racheté
3- Par contre, le tiers pourra lister où des comptes ont été créé et redonner un peut plus de visibilité sur qui utilise les données
4- tout comme avec france connect, l’utilisateur peut gérer quelles données sont partagées avec qui
Moi, je n’y vois rien qui empêche la liberté d’expression, rien qui puisse tuer le pseudonymat et beaucoup d’avantages “possibles si bien fait” pour l’utilisateur.
Même les plate-formes pourraient y trouver des avantages.
Le 19/10/2021 à 11h25
Le plus grand danger c’est si le gouvernement décide un jours que ce faire bannir sur un réseau entrainera un ban automatique sur tous les autres réseaux.
Le 19/10/2021 à 11h22
Des votes pour ou contre sur les article NextInpact ! Communauté d’initié, ce serait intéressant de ce situer par rapport à celle-ci
Le 19/10/2021 à 11h25
On signe où ?
Le 19/10/2021 à 15h23
“confession d’un pédophile, l’impossible filtrage du web”
Le 20/10/2021 à 07h14
Ce projet de loi est un bon cas d’usage pour le portefeuille numérique personnel que la Commission Européenne est en train de concevoir, pour certifier l’identité numérique en ligne.
Le 21/10/2021 à 10h02
Ou alors il suffira d’utiliser un DNS non français et éviter d’aller sur des sites exclusivement francophone. Je pense que vous misez trop de chose sur une solution technique
Le 21/10/2021 à 13h32
C’est aussi surtout que l’on a que 6 juges cyber en France, donc ils peuvent pas tout faire….
Ils sont 70 en Allemagne par exemple….
Le 21/10/2021 à 13h59
Le DNS ne changera rien, quand aux sites non francophones, vu le niveau des gamins, ça ne peut que leur faire du bien :)
Si je suis bien d’accord que l’éducation est primordiale, je ne suis pas contre une solution technique, notamment pour ce que je ne peux pas moi-même fournir en solution technique.
Là on ne parle pas de filtrage, de fichage ou de mouchard:
Avantages:
Perso, je chargerais le contrôleur de donner son avis sur les restrictions légales concernant la personne identifiée: notamment concernant les restrictions d’âge
Le 22/10/2021 à 08h46
Comment ça le dns ne changera rien ? Il est probable qu un site comme pornhub n implementera pas la solution ou seulement pour les français.
Il a déjà été annoncé que le blocage sera effectué via DNS. Pourquoi en tant que plate-forme je m emmerderai à implementer une solution d authentification pour un seul pays ?
Le 23/10/2021 à 14h02
C’est très facile de changer un DNS… Et même en admettant que la solution du blocage DNS sois reconnue il faudra créer une liste longue comme mon bras. A moins bien évidement bloquer tous les autre DNS pour ne garder que celui de notre FAI.