Scaleway va quitter Gaia-X, Clever Cloud s'inquiète

Scaleway va quitter Gaia-X, Clever Cloud s’inquiète

Bientôt les Outsiders du cloud ?

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David Legrand

Publié dansÉconomie

18/11/2021
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Scaleway va quitter Gaia-X, Clever Cloud s'inquiète

Lancée l'année dernière, l'initiative a depuis été l'objet de nombreuses critiques, notamment du fait de son intégration d'acteurs hors d'Europe. Si l'association se félicite de cette ouverture, elle n'est pas du goût de tous, notamment Scaleway qui était parmi ses premiers défenseurs... et quitte aujourd'hui la table.

« Si certains voulaient faire imploser Gaia-X, l'opération semble bien se dérouler », nous confiait récemment un observateur du marché du cloud européen. Le projet est sous tension depuis quelques mois, alors que les acteurs non-européens semblent y gagner en influence, ce qui a motivé de nombreuses critiques récemment.

Gaia-X et Scaleway : l'amour dure un an

Yann Léchelle, directeur général de Scaleway, portait de grands espoirs sur cette initiative à son lancement. L'entreprise, filiale du groupe Iliad, était l'un des 22 membres fondateurs, et lors de discussions à l'époque, il nous disait vouloir croire qu'il était possible de fédérer des acteurs européens autour de valeurs communes.

Ainsi, lorsque Gaia-X a renouvelé son conseil d'administration, il poussait une ligne « dure » sur le sujet, disant avoir pour sa part pré-sélectionné des membres « avec une vision claire pour modeler et renforcer le cloud européen, des infrastructures aux espaces de données, avec une valeur ajoutée européenne ».

Se présentant lui-même, il n'a pas été élu. On trouvait néanmoins nombre de représentants de sociétés françaises : Frederic Etheve (OVHcloud), Aude Gauthier-Moreau (BNP Paribas), Martine Gouriet (EDF), Vincent Guesdon (Orange) ou Philippe Mareine (Atos). Mais aussi le CISPE, membre fondateur qui compte de nombreux hébergeurs parmi ses membres (dont AWS) ou Digitaleurope où les acteurs américains ou chinois sont plus nombreux.

Gaia-X satisfait, Scaleway part, Clever cloud s'inquiète

Les dernières « affaires » autour de Gaia-X semblent avoir décidé Scaleway à jeter l'éponge. Dans un communiqué que l'entreprise nous a transmis ce matin elle indique qu'elle ne renouvellera pas son adhésion.

Suite à un article de Politico évoquant le sponsoring notamment par Alibaba, AWS, Huawei ou Microsoft du sommet annuel de Gaia-X, dont ils sont membres, Arnaud de Bermingham, Président et fondateur de Scaleway, déclarait ce matin dans un tweet : « 🤦‍♂️ Non, non et non la vraiment, c'est trop. Plus possible ce genre de chose ».

La société nous précise que « les objectifs de l’Association, quoi que louables au départ, sont de plus en plus détournés et contrariés par un paradoxe de polarisation ayant pour conséquence de renforcer le statu quo, c’est-à-dire une concurrence déséquilibrée. Scaleway choisit de consacrer son temps, ses capitaux et son attention à améliorer son offre multicloud, un facteur clé pour une réversibilité et une ouverture véritables ». Ambiance...

Peu après la publication initiale de cet article, Quentin Adam, patron du spécialiste nantais du PaaS Clever Cloud déclarait de son côté « assister, comme membre, au Gaia-X Summit 2021 avec de l'inquiétude et de l'espoir. L'inquiétude qu'il devienne un acte manqué de promouvoir le cloud européen, de reprendre le contrôle de notre économie numérique et de nos valeurs. Espérons que ce but puisse être affirmé et défendu ».

Cette annonce intervient alors que les tensions s'accumulent en France suite à l'annonce du « Cloud de confiance », confirmant la volonté du gouvernement de maintenir la porte des administrations ouvertes à des solutions étrangères, proposées sous licence via des partenaires français. Et la promesse de soutenir financièrement certains projets avec des fonds publics, européens et privés, sans autre engagement, n'a pas calmé tous les esprits. 

De son côté, l'association Gaia-X déclarait hier avoir été confortée dans ses choix par les orientations émises par la Direction générale de la concurrence de la Commission européenne concernant les procédures et les critères d'adhésion, volontairement larges. « Gaia-X ce n'est pas construire des murs, mais créer de nouvelles opportunités en Europe, pour l'Europe et au-delà » ajoutait Francesco Bonfiglio, CEO de Gaia-X dans son communiqué. 

Des ponts plutôt que des murs, donc. Reste désormais à voir qui les franchira.

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Écrit par David Legrand

Tiens, en parlant de ça :

Un mélange entre une réunion d’Anonymous et de tête d’ampoules, pour le meilleur et le pire

652e édition des LIDD : Liens Intelligents Du Dimanche

Et bonne nuit les petits

00:04 Next 7
dessin de Flock

#Flock distribue des mandales tous azimuts

13:40 Flock 14
Un Sébastien transformé en lapin par Flock pour imiter le Quoi de neuf Docteur des Looney Tunes

Quoi de neuf à la rédac’ #11 et résumé de la semaine

11:47 Next 36

Sommaire de l'article

Introduction

Gaia-X et Scaleway : l'amour dure un an

Gaia-X satisfait, Scaleway part, Clever cloud s'inquiète

Un mélange entre une réunion d’Anonymous et de tête d’ampoules, pour le meilleur et le pire

652e édition des LIDD : Liens Intelligents Du Dimanche

Next 7
dessin de Flock

#Flock distribue des mandales tous azimuts

Flock 14
Un Sébastien transformé en lapin par Flock pour imiter le Quoi de neuf Docteur des Looney Tunes

Quoi de neuf à la rédac’ #11 et résumé de la semaine

Next 36
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Un homme noir regarde la caméra. Sur son visage, des traits blancs suggèrent un traitement algorithmique.

AI Act et reconnaissance faciale : la France interpelée par 45 eurodéputés

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La CNIL préconise l’utilisation des API pour le partage de données personnelles entre organismes

SécuSociété 3
Fouet de l’Arcep avec de la fibre

Orange sanctionnée sur la fibre : l’argumentaire de l’opérateur démonté par l’Arcep

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Israël – Hamas : comment l’IA intensifie les attaques contre Gaza

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#LeBrief : bande-annonce GTA VI, guerre électronique, Spotify licencie massivement

Poing Dev

Le poing Dev – Round 7

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Logo de Gaia-X sour la forme d’un arbre, avec la légende : infrastructure de données en forme de réseau

Gaia-X « vit toujours » et « arrive à des étapes très concrètes »

WebSécu 7

Trois consoles portables en quelques semaines

Hard 37
Une tasse estampillée "Keep calm and carry on teaching"

Cyberrésilience : les compromis (provisoires) du trilogue européen

DroitSécu 3

#LeBrief : fuite de tests ADN 23andMe, le milliard pour Android Messages, il y a 30 ans Hubble voyait clair

next n'a pas de brief le week-end

Le Brief ne travaille pas le week-end.
C'est dur, mais c'est comme ça.
Allez donc dans une forêt lointaine,
Éloignez-vous de ce clavier pour une fois !

Commentaires (33)


max6
Le 18/11/2021 à 11h27

le projet de cloud européen est en train de devenir un cloud sino-américain revendu à l’europe et financé avec des fond européen génial. Au moins les chinois et les américains semblent d’accord sur quelque chose :langue: :langue:


Exagone313 Abonné
Le 18/11/2021 à 12h18

C’est vraiment dommage, GAIA-X semblait permettre de faire avancer le multicloud en Europe, mais l’intégration d’entreprises directement concurrentes dans le projet (majoritairement Microsoft, Amazon, Alibaba et Google listées sur la page d’accueil) est une supercherie.



Si ces entreprises-là fournissent des outils multicloud (c.f. les partenariats récents faits par OVH et OBS), ça peut se défendre, mais là c’est de l’abus.


::1
Le 18/11/2021 à 12h27

gaia-X comme galileo ne sont plus européens depuis longtemps..



le moindre centime versé par une puissance extra européenne raye à jamais le caractère patriote ou européen de la chose : c’est exactement ce que cherchent à faire les US/russie/chine, à couper dans l’oeuf les ailes d’une europe indépendante sachant voler.
notre vieux continent n’arrivera jamais à émerger sans se passer de ces puissances, et il semble qu’on a beaucoup de mal à trouver la volonté de s’en extirper.
le premier dessin de flock d’il y a pile un mois montre stricto sensus notre situation, et dans cinquante ans ce sera sans doute bien pire.



france, pays pas à vendre, car déjà bradé :O


kd9 Abonné
Le 18/11/2021 à 12h58

Bon move de Scaleway (bravo Dura!), C’est vraiment dommage de voir Gaia X partir dans cette direction. Mais bon, depuis mars c’était déjà sur une mauvaise pente.


Trit’ Abonné
Le 18/11/2021 à 13h10

Le DG de Scaleway s’appelle Léchelle… Jeu de mots volontaire ou coïncidence (mal)heureuse ? :mdr:


David_L Abonné
Le 18/11/2021 à 13h11

(reply:1913483:Trit’)




En tous cas on se passerait bien de telles remarques ;)


eres Abonné
Le 18/11/2021 à 13h42

… des ponts? Plutôt des toboggans vers l’Europe, car pour l’instant cela laisse présager un rapport de force difficile à contenir.


laqu Abonné
Le 18/11/2021 à 14h11

Il existe une association, EuroCloud, qui avait pour but de promouvoir les fournisseurs Cloud et l’écosystème (càd aussi les cabinets de conseil qui orbitent autour des fournisseurs).



Il y avait une belle dynamique initialement, mais depuis que les gros acteurs US sont venus, la donne a changé… On retrouve Google, AWS et Microsoft au Conseil d’Administration.



J’étais vraiment convaincu par l’initiative Gaia-X au début, mais la, c’est n’importe quoi.



Belle réaction de Scaleway, pour une fois qu’une entreprise a le courage de ses opinions, ça se respecte.


yl
Le 18/11/2021 à 15h26

max6 a dit:


le projet de cloud européen est en train de devenir un cloud sino-américain revendu à l’europe et financé avec des fond européen génial.




Et en France, on ne fait pas mieux que l’Europe: “des solutions étrangères, proposées sous licence via des partenaires français.”



Ou comment filer l’oseille à des boites de chez nous qui ne vont dans ce cadre pas en branler lourd mais prendre leur juteuse marge estampillée CF (Cloud Francais), tout cela pour cacher la dépendance en se faisant doublement enfiler sur son tarif!



Le cul de la crémière est décidément bien rôdé. Gouvernement d’incapables vendus, au risque de me répéter.


gjdass Abonné
Le 18/11/2021 à 15h27

Faut quand même reconnaitre la performance, constante, de l’Europe à toujours finir par se soumettre aux autres grands blocs de ce monde, ou du moins à accepter leur ingérance.


dvr-x Abonné
Le 18/11/2021 à 16h12

A l’accepter par appât du gain…


gillesMioni Abonné
Le 18/11/2021 à 15h32

Gaia-XXX
Porn economy.
Le désastre qui vient à marche forcée.


NiCr Abonné
Le 18/11/2021 à 18h59

Ça ne ressemble pas du tout à Scaleway de revenir sur ses engagements, vraiment très étonné par une telle décision de leur part.


Trit’ Abonné
Le 18/11/2021 à 19h32

gjdass a dit:


Faut quand même reconnaitre la performance, constante, de l’Europe à toujours finir par se soumettre aux autres grands blocs de ce monde, ou du moins à accepter leur ingérance.




Ben, ce sont eux qui ont du pognon. Nous, comme on sait, « on n’a pas de pognon, mais on a des idées ». Et les idées, ça se vend à ceux qui ont le pognon pour les acheter.



Tout n’est que business, les gens. Tout.


Argonaute Abonné
Le 18/11/2021 à 23h27

gjdass a dit:


Faut quand même reconnaitre la performance, constante, de l’Europe à toujours finir par se soumettre aux autres grands blocs de ce monde, ou du moins à accepter leur ingérance.




L’Europe a bon dos en l’occurrence. Faut-il rappeler que Gaia-X comprend des membres du gouvernement ainsi que des grands acteurs Français comme Orange, OVH, Atos ou encore EDF qui utilisent tous Azure et Office 365.



Ça signifie tout simplement que Gaia-X était mort avant même d’être né, noyauté tant de l’intérieur que de l’étranger.


gjdass Abonné
Le 22/11/2021 à 15h30

Je me suis mal exprimé. “En Europe” dans ce cas. Je ne voulais pas dire “Europe” en tant qu’institution spécifiquement.


eglyn Abonné
Le 19/11/2021 à 08h32

J’avais pas trop suivi cette histoire, mais j’avoue que: on va créer un cloud Européen ! Bon, qui vient ? Microsoft ? AWS ? Alibaba ?



C’est assez étrange vu comme ça :D


Avisance
Le 19/11/2021 à 08h45

Commentaire supprimé.


OB Abonné
Le 19/11/2021 à 13h31

eglyn a dit:


J’avais pas trop suivi cette histoire, mais j’avoue que: on va créer un cloud Européen ! Bon, qui vient ? Microsoft ? AWS ? Alibaba ?



C’est assez étrange vu comme ça :D




Je pense que ces “gros” n’ont pas été sollicités, mais qu’ils sont venu d’eux-même frapper à la porte.
Ils ont leurs raisons : Le marché EU n’est pas énorme en “surface” mais il concentre une bonne partie des pays les plus riches du monde et des plus industrialisé, donc il y a du pognon à se faire.
D’autre part, la doctrine EU se prête bien à cet entrisme, vu que le “protectionnisme” est un mot tellement abject qu’il suffit de le prononcer pour faire tomber toute les barrières. C’est un peu comme traiter Marty de “Chicken” dans RVLF2 :-)

Et enfin, noyauter le projet dès le départ c’est s’assurer qu’il ne deviendra jamais un concurrent à long terme. On a pas laissé Boeing rentrer au capital du consorsium airbus…



Ce que dénonce scaleway c’est pas qu’ils aient tenté de venir, c’est qu’on les ai laissé faire.
Et je suis d’accord avec Arnaud sur ce point.


OB Abonné
Le 19/11/2021 à 13h35

Argonaute a dit:


L’Europe a bon dos en l’occurrence. Faut-il rappeler que Gaia-X comprend des membres du gouvernement ainsi que des grands acteurs Français comme Orange, OVH, Atos ou encore EDF qui utilisent tous Azure et Office 365.



Ça signifie tout simplement que Gaia-X était mort avant même d’être né, noyauté tant de l’intérieur que de l’étranger.




Oui mais ces grands groupes sont, au moins un peu contrôlés par les politiques , ne serait-ce que par les révolving doors.



Même l’armée française utilise Windows… :mdr2:



Le vrai problème est que lorsqu’on parle avec des industriels, RIEN ne viens contrebalancer le trio Google/AWS/Azure - dans leur esprit rien d’autre n’existe.
(Alors que si en fait, plein de chose existe, mais c’est comme tout ça demande un peu d’effort et de compétence de mise en oeuvre et de maintenance, qui est aussi la clé de l”indépendance et de la résilience des solutions)


laqu Abonné
Le 19/11/2021 à 15h03

OB a dit:


Le vrai problème est que lorsqu’on parle avec des industriels, RIEN ne viens contrebalancer le trio Google/AWS/Azure - dans leur esprit rien d’autre n’existe. (Alors que si en fait, plein de chose existe, mais c’est comme tout ça demande un peu d’effort et de compétence de mise en oeuvre et de maintenance, qui est aussi la clé de l”indépendance et de la résilience des solutions)




Sauf que les entreprises clientes, focalisées sur les questions de rentabilité et de marge, ont des DSI qui n’ont pas le choix de faire supporter au maximum les coûts et la maintenance sur des fournisseurs, car leurs budgets sont réduits.



Du coup, on se retrouve avec les grands groupes qui ont des équipes IT qui sont des chefs de projets applicatifs “au plus bas”, et dès qu’il s’agit de développer des applications ou de gérer de l’infra, c’est externalisé…



Les questions de l’indépendance et de la résilience, ce ne sont pas des questions que les directions des entreprises se posent, car cela a un coût sur les revenus (qu’il soit important, ou qu’il soit minime, c’est anecdotique).
Ce qui est paradoxal, c’est que toutes les entreprises parlent de “digitalisation” (RIP langue française), mais aucune ne parle d’augmentation des moyens IT.


OB Abonné
Le 19/11/2021 à 18h27

laqu a dit:



Les questions de l’indépendance et de la résilience, ce ne sont pas des questions que les directions des entreprises se posent, car cela a un coût sur les revenus




Oui, et quand ils se font trouer par un ransomware ou baiser par les américains (cf alsthom) ils viennent pleurer. Mais avec une telle courte vue…
Ya pas que la droite qu’on a la plus bête du monde (Tu va me dire, les grands patrons votent rarement melanchon)


laqu Abonné
Le 20/11/2021 à 16h13

Pas besoin de chercher la politique hein; les entreprises sont aujourd’hui guidées avec des objectifs purement et uniquement financiers, donc l’opérationnel est géré de la même façon.
Avoir des compétences internes sur des sujets qui deviennent critiques est identifié, mais comme cela coûte trop cher et que ça ne touche pas au coeur de métier, le sujet est mis de côté.
C’est un quotidien chez les clients que j’accompagne, petits et très grands.



Quand la décision vient du siège, que la décision est avalisée par les actionnaires, le board, et qu’elle est encouragée par tout le monde, les managers ne disent pas grand chose et ne craignent pas grand chose dans les faits…
Un de mes (très gros) clients est inscrit à 100% dans cette démarche là, et c’est affolant. Ca fait plusieurs années qu’ils externalisent tout, ils ont passé une nouvelle vitesse y’a de ça plusieurs années, et la question de résilience et de l’indépendance est passée à la trappe (alors qu’ils venaient de poser des bases sur le sujet).



Tu sous-entends que l’histoire du Cloud souverain avait une réalité.



A partir du moment où tout l’effort de R&D des services Cloud est porté par des fournisseurs extra-européens, et que c’est la valeur ajoutée principale de ces services, est-ce que tu crois que la souveraineté est réelle?


1dimitri Abonné
Le 20/11/2021 à 08h23

laqu a dit:


Les questions de l’indépendance et de la résilience, ce ne sont pas des questions que les directions des entreprises se posent, car cela a un coût sur les revenus (qu’il soit important, ou qu’il soit minime, c’est anecdotique). Ce qui est paradoxal, c’est que toutes les entreprises parlent de “digitalisation” (RIP langue française), mais aucune ne parle d’augmentation des moyens IT.




L’affaire GE Alstom permet de commencer à faire peur à certains gros managers de grosses boîtes… Vu que ça pourrait les toucher personnellement.


Tickrate
Le 20/11/2021 à 11h25

Avec Thales qui signe avec Google Cloud, est-ce que cette histoire de cloud souverain est pas un peu morte ?


1dimitri Abonné
Le 20/11/2021 à 17h38

laqu a dit:


Quand la décision vient du siège, que la décision est avalisée par les actionnaires, le board, et qu’elle est encouragée par tout le monde, les managers ne disent pas grand chose et ne craignent pas grand chose dans les faits…




C’est dur, surtout quand tu as une direction par exemple allemande qui est encore plus pro américaine qu’en France si cela est possible.
Mais quand tu commences à leur dire “DId you read ‘The American Trap’?”, et que tu leur fais comprendre que tout haut placé qu’ils sont un jour la boîte les laissera tomber…


laqu Abonné
Le 21/11/2021 à 09h30

Je n’avais pas connaissance de ce livre, je vais regarder ça, merci !


1dimitri Abonné
Le 21/11/2021 à 10h33

laqu a dit:


Je n’avais pas connaissance de ce livre, je vais regarder ça, merci !




La version française est “Le piège américain”, mais l’existence d’une version anglaise permet d’interpeller plus de managers.
Le but est de contrer leur esprit moutonnier de managers en groupe de board en leur instillant le doute


teddyalbina Abonné
Le 22/11/2021 à 06h47

Logique la france ne faisant ni le hardware ni le software du coup je ne vois pas où est le problème.


David_L Abonné
Le 22/11/2021 à 07h40

Les CSP ne font pas leur software ? C’est l’essentiel de leur offre au contraire ;)


Messenger
Le 22/11/2021 à 09h24

Soit tu fait une cadre protectionniste clair: “Société et fournisseur européen seulement”
(Mais là je te souhaite bon courage pour trouver du soft et du hard qui va bien… :roll: … et iil va falloir un peu de budget car question prix ça va faire mal…)



Soit tu propose une charte d’interopérabilité ou autre mais qui reste dans l’esprits du marché ouvert européen…



Et là les petits européens auront du mal à s’aligner, alors que les gros, ont déjà sur étagère tout ce qu’il faut, des budgets pour s’adapter et des prix raisonnables grâce aux économie d’échelle.



Donc, si on veut vraiment de la souveraineté à 100% il faut une ligne explicitement protectionniste.. et de gros budget…



Aujourd’hui, nous n’avons ni l’un, ni l’autre…


Berbe Abonné
Le 22/11/2021 à 17h38

Le besoin de telles initiatives était précisément créé par la mainmise historiques des opérateurs de services/hébergeurs Nord-Américains créés aux alentours du changement de millénaire sur les données, via différentes distorsions de la concurrence.



Il est maintenant su, et non plus seulement soupçonné, que ces services mis largement à disposition via les distorsions précédemment mentionnées, servent de siphon à données, et que l’extra-territorialité que s’octroie unilatéralement le DoJ états-unien rend toxique tout service ayant posé un pied dans leur proclamée juridiction.



Autoriser ces loup dans la bergerie aux prétexte de belles métaphores sur l’ouverture & autres envolées lyrique est un contre-sens. Ceux qui s’abreuvent à ce puits proviennent d’une frange de population qui s’étire de la naïveté la plus totale à l’incompétence la plus crasse.



Quel désespoir ce doit être pour Scaleway d’y avoir cru et de se rendre compte que le projet s’est fait infiltrer, donc que le temps qui y a été consacré a été perdu…


jotak Abonné
Le 24/11/2021 à 23h06

Je comprends pas trop les commentaires, gaia-x, me semble-t-il, n’a jamais été conçu comme un outil de patriotisme économique, c’est une mauvaise interprétation à mon avis. Évidemment ceux qui fondaient des espoirs là dessus ne peuvent qu’être déçus.
Si je reprends les différentes infos et communiqués qu’on avait au départ, c’est essentiellement :




  1. Pour la souveraineté des data (et non pas pas du logiciel sous-jacent iaas/paas/etc. en soi)

  2. Pour la disponibilité des data, que je comprends comme une forme d’interopérabilité entre les providers.



Autrement dit le but n’est pas de renforcer l’industrie cloud/software européenne, mais de sécuriser l’usage du cloud pour les utilisateurs européens. (Vis à vis du cloud act, tout ça…)



Partant de là, c’est juste logique que les gros cloud providers soient impliqués, non?



Après, quant à savoir s’il y a des chances de succès, je ne m’avancerais pas…