CNM enterré : des ayants droits défendent Filippetti et critiquent les majors
Guerre de succession
Le 20 septembre 2012 à 12h46
4 min
Droit
Droit
À peine la ministre de la Culture avait-elle annoncé que le projet de Centre national de la musique (CNM) était enterré que de nombreux acteurs de la filière musicale s’élevaient pour exprimer leur mécontentement. De nouvelles voix se font entendre, prenant la défense d’Aurélie Filippetti et dénonçant les agissements de certains acteurs de la filière, et notamment des majors.
« Nous n'avons pas réellement besoin d'un nouvel établissement public, qui nécessiterait, en plus des ressources existantes, 50 millions d'euros. Ce n'est pas possible actuellement. Mais nous soutiendrons les producteurs indépendants. J'ai dégagé des crédits et sauvé le crédit d'impôt dont ils bénéficient. Et le travail de réflexion se poursuit avec les professionnels ». C’est en ces quelques mots qu’Aurélie Filippetti annonçait en début de semaine dernière l’enterrement du CNM, jugé inutile.
Sans tarder, de nombreux acteurs de la filière musicale montaient au créneau pour clamer leur déception. « En sacrifiant le CNM, qui avait pourtant fait l’objet d’un consensus au sein de toute la filière musicale, Madame Filippetti trahit sa propre parole, alors même qu’elle avait affirmé aux professionnels en juillet dernier vouloir soutenir cette initiative. La ministre trahit également l’engagement de campagne du Président de la République, qui avait clairement affirmé son intention de poursuivre le chantier du CNM », déplorait par exemple le SNEP, organisation représentant les principales majors du disque.
La SPEDIDAM et la SAMUP défendent la décision de la ministre
Cette déception n’est toutefois pas partagée par l’ensemble de la filière. La SPEDIDAM, qui gère les droits de plus de 70 000 ayants droit, vient par exemple de souligner que l’abandon du CNM était « une décision de gestion raisonnable », étant donné les difficultés de financement auxquelles s’exposait le projet. De son côté, le SAMUP, qui se revendique comme le premier syndicat d’artistes musiciens français en nombre d’adhérents, a salué une décision « courageuse et réaliste » d’Aurélie Filippetti. L’organisation juge ainsi qu’il aurait été « irresponsable » de créer un établissement public dont la survie financière n’était pas assurée.
Au passage, les deux organisations s’en prennent vivement aux critiques formulées par certains acteurs de la filière à l’encontre de la décision d’Aurélie Filippetti. La SPEDIDAM considère par exemple que « l'industrie du disque » critique cette dernière « de façon outrancière et injustifiée ». Le SAMUP trouve quant à elle que ces « plaintes d’une industrie, qui prétend parler au nom de l’ensemble du secteur musical, (...) frisent l’indécence ».
Vives critiques à l'égard des majors
« Que les majors du disque, qui s’étaient habituées, par la voix du SNEP, à imposer leurs vues au précédent ministère attaquent cette décision avec virulence n’est pas étonnant », relève encore le SAMUP. Pourquoi ? En raison des choix de ces acteurs puissants de la filière musicale. Ces derniers « sont en grande partie responsables » de la situation actuelle, « du fait de leur décisions calamiteuses depuis l’arrivée d’Internet (refus de mettre à disposition leurs catalogues, dispositif anti copie, répression des internautes à outrance au travers de la loi DADVSI, spoliation des droits des artistes en leur faveur avec le soutien de certains syndicats de salariés, mise en place du dispositif Hadopi complexe coûteux et en définitif inutile) », écrit le syndicat.
Les deux organisations se rejoignent enfin en regardant plutôt vers l’avenir : « Cette suspension et la réflexion qui l'accompagne doivent être l'occasion de repenser le secteur musical qui ne se réduit pas à l'intérêt des majors dont la stratégie sur Internet a été désastreuse pour l'ensemble de la filière », déclare la SPEDIDAM, définitivement très acerbe à l'égard des puissants lobbys de la filière.
CNM enterré : des ayants droits défendent Filippetti et critiquent les majors
-
La SPEDIDAM et la SAMUP défendent la décision de la ministre
Commentaires (38)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 20/09/2012 à 13h30
« Que les majors du disque, qui s’étaient habituées, par la voix du SNEP, à imposer leurs vues au précédent ministère attaquent cette décision avec virulence n’est pas étonnant », relève encore le SAMUP. Pourquoi ? En raison des choix de ces acteurs puissants de la filière musicale. Ces derniers « sont en grande partie responsables » de la situation actuelle, « du fait de leur décisions calamiteuses depuis l’arrivée d’Internet (refus de mettre à disposition leurs catalogues, dispositif anti copie, répression des internautes à outrance au travers de la loi DADVSI, spoliation des droits des artistes en leur faveur avec le soutien de certains syndicats de salariés, mise en place du dispositif Hadopi complexe coûteux et en définitif inutile) », écrit le syndicat.
Les deux organisations se rejoignent enfin en regardant plutôt vers l’avenir : « Cette suspension et la réflexion qui l’accompagne doivent être l’occasion de repenser le secteur musical qui ne se réduit pas à l’intérêt des majors dont la stratégie sur Internet a été désastreuse pour l’ensemble de la filière », déclare la SPEDIDAM, définitivement très acerbe à l’égard des puissants lobbys de la filière.
Attendez, il y a quelque chose qui ne va pas…
On parle bien de SOCIETES de défense des AYANT-DROITS ici, pas de la Quadrature du Net ou des avocats de Kim Dotcom, j’ai pas lu de travers et je ne suis pas passé dans un monde parallèle à l’insu de mon plein gré…
Non, c’est pas possible ! Des PROFESSIONNELS de la musique qui ne gueulent pas comme des putois que le piratage est la cause de tout, je ne pensais pas que c’était humainement possible.
Et pire que tout, ils disent des choses INTELLIGENTES et BASEES SUR LA REALITE DES FAITS ! Merde alors, non seulement ils ont un cerveau, mais ils savent s’en servir !
Alors là, ça me défonce le rectum avec un bulldozer ! Vous êtes sûr que ce n’est pas un fake tellement c’est au nadir de ce que les pleureuses demandent habituellement ? Parce que non seulement, ils ne réclament pas de sous mais, en plus, ils applaudissent des économies d’argent public !
C’est une révélation : on peut encore espérer en l’humanité.
Pour les trolls pro-majors : MP pour que je vous envoie cinq mètres de corde pour que vous alliez vous pendre avec.
" />" />" />" />" />
Le 20/09/2012 à 13h31
La SPEDIDAM et le SAMUP font partie de l’Alliance public artistes, et sont de très bons défenseurs du droits des artistes faces aux majors.
Ce sont les mêmes qui proposaient (je ne sais pas si c’est toujours d’actualité) la licence globale.
Par contre, " /> à la SPEDIDAM pour son site tout en flash que je ne peux pas visiter au boulot
Le 20/09/2012 à 13h31
J’ai un peu du mal a force entre les majors, les producteurs indépendants, la sacem la spedidam la samup etc..etc..
Qui fait quoi exactement quelles sont leur financement, ce serait sympa un article avec un jolie graphique représentant tout ça. Avec qui touche quoi qui redistribue quoi à qui. Leurs positions.
Edit : Ba tient un truc en plus l’alliance public artistes…
Le 20/09/2012 à 13h38
Le 20/09/2012 à 13h45
Le 20/09/2012 à 13h47
Le 20/09/2012 à 13h58
C’est bien de se rendre compte de ce genre de problématique avant la fin du monde,je retrouve foi en l’humanité du coup " />
Le 20/09/2012 à 14h00
Woputain!!!
le changement commence à arriver tout doucement avec le frein à main tiré, un pneu crevé et un éléphant assis sur le toit, mais bon, il arrive.
" />
Le 20/09/2012 à 14h06
Le 20/09/2012 à 14h08
50 G€ par an pour le fonctionnement de tous ces cabinets d’études, de conseil nationaux de machin et autres chargés de mission.
Faudrait déjà commencer par là…
Le 20/09/2012 à 14h11
Le 20/09/2012 à 14h12
Le 20/09/2012 à 14h17
Le 20/09/2012 à 14h22
Et on est même pas le 1er Avril, ouais j’ai quand même vérifié au cas où " />
Enfin un début de commencement de changement de mentalité de la part des professionnels de la musique.
Bon puisque je suis d’un naturel cynique " /> je dirais que certains commencent à sentir les effets de l’effondrement du marché de la musique et sentent que le temps serait peut être venu de commencer à songer à apporter quelques modifications aux modèles commerciaux actuels devenus obsolètes (depuis le temps qu’on le leur répète " />) s’ils veulent pouvoir continuer à se goinfrer encore longtemps. " />
Et puis pour tenter de se faire bien voir ils n’oublient pas de rajouter un petit coup de “vous voyez les méchants c’est pas nous c’est eux”, du grand art quoi " />
Le 20/09/2012 à 14h24
Le 20/09/2012 à 14h28
Le 20/09/2012 à 14h33
mise en place du dispositif Hadopi complexe coûteux et en définitif comme prévu inutile
" />
Le 20/09/2012 à 14h40
Le 20/09/2012 à 14h46
Allez, musique !
(désolé pour l’original de Dylan, je n’en ai pas trouvé un qui ne soit pas bloqué en France…)
Le 20/09/2012 à 15h11
Le 20/09/2012 à 15h14
Le 20/09/2012 à 15h14
Le 20/09/2012 à 15h16
Le 20/09/2012 à 16h07
Il y a aussi ça qui dépote sévère !
Rien que le riff d’intro de Brian May, ça me fout la patate pour la semaine !
Et la version de Laibach, c’est pas mal non plus !
" />" />" />" />" />
Le 20/09/2012 à 19h01
déclaration du SPEDIDAM et la SAMUP a dit:
(…) lire la news
Et pan, dans les dents " />
Le 20/09/2012 à 20h51
Ces derniers « sont en grande partie responsables » de la situation actuelle, « du fait de leur décisions calamiteuses depuis l’arrivée d’Internet (refus de mettre à disposition leurs catalogues, dispositif anti copie, répression des internautes à outrance au travers de la loi DADVSI, spoliation des droits des artistes en leur faveur avec le soutien de certains syndicats de salariés, mise en place du dispositif Hadopi complexe coûteux et en définitif inutile) », écrit le syndicat.
C’est ce que j’appelle un très bon résumé " />
Le 20/09/2012 à 21h31
Le 20/09/2012 à 23h17
Le 21/09/2012 à 00h09
Le 21/09/2012 à 08h23
SAMUP
" />
le secteur musical qui ne se réduit pas à l’intérêt des majors dont la stratégie sur Internet a été désastreuse pour l’ensemble de la filière
" />
Le 20/09/2012 à 12h55
Enfin des gens raisonnables et réalistes." />
Le 20/09/2012 à 13h01
tiens, un autre son de cloche!" />
il existerait des gens qui ont une autre vision de la culture que l’industrie du show-biz? incroyable. moi qui pensait qu’ils étaient les seuls garants de l’exception culturelle…
Le 20/09/2012 à 13h02
Cette suspension et la réflexion qui l’accompagne doivent être l’occasion de repenser le secteur musical qui ne se réduit pas à l’intérêt des majors dont la stratégie sur Internet a été désastreuse pour l’ensemble de la filière
il a quand même fallu attendre septembre 2012 pour entendre ça de la part d’une société d’ayant-droits. Mieux vaut tard que jamais." />
Le 20/09/2012 à 13h04
bon je viens de revérifier, il n’y avait rien de suspect dans mon café et pourtant j’ai toujours l’impression de lire une bonne nouvelle " /> " />
Le 20/09/2012 à 13h06
Le 20/09/2012 à 13h13
C’est impressionnant à quel point ces paroles semblent raisonnables, réfléchies, pleines de bon sens et intelligentes, comparé à ce que l’on a l’habitude d’entendre.
Le 20/09/2012 à 13h26
Le 20/09/2012 à 13h30
Doublon, désolé