Joaquin Almunia, vice-président de la Commission européenne et commissaire à la Concurrence, a affirmé hier à New York que si Google ne proposait pas des solutions plus satisfaisantes rapidement pour améliorer la concurrence dans le secteur de la recherche, l'enquête sera renforcée. Avec des risques de sanctions non négligeables pour Google.
Google doit encore faire des efforts
Accusé d'abus de position dominante par diverses sociétés basées en Europe, Google est sous le coup d'une enquête de la Commission européenne depuis de nombreux mois. Joaquin Almunia a toutefois tendu la main à Google en mai dernier en lui proposant une solution : si Google présente rapidement des propositions, l'enquête s'arrêtera. D'un côté, cela permet au géant américain d'éviter une éventuelle amende de plusieurs millions voire milliards de dollars. De l'autre, la Commission européenne arrête de dépenser du temps et de l'argent, tout en réduisant les pouvoirs de Google.
Ces derniers mois, la société américaine a donc proposé ses solutions, pour ensuite les peaufiner suite aux critiques de l'Europe. Mais le pas en avant de Google ne semble toutefois pas encore suffisant aux yeux du commissaire à la Concurrence. Ce dernier, a ainsi affirmé que Google devait encore faire quelques efforts afin de trouver une solution à leur conflit :
« Si des solutions étaient trouvées rapidement et testées avec succès, la concurrence pourrait être restaurée assez rapidement grâce à des engagements. Cependant, nous n'en sommes pas encore là, et il est clair qu'en l'absence de propositions satisfaisantes à court terme, je vais être obligé de continuer nos enquêtes. »
Les propos d'Almunia sont clairs et sans équivoques. Le n°1 de la recherche en ligne a ainsi tout intérêt à renforcer ses propositions. Dans le cas contraire, les conséquences pourraient être fâcheuses.
Quatre marchés problématiques
Pour rappel, l'Europe s'attaque à Google sur quatre sujets bien précis :
- Dans les résultats de recherche de Google, la société affiche des liens vers ses propres services de recherche «verticaux » comme celles dédiées aux restaurants, aux actualités, aux produits, etc. « Dans ses résultats de recherche généraux, Google affiche des liens vers ses propres services de recherche verticaux différemment que pour les liens vers les concurrents » explique Almunia. « Nous craignons que cela puisse entraîner un traitement préférentiel par rapport à ceux des services concurrents, qui peuvent être lésés à la suite. »
- Google copie certains contenus (critiques d'utilisateurs, etc.) présents sur des sites tiers, parfois sans leur autorisation préalable. Google s'approprie « les bénéfices des investissements des concurrents » estime Almunia. Ce dernier s’inquiète ainsi des répercutions sur les entreprises concurrentes, « cela pourrait réduire les incitations des concurrents à investir dans la création de contenu original pour le bénéfice des utilisateurs » conclut-il. « Cette pratique peut avoir des répercussions pour les sites de voyage par exemple ou des sites fournissant des guides gastronomiques. »
- Les annonces de recherche : ces publicités présentes à côté des résultats de recherche sont problématiques pour la Commission. En effet, Google aurait des accords exclusifs avec certaines sociétés. Cette exclusivité, si elle est avérée, empêcherait donc la concurrence de fournir des services équivalents.
- Enfin, le quatrième sujet porte sur les restrictions de Google quant à la portabilité des campagnes publicitaires AdWords vers des plateformes concurrentes. « Nous craignons que Google impose des restrictions contractuelles sur les développeurs de logiciels » afin de les empêcher d'offrir des outils permettant de transférer leur campagne AdWords vers d’autres plateformes.
Traduire les paroles en actes
Notons enfin qu'Almunia a profité de son discours à New York pour glisser un mot à propos de Microsoft et du manquement à ses engagements quant au ballot screen sur Windows 7 SP1. Selon le Commissaire, cette erreur de Microsoft a empêché au moins 1,5 million d'utilisateurs dans l'Union Européenne de pouvoir choisir un navigateur web. Nous ne savons cependant pas si un accord avec Microsoft sera trouvé ou si l'UE infligera une amende pour cette bévue.
Almunia a conclu ce volet en généralisant le débat : « je considère que les engagements proposés par les entreprises elles-mêmes sont un bon moyen de résoudre les problèmes de concurrence, en tant qu'alternative à la lenteur des procédures. Mais la politique ne peut fonctionner que si elles traduisent leurs paroles en actes. C'est pourquoi je prends très au sérieux le respect et je ferai en sorte que nous prenions les décisions qui s'imposent comme une question de priorité. » Google et Microsoft sont prévenus.
Commentaires (37)
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Google est accusé de monopole par l’Europe et dans le même temps l’Europe donne son accord à Universal pour l’achat de EMI music.
Ils ont pas l’impression que quelque chose cloche dans leur tête?
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C’est sas fin, la libre concurrence aboutissant au monopole.
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Étonnant comme il est curieux de constater qu’une news d’une telle importance n’intéresse personne. deux commentaires à cette heure.
Alors qu’une petite anecdote sans aucun intérêt (sauf pour les trolls) sur l’horloge suisse “copiée” par un des designers d’Apple génère des centaines de commentaires satiriques ou hargneux. " />
Sur le fond : c’est effrayant ce conformisme bien français, cette complaisance envers Google que tout le monde ou presque, en France, utilise (ce qui est loin d’être généralisé dans d’autres pays)
Alors que Google, c’est bien la société :
Alors d’accord, google, c’est une mécanique bien huilée. gmail, ça marche. maps aussi, etc…
Mais tant qu’à avoir une boite dominante sur un marché, entre les “supers géants” google, apple ou microsoft, je préfère largement les deux derniers.
Au moins, ceux-là n’espionnent pas (ou presque) la vie privée des utilisateurs de leurs services, surtout email.
Alors que chez google, c’est une seconde nature. " />
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Le beurre, ne sera plus vendu au kilo mais en tranches (c’est plus équitable, non ?) " />
C’est pour ça qu’on a inventé le fil à couper le beurre !? " /> " />
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Seulement 65% " />
D’ailleurs il vaut mieux citer une source plus récente :)
Ça ne les rend pas si différent des européens.
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d’abord la pre-installation de windows de force sur pres de 100% des pc. Favoritisme?
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une page de recherche avec le choix d’avoir les google ads ou non et sinon une redirection vers bing " />
Après tout le peu (pour ne pas écrire la solution nulissime) qui a contenté la même commission pour le choix du navigateur doit fonctionner pour Google " />
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C’est ultra connu, mais je le répète au cas où.
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La confiance est surtout basée sur la naïveté de l’utilisateur. Beaucoup ne se posent pas la question de ce qu’il y a derrière, et ne savent pas que les résultats de recherche sont “sur mesure”.
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Google…ou le loup déguisé en mère-grand " />
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Bon, soit… On a peut-être atteint la limite de ce que chacun veut bien comprendre, prendre en compte et/ou creuser.
Bref, petite conclusion perso sur le sujet, de manière volontairement très large pour ne rien relancer inutilement : Google est dans un business qui se fait au détriment de l’acceptation explicite des gens, gens qui se foutent royalement de la totalité du petit manège par arrangement perso et paresse, ce qui conforte la firme, qui persévère et dissémine tout ce qui est nécessaire à la préservation d’une image essentielle de samaritain.
Nous observerons donc ensemble l’évolution de tout cela, moi avec ce que tu penses peut-être être de la parano (que perso j’appelle méfiance et circonspection), toi avec ta confiance et ton assentiment…
Au moins, personne ne s’est bêtement traité de fanboy pendant quelques posts " />
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Google devra bientôt renvoyer vers Bing pour ne pas être emmerdé ! " />
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J’aime tous ces fonctionnaires qui ne servent à rien.
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