Les éditeurs de presse défendent leur « taxe » sur l’indexation
Get up, tax machine
Le 09 octobre 2012 à 07h11
4 min
Droit
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Le Conseil Supérieur de la Propriété littéraire et artistique, conseil juridique du ministère de la Culture, va auditionner les éditeurs de presse dans le cadre de sa commission de référencement.
Selon nos informations, les éditeurs de presse ont été conviés au CSPLA afin d’être auditionnés par sa commission de référencement. Le conseil juridique du ministère a donné rendez-vous le 7 novembre prochain à Denis Bouchez, directeur du SPQN (Syndicat de la presse quotidienne régionale) et Nathalie Collin, présidente de l'IPG (Association de la presse d'information politique et générale)
Fin 2011, le CSPLA s’est vu confier une mission sur les moteurs de recherche portant sur « les outils de référencement des œuvres sur l'Internet ». Le détail des travaux pointe expressément sur le surréférencement du licite, mais également la rémunération des ayants droit dont les contenus sont référencés. Au fil des réflexions (en collaboration avec la Hadopi), la Rue de Valois se demande par exemple s’il ne serait pas « raisonnable d’exiger une autorisation préalable au titre de référencement » ou si « les opérations de référencement doivent-elles donner lieu à rémunération des ayants droit ? », avec un préalable : « faut-il identifier le manque à gagner des ayants droit et/ou le bénéfice tiré de l’opération par le « référenceur » ? » ou « comment déterminer le quantum d’une rémunération (par œuvre, par répertoire, par type d’usage réalisé par le moteur, selon la notoriété du contenu par le moteur ou inversement à cette notoriété ? ».
L’enjeu de cette audition s’inscrit dans la lignée des revendications de le SPQN : se faire rémunérer par les moteurs pour l’indexation des contenus, alors même que ces acteurs investissent pour optimiser leur classement... Dans leur audition au sein de la mission Lescure (vidéo), le SPQN a soutenu que c’est la presse papier qui finance le développement du numérique. Cependant, le secteur a perdu plus d’un milliard de chiffre d’affaires publicitaire. « Les recettes publicitaires s’assèchent aux profits de moteurs de recherches qui sont au plus haut niveau du degré d’agrégation et qui ont la capacité de faire du ciblage. ». Le SPQN pointe ainsi un déséquilibre économique : « les moteurs améliorent leur qualité d’indexation notamment grâce à l’inventaire et au renouvellement de nos contenus. Cela leur permet d’améliorer le ciblage publicitaire et donc leurs revenus par page ».
Abandonner le droit de refuser l'indexation en échange d'une rémunération
Juridiquement, le SPQN veut abandonner son droit d’autoriser ou refuser l’indexation de leur contenu en échange non d’une taxe, mais d’une rémunération assise sur le droit voisin. « En renonçant à ce droit, l’information sera le plus librement accessible, mais en contrepartie nous souhaitons que soit reconnue la valeur dans cette chaine-là, sous forme de rémunération » indique Nathalie Collin. « Nous souhaitons faire acter que l’indexation de ces contenus améliore la pertinence des réponses des outils technologies en particulier les moteurs, (…) améliore la pertinence de l’adéquation des publicités sur leur page et la qualité ressentie des réponses aux requêtes ». Les éditeurs de presse en appellent ainsi à l’État régulateur pour rééquilibrer les flux. « On a cru qu’on arriverait à trouver un modèle éco avec la monétisation de ce trafic » annonce le SPQN.
Côté gouvernement, les tentations sont grandes de transformer le principe de cette rémunération en une taxe. L’idée serait simple : une taxe sur les clics qui permettrait de fiscaliser en France les revenus des gros acteurs basés à l’étranger. Bonus de cette mesure fiscale, elle éviterait la constitution d’une nouvelle société de perception et de répartition et les flux tomberaient directement dans les poches de l’État, non du secteur.
Les éditeurs de presse défendent leur « taxe » sur l’indexation
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Abandonner le droit de refuser l'indexation en échange d'une rémunération
Commentaires (40)
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Abonnez-vousLe 09/10/2012 à 08h50
Taxe ou redevance: les flux tomberaient respectivement dans les poches de l’État ou du secteur.
C’est le seul point qui reste à négocier avant application: quand il s’agit de fric facile à encaisser, je ne me fais plus d’illusions sur leur comportement, donc ce sera taxe avec promesse d’aide accrue au secteur.
@ Pochi " />
Google a du déjà faire ses comptes et prévoir la modification évolutive et la diffusion virale de cette taxe: les exemples de la RCP, de la TST… sont édifiants. Sans compter l’exemple pour les autres pays ( la presse belge avait été un exemple aussi ).
Sans oublier que l’information ne passe plus obligatoirement par le goulot d’étranglement des journaleux traditionnels: il se pourrait bien que l’information alternative se voit boostée. Et c’est tant mieux.
Le 09/10/2012 à 08h50
La mutation pour ces journaux est difficile et pas aussi simple de dire comme certain le font “qu’il y a qu’a faut qu’on” trouver un modèle économique.
Le 09/10/2012 à 09h03
Le 09/10/2012 à 09h05
@ Nithril
Certes.
Mais se faire payer juste pour le titre par une boite qui vous emmène un client?
C’est comme une péripatéticienne qui ferait payer son proxénète lui emmenant un client en ayant laissé entendre “je connais une fille intéressante”.
Le 09/10/2012 à 09h06
Le 09/10/2012 à 09h10
Le 09/10/2012 à 09h18
je comprend toujours pas cette taxe sur les clics.
si quelqu’un clique sur un lien google actualités, c’est bien qu’il va lire la page sur laquelle pointe ce lien.
le journal ne peut donc prétendre que google lui a volé une visite pour lui demander des sous, puisque cette visite a lieu.
Le 09/10/2012 à 09h20
Le 09/10/2012 à 09h23
C’est marrant, mais en Belgique depuis que les journaux et autres quotidiens ont fait du bruit pour justement pas être référencés par google, ça pleure à chaudes larmes parce que ça perd trop de thune et ça licencie à tour de bras…" />
Le 09/10/2012 à 09h32
Le 09/10/2012 à 10h08
Le 09/10/2012 à 10h26
Juridiquement, le SPQN veut abandonner son droit d’autoriser ou refuser l’indexation de leur contenu en échange non d’une taxe, mais d’une rémunération assise sur le droit voisin.
Ont-ils au moins testé la non-indexation de leurs contenus ?
Avec quel bilan ?
Quitte à aller jusqu’au bout de cette logique, pourquoi ne pas accorder aux FAI les mêmes droits qu’aux NMPP qu’à Presstalis ?
Le 09/10/2012 à 10h31
Le 09/10/2012 à 11h24
Google et la presse sont devenu inter dépendant, ils doivent régler cela entre eux, Google n’a pas le droit de se servir de leur notoriété et contenu pour être un bon moteur et à l’inverse la presse n’a pas de “droit” de taxer un moteur de recherche.
Le 09/10/2012 à 11h39
Le 09/10/2012 à 11h41
Le 09/10/2012 à 12h03
Le 09/10/2012 à 12h07
Côté gouvernement, les tentations sont grandes de transformer le principe de cette rémunération en une taxe
Il leur arrive de ne pas penser à taxer quelque chose ?
Le 09/10/2012 à 12h07
Le 09/10/2012 à 12h19
Le 09/10/2012 à 12h25
Le 09/10/2012 à 18h28
Oh tiens, une idee toute bete pour Google:
(petit oubli…) - publier le tout et rigoler avec le reste du monde.
Le 09/10/2012 à 20h04
Le 09/10/2012 à 21h43
Le 10/10/2012 à 06h12
Le 10/10/2012 à 06h46
Le 10/10/2012 à 16h39
Le 13/10/2012 à 18h25
Le 14/10/2012 à 12h02
Le 09/10/2012 à 07h27
De futures usines à gaz bureaucratiques de taxation bien de chez nous en préparation, avec une tripotée de fonctionnaires payés à surveiller le bon fonctionnement de la machine à café du système.
Le dernier § résume bien la mentalité de nos ‘dirigeants’ : leur intérêt, celui de dépenser un peu plus pour ‘asseoir’ les futurs votants, passe avant tout. Qui cela étonne encore ?
Le 09/10/2012 à 07h28
La musique ne s’adapte pas, la presse ne s’adapte pas, que faire ?! Taxons bien sur ! " />
Tiens et pis les constructeurs automobiles… subventionnons les aussi !
Tant qu’ils tiendront par la main tous ceux qui ne veulent pas faire d’effort et investir pour évoluer, pourquoi le feraient-ils ? " />
Le 09/10/2012 à 07h33
Ahah j’en connais qui en ont marre de bosser " />
Le 09/10/2012 à 07h36
Alors que tous le monde est prêt à payer pour être bien référencé. Eux veulent une taxe pour que les moteurs de recherche est l’immense honneur de pouvoir les référencer … " />
Je te désindexerai tous ses vieux #!@%* , vite fait bien fait , y auraient tôt fait de venir pleurer.
Le 09/10/2012 à 07h45
Le 09/10/2012 à 07h47
Est-ce que les moteurs auront le droit de refuser l’indexation de contenus taxés ?
Le 09/10/2012 à 07h52
Le 09/10/2012 à 07h58
J’attends le jour où les pagesjaunes vont être en faillites car ils devront payer toutes les références à ceux listés…
La presse est risible et très co$#es…
Le 09/10/2012 à 08h00
Google attends de voir je pense (si ils déréférence de suite ça fait du revenu pub en moins), mais si cette connerie passe, je donne pas cher de la vie de ces imbéciles. Ils vont tous coulés sans référencement.
Honnêtement je comprends toujours pas le problème :
Sans référencement personne n’y gagne, et si ils pensent que Google les payera pour les référencer, ils se fourrent le doigt dans l’œil jusqu’au gros orteil.
Le plus drôle dans tout ça c’est qu’a mon avis ils pensent que les gens se suffisent de lire le titre des news et ils ont peut être pas tords… la majorité des journaux se contente de publier des dépêche AFP… Il faudrait qu’ils réapprennent à faire leur boulot…
Le 09/10/2012 à 08h27
faut-il identifier le manque à gagner des ayants droit et/ou le bénéfice tiré de l’opération par le « référenceur » ?
A l’heure actuel, il est clair que c’est un bénéfice pour eux, mais ils ne l’ont pas encore compris.
Je rajouterai que je les invite à continuer tête baissé dans leur raisonnement sans avoir une vue d’ensemble et objective. Lorsque la loi passera (si elle passe) les nouveaux payeurs feront pareil, tête baissé dans leur propre raisonnement : pas de référencement, pas de taxe.
El là, le SPQN et consœur feront moins les malins et vont venir chialer.
C’est tout de même triste de voir comment l’Homme peut être obtus.
Le 09/10/2012 à 08h36
google a des accords avec l’AFP
au revoir les journal, et plus de place pour les dépêche AFP " /> et bing, bien fait pour les journaux
comme les belges quand ils ont essaie de négocié en force avec google