Bruxelles donne un mois à Paris pour modifier le taux de TVA sur les ebooks
Ménager l'ebook et le chou
Le 25 octobre 2012 à 07h07
4 min
Droit
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C’est désormais officiel : la Commission européenne vient d’adresser un avis motivé à la France à propos de son taux de TVA applicable aux livres numériques. Paris dispose désormais d’un mois pour aligner ce taux, actuellement de 7 %, à celui de la TVA normale, à savoir 19,6 %. Problème : la nouvelle majorité entendait réduire ce taux à 5,5 % à partir de 2013, et ne semble pas disposée à bouger d'un poil.
Le bras de fer entre la France et la Commission européenne au sujet du taux de TVA à appliquer aux livres numériques continue. Et gagne même en intensité. Ce n’est d'ailleurs pas une surprise : après avoir été mis en demeure par Bruxelles début juillet, la France vient désormais de se voir adresser un avis motivé.
Comme lors de ce premier avertissement officiel, les services de la Commission rappellent que depuis le 1er janvier 2012, la France applique un taux réduit de TVA aux livres numériques, « ce qui est incompatible avec les règles actuelles de la directive TVA ». Il apparaît en effet que selon ce texte, le téléchargement de livres numériques doit être considéré comme un service fourni par voie électronique. Or, « l’application d’un taux réduit à ce type de services est exclue », relève Bruxelles.
Aussi, la Commission pointe une seconde fois les « graves distorsions de concurrence » provoquées par cette fiscalité. Bruxelles explique en effet que les règles actuelles prévoient l'application du taux de TVA de l'État membre du prestataire, et non de celui du client. Autrement dit, lorsque vous achetez un bien, vous payez la TVA en fonction de là où vous vous trouvez. Or, pour un livre numérique, vous vous acquittez de cette taxe d’après l’endroit où se trouve le prestataire, mais vous pouvez le commander depuis n'importe où. De nombreuses entreprises peuvent ainsi avoir été tentées de s’installer dans un État membre en raison de sa fiscalité avantageuse. Les pays respectant les règles communes se trouvant de ce fait pénalisés.
Vers une saisine de la justice européenne ?
En engageant cette deuxième et dernière étape de la procédure d’infraction, la Commission européenne fixe un ultimatum à Paris : elle lui donne un mois pour aligner le taux de TVA des livres numériques au taux normal de 19,6%. À noter que le Luxembourg s’est également vu adresser un avis motivé, et dispose lui aussi d’un mois pour se mettre en conformité avec la législation européenne.
Si jamais la France ne satisfaisait pas les attentes de la Commission, cette dernière pourrait saisir la Cour de justice de l’Union européenne. À la procédure d’infraction se substituerait une procédure contentieuse et les magistrats pourraient alors être amenés à sanctionner la France d’une amende, s'ils considéraient que celle-ci n’a pas respecté le droit de l’Union.
Paris campe sur ses positions
La France se trouve désormais dans une fâcheuse posture, puisque le candidat Hollande avait promis un taux de TVA identique pour les livres numériques et physiques. Cette proposition a d’ailleurs été traduite dans le projet de budget pour l’année prochaine : un taux commun de TVA de 5,5 % devrait être appliqué dès le 1er janvier 2013, en lieu et place du taux actuel de 7 %.
Dans une réponse à une question parlementaire, publiée la semaine dernière, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti reste d'ailleurs droite dans ses bottes : « Il n'y a pas de raison pour que la TVA soit différente selon les supports. Un livre reste un livre, qu'il soit lu sous sa forme imprimée ou numérique ». Pour la locataire de la Rue Valois, une telle politique fiscale est d’autant plus justifiée que « l'application d'un taux réduit de TVA au livre numérique est favorable au développement du marché (...), précisément au moment où le marché se structure ».
Et la ministre de conclure : « Le Gouvernement continuera à mener son travail d'argumentation et de persuasion auprès de la Commission et de ses partenaires européens ». Un travail qui risque de s'annoncer laborieux, au regard des résultats obtenus par Paris depuis l'ouverture de cette procédure d'infraction...
Bruxelles donne un mois à Paris pour modifier le taux de TVA sur les ebooks
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Vers une saisine de la justice européenne ?
Commentaires (50)
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Abonnez-vousLe 25/10/2012 à 08h23
Sérieusement au lieu de faire des calculs bidons sur l’augmentation de la CSG, la baisse de la TVA sur les livres mais pas ailleurs, ou la restauration et toute ces conneries, une mesure simple : on arrête le yoyo de la TVA.
D’ailleurs en ce qui me concerne, le livre n’a pas à bénéficier d’un taux réduit! D’où sort cette connerie franchement? Pourquoi ne pas faire un taux par produit pendant qu’on y est?! Les autres biens culturels (ou associés, je ne juge pas ici de leur qualité culturel) sont ils à 19,6% ? Oui! Alors le livre c’est pareil. Et une différence livre électronique et livre papier c’est encore plus idiot. Dans ce cas je propose une TVA différente entre DVD et VOD. Et un troisième pour la séance de ciné. Bordel…
(oui je suis énervé ce matin et ALORS?!" />" />" />)
Le 25/10/2012 à 08h23
Le 25/10/2012 à 08h30
Tiens, en pensant à ça, un e-book n’ai plus destiné à un pays, contrairement au livre papier, non? Donc des e-book en français publié par un “éditeur” étranger n’est plus tenu de respecter la loi Lang sur le prix unique non?
Le 25/10/2012 à 08h36
Quand on croit à des promesses faites par des politiques on est un peu crédule, pour ne pas dire autre chose " />
Le 25/10/2012 à 08h40
Il n’y a pas de raison pour que la TVA soit différente selon les supports.
Par contre, c’est une raison suffisante pour taxer à outrance sous le prétexte fallacieux de “préjudice pour les ayants-droits”.
Faudrait être un petit peu cohérent ma petite dame, ou c’est différent, ou ça ne l’est pas…
Le 25/10/2012 à 08h43
Un truc que je ne comprend pas. Pourquoi la France doit avoir une tva de 19.6 alors que certain pays de la zone euro on une tva a 17% " />
Le 25/10/2012 à 08h45
Le 25/10/2012 à 08h46
Le 25/10/2012 à 08h47
Le 25/10/2012 à 08h49
Le 25/10/2012 à 08h59
Le 25/10/2012 à 09h02
Le 25/10/2012 à 09h14
Le 25/10/2012 à 09h20
Le 25/10/2012 à 09h30
Le 25/10/2012 à 09h55
Le 25/10/2012 à 07h17
Paris campe sur ses positions…procédure d’infraction
Ils s’en foutent, c’est le contribuable qui va payer l’amende dans ses impôts et taxes !
Le 25/10/2012 à 07h19
Alors là, je ne comprends plus …
La France va défendre envers et contre tout la TVA réduite sur les e-books, par contre elle soutient (au moins passivement) les augmentations des prélèvements pour préjudices au profit des ayants-droits sur les support des dits e-book !!! " />
Le 25/10/2012 à 07h20
C’est bien, c’est tellement important de donner 1 mois à la France pour remettre la TVA à 19.6%, histoire d’avoir ce taux durant le dernier mois de l’année, avant de le passer à 5.5%… Attention, y a du niveau!
Le 25/10/2012 à 07h22
C’est ridicule de vouloir une telle différence de TVA sur les livres papiers et les numériques.
Pour une fois que ce n’était pas une mesure en faveur des libraires…
Le 25/10/2012 à 07h24
Tu sais … sachant qu’ils vendent les e-books des fois plus cher que la version papier (ca coute cher de produire du numérique. plus cher que de fabriquer le livre, de l’expedier et de le mettre en rayon) il faudrait une TVA à 0%
Le 25/10/2012 à 07h35
Oui mais ça c’est un problème international, il y a beaucoup de reproche à ce sujet sur les forum Amazon (US ou FR).
Le problème étant que dans de nombreux cas, c’est l’éditeur qui fixe ce prix.
Le 25/10/2012 à 07h37
le téléchargement de livres numériques doit être considéré comme un service fourni par voie électronique
Mais… c’est complètement à côté de la plaque ! Ce qu’on paie, c’est le livre, pas le téléchargement ! Le téléchargement n’est qu’un moyen ici…
Si à la limite on parlait d’abonnement donnant accès à tous les livres… à la rigueur…
Là dessus, je rejoins Aurélie Filippetti… ou alors c’est moi qui comprends de travers ? " />
Le 25/10/2012 à 07h49
Le 25/10/2012 à 07h54
Le 25/10/2012 à 08h15
Si le gouvernement campe sur ses positions ça sera peut-être la première promesse présidentielle qui sera tenue (ou pas loin).
On y croit ^^
Le 25/10/2012 à 08h16
Bah à ce moment là autant remonter aussi la TVA des restos à 19,6%… Au moins on aura une chance de voir le gouvernement boucler son budget!
Le 25/10/2012 à 08h18
Le 25/10/2012 à 10h05
Le 25/10/2012 à 10h10
Le 25/10/2012 à 10h12
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Le 25/10/2012 à 15h01
Certains ont du mal à comprendre …" />
la TVA est un impot qui est reversé à l’état. En général payé par l’acheteur mais pas toujours.
Si on vends un produit dans un pays alors la TVA est versée dans le pays : autrement dit celui de l’acheteur.
Cela va bien quand il y a un vendeur dans le pays. Par exemple un commerce.
Si on veut appliquer ce principe sur le web cela marche mal: il n’y a pas forcément de vendeur dans le pays de l’acheteur. Donc il a été décidé de changer les règles :
quand un vendeur vend quelque chose sur le web, la TVA est fixée par le pays du vendeur et touchée par ce pays.
Pour éviter qu’il y ait distortion de concurrence (c’est à dire de de baisser la TVA pour les vendeurs afin de faire de la compétition de taxes), les TVA doivent être les mêmes (ou dans la même catégorie).
C’est ce qui se passe ici. et c’est tout !
Est-ce plus clair ?
Le 25/10/2012 à 15h01
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