Accord avec Google : la presse allemande ne veut pas copier la France
La loi c'est moi
Le 05 février 2013 à 07h13
4 min
Internet
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Alors que la presse française vient de trouver un accord avec Google, moyennant 60 millions d'euros pour une durée indéfinie pour le moment, l'Allemagne a une vision différente de la situation. Le pays de Nietzsche et de Brahms estime en effet qu'un tel arrangement ne résoudrait en aucun cas leurs différends.
Rendez-vous au printemps
En septembre dernier, la presse française menaçait tous les moteurs de recherche et agrégateurs d'actualités d'une taxe pour chaque lien et chaque citation d'un article, ceci via un projet de loi rédigé par l'association de la presse d'information politique et générale (IPG).
La France était toutefois loin d'être le premier pays à s'attaquer à ce problème en passant par la voie législative. En août 2012, Google tremblait déjà alors qu'un projet de loi protégeant la propriété intellectuelle de la presse en ligne venait de passer une première étape en Allemagne, avant de passer plus tard devant les députés. Le Bitkom, le syndicat professionnel allemand des technologies de l'information et de la communication, estimait à l'époque que cette loi envoyait un très « mauvais signal » aux sociétés allemandes présentes sur Internet. Quant à Google, il a tout simplement résumé qu'il s'agissait d'une « journée noire pour Internet en Allemagne ».
Quelques mois plus tard, la presse belge (en décembre) puis la française (le 1er février) ont donc trouvé leur solution avant les Allemands, pourtant en quelque sorte initiateurs du conflit. Il faut dire que le projet de loi suit son cours et qu'il devrait être voté par les députés allemands au printemps prochain si tout va bien.
L'accord français « n'est pas un modèle pour l'Allemagne »
En Allemagne, l'accord français est vivement critiqué par les représentants des journaux locaux. La Verband Deutscher Zeitschriftenverleger (VDZ), c'est-à-dire l'Association des éditeurs de magazines allemands, et la Bundesverband Deutscher Zeitungsverleger e.V. (BDZV), l'équivalent du VDZ côté journaux cette fois, ont ainsi estimé que l'accord français « n'est pas un modèle pour l'Allemagne ».
Les deux associations concèdent que ces 60 millions d'euros sont une belle contribution, mais en aucun cas cet accord ne résout la problématique de base. En effet, la VDZ et la BDZV jugent qu'un tel accord ne serait pas juste vis-à-vis des autres agrégateurs d'actualités, qui agissent pourtant de la même façon que Google. Qui plus est, la menace d'un droit voisin en faveur de la presse est automatiquement écartée, l'accord annulant la proposition de loi.
« La solution de la France est un pari sur le monopole de Google »
Dans leur communiqué commun, les deux associations de presse allemandes apprécient ainsi bien peu l'accord français, d'autant que selon Christoph Keese, l'un des porte-parole des associations, « la solution française est un pari sur le monopole de Google ». Une analyse intéressante, sachant qu'en France tout comme en Allemagne, les parts de marché de la firme du géant de l'internet sont très importantes (supérieures à 90 %) et qu'un accord avec Google impliquerait une nouvelle négociation si un concurrent venait à déployer ses ailes. Ce qui n'est toutefois pas d'actualité.
Ce même Christoph Keese avait d'ailleurs un avis bien tranché vendredi dernier lors de l'officialisation de l'accord entre la presse française et Google, en affirmant sur Twitter que cet arrangement n'était qu'un camouflage et que le seul but était bien d'éviter la loi.
En Allemagne, tout semble donc indiquer que la presse locale est bien décidée à forcer Google à ouvrir son portefeuille en passant par la loi, jugeant l'accord français peu intéressant - avis par ailleurs aussi partagé en France (voir ici ou là). De quoi transformer ces 60 millions d'euros sur plusieurs années en une somme ridicule ?
Notons que Google connait de nombreux problèmes outre-Rhin. Outre ces déboires avec la presse, l'entreprise américaine ne peut plus diffuser via YouTube de clips détenus par les ayants droit allemands, ceci depuis 2009. Alors que les autres pays scellent des accords - la France est actuellement en négociation pour renouveler son contrat - en Allemagne, lesdites négociations sont au point mort depuis désormais quatre longues années.
Accord avec Google : la presse allemande ne veut pas copier la France
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Commentaires (31)
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Abonnez-vousLe 05/02/2013 à 09h43
Le 05/02/2013 à 09h53
Le 05/02/2013 à 09h54
Le 05/02/2013 à 09h55
Comme quoi mon post était visionnaire des commentaires à venir " />
Le 05/02/2013 à 09h58
Le 05/02/2013 à 10h06
Le 05/02/2013 à 10h20
Le 05/02/2013 à 10h26
Le 05/02/2013 à 10h34
Le 05/02/2013 à 10h40
Le 05/02/2013 à 12h48
Le 05/02/2013 à 14h14
Le 05/02/2013 à 07h44
Ca étonne tant que ça qu’en France on est choisi la stigmatisation et la spoliation d’un seul acteur ? " />
Le 05/02/2013 à 08h01
Le 05/02/2013 à 08h02
Le 05/02/2013 à 08h14
Hs breve / nexus 4 de nouveau dispo
Pour en revenir à la news c’est une “victoire à court terme.. Le problème est toujours là..
Le 05/02/2013 à 08h22
Le 05/02/2013 à 08h23
moi ce qui me sidere c’est qu’en france on est tres mal informé mais en plus tous les articles a la une ont quasiment la meme source. c’est seulement la forme de sarticles qui change et non le contenu. On a donc les memes bruits de couloir.
tiens aujourdhui je vais essayer de faire un récapitulatif.
Le 05/02/2013 à 08h25
Le 05/02/2013 à 08h27
Le 05/02/2013 à 08h30
Le 05/02/2013 à 08h41
Le 05/02/2013 à 08h52
Très bon article, auquel je trouve qu’il manque juste ce rappel:
http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/le-fisc-reclamerait-1-milliard-d-euros-a…
Les 60 millions versés sur “plusieurs années” sont à mettre en parallèle du milliard qui serait réclamé par le fisc français pour 4 exercices. Après ce qu’on ne sait pas c’est si ces 60 millions sont pour laisser le temps à Google de se préparer à une nouvelle fiscalité européenne à venir, ou si c’est pour que la France coupe court aux réformes fiscales…
Le 05/02/2013 à 09h23
Le 05/02/2013 à 09h25
Le 05/02/2013 à 09h27
« la solution française est un pari sur le monopole de Google »
Bon ok. Mais dans ce cas là (même si ce n’est l’intérêt de Google tant cet accord semble être fait pour enterrer les investigations du fisc), d’un point de vue du droit, Google ne pourrait dénoncer cet accord car cela le désavantage vis-à-vis d’autres agrégateurs (même si c’est un accord et non une décision de justice/loi/autre du même type)?
Le 05/02/2013 à 09h28
Le 05/02/2013 à 09h37
Le 05/02/2013 à 07h19
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Le 05/02/2013 à 07h20
Une bonne news ou j’attends de voir déferler tous les fanboys de Google qui prétendaient que:
1- La France était vraiment pire que tout avec Google
2- Google ne paierait jamais mais s’amuserait à déréférencer
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Le 05/02/2013 à 07h28
Les deux associations concèdent que ces 60 millions d’euros sont une belle contribution, mais en aucun cas cet accord ne résout la problématique de base.
Bin la solution elle est simple pourtant
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