Un collectif d’artistes se mobilise sur Internet pour la licence globale
Deuxième couche sur l'Acte 2
Le 16 juillet 2013 à 12h11
5 min
Droit
Droit
Plusieurs organisations représentant des artistes viennent de lancer une pétition en ligne, afin que le public puisse s'associer à leurs positions, notamment s'agissant de la licence globale. En effet, alors que cette solution n'a pas obtenu les faveurs du rapport Lescure, le collectif « Alliance Culturelle Public Artistes » (SPEDIDAM, SAMUP, etc.) espère pouvoir influencer l'exécutif au travers de cette campagne en ligne.
En mai dernier, Jean-Paul Bazin, directeur général gérant de la Société de perception et de distribution des droits des artistes-interprètes (SPEDIDAM) nous avait fait part de sa déception quant aux propositions du rapport Lescure, qu’il jugeait « défavorables aux artistes-interprètes », et plus particulièrement de celle s’agissant de la légalisation des échanges non marchands. Pour le représentant de cette société de gestion collective, ardent défenseur de la licence globale depuis plusieurs années, la mission sur l’Acte 2 de l’exception culturelle manquait le coche en écartant une telle option. « Il n’y a pas de solution de remplacement, et pendant ce temps là, l’argent ne rentre pas » expliquait-il à PC INpact. Il faisait alors valoir pourquoi il portait sa préférence sur la licence globale : « Ma philosophie c’est d’encadrer, comme en 1985 avec la rémunération pour copie privée, un phénomène qu’on ne pourra pas arrêter et de manière à ce que tout le monde y trouve son compte ».
Deux mois plus tard, les propositions du rapport Lescure ont suscité des réactions de part et d’autre, certains députés remettant par exemple la licence globale sur le devant de la scène. La Hadopi elle-même s’est saisi du sujet à la fin du mois de juin.
Sauf que le gouvernement ne semble pas vraiment séduit par la légalisation des échanges non marchands. Le ministère de la Culture l’a d’ailleurs annoncé officiellement la semaine dernière : « la réponse graduée, sous sa forme aménagée résultant du nouveau décret [supprimant la peine de coupure de l’accès à Internet, ndlr], sera transférée au CSA et l’Hadopi sera supprimée ». Si l'éventuel lancement d’une mission sur les échanges non marchand a pu circuler le mois dernier, c’est le silence radio depuis. L’idée d’une éventuelle licence globale ou contribution créative apparaît ainsi comme bien éloignée des projets de l’exécutif.
Le collectif Alliance Culturelle Public Artistes lance une pétition en ligne
Pour peser un peu plus dans le débat précédent un éventuel projet de loi transposant les propositions du rapport Lescure, le collectif « Alliance Culturelle Public Artistes » (ACPA) vient de lancer une pétition en ligne. Différentes organisations représentant les intérêts des artistes sollicitent ainsi le soutien des internautes : la SPEDIDAM, le SAMUP (Syndicat des artistes-interprètes et enseignants de la musique et de la danse) ou bien encore l’APRDAI (Association pour le respect des droits des artistes-interprètes). « Le rapport Lescure de mai 2013 constitue l'une des plus graves attaques contre les droits des artistes interprètes depuis leur reconnaissance en France par la loi du 3 juillet 1985 » clament ainsi ces organisations. Elles y voient « une véritable stratégie d'expropriation et de pillage des droits des artistes interprètes ».
Parmi les motifs d’insatisfaction du collectif, la mise à l’écart d’une forme de licence globale. Pourtant, l’ACPA fait valoir que « l'instauration d'une telle licence permettrait de mettre un terme aux errements répressifs encouragés par l'industrie du disque, qui ont conduit à la loi Société de l'Information [loi DADVSI de 2006, ndlr], excessive et inapplicable, et aux deux lois Hadopi qui ont fait perdurer des modèles archaïques de sanction contre les internautes ». Sans dresser les contours d’une telle solution, le collectif assure qu’une licence globale « contribuerait également à la rémunération des artistes et au financement de la culture ».
Une solution dans l’intérêt des artistes et du public selon l’ACPA
L’objectif est le suivant : que les internautes appuient les idées ainsi défendues par ces organisations d’artistes. « C'est également l'intérêt du public, qui doit conserver ses espaces de liberté sans être pris en otage entre quelques offres commerciales qui tentent de dicter leurs lois au marché et des multinationales qui s'efforcent fébrilement, après une décennie d'erreurs stratégiques coûteuses, de confisquer les droits des artistes dans l'espoir d'améliorer leur chiffre d'affaires » plaide le collectif pour rallier un maximum de soutiens. Pour l’heure, la pétition n’a recueilli qu’une soixantaine de signatures.
On notera enfin qu’un projet de réforme du droit d’auteur élaboré par des internautes, soutenu notamment par le collectif Savoirs Com1, vient quant à lui d’obtenir un soutien suffisant pour être envoyé sous forme papier aux députés. Comme nous l’évoquions ce week-end, il s’agit d’un texte synthétisant différentes mesures telles que la dépénalisation des échanges non lucratifs ou la contribution créative.
Un collectif d’artistes se mobilise sur Internet pour la licence globale
-
Le collectif Alliance Culturelle Public Artistes lance une pétition en ligne
-
Une solution dans l’intérêt des artistes et du public selon l’ACPA
Commentaires (50)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 16/07/2013 à 13h37
Le 16/07/2013 à 13h45
Le 16/07/2013 à 13h48
Le 16/07/2013 à 13h52
Le 16/07/2013 à 13h53
On paye déjà assez de TAX€S !
Le 16/07/2013 à 13h55
Le 16/07/2013 à 14h25
Le 16/07/2013 à 14h46
Si ils ont besoin d’argent qu’ils aillent réclamer leur dû à la SACEM, elle nous pompe suffisament comme ça aux noms
des sois disants ayants-droits
Le 16/07/2013 à 15h09
Le 16/07/2013 à 15h10
Le 16/07/2013 à 15h14
Le 16/07/2013 à 15h14
De toute façon on y aura droit de par le fait que les dvd à 26 euros n’ont aucune nature à se vendre et que donc les maisons d’édition n’auront jamais plus que l’état pour continuer de gaver leurs actionnaires …
C’est la seule façon de faire disparaître cette question des débats en cela qu’avec un prix fixe payé par l’impôt et donc ceux qui le peuvent, les familles nombreuses pourront espérer accéder à la culture.
En plus cela permettra de mettre les mafias là où elles n’auraient jamais dû cesser d’être, dans l’ombre des couloirs de nos gouvernants.
Il est parfaitement anormal que l’on ai cherché à mettre nos vies privées en débats pour des questions de royal tees : Hadopi n’aurait jamais du exister et mettre des gamins seuls avec une demande de justification de téléchargement improbables dans les mains, en face d’une porte fenêtre de leur 16ième étage … C’est seulement de la mise en danger d’autrui pour du pognon. c’est parfaitement abject. " />
Les ayants-biens sont une perversité et un abus de bien social permanent tout autant qu’une insulte à la culture française. Qu’ils se démerdent avec leur homologues étatiques pour assumer la fermeture de services hospitalier à l’heure de la redevance télé. Internet ne peut avoir de péages, il ne peut participer que de l’impôt pour l’égale et libre accès à l’information et à la culture.
Le 16/07/2013 à 15h51
Le 16/07/2013 à 16h00
Le 16/07/2013 à 16h14
Un collectif d’artistes se mobilise sur Internet pour la licence globale
TROP TARD ! J’AI APPRIS À ME PASSER D’EUX !
Le 17/07/2013 à 18h02
Tu parles d’un sujet que tu ne comprends pas. Les annexes au règlement général de l’Unedic (les intermittents, mais également les interimaires et d’autres professions qui subissent des conditions de précarité spécifiques) font partie d’une même caisse, l’Unedic. Il n’y a pas de caisse spécifique aux intermittents ou aux intermaires.
Les conditions d’indemnisations sont spécifiques parce que les conditions d’emplois le sont.
Les salariés intermittents cotisent également bien souvent au régime général lorsqu’ils font d’autres activités. Par ailleurs, il y a déjà des cotisations majorées pour ces professions.
Bref, je ne vais pas m’étaler car ce n’est pas le sujet de l’article . Il demeure que le chômage n’est pas rentable, ça c’est certain, mais dans la culture, depuis 2000, il y a une croissance de l’emploi de 5% par an. C’est l’un des secteurs les plus dynamiques depuis 10 ans en France.
L’emploi permanent généré par l’activité des intermittents serait également à prendre en compte si on voulait calculer un pseudo déficit.
Si tu es si intérréssé par le sujet, il y a un rapport assez complet de l’Assemblée Nationale qui est paru il y a quelques mois (cf.http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i0941.asp)
Le 16/07/2013 à 12h15
Y’a vraiment des internautes qui vont signer ? " />
Le 16/07/2013 à 12h21
Mettez vos photos dans un coffre, pas sur le net " />
Le 16/07/2013 à 12h23
Money Money Money
Le 16/07/2013 à 17h25
« Ma philosophie c’est d’encadrer, comme en 1985 avec la rémunération pour copie privée »
Si c’est pour payer et au final ne pas avoir, en pratique, la possibilité d’utiliser un droit que je devrais avoir, non merci " />
Ça va finir comme ce que préconise un député : on paye une licence globale, mais on a pas le droit de télécharger…
Le 16/07/2013 à 20h22
Un article sur PCI en 2009
RMS et le mécénat global :
PC INpact
Le 16/07/2013 à 20h45
Le 16/07/2013 à 21h07
le collectif « Alliance Culturelle Public Artistes »
aurait peut être mieux fait de se réveiller quelques années plus tôt ?
Le 16/07/2013 à 21h24
Le 16/07/2013 à 21h30
un ex-membre du groupe Radiohead qui retire ses chanson de Spootify
Le 16/07/2013 à 23h15
Le 17/07/2013 à 07h35
Le 17/07/2013 à 08h43
Le 17/07/2013 à 08h49
Le 17/07/2013 à 08h54
mais nom de Chuck N., lisez la pétition au lieu de raler!
En effet, en prétendant garantir une « rémunération » pour les artistes interprètes, le rapport garantit en réalité la cession des droits des artistes aux producteurs, s’oppose à la gestion collective de ses droits par la SPEDIDAM – alors que 32 000 associés lui ont confié cette gestion - et fait intervenir la société de gestion uniquement comme seul prestataire de service des producteurs et sous leur contrôle, pour percevoir ce qu’ils accepteront, le cas échéant, de concéder aux artistes interprètes
Ce n’est pas une pétition pour la licence mais contre le rapport lescure!
Non, le rapport Lescure ne doit pas être l’occasion d’un pillage du droit des artistes interprètes par l’industrie musicale et audiovisuelle.
Le 17/07/2013 à 09h09
Le 17/07/2013 à 11h04
Le 17/07/2013 à 13h43
Le 17/07/2013 à 13h52
Le 16/07/2013 à 12h23
Le 16/07/2013 à 12h24
Le 16/07/2013 à 12h24
Le 16/07/2013 à 12h26
Comme dans la vie en général et dans ce cas particulier, toujours compter sur soi - même. Ma license globale je l’ai depuis 3 ans et elle rémunère une boite asiatique pour 20 euros par mois. " />
Le 16/07/2013 à 12h47
La licence globale, on la paye déjà !
C’est d’ailleurs grâce à elle que (par exemple, j’ai pas de chiffres pour d’autres années) sur l’année 2009, 105.000 intermittents du spectacle ont été indemnisés pour près de 1,3 milliard, tandis que leur seules cotisations ne couvraient que 223 millions d’euros (chiffres confirmés par l’UNEDIC)
En gros, les non intermitants du spectacle ont versé en 2009 un chouilla plus d’un milliard d’euros pour les intermitants du spectacle, 4 fois plus que la copie privée (qui est déjà très chère, dixit l’ufc ;)), plus d’un tiers du budget de la culture la même année (2,8Milliard), si ça c’est pas de la licence globale (soutient à la création/exception culturelle/etc…), c’est quoi ?
Le 16/07/2013 à 12h49
Le 16/07/2013 à 12h54
Raââh le discours gerbant
« l’instauration d’une telle licence permettrait de mettre un terme aux errements répressifs encouragés par l’industrie du disque, qui ont conduit à la loi Société de l’Information [loi DADVSI de 2006, ndlr], excessive et inapplicable, et aux deux lois Hadopi qui ont fait perdurer des modèles archaïques de sanction contre les internautes »
C’est pas les mêmes qui défendaient bec et ongles des propos exactement inverses il n’y a pas si longtemps ?
L’instauration d’une telle licence te permettra surtout de t’en coller plein les poches, espèce d’escroc.
“Une solution pour les artistes”, les artistes du détournement public oui.
Le 16/07/2013 à 13h04
Des artistes en mal de talent et qui ne vendent rien. Du coup, ils esperent avec la licence globale vivre au crochet de ceux qui reussissent et ont du talent.
Un grand classique
Le 16/07/2013 à 13h10
Perso je préfère ce genre de discours que celui des majors et autres.
Le 16/07/2013 à 13h14
Le 16/07/2013 à 13h15
Le 16/07/2013 à 13h17
Le 16/07/2013 à 13h17
Le discours de la SPEDIDAM est dans la continuité, je ne vois pas pourquoi certains continuent à faire l’amalgame avec l’industrie du disque, puisqu’ils restent droits dans leurs bottes, et que ce discours de longue date est ma foi assez juste et légitime.
Après, sans tête d’affiche face à l’industrie qui est toujours prompte à sortir des noms ronflants, difficile d’espérer un soutien massif et/ou populaire.
Le 16/07/2013 à 13h23
Le 16/07/2013 à 13h23
Le 16/07/2013 à 13h28