« Prote©tion Livres », le portail des éditeurs contre le téléchargement direct
À prix « modique » selon le SNE
Le 06 août 2013 à 10h16
4 min
Droit
Droit
Le secteur du livre, même s’il ne prend toujours pas part au dispositif Hadopi, oeuvre malgré tout afin de lutter contre le partage illicite des oeuvres de ses auteurs. Comme l'illustre la récente ouverture d'un portail facilitant les notifications aux hébergeurs, « Prote©tion Livres », les acteurs de la filière s'attaquent désormais de plus en plus au téléchargement direct.
Le Syndicat national de l’édition (SNE) le promettait depuis quelques mois déjà : le site développé sous la houlette du syndicat anglais des éditeurs, « www.copyrightinfringementportal.com », devait être traduit afin d’être accessible pour ses adhérents. Comme l’a remarqué Actualitté, ce site s’est mué en France en un « Portail Prote©tion Livres », lequel est désormais fonctionnel.
Mais que propose la Publishers Association Limited, cette société britannique se cachant derrière ce site ? En fait, il s’agit d’un intermédiaire proposant aux ayants droit d’effectuer des démarches juridiques en leur nom, et ce dans le cadre de la lutte contre la contrefaçon de leurs œuvres. Les responsables du portail insistent bien sur les limites des règles actuelles en matière d’hébergement : il peut s’avérer très long et complexe pour un ayant droit d’obtenir le retrait d’un fichier qu’il considère illicite. Entre les hébergeurs de fichiers (RapidShare, DepositFiles, anciennement MegaUpload,...), les sites indexant des liens vers ces hébergeurs, ou bien les sites hébergeant directement des contenus illégaux sur leurs serveurs, les démarches peuvent être différentes et fastidieuses.
La notification en quelques clics et à prix « modique » selon le SNE
Par conséquent, l’idée est la suivante : simplifier l’ensemble de ces processus pour les ayants droit. Ce portail propose donc à ses utilisateurs d’entrer, depuis un simple navigateur, les détails de l'infraction (URL,...). « Le système identifie le FAI, vérifie l'existence de récidivistes et rédige automatiquement une notification appropriée prête à être transmise » promet ainsi le Portail Protection Livres. Fait intéressant : avant de transmettre toute notification, il est précisé que l'éditeur doit vérifier l'infraction, « soit en consultant le site émetteur, soit en téléchargeant le contenu du site "cyber-locker" [de l’hébergeur de fichiers, ndlr] ».
En outre, le portail effectue des vérifications afin de s’assurer que les acteurs notifiés aient bien procédé au retrait des contenus visés. Mais ce n’est pas tout : un outil de détection vise d’autre part à surveiller l’apparition ou la réapparition de certains fichiers déterminés sur différents sites, et ce à partir de mots-clés.
Mais tout ceci a un prix pour les membres du SNE, lequel est calculé à partir de leur chiffre d’affaires annuel. De 285 euros par an pour un éditeur réalisant moins de 295 000 euros de CA, l’on peut aller jusqu’à 5 750 euros dès lors que le CA dépasse les 11,5 millions d’euros annuels. À noter que ces prix comprennent une remise de 50 %.
Les demandes de retrait préférées à la riposte graduée
L’utilisation de cet outil n’est toutefois présentée que comme quelque chose de complémentaire par le SNE. Ce dernier affirme effectivement être en train de travailler à la mise en place d’une procédure de notification qui « permettra l’envoi automatisé de très nombreuses demandes de retraits, à mesure de l’apparition des contenus illicites ». Ce service - facultatif - proposé aux adhérents du syndicat d’éditeurs sera géré par un prestataire extérieur, notamment à partir des technologies d’empreintes numériques. L'idée est ici de réduire encore plus les démarches reposant sur les épaules des ayants droit, notamment par rapport au portail Protection Livres.
Ceci nous permet de rappeler que les ayants droit du livre ne participent pas au dispositif de riposte graduée. Pour l’heure, seul les ayants droit de la musique et de l’audiovisuel envoient plusieurs dizaines de milliers d’adresses IP chaque jour à la Hadopi. En novembre 2011, Christine de Mazières, déléguée générale du SNE, expliquait d'ailleurs dans les colonnes d’Édition Multimédia que le syndicat préfèrait mettre l’accent sur les notifications de retrait envoyées aux plateformes d’hébergement plutôt que sur la riposte graduée.
« Prote©tion Livres », le portail des éditeurs contre le téléchargement direct
-
La notification en quelques clics et à prix « modique » selon le SNE
-
Les demandes de retrait préférées à la riposte graduée
Commentaires (40)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 06/08/2013 à 12h09
Et un portail pour signaler la connerie des éditeurs ca existe ou bien ?! " />
Quand je vois les prix des livres numériques (et par extension des biens numériques dont le modèle d’affaire repose sur la spoliation du consommateur) je n’ai qu’une seule envie c’est de ne pas les payer. " />
Au lieu de travailler, comme d’habitude, sur un dispositif de répression, ces gasiers feraient bien mieux de travailler sur la qualité et l’attractivité de l’offre légale. " />
Le 06/08/2013 à 12h11
Le 06/08/2013 à 12h14
Le 06/08/2013 à 12h17
Le 06/08/2013 à 12h21
Le 06/08/2013 à 12h36
Le passage livre physique > epub (ou équivalent) est assez rapide, le plus long étant de scanner, après l’OCR fait le travail tout seul.
Et quand on voit l’arnaque industrielle qu’est le prix du livre, par exemple la série GoT à 15€ le 1⁄3 de bouquin + 15€ le bouquin intégral, le “piratage” de livres n’est pas près de s’arrêter.
Sans parler du grand n’importe quoi des oeuvres qui ne peuvent tomber dans le domaine public parce que la loi prend en compte la date de la traduction et non la date de l’oeuvre.
Victor Hugo est devenu libre de droit, par contre Asimov en français on peut se toucher…
Le 06/08/2013 à 12h50
Le 06/08/2013 à 13h08
Le 06/08/2013 à 13h12
Le 06/08/2013 à 13h12
Quand on voit que les membres d’une certaine team ainsi que les membres du forum associé font tout le travail de scan, OCR, mise en page et relecture avec un travail de qualité, en multiformat et en des temps très rapides et tout ça bien sûr gratuitement, on se rend bien compte que les éditeurs se moquent bien du monde quand ils parlent d’un coup de 1500€ pour la création d’un ePub… d’autant plus qu’ils possèdent déjà la version Word du roman et donc qu’il n’y a pas besoin de scan, d’OCR ni de relecture (puisque cette dernière a déjà été faite pour l’édition papier)
Le 06/08/2013 à 14h07
Le 06/08/2013 à 14h11
Le 06/08/2013 à 14h14
La vérification manuelle de la totalité du bouquin est faite surtout pour les fautes de saisie. Je pars du principe que ça a déjà été fait pour la version papier, et la conversion en epub ne va pas en rajouter.
Quand on change le format d’un texte, ce qui peut merdouiller c’est la mise en page : césure, format des titres, de la table des matières, des notes de bas de page… ce n’est vraiment pas la peine de lire la totalité du bouquin pour repérer les soucis, parcourir rapidement quelques pages suffit à repérer la plupart des problèmes.
Non vraiment, on ne me fera pas croire que le travail de préparation d’un ebook mérite le même tarif que la fabrication, le transport, le stockage et la vente d’un exemplaire papier. Sans compter qu’un ebook est préparé une seule fois et vendu à plusieurs milliers d’exemplaires ! Bonjour le facteur d’échelle.
Le 06/08/2013 à 14h43
Le 06/08/2013 à 15h54
Le 06/08/2013 à 16h21
Le 06/08/2013 à 16h46
Le 06/08/2013 à 17h07
Le 06/08/2013 à 17h54
Le 06/08/2013 à 18h00
Bon j’ai pas tout lu… mais merd’ pour une poignée d’€ tu as accès à une biblio/video/CDthèque….publique !!
Pourquoi le numérique est-il différent ?
A+ the community
Le 07/08/2013 à 16h48
Pour expliquer plus en détail.
En livre num, que le fichier soit préparé pour l’impression ou pas, il y a tellement de différences qu’on passe de toute manière du temps pour ne pas donner à l’éditeur un fichier pourri (qu’il va vendre).
En prenant un fichier InDesign, par exemple, nous sommes parfois obligés de complètement refaire le taf parce qu’il n’a pas été fait correctement, et quand il faut restyler tout le document avant export (qui sera largement retouché ensuite vu que l’export d’inDesign est tout proche de la catastrophe et extrêmement limitant sur des trucs basiques comme les balises Html de base…), je peux dire qu’il y a du taf, parce qu’il faut tout virer, des approches aux césures en passant pas les retours à la ligne à la touche entrée.
Pour du word, faut tout se taper à la main pour avoir quelque chose de correct. On a des workflows en place, mais jamais de la vie on passe juste une heure dessus.
Pour info, calibre, qui est très bien les lecteurs, n’est certainement pas une solution viable pour les éditeurs. Amazon refuse d’ailleurs les fichiers convertis avec calibre parce que leur qualité est pitoyable…
Le 06/08/2013 à 10h38
Mais en fait la ils font leur propre hadopi du livre la ! Comme quoi le piratage c’est aussi un marché lucratif pour ce genre de boites.
Trop sympa la remise de 50% pour les membres du sne (enfin si j’ai bien compris), par contre les autres c’est plein pot.
head it: je sais plus écrire
Le 06/08/2013 à 10h49
" /> j’aimerai le retrait su site nathan.fr qui a mes yeux est un gros nanard de l’ère du 3615 (je déconseille fortement le règlement par CB )
Le 06/08/2013 à 10h58
Quand je pense que les éditeurs ont eut le temps de voir ce qui se passait pour la musique, et que pourtant ils tombent dans les même écueils…et bah tant pis pour eux qu’ils sont suffisamment incompétents pour ne pas comprendre le numérique.
Pour rendre le livre électronique attrayant ya un levier facile pourtant : le prix. Et quand je regarde les tarifs je rigole bien. Des livres au format poche vendu au prix “nouveauté” en versions électronique (bah oui pourquoi baisser le prix, puisque l’édition électronique elle ne passe pas en poche?!). On se retrouve avec des livres vendus 6/7€ en librairie, 17/18€ en epub….Bah bien sur! Sans compter les solutions anticopies lourdingues!
Pour mon kobo je m’étais dit que j’allais la jouer réglo, mais quand je vois que le truc adobe refuse de me DL mon livre, que les liens fnac fonctionnent pas après le paiement, que les prix sont plus qu’abusifs, bah je suis retourné comme pour la musique là où c’est facile et pratique d’accès. Et hop, un simple lien, un C/C et personne m’emmerde.
Finalement, 13 ans après avoir eu accès à internet chez moi, je me rends compte qu’il y a un seul média qui s’est un peu bougé le cul face à ce nouveau mode de diffusion (ou plutôt un seul acteur) : les JV avec Valve. Certes les conditions d’utilisations prennent un peu en otage le consommateurs mais au moins je profite de tous les avantages du numérique et de la dématérialisation (prix, facilité d’accès, etc…). A quand un équivalent pour la musique, le cinéma, les séries ou les livres sérieusement?
Le 06/08/2013 à 11h10
Le 06/08/2013 à 11h16
C’est sûr que leurs pratiques sont à revoir.
Comme pour les vidéos, ils faut une offre simple (sans DRM) et pas hors de prix.
Ce que j’aimerai aussi c’est la possibilité de vendre le livre physique avec une copie numérique pour 1€ de plus par exemple.
Le 06/08/2013 à 11h22
Le 06/08/2013 à 11h27
Le 06/08/2013 à 11h27
Le 06/08/2013 à 11h34
Le 06/08/2013 à 11h38
Perso un epub à la truelle me conviendrait, pour peux que le prix soit lui aussi en conséquence (1 euro pour les anciens livres, 4⁄5 euros les nouveautés).
Le 06/08/2013 à 11h40
Le 06/08/2013 à 11h42
Je suppose que ça demande soit d’embaucher une personne qui s’occupe des ouvrages numériques ou alors de faire appel à une entreprise extérieure.
C’est ce qui doit les refroidir. Avoir des investissements supplémentaires sans être sûr que cela va être rentabilisé rapidement.
Ça doit demander plus d’une heure de boulot, ça s’est sûr. Il ne suffit pas de convertir un fichier en un autre format. Il faut que la mise en page soit correcte, les césures,….
Le 06/08/2013 à 11h44
Première chose que je me suis dit en voyant le titre:
“Ah mais c’est quoi ce problème d’encodage encore là!”
Le 06/08/2013 à 11h46
Par conséquent, l’idée est la suivante : simplifier l’ensemble de ces processus pour les ayants droit. Ce portail propose donc à ses utilisateurs d’entrer, depuis un simple navigateur, les détails de l’infraction (URL,…). « Le système identifie le FAI, vérifie l’existence de récidivistes et rédige automatiquement une notification appropriée prête à être transmise » promet ainsi le Portail Protection Livres. Fait intéressant : avant de transmettre toute notification, il est précisé que l’éditeur doit vérifier l’infraction, « soit en consultant le site émetteur, soit en téléchargeant le contenu du site “cyber-locker” [de l’hébergeur de fichiers, ndlr] ».
LOL et le juge dans tout ça ?
Le 06/08/2013 à 11h49
Comme d’habitude, il n’y a guère qu’amazon qui ne prend pas les consommateurs pour des vaches à lait.
Et encore, seulement pour les livres en VA
Le 06/08/2013 à 11h51
Le 06/08/2013 à 11h55
Le 06/08/2013 à 11h55
Le 06/08/2013 à 12h00