Mais à quoi sert le Conseil national du numérique ?
Le JO olympique
Le 09 décembre 2013 à 11h31
6 min
Droit
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Le Conseil national du numérique nous a finalement contactés pour nous fournir les informations que nous n’avions pu obtenir auprès de son secrétariat général. Elles portent sur son futur avis relatif au le projet de loi sur l' « égalité entre les femmes et hommes », de Najat Vallaud-Belkacem, lequel vient bouleverser le régime de la responsabilité des intermédiaires techniques.
Un article du projet de loi compte forcer les intermédiaires (FAI et opérateurs) à transmettre à la police (OCLCTIC) les discours sexistes, homophobes, handiphobes ou les images de happy slapping dénoncés par les internautes. Si l’Office central de la lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication risque d’être saturé de ces demandes, l’intermédiaire va quant à lui être placé en situation de « connaissance ». Or, la loi sur la confiance dans l’économie numérique (LCEN) le rend à cet instant là responsable des contenus stockés ou diffusés, du moins ceux jaugés manifestement illicites (notre dossier et notre émission 14h42 montée avec Arrêt sur images, le 9 septembre 2013)
Saisi le 4 novembre sur un texte voté par les sénateurs le 17 septembre
Le CNNum a récemment indiqué avoir été saisi pour avis sur ce dispositif, à la demande de Najat Vallaud-Belkacem. Curieusement, son avis n’a toujours pas été rendu alors que le projet de loi a déjà été voté par le Sénat. Selon les informations finalement obtenues auprès de l'institution (après demande de communication officielle), cette « saisine définitive a été envoyée par la ministre Najat Vallaud-Belkacem le 28 octobre et on l’a reçue le 4 novembre. »
Sur le calendrier nous avons donc :
- Un projet de loi déposé au Sénat le 3 juillet,
- Un projet de loi voté au Sénat le 17 septembre 2013,
- Une saisine du CNNum signée de Najat Vallaud-Belkacem le 28 octobre 2013,
- Un courrier reçu par le CNNum le 4 novembre 2013.
Pour tenter d’expliquer ces quatre mois de délai, le CNN nous indique travailler sur d’autres sujets, et surtout qu’ « à la base, la ministre voulait qu’on s’intéresse plutôt sur des sujets un petit peu plus globaux sur l’égalité hommes femmes dans le numérique, pas forcément sur la LCEN. Nous avons justement alerté la ministre en lui disant que ce n’était peut-être pas le sujet le plus urgent, celui le plus préoccupant étant les dispositions sur la loi dans la confiance dans l’économie numérique » (article 17, sur la responsabilité des intermédiaires).
Cet été, le CNNum a donc travaillé avec le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem pour mieux ébaucher sa lettre de saisine, avant d’être formellement saisi le 4 novembre. Depuis, donc, « un groupe de travail s’est formé, auditionné la semaine dernière auprès du rapporteur du projet de loi à l’Assemblée nationale. Nous sommes en plein travail et discutons de l’avis que l’on va porter auprès de la ministre ». Ce sont Benoît Thieulin et Nathalie Sonnac, membres du CNNum, accompagnés du secrétariat général (Jean-Baptiste Souffron, Mathilde Bras) qui ont rencontré le député rapporteur chargé de porter le texte dans l’hémicycle.
Mais quelle sera l’utilité de cet examen postérieur au vote des sénateurs ? « Les sénateurs ont déjà voté, mais pas les députés ». Le CNNum nous confie qu’il envisage d’émettre « des réserves » sur le texte de Vallaud-Belkacem, tout en trépignant d’impatience : « on a envie de répondre très rapidement », alors que plus d’un mois s’est passé depuis la réception de la saisine officielle qu’il a coécrite avec la ministre.
La séparation des pouvoirs, les pouvoirs de la séparation
Il reste que l’exécutif a demandé son avis à une instance administrative sur un projet de loi déjà voté par les sénateurs. Ce méli-mélo soulève des interrogations sur l’autel de la séparation des pouvoirs, mais le CNNum les réfute : il n’y a « pas de contradiction, nous sommes sollicités par le gouvernement sur les projets législatifs et réglementaires ». Il y aurait même déjà eu un précédent : « la saisine sur la fiscalité du numérique à laquelle nous avons déjà répondu, même si elle ne s’inscrivait pas forcément dans une loi précise - a eu quand même énormément de conséquences sur les arbitrages en cours dans le cadre du projet de loi de finances », alors en discussion.
Sauf que comparaison n’est pas toujours raison.
On est ici dans un cadre bien différent avec un avis visant un projet de loi en particulier déjà voté par la moitié du Parlement. Le problème reste que ce fameux CNNum a été saisi après le dépôt du texte au Sénat le 3 juillet. De même, il n’a pas éprouvé le besoin de s’autosaisir alors qu’il avait visiblement jaugé les problèmes LCEN de ce projet de loi en révisant la saisine du cabinet dès cet été.
Retard à l'allumage
Ces difficultés trahissent à tout le moins un certain retard à l’allumage... qui se généralise. Le CNNum va donc rendre un avis sur le projet de loi égalité entre les femmes et les hommes déjà voté au Sénat.
Sur la proposition de loi sur la prostitution, le Conseil découvrait une semaine avant le vote que ce texte abritait un filtrage administratif. Dans son court avis qui fustige le filtrage administratif, il a zappé cependant l'autre problématique LCEN qu'on retrouve pourtant déjà dans le projet de loi !
Le député Lionel Tardy a déjà suggéré à Fleur Pellerin que le CNNum soit alerté de « tous les textes législatifs ou réglementaires contenant la moindre disposition susceptible d'avoir un impact sur l'économie numérique » afin de permettre à celui-ci d'en prendre connaissance en temps et en heure.
Il y a visiblement urgence. Vendredi, le CNNum a plus que tardé à réagir à l’article 13 de la loi de programmation militaire. Il s'est finalement contenté de repousser l’examen de ce sujet à une future « réflexion » sur « la protection des libertés et des droits fondamentaux profondément modifiés par la révolution numérique ». Cet article 13 sera voté demain au Sénat. Son avis interviendra donc sans doute après publication au Journal Officiel de cette loi qui sucite pourtant un déluge de réactions négatives.
Mais à quoi sert le Conseil national du numérique ?
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Saisi le 4 novembre sur un texte voté par les sénateurs le 17 septembre
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La séparation des pouvoirs, les pouvoirs de la séparation
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Retard à l'allumage
Commentaires (33)
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Abonnez-vousLe 09/12/2013 à 11h51
Le 09/12/2013 à 11h54
Le jour où il y a aura un organisme créé par l’état qui servira à quelque chose… on me réveille car bon entre ceux déjà cité, les truc genre hadopi et compagnie, y’en a des économies à faire … mais bon faut bien remplir les caisses, noires hein, pas celle de l’état " />
Le 09/12/2013 à 11h56
Est-ce un placard à copaing pédophile, féministe, violeur et blanchisseur d’argent ??
Le 09/12/2013 à 12h03
porte-chapeaux.
La preuve le CNN1, fait de vrais décideurs du numérique a démissionné en disant “On est pas des porte-chapeau”
Encore notre pez foutu en l’air com dab
Le 09/12/2013 à 12h41
Le 09/12/2013 à 12h59
happy slapping
Vidéoagression " />
Ceci étant dit, s’ils ne comprennent pas que la question de la responsabilité (de la non-responsabilité plutôt) des intermédiaires techniques est cruciale, ils ne servent à rien.
Le 09/12/2013 à 13h19
Le 09/12/2013 à 13h25
Bonjour les “gens”
“un groupe de travail” oufff je suis tout rassuré bon après on leurs demande pas de travailler non plus hein ..
Le 09/12/2013 à 13h37
“Tout va très bien madame la Marquise” (ici indirectement, c’est le peuple qui trinque) " />
Le 09/12/2013 à 13h52
Le 09/12/2013 à 13h59
Oui, tu ne dois pas saisir quel est le fond de commerce de cette délégation. Même le bon vieux “ diviser pour mieux régner “, tu ne dois comprendre.
Le 09/12/2013 à 14h02
Le 09/12/2013 à 14h13
Le 09/12/2013 à 14h15
schizomachin est sur un bateaux, schizo tombe à l’eau, qu’est-ce qu’il reste " />
Le 09/12/2013 à 14h20
« On sent bien une volonté de régularisation des méthodes existantes, mais il ne s’agit pas d’un Prism à la française. Les autorités n’ont pas accès à toutes les données : elles sont surtout détenues par les géants du Web américains » (Benoit Thieulin, président du CNN)
Le 09/12/2013 à 14h26
Le 09/12/2013 à 11h41
CNIL, CCNum, même combat " />
Le 09/12/2013 à 11h41
Mais à quoi sert le Conseil national du numérique ?
A rien.
Ça, c’est fait…
Le 09/12/2013 à 11h43
juste a faire croire qu’il y a des garde-fous " />
Le 09/12/2013 à 11h47
comme la CNIL, à ouvrir leur gueule sur des sujets secondaires pour signaler leur existence à la populace et à fermer leur gueule sur des sujets majeurs sensibles car le gouvernement en a dans le fond rien à foutre de leurs avis.
Le 09/12/2013 à 14h28
Le 09/12/2013 à 14h31
celui-là devrait être bon
Le 09/12/2013 à 14h50
Le 09/12/2013 à 15h06
Le 09/12/2013 à 15h21
Le 09/12/2013 à 15h42
Le 09/12/2013 à 16h00
Il faudrait que X.Niel, du CNN1, réecrive les tables de la loi, comme il a réécrit les CGU de la telephonie mobile…
Un bon coup de Rasoir d’Ockham dans tout ce boxon…
Le 09/12/2013 à 17h23
Le 09/12/2013 à 20h51
Un article du projet de loi compte forcer les intermédiaires (FAI et opérateurs) à transmettre à la police (OCLCTIC) les discours sexistes, homophobes, handiphobes ou les images de happy slapping dénoncés par les internautes.
C’est peut être un poil hors sujet mais que viennent faire les FAIs là-dedans ? L’état /la police peut pas gérer une plateforme de dénonciation de ces faits tout seul ?
Le 09/12/2013 à 21h09
Il sert à placer des copains à des postes de directeurs grassement rémunérés… Comme la majorité des institutions accessoires de l’Etat.
Le 09/12/2013 à 22h05
Le 13/12/2013 à 11h38
Le 13/12/2013 à 11h44