WikiLeaks est étroitement surveillé par la NSA et le GCHQ depuis 2010
Les routes de Julian Assange et Edward Snowden se croisent
Le 18 février 2014 à 10h40
5 min
Internet
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WikiLeaks a publié un communiqué dénonçant l’espionnage direct de la NSA sur ses activités. Des informations révélées par des documents fournis par Edward Snowden, le lanceur d’alertes ayant déjà fourni de nombreuses informations sur les activités du renseignement américain.
Crédits : Takver, licence Creative Commons
Un site sous haute tension depuis plus de trois ans
WikiLeaks est connu pour la divulgation d’un nombre très important de documents sensibles, notamment les fameux câbles diplomatiques qui avaient provoqué de fortes condamnations de la part des gouvernements impliqués. Reporters Sans Frontières avait d’ailleurs à l’époque estimé que cette divulgation massive était irresponsable, principalement parce qu’elle mettait en danger la vie des agents infiltrés dans certaines organisations terroristes.
Cette explosion d’informations a conduit le fondateur et rédacteur en chef de WikiLeaks, Julian Assange, à entrer à l’ambassade d’Équateur le 19 juin 2012 pour y demander l’asile politique. La demande est traitée et l’asile lui est officiellement accordé depuis le 16 août 2012. Depuis son entrée dans l’ambassade, l'Australien n’en est pas ressorti, y donnant des interviews ou des déclarations publiques. C’est la proximité avec Assange qui avait d’ailleurs décidé le lanceur d’alertes Edward Snowden à tenter lui aussi sa chance avec l’Équateur, avant que son passeport ne soit annulé par les États-Unis, le forçant alors à rester en Russie, qui lui a accordé d’ailleurs un asile temporaire d’un an.
Julian Assange, al-Qaeda, même combat
Or, la proximité entre les affaires Assange et Snowden franchit un nouveau pas avec la révélation d’un certain nombre de documents portant justement sur les activités de la NSA (National Security Agency) et du GCHQ (Government Communications Headquarters) autour de WikiLeaks. Les agences américaine et anglaise ont ainsi établi une surveillance particulièrement rapprochée du site dès 2010. Au moins un document suggère que Julian Assange lui-même a été placé dans la liste « MANHUNTING » contenant entre autres des noms de membres suspectés d’al-Qaeda.
D’autres documents montrent comment le réseau de surveillance a été organisé et comment la NSA voulait étendre les activités autour de WikiLeaks. L’un d’entre eux indique par exemple que le GCHQ a effectué une surveillance active de WikiLeaks et de ses lecteurs à partir de 2012. Rien ne suggère que cette activité ait cessé depuis. Un autre document indique que la NSA voulait placer le site en statut d'« élément étranger malveillant », ce qui aurait permis d’augmenter les moyens de surveillance. Tout porte à croire cependant que ce statut n’a pas été mis en place.
WikiLeaks veut une enquête sur les « activités criminelles » de la NSA
Évidemment, du côté de WikiLeaks, le ton est à la colère. Julian Assange a ainsi publié un communiqué indiquant que le site « condamnait fermement l’attitude inconsciente et hors-la-loi de la National Security Agency ». WikiLeaks en appelle désormais « à l’administration Obama pour nommer un procureur spécial qui enquêtera sur l’étendue de l’activité criminelle de la NSA contre les médias, dont WikiLeaks et ses réseaux étendus ».
Assange se dit particulièrement inquiet que les décisions concernant WikiLeaks aient été prises par l’Office of the General Counsel, autrement dit le bureau du responsable juridique de la NSA. Le fondateur ajoute : « Non moins inquiétantes sont les révélations portant sur déploiement, par les États-Unis, de représentants de l’État pour faire pression sur les nations européennes ». Assange accuse directement « la NSA et ses complices anglais » de ne « montrer aucun respect pour la loi ».
Le ton monte d’un cran quand Julian Assange prévient qu’il « y a un prix à payer pour la conduite d’actions illicites contre un média ». Le réfugié politique attaque : « Nous avons déjà déposé des plaintes contre le FBI et l’armée américaine dans de multiples juridictions européennes. L’informateur payé par le FBI, qui a essayé de vendre des informations sur moi et mon équipe, a été emprisonné plus tôt cette année ».
Une opposition transatlantique
La tension atteint un nouveau palier maintenant que la bataille devant les tribunaux se précise. Une intensification des échanges qui se fait dans un cadre plus troublé encore qu’il ne l’était ces dernières années depuis le scandale Prism et les révélations sur le monde du renseignement. Comme on a pu le voir hier avec les déclarations d’Angela Merkel sur la construction d’un « réseau européen de communications », l’ingérence des agences américaines dans les données étrangères pourrait bien être un nouveau terrain d’affrontement avec le Vieux continent.
En outre, WikiLeaks a lancé dimanche une nouvelle fonctionnalité sur son site : un moteur de recherche. L’ajout peut sembler anodin, mais il permet de retrouver avec beaucoup plus d’efficacité des données particulières. Sans moteur de ce type, l’exploration de la montagne de documents pouvait en effet se révéler un vrai défi. Cette arrivée montre une volonté d’ouvrir les données accumulées au plus grand nombre, même si des opérateurs particuliers peuvent être utilisés pour construire des requêtes plus complexes mais très précises
WikiLeaks est étroitement surveillé par la NSA et le GCHQ depuis 2010
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Un site sous haute tension depuis plus de trois ans
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Julian Assange, al-Qaeda, même combat
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WikiLeaks veut une enquête sur les « activités criminelles » de la NSA
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Une opposition transatlantique
Commentaires (35)
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Abonnez-vousLe 18/02/2014 à 14h59
Le 18/02/2014 à 15h02
Le 18/02/2014 à 19h26
Le 18/02/2014 à 19h55
Et ce n’est pas encore fini, on a encore tellement de chose à apprendre de ces histoires qui s’entremêle :)
Le 18/02/2014 à 20h41
Le 19/02/2014 à 02h03
Le 19/02/2014 à 02h38
Le 18/02/2014 à 10h56
Mmmh un site qui s’évertue à divulguer des secret potentiellement secret défense surveillé de près par des agences de renseignements ? Comme c’est bizarre !!! " />
Le 18/02/2014 à 11h09
Nous avons déjà déposé des plaintes contre le FBI et l’armée américaine dans de multiples juridictions européennes. L’informateur payé par le FBI, qui a essayé de vendre des informations sur moi et mon équipe, a été emprisonné plus tôt cette année
Tiens, j’avais jamais entendu parler de ça, PCI à plus d’info à ce sujet ?
Le 18/02/2014 à 11h26
Le 18/02/2014 à 11h28
Le 18/02/2014 à 11h53
Le 18/02/2014 à 12h49
Le 18/02/2014 à 13h00
Le 18/02/2014 à 13h20
Le 18/02/2014 à 13h40
Le 18/02/2014 à 13h42
Qui surveille la NSA ?
Ces officines hors-la-loi doivent bien servir quelques lobbies militaro-industriels, et donc une poignée de sénateurs au passage ?
Il paraît que c’est le prix à payer pour la liberté, je me demande seulement : la liberté de quoi, de qui ?
Jusqu’à présent on parlait du FBI, qu,i il n’ y a pas si longtemps, au lieu de chercher les Disparus (les séries télévisées sont vraiment délirantes !!) traquaient les terroristes communistes, puis de la CIA, mais la NSA étant militaire, on est étonné de voir l’ingérance des USA jusque dans nos pays alliés.
Alliés avec tout ce machin, ça fait peur.
Mais eux ont plus peur de Wikileaks que de Al-Qaïda, apparemment, à chacun ses peurs. " />
Le 18/02/2014 à 13h52
Le 18/02/2014 à 13h58
Avec ou sans ses documents, Snowden a toujours de la valeur pour les russes comme celui de faire enrager les américains qui cherchent à mettre la main dessus.
Pour Poutine rien que ce détail dans la partie d échec entre grande puissance est une bonne carte à garder dans sa manche (et au pire des échanges d’ espion, cela se négocie aussi aux prorata du demandeur).
Le 18/02/2014 à 14h07
Le 18/02/2014 à 14h07
Le 18/02/2014 à 14h07
Le 18/02/2014 à 14h10
Je pense au contraire que les USA ont tout intérêt à ce que Edward Snowden reste en Russie. Un procès d’Edward Snowden n’aurait que des inconvénients pour eux quel qu’en soit l’issue.
Le 18/02/2014 à 14h17
Le 18/02/2014 à 14h22
Y’a guantanamo pour ça " />
Le 18/02/2014 à 14h27
Ça sent le sapin…
" />
Le 18/02/2014 à 14h32
Le 18/02/2014 à 14h34
Le 18/02/2014 à 14h36
Le 18/02/2014 à 14h41
Le 18/02/2014 à 14h44
Le 18/02/2014 à 14h45
“Entre le soutient envers la Syrie, et celui envers la Corée du Nord, je doute que la Russie est vraiment intérêt à narguer les Etats Unis”
La… enfin… les présidences de Poutine sont surtout marquées par une restauration de la puissance de la Russie d égal à égal avec les autres (USA comprit).
Et sans rentrer dans les détails, la volonté russe de ne pas soutenir la révolution syrienne vu le merdier que représente actuellement l’ infiltration de groupes islamistes radicaux (bizarrement aujourd’ hui on est moins chaud pour y intervenir) est une question qui fait débat tout comme le fait pour la Russie de perdre en cas de changement de régime, leur dernière base dans cette région ayant pignon sur la méditerranée (seul porte ouverte pour leur flotte de la mer noire de sortir).
Pour la Corée du Nord, le grand allié historique reste quand même surtout bien avant les russes, nos amis chinois et le jour où les USA lacheront Taïwan (que la Chine veut récupérer comme faisant partie de leur territoire) nul doute qu ils laisseront peut être tomber leur grand ami et voisin.
Les choses sont souvent plus compliquées qu’ on se l’ imagine.
Mais, question d image, même si les russes ne renouvellent pas le visa de Snowden ils trouveront une magouille pour le laisser partir sans donner l’ occasion ou l’ impression de le livrer sur un plateau aux américains.
Le 18/02/2014 à 14h53
Le 18/02/2014 à 14h55
Le 18/02/2014 à 14h58