La robotique épaulée par un fonds public/privé de 80 millions d’euros
La robotique à la bonne(ll)
Le 05 mars 2014 à 07h20
4 min
Sciences et espace
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Arnaurd Montebourg, le ministre du Redressement productif, a présenté hier Robolution Capital, un fonds d'investissement dédié spécifiquement à la robotique de services. Alimenté pour le moment de 80 millions d'euros (avec pour objectif d'atteindre les 100 millions d'euros), ce fonds est financé à 50 % par le public et à 50 % par le privé. Bruno Bonnell, fondateur d'Infogrames et surtout de Robopolis, est à l'initiative de ce projet.
Un retard sur d'autres pays à rattraper
En novembre 2012, nous mettions en avant dans nos colonnes la « robotique made in France ». Entre les nombreuses compétitions qui se déroulent régulièrement sur le territoire, les salons, et les sociétés comme Aldebaran Robotics (Nao) et Robopolis (Roomba/Scooba), le domaine n'est pas inexistant en France, ne laissant pas l'exclusivité du marché au Japon, à l'Allemagne, à la Corée ou encore aux États-Unis. Néanmoins, le retard sur les pays concurrents est important, et tout reste encore à faire, notamment en ce qui concerne les robots dédiés aux services à la personne, un marché au potentiel gigantesque.
Hier matin, à Paris, Montebourg et Bonnell ont donc présenté Robolution Capital. Annoncé déjà l'an passé via le projet France Robots Initiatives, ce fonds d'investissement dédié à la robotique est piloté par Orkos Capital pour le côté privé, en compagnie de sociétés majeures comme Thales Group, EDF ou encore Orange. L'autre partie sera représentée et financée par la Banque publique d'investissement (BPI), ainsi que par l'European Investment Fund (EIF).
« L'esprit de ce fonds réside dans le rapprochement des grandes entreprises et des PME en croissance du secteur de la robotique, sur le modèle METI japonais plusieurs grandes entreprises seront au soutien de ce fonds » expliquait-on déjà l'an dernier. L'objectif est de financer des entreprises françaises mais aussi européennes, ceci afin de faire émerger de nouveaux marchés.
« Aujourd’hui, nous vivons de façon presque inconsciente une nouvelle révolution »
Le but initial était de récolter 60 millions d'euros. Néanmoins, cette somme a été largement dépassée pour atteindre 80 millions d'euros, et les 100 millions pourraient même être atteints en fonction de l'arrivée de nouveaux investisseurs privés. De quoi financer des dizaines voire centaines de projets, sachant que la mission est d'investir entre 300 000 et 5 millions d'euros par dossier.
« En 1850, il y a eu la révolution industrielle. Aujourd’hui, nous vivons de façon presque inconsciente une nouvelle révolution où l’intelligence se déplace aussi vers les machines et où notre rapport à elles va changer. Nous sommes en mutation » a commenté Bruno Bonnell. On parle ainsi d'un marché à plus de 100 milliards de dollars en 2018, et même de 200 milliards de dollars lors de la prochaine décennie. « Tous les secteurs vont être touchés par ces formes d’intelligence apportées aux machines : l’industrie, les transports, l’agriculture, la défense, etc. »
« Le robot n’est pas l’ennemi de l’emploi »
Pour Arnaud Montebourg, il s'agit surtout d'une occasion de créer des emplois de qualité. « Ces petites entreprises françaises vont devenir grandes, s’exporteront et créeront des emplois. Nous devons les aider avec la commande publique » a décalaré le ministre. Avant de rajouter : « le robot n’est donc pas l’ennemi de l’emploi, mais un fournisseur d’emplois. (...) Nous avons moins de robots que les Allemands, et c’est nous qui avons plus de chômage ».
Les secteurs visés vont du robot de compagnie à la surveillance, en passant par des robots spécialisés dans l'éducation, l’agriculture, l'aide médicale et même les véhicules sans pilote. « La robotique de services est un secteur qui va transformer notre vie quotidienne, que ce soit pour l’éducation, la santé ou le travail » a notamment déclaré le locataire de Bercy. « Notre espoir de placer la France sur le podium mondial de la robotique est lié au fait que nous sommes un pays très innovant, que ce soit dans ses organismes publics ou privés. Quand ils travaillent ensemble, comme c’est le cas dans ce fonds, nous avons tous les atouts pour réussir. »
Les premiers investissements réalisés par ce fonds devraient commencer cet été au plus tard.
La robotique épaulée par un fonds public/privé de 80 millions d’euros
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Un retard sur d'autres pays à rattraper
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« Aujourd’hui, nous vivons de façon presque inconsciente une nouvelle révolution »
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« Le robot n’est pas l’ennemi de l’emploi »
Commentaires (32)
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Abonnez-vousLe 05/03/2014 à 18h01
Le 05/03/2014 à 20h48
Le 05/03/2014 à 07h27
La france se réveille 20 ans plus tard.
Le problème c’est que tous les cerveaux / chercheurs / grand techniciens du domaine se sont barrés à l’étranger ou on fermer leur boite.
Le 05/03/2014 à 07h30
Vivement que les syndicats s’emparent du dossier pour lutter contre la destruction de l’emploi.
Ah la France… " />
Le 05/03/2014 à 07h32
Le 05/03/2014 à 07h44
A propos de robopolis et aldebaran ainsi que les fond d investissement dédié a la robotique française, je vous invite a lire cet editohttp://www.cubernetes.com/caliban/2012/10/nao-fait-taire-caliban-2265
C est très révélateur de la guerre qu’ il existe entre les petites startups et les gros comme aldebaran…
Le 05/03/2014 à 07h46
Le 05/03/2014 à 07h52
Le 05/03/2014 à 07h55
Le 05/03/2014 à 08h20
Le 05/03/2014 à 08h27
« Le robot n’est pas l’ennemi de l’emploi »
Lulz.
Le 05/03/2014 à 08h27
Le 05/03/2014 à 08h28
le made in France fait peur…. par contre le made BY French fonctionne bien….
le made in France est plombé par les mouvement sociaux, la politique sociale et ses coûts… Bref les investisseurs étrangers (US notamment) on de très fortes réticences si ce n’est un refus total et immédiat quand à investir dans des boites localisées sur l’Hexagone…
Le 05/03/2014 à 08h40
Pour une fois que notre argent public sert à quelque chose d’utile, personnellement je me réjouit et je dis bravo. Quand on voit d’un autre côté qu’on finance 32M€ du nouveau stade de Lyon qui ne rapportera qu’au privé, ça me fait du bien de lire ce genre de nouvelles :)
C’est pas avec une mentalité de défaitiste qu’on fera avancer la France.
Le 05/03/2014 à 08h46
Le 05/03/2014 à 08h53
Le 05/03/2014 à 09h02
Le 05/03/2014 à 09h05
Le 05/03/2014 à 09h15
Le 05/03/2014 à 09h39
Le 05/03/2014 à 09h41
Le 05/03/2014 à 09h48
Minette l article suivant t interressera sûrement il fait l état des lieux sur google et la robotique
http://www.planeterobots.com/2014/02/22/google-mene-la-revolution-3-0-entre-robo…
C est représentatif de l état actuel des recherches en cours (manque la vison de l Asie et européenne mais de toute façon google mène de loin la danse)
Le 05/03/2014 à 09h55
Robocop avance bien ? " />" />
Le 05/03/2014 à 10h03
Avec le budget de google pour financer une université + google X lab + calico qui oeuvre toute pour la recherche en matière de transhumanisme et de singularité, on peu dire que oui terminator et Robocop avance bien ^^
Le 05/03/2014 à 10h14
Le 05/03/2014 à 10h15
Le 05/03/2014 à 10h34
Rhaaa j’aurai aimé bosser dans la robotique, j’ai loupé ma formation " />
J’espère bien que cette initiative va booster les projets du secteur " />
Le 05/03/2014 à 10h47
dans le domaines des subventions et de la robotique homemade :http://reflets.info/quand-fleur-pellerin-finance-le-plus-grand-fablab-fantome-de…
Le 05/03/2014 à 11h38
http://www.planeterobots.com/2013/12/18/google-investissement-massif-dans-la-robotique-un-pas-de-plus-vers-les-nbic/
Le 05/03/2014 à 11h46
Le 05/03/2014 à 12h44
Le 05/03/2014 à 17h42
le robot n’est donc pas l’ennemi de l’emploi
Bien sûr que si.
Je pense qu’il faut arrêter de mentir aux gens : l’automatisation, la robotisation, l’informatisation sont des tueurs d’emploi depuis très longtemps. Et cela n’est pas fini.
Il suffit de voir une usine du début du siècle avec des milliers d’hommes et son équivalent récent avec quelques hommes et une armée de machines que l’automatisation a bel et bien supprimé une énorme quantité d’emplois.
Et ce n’est pas fini.
Il n’en reste pas moins qu’il a raison sur un point : si nous restons à la traîne de la modernisation, nous allons sombrer.
Il n’empêche que l’automatisation engendre bel et bien un chômage de masse irréductible et irréversible.
Comme l’ont prédit les pères de la cybernétique, si nous ne changeons pas les bases des mécanismes de répartition de la valeur, nous allons vers de très graves problèmes de société.
Donc la question n’est pas de savoir s’il faut aller vers la robotisation ou pas. Mais comment nous allons bâtir la société du futur autour de ce paradigme.
Mais pour cela, il faut arrêter de nier les réalités, faute de quoi nous irons au désastre.