Le cabinet IDC vient de confirmer la mauvaise période traversée par les PC. Les livraisons ont ainsi régressé de 9,8 % en 2013, et les années à venir ne devraient guère être plus joyeuses. L'institut prévoit ainsi un recul de 6 % cette année.

La barre des 400 millions de PC, un rêve impossible ?

Aujourd'hui, certains constructeurs ne le cachent plus : du fait de la méforme actuelle du marché des PC, miser sur les tablettes tactiles est aujourd'hui la stratégie la plus sensée. Les sociétés de matériels dépendantes de ce secteur ont pour leur part tout intérêt à diversifier leurs offres et à s'orienter au maximum vers les appareils mobiles et les produits embarqués.

Il faut dire qu'il y a deux ans, certains prévoyaient que le marché des PC s'approcherait en 2013 des 400 millions d'unités. Depuis, le secteur a passé deux années consécutives catastrophiques, au point d'atteindre seulement 315 millions de machines l'an passé, dont un peu plus de 100 millions pour Lenovo et HP réunis.

Les pays émergents patinent

Les pays dits matures, représentés par l'Europe de l'Ouest, les États-Unis, le Canada, et le Japon, n'ont représenté que 133,3 millions de PC écoulés l'an passé, dont 82,2 millions de portables et 51,1 millions de PC de bureau. Cela représente une chute globale de 7,6 % pour ces territoires, dont - 9,3 % pour les portables et - 4,8 % pour les ordinateurs fixes.

Surprise, les marchés émergents, soit le reste de l'Europe, l'Amérique latine, l'Afrique, l'Océanie et l'Asie (hors Japon), ont certes écoulé plus de PC (181,9 millions), mais leur régression est bien plus importante que dans les marchés matures. Une chute de 11,3 % a ainsi été enregistrée dans ces pays, dont - 12,9 % pour les ordinateurs portables et - 9,5 % pour les machines de bureau. Une bien piètre performance alors que les taux de pénétration des PC dans les foyers de ces territoires sont encore faibles globalement (hormis en Corée et en Australie).

Le futur n'est pas rose

Et à en croire les prévisions d'IDC, ces tendances devraient se confirmer en 2014, l'institut s'attendant à une baisse mondiale du marché de 6,1 %, dont - 3,8 % dans les marchés matures et - 7,8 % dans les autres territoires, faisant ainsi passer le total sous la barre des 300 millions d'unités.

À plus long terme toutefois (en 2018), il est prévu que les pays matures continuent de régresser (faiblement), a contrario, les territoires émergents devraient retrouver quelques couleurs. Néanmoins, quand on sait que des prévisions sur deux ans sont déjà complexes à calculer, celles sur quatre ans sont franchement à prendre avec des pincettes.

De la difficulté de définir le PC

Il est important de noter que les calculs sont d'autant plus complexes qu'IDC s'attache ici à la définition au sens propre du PC. Ne sont ainsi comptabilisés que les ordinateurs de bureau et les machines mobiles classiques, mais pas par exemple les tablettes accompagnées d'un clavier comme certains constructeurs en écoulent (ASUS, Microsoft, etc.). Sachant que plus le temps avancera et plus ces machines hybrides devraient se développer, cela aura nécessairement une influence négative sur le marché des PC. Le cas des Surface Pro, exclues des calculs de l'institut, est un exemple flagrant, sachant qu'elles tournent sous Windows 8, avec un CPU Intel, et que leur tarif est bien supérieur à de nombreux PC portables.

Rappelons que le marché des PC a enfin réussi à se stabiliser en France au dernier trimestre 2013, ceci après de nombreux trimestres de recul. Quant au secteur des tablettes tactiles, il s'est approché des 200 millions d'unités l'an passé, fort d'une croissance de 68 %, et l'année 2014 devrait lui permettre de se rapprocher du marché des PC.