Quand l’informatique permet à la médecine de diagnostiquer plus rapidement
La science-fiction devient de moins en moins une fiction
Le 06 juin 2014 à 06h40
3 min
Logiciel
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Une partie de la médecine du futur pourrait-elle être automatisée au point que certains diagnostics complexes seraient automatiquement réalisés sur la base d’informations compilées ? C’est ce que pensent plusieurs professeurs de l’université de Washington, associés dans un projet de ce type avec Microsoft Research.
Détecter plus rapidement les pneumopathies nosocomiales
L’université de Washington s'est associée avec la branche recherche de Microsoft pour un projet un peu particulier. Les participants sont partis d’un constat simple : certaines maladies critiques ne peuvent être réellement diagnostiquées qu’une fois que de nombreuses informations cliniques ont été compilées. Une opération qui prend du temps car elle mobilise du personnel qui doit analyser les données manuscrites pour établir un consensus.
C’est particulièrement le cas de certaines pneumopathies qui apparaissent lorsque le patient a fait un séjour en soins intensifs ou en réanimation. Il s’agit même des affections les plus communes rencontrées dans le domaine des maladies nosocomiales, c’est-à-dire que l’on ne peut rencontrer que dans les établissements hospitaliers. Cela peut être dû à de multiples causes, notamment le contact avec d’autres patients, via le matériel médical, la pose d’une prothèse ou encore au contact d’une simple poignée de porte. Le problème est accentué par les souches résistantes qui peuvent se développer dans cet environnement particulièrement sujet aux nettoyages réguliers.
Un système pour compiler automatiquement les informations médicales
L’idée des chercheurs a donc été de créer une infrastructure capable de compiler automatiquement une partie de l’historique du patient, comprenant les informations de suivi hospitalier. Le système peut analyser et récupérer rapidement les informations manuscrites pour dégager des tendances et fournir un résultat indiquant la probabilité qu’il s’agisse bien d’une pneumopathie.
Comme l’exposent les chercheurs, les données d’une centaine de patients déjà atteints de pneumopathie et hospitalisés au Harborview Medical Center de Seattle ont été utilisées pour tester la fiabilité des algorithmes mis en place. Le système était capable d’apprendre seul et les résultats obtenus ont rendu l’équipe particulièrement enthousiaste : 84 % des cas avaient bien été détectés. L’hôpital s’est d’ailleurs montré intéressé par une collaboration plus étendue, dès lors que les modèles de détection auront été affinés.
L’outil ainsi créé se nomme deCIPHER et a été réalisé avec le concours de Microsoft Research. Ce dernier a fourni le Splat, pour « Statistical Parsing and Linguistic Analysis Toolkit », une trousse à outils axée sur l’analyse linguistique et pouvant, entre autres, deviner si des sentiments négatifs ou positifs sont reflétés par les écrits.
Finalement, la « machine qui soigne » du film Elysium n'est plus si loin. Il faudra cependant surveiller à l'avenir la manière dont les données personnelles seront gérées par de tels systèmes. Car si cette expérience n'utilisaient que des informations détachées de toute identification, une exploitation réelle sera immanquablement reliée aux dossiers médicaux.
Quand l’informatique permet à la médecine de diagnostiquer plus rapidement
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Détecter plus rapidement les pneumopathies nosocomiales
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Un système pour compiler automatiquement les informations médicales
Commentaires (62)
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Abonnez-vousLe 06/06/2014 à 06h59
Pourvu qu’ils n’utilisent pas Doctissimo comme source et tout devrait bien se passer. " />
Le 06/06/2014 à 07h01
Super, bientot meme plus besoin de faire des etudes pour etre docteur…
Le 06/06/2014 à 07h11
Une belle perspective que voilà =)
C’est vrai que dans le domaine de la biologie, on est souvent bloqué par l’analyse de données en masse.
Sinon :
par les souches résistantes qui peuvent se développer dans cet environnement particulièrement sujet aux nettoyages réguliers.
Les résistances se développent chez les microorganismes présent “chez les patients” en raison du contact fréquent avec les antibiotiques et autres molécules anti-microbienne administrés au patient.
(et non pas sur les poignées de porte exposées à la javel… après tout la résistance à la javel n’empêche pas de soigner le patient, sauf si on désire absolument lui faire boire la-dite javel :P)
C’était ma minute chiant, navré ;-)
Le 06/06/2014 à 07h15
Le 06/06/2014 à 07h16
ça fait bien longtemps que les questions relatives aux données personnelles se posent.
Les études d’épidémiologie datent de dizaines d’années et l”utilisation de biopuces pour la prédiction et le pronostic depuis une dizaine d’années.
Sans parler du séquençage nouvelle génération aujourd’hui où tu décryptes tout ou une partie d’un génome en quelques heures
Le 06/06/2014 à 07h18
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Le 06/06/2014 à 07h59
Le 06/06/2014 à 08h03
Le 06/06/2014 à 08h04
Le 06/06/2014 à 08h04
Si ça peut aussi permettre de trouver l’origine de la contamination par recoupements, ça serait génial.
Le 06/06/2014 à 08h05
Le 06/06/2014 à 08h07
C’est un peu aussi le but de HealthKit capable d’envoyer les data au GP directement " />
Le 06/06/2014 à 08h08
Le 06/06/2014 à 08h14
Le 06/06/2014 à 08h22
Le 06/06/2014 à 08h28
Le 06/06/2014 à 08h31
Le 06/06/2014 à 08h33
Le 06/06/2014 à 08h34
Ce genre de système d’aide à la décision existe depuis des lustres:
http://www.openclinical.org/dss.html#firstGen
Je ne sais pas si faut le prendre au niveau de la légende urbaine, mais j’ai fait des études d’extraction de connaissances dans les données (le genre de truc utile pour l’aide à la décision). Et on y apprenait que certains outils d’aide à la décision comme MYCIN fonctionnaient parfaitement bien et étaient un réel atout pour le diagnostique comparé à un humain seul. Ce sont les médecins qui n’ont jamais voulu s’accommoder à ce genre d’outils.
Il n’est certe pas bon de généraliser, mais ça donne l’impression qu’ils sont réfractaires à pas mal de chose. Peut être peur de perdre leur position dominante sur leurs “patients”?
Ça me fait d’ailleurs bien rire de les voir sortir leur gros livre poussiéreux sur les interactions médicamenteuses quand un doute leur prend. Alors que de belles bases de données, mises à jours, existent et sont consultables.
Par chance, j’ai l’impression que la nouvelle génération de médecins est plus ouverte vers les nouvelles technologies. Ca arrive malheureusement un peu tard où la croyance d’un médecin philanthrope et omniscient s’est largement étiolée :P
Le 06/06/2014 à 08h36
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C’est une obligation légale " />" />
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Oui c’est bien ce qu’il a dit…
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Le 06/06/2014 à 13h50
Le 06/06/2014 à 13h54
Ce genre de système d’aide à la décision existe depuis des lustres:
http://www.openclinical.org/dss.html#firstGen
Je ne sais pas si faut le prendre au niveau de la légende urbaine, mais j’ai fait des études d’extraction de connaissances dans les données (le genre de truc utile pour l’aide à la décision). Et on y apprenait que certains outils d’aide à la décision comme MYCIN fonctionnaient parfaitement bien et étaient un réel atout pour le diagnostique comparé à un humain seul. Ce sont les médecins qui n’ont jamais voulu s’accommoder à ce genre d’outils.
Il n’est certe pas bon de généraliser, mais ça donne l’impression qu’ils sont réfractaires à pas mal de chose. Peut être peur de perdre leur position dominante sur leurs “patients”?
Pour répondre à ta question, ces outils ne sont tout simplement pas au programme des études médicales. On les effleure rapidement en 1h et ils sont rapidement oubliés. Je suis un bon geek et je m’intéresse pas mal à l’outil informatique dans la médecine, du coup je connais un peu ces trucs. Mais bon on les aborde trop tôt dans les études, du coup ils sont mis de côté (a juste titre) par les étudiants. Et oui, avant de se servir de MYCIN, il faut apprendre à reconnaître les signes cliniques et ça c’est déjà hard ! Donc pas le temps !
Et puis ça pose aussi des problèmes de dépendance… qui te dit que certains ne vont pas se reposer dessus… et à la première panne ciao ! Pour moi il faut être capable de diagnostiquer sans ça… peut-être je l’implémenterai quand j’aurai déjà une solide expérience. Mine de rien ça pose son lot de problèmes à utiliser aussi.
Je ne ressens pas le besoin de “dominer” les gens, je ne suis pas un pervers. Il faut déjà les interroger en mode flic et prendre avec des pincettes ce qu’ils disent, deviner ce qu’ils ne disent pas… franchement si en plus il faut avoir une emprise sur eux… " />. Je n’ai jamais fait d’autres métiers à part caissier, mais quand on travaille en entreprise c’est comme ça ? On conçoit la vie sur un mode dominant/dominé " /> ?
Moi, j’ai connu un doc où c’était l’inverse (heureusement pas mon cas):
…
2 semaines plus tard, intervention d’urgence à l’hôpital pour cancer de l’estomac.
Moui enfin j’ai appris à me méfier des histoires de ce type car plus d’une fois en menant l’enquête (soit en interrogeant le patient soit en checkant les comptes rendus d’hospit et d’examen) que tout avait en fait été fait dans les règles… Ton histoire ne dit ni l’âge du patient, ni les facteurs de risques, ni les pathologies en cours, ni si il y a eu examen clinique ou biologique, ni si un RDV d’endoscopie a été pris. Si ça se trouve c’était un aspect typique de reflux gastro et les “pilules” étaient un traitement d’épreuve de première intention avant de programmer un examen si pas d’amélioration… Et pourquoi il n’est pas retourné chez le médecin ou allé chez un autre si il avait des douleurs si atroces?
Je suis bien d’accord qu’il ne faut pas s’alarmer au moindre bobo, mais je rappelle qu’on parle d’économiser de l’argent au détriment de la santé des patients.
N’importe quoi, tu crois qu’on est fous ? Il faut vraiment ne pas avoir d’âme ni une once de pitié pour ne pas prescrire un examen qu’on pense nécéssaire surtout si on en a en tête une pathologie grave. J’ai jamais vu personne ne pas faire d’examen pour économiser les sous de la CPAM… Et puis c’est la caisse qui indemnise si il y a erreur médicale donc elle ne contestera jamais tes prescriptions sauf si tu es vraiment lapidaire…
Si on fait des tests, analyses , … uniquement en suivant les recommandations, on passera à coté de certains diagnostics mais les dépenses seront moindres.
En pratiquant sérieusement la médecine avec un panel d’examen complémentaires à disposition on est déja très très bon. Il ne faut pas oublier que certains examens sont risqués (irradiation, injection de produits, test d’efforts, ponctions diverses…) et qu’il n’y a aucun lieu de les faire avant d’avoir une présomption SERIEUSE. Beaucoup de gens meurent lors d’examens invasifs (mais nécéssaires), ça n’est pas à prescrire à la légere et l’argent n’a rien à voir la-dedans. Je ne fais pas prendre de risque au patient si le bénéfice de l’examen est moindre que le risque pris pour le réaliser.
C’est le même problèmes pour les cancers. Le cout du traitement est très élevés. On peut se poser la question de la nécessité de donner ce traitement dans certains cas incurables. Cela permettra t-il d’améliorer la fin de vie du patient ?
Je ne dis pas qu’il ne faut pas traiter les patients mais que se poser la question est légitime.
Ne t’inquiète pas, elle est posée et débattue depuis des décennies. Si le bénéfice attendu est nul ou faible alors que les effets secondaires sont importants, et bien on ne traite pas tout simplement… J’ai pas envie qu’on me sorte la chimio qui va me faire devenir chauve, vomir et me vider dans les toilettes, me bousiller le coeur et les reins alors qu’il n’y a pas d’espoir d’amélioration. V’la la fin de vie alors que j’aurai pu sereinement dire au revoir à mes proches.
Pour celà il y a les soins palliatifs qui sont bien au point (à condition de faire appel aux équipes qui s’en chargent qui sont très compétentes pour celles que j’ai vues)
ben c’est ce que je disais : l’argent passe avant la santé. Si c’est pas trop cher, on paie. Sinon, le patient n’a plus qu’à serrer les dents et prier.
Les économies passent par la réduction des infrastructures surtout, pas par des médecins qui laisseraient les gens crever pour ne pas dépenser. C’est l’Etat qui démolit les hôpitaux. On manque d’infrastructures pour le 3e âge également. Pour ça je refuse de porter le blame, c’est l’ensemble de la population qui se désintéresse du sort des personnes âgées, pas le corps médical.
Ben oui, pourquoi dépenser de l’argent pour une personne qui ne peut pas guérir? Une balle dans la nuque coûte beaucoup moins cher. Mais ce n’est pas légal. Et ce ne serait pas assez cruel. Mieux vaut que la personne crève à petit feu dans la douleur.
Arrête de troller un peu. La vraie cruauté, c’est de proposer des chimiothérapies aux effets secondaires dévastateurs (voire mortels) à type de destruction du coeur, rein, foie, neurotoxicité, surdité, perte des cheveux, des dents, decollement de la peau… à quelqu’un en nourrissant un espoir de guérison qui n’existe pas. Il ne faut pas généraliser il existe aussi des chimio palliatives.
Les soins de confort du cancéreux font partie de la prise en charge, sont obligatoires et strictement codifiés. Il existe nombre de spécialistes en soins palliatifs et j’ai personnellement vu des gens mourir de leur cancer (ou autre) de manière apaisée quand j’ai travaillé dans une de ces unités. Ce genre de commentaire est une insulte gratuite à ce métier et c’est une raison de plus pour laquelle la prise en charge de confort peine à se développer dans la pratique quotidienne de la médecine. Déjà que ça n’est pas du tout enseigné correctement à la fac et que l’Etat se fout d’informer le péquin moyen sur le sujet on a pas besoin de ce genre de désinformation sur Internet. Ton commentaire peut s’appliquer aux sanatoriums des années 30 et encore si ils avaient eu les moyens qu’on a aujourd’hui ils auraient certainement fait le boulot.
Effectivement. Mais qu’un outil servant à soigner ou à prévenir finisse par être un poison n’est pas dû à la décision de multiplier les analyses ou soins afin d’être plus efficace. D’où ma réponse.
Si… Tout examen ou soin comporte un risque. En changeant un pansement plus de fois que nécéssaire c’est autant de risques en plus au niveau stérilité par exemple et transmission de germes nosocomiaux. Même une ponction veineuse sur un enfant amène un lot de risques (très faibles certes). Si tu n’as pas de raison TANGIBLE de faire un examen, il ne doit pas être prescrit. Il est absolument hors de question de faire prendre des risques de façon systématique aux gens pour qu’au final 99% n’en bénéficient pas.
C’est la même chose pour la pratique clinique. On examine pas quelqu’un sous toute les coutures si il n’y a pas lieu de le faire. Inutile de faire un toucher rectal à quelqu’un qui vient pour une angine. Une fois le problème trouvé on doit passer à la personne suivante qui pourrait très bien avoir un truc grave et urgent, on ne s’attarde pas inutilement !!
Le 06/06/2014 à 19h45
C’est particulièrement le cas de certaines pneumopathies qui apparaissent lorsque le patient a fait un séjour en soins intensifs ou en réanimation. Il s’agit même des affections les plus communes rencontrées dans le domaine des maladies nosocomiales
La source indique que les pneumopathies sont les infections nosocomiales les plus fréquentes en réanimation (complication classique de la ventilation mécanique). Les plus fréquentes en général sont les infections urinaires.
, c’est-à-dire que l’on ne peut rencontrer que dans les établissements hospitaliers.
Pour être précis, les infections nosocomiales sont par définition acquises à l’hôpital, ce qui ne veut en aucun cas dire que la même pneumopathie n’existe pas en dehors de celui-ci.
Le 09/06/2014 à 06h47