Comment le gouvernement va imposer la facturation électronique
Une mesure de bonne facture
Le 30 juin 2014 à 09h11
4 min
Droit
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Le gouvernement a publié vendredi l’ordonnance visant à généraliser progressivement, à partir de 2017, la facturation dématérialisée pour les services de l’État, des collectivités territoriales et des établissements publics. À compter du 1er janvier 2020, toutes les entreprises fournissant des biens ou des services à ces administrations devront donc en passer obligatoirement par le format électronique.
Mercredi dernier, Michel Sapin a présenté en Conseil des ministres une ordonnance censée permettre à la France d’économiser 375 millions d’euros par an. Comment ? En dématérialisant systématiquement à partir de 2017 les factures reçues (puis payées) à la fois par l’État, les collectivités territoriales et les établissements publics. De très nombreuses administrations seront donc concernées : des différents ministères aux départements, communes et régions, en passant par les universités ou même la SNCF.
Actuellement, les 95 millions de factures reçues chaque année par l'État, les collectivités territoriales et les établissements publics s’avèrent « transmises, dans leur grande majorité, sous format papier », nous apprend un rapport annexé à la fameuse ordonnance, qui a été publiée vendredi au Journal Officiel. Et pour cause. Depuis le 1er janvier 2012, seul l'État est obligé d'accepter les factures émises par ses fournisseurs dans un format électronique. Ainsi, sur les 4 millions de factures reçues annuellement par ses services, « seules 34 000 » le sont dans un tel format. Autrement dit, les fournisseurs, les collectivités territoriales et les établissements publics n’ont aucune contrainte particulière en la matière.
Un portail unique pour les factures, un décret viendra encore préciser le dispositif
Du coup, l’ordonnance préparée par le gouvernement va imposer un double mouvement. À partir du 1er janvier 2017, l’État, les collectivités territoriales et les établissements publics seront tous tenus d’accepter les factures dématérialisées. De leur côté, les entreprises seront progressivement obligées de les émettre dans un tel format, selon le calendrier suivant :
- Au 1er janvier 2017 pour les grandes entreprises et les fournisseurs publics,
- Au 1er janvier 2018 pour les entreprises de taille intermédiaire,
- Au 1er janvier 2019 pour les petites et moyennes entreprises,
- Au 1er janvier 2020 pour les microentreprises.
Même si un décret en Conseil d'État devra encore venir fixer les modalités d'application de cette ordonnance, il est prévu que l’État mette gratuitement à disposition de ses fournisseurs une solution mutualisée dénommée « portail de facturation », laquelle doit permettre « le dépôt, la réception et la transmission des factures sous forme électronique ». Suite à l’annonce en Conseil des ministres, l’exécutif affirmait la semaine dernière que le portail en question existait déjà.
Un bénéfice de 710 millions d’euros attendu en année pleine
Le rapport annexé à l’ordonnance ne cesse de vanter les mérites de l’évolution qui s’annonce. Ce saut en avant est ainsi présenté comme une mesure de simplification « essentielle », tant pour l’administration que pour les entreprises. « La dématérialisation de ces échanges est en effet de nature à alléger la charge administrative pesant sur les entreprises, tout en facilitant les travaux des pouvoirs publics » est-il ainsi écrit. Des gains devraient plus précisément se faire sentir au niveau de la « rapidité dans l'envoi et le traitement de la facture, l'automatisation de la saisie, l'archivage électronique et la traçabilité des flux ».
Autrement dit, les 710 millions d’euros de bénéfices attendus par année pleine (375 millions pour l’administration, 335 millions pour les fournisseurs) se feront tant sur des économies (de papier, de frais d’envoi...) que sur des gains d’efficacité dans le traitement des dossiers. Le rapport sur la facturation électronique indique au passage que la dématérialisation offrira de nouveaux services aux entreprises, « telle la possibilité de suivi en ligne de l'état de traitement des factures émises ».
Comment le gouvernement va imposer la facturation électronique
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Un portail unique pour les factures, un décret viendra encore préciser le dispositif
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Un bénéfice de 710 millions d’euros attendu en année pleine
Commentaires (43)
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Abonnez-vousLe 30/06/2014 à 09h13
Avec l’argent économisé sur la facture numérique, il faudra investir pour limiter la fracture numérique.
Le 30/06/2014 à 09h16
Yay encore du boulo pour les consultants " />" />" />
Le 30/06/2014 à 09h16
On voit ca arriver gros comme un camion :
-Projet usine à gaz vendu par de gros institutionnels (IBM, Microsoft, Cap Gemini, atos)
-4 ans de retard et abandon de la plateforme initiale pour 3 reboots
-Surcout estimé de 500%
-solution mise en oeuvre ineficace, chronophage et couteuse pour les fournisseurs
-Aucune economie realisée tant en couts de fonctionnements qu’en fonctionnaires impliqués. Pire on va en recruter d’autres pour compenser le desastre.
Qui prend les paris ?
Le 30/06/2014 à 09h20
Le 30/06/2014 à 09h24
Ont ils pris en compte les investissements nécessaires à l’archivage et la gestion de ses factures ?
D’ailleurs, est ce qu’un Inpactien connaitrait un logiciel (si possible libre et multiplateforme) pour gérer l’archivage et permettant de scanner des factures, docs persos ?
Le 30/06/2014 à 09h39
Le 30/06/2014 à 09h40
Le 30/06/2014 à 09h44
Le 01/07/2014 à 07h37
à partir de 2017…..
d’ici là le vent aura encore pas mal tourné
Le 01/07/2014 à 10h24
Le 02/07/2014 à 09h59
Le 30/06/2014 à 11h38
Le 30/06/2014 à 11h56
Le 30/06/2014 à 13h08
À terme, l’OCR pour l’archivage devrait disparaître au profit de sorties directes d’ERP en PDF/A et de l’EDI.
L’interopérabilité en EDI est très simple à mettre en oeuvre car c’est normalisé, même si pour l’instant ça ne concerne que quelques grands secteurs.
Maintenant on en n’est vraiment qu’aux balbutiements de la facturation électronique (pour ne citer que ce type de document). Il n’y a plus à espérer que les grands éditeurs jouent le jeu (on peut toujours rêver).
Le 30/06/2014 à 14h03
Je fais mes factures en LaTeX et les envoie en PDF, c’est bon ? " />
Le 30/06/2014 à 14h05
Le 30/06/2014 à 14h12
Le 30/06/2014 à 14h18
Je sens qu’avec le talent de l’état français, ça promet de finir en monstrueuse usine à gaz ou tout le monde va perdre du temps et de l’argent.
Le 30/06/2014 à 14h35
Le 30/06/2014 à 15h03
Il ne faut pas avoir été “riposte-graduétisé” pour pouvoir envoyer la facture " />
Le 30/06/2014 à 15h04
Le 30/06/2014 à 15h18
Le 30/06/2014 à 15h25
Le 30/06/2014 à 18h45
Le 30/06/2014 à 19h39
Le 30/06/2014 à 19h48
Le 01/07/2014 à 06h45
En virant Sapin l’économie serait de 150 000€ par an minimum ……" />
Le 30/06/2014 à 09h47
Le 30/06/2014 à 09h56
Le 30/06/2014 à 10h01
Le 30/06/2014 à 10h01
Le 30/06/2014 à 10h02
Sans passer le scanner, quand on sait que la majorité des factures sont produites sur un ordinateur, il faut juste utiliser la fonction exporter en PDF au lieu de faire imprimer (ou créer une imprimante PDF virtuelle). Ras le bol des PDF qui ne sont que des impressions scannées (et où l’on ne peux pas faire de CTRL + F)
Apache OpenOffice et LibreOffice le font depuis des lustres, il faut juste créer le modèle de facture.
MS Office le fait depuis la version 2010.
Pour les logiciels plus spécialisés en comptabilité, je serais surpris que cette fonctionnalité n’existe pas en 2014. Dans ce cas espérons que cette ordonnance va stimuler les éditeurs à intégrer cette fonctionnalité dans leur logiciel.
Le 30/06/2014 à 10h08
Le 30/06/2014 à 10h10
Le 30/06/2014 à 10h19
Les fichiers *.pdf, seront réimprimés … c’est ça le truc" />
Le 30/06/2014 à 10h28
Dans un monde merveilleux j’aurais dit que c’est une bonne décision et que cela va être grandement bénéfique en cout & vitesse de traitement mais vu que là on parle de l’état je pense que AlphaBeta et largement plus proche de la réalité " />
Le 30/06/2014 à 10h30
Le 30/06/2014 à 10h30
Le 30/06/2014 à 10h37
Le 30/06/2014 à 10h38
Le 30/06/2014 à 10h52
Le 30/06/2014 à 11h02
Il y a un truc qui me choc :
ils prévoient d’économiser 375 millions sur un traitement de 95 million de factures.
ça fait une économie de 4€ par facture " />.
J’aimerais connaitre le coût complet de traitement d’une facture… " />
Le 30/06/2014 à 11h32