Promulguée, la loi pour l’égalité femmes-hommes entrera en vigueur demain
Préparez vos blagues sur les blondes
Le 05 août 2014 à 08h00
5 min
Droit
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François Hollande a apposé hier sa signature au projet de loi « pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes ». Le texte, qui accentue la responsabilité des intermédiaires techniques et instaure un nouveau délit de cyber-harcèlement, entrera donc en vigueur demain.
Déposé devant le Sénat le 3 juillet 2013, le projet de loi de Najat Vallaud-Belkacem vient de finir définitivement son processus législatif, et ce après deux lectures devant chaque assemblée. Publié ce matin au Journal Officiel suite à sa promulgation par le chef de l’État, le texte est devenu la « loi du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes ».
Des dispositions sur les intermédiaires adoptées en dépit des contestations
Comme nous avons déjà eu l’occasion de l’expliquer, son article 57 vient modifier la loi pour la confiance dans l'économie numérique de 2004. Dorénavant, les intermédiaires techniques, FAI et hébergeurs, auront l’obligation de mettre en place un dispositif de signalement de tout contenu appelant « à la haine à l'égard de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation ou identité sexuelle ou de leur handicap ». Un tel dispositif existe d’ores et déjà, mais uniquement pour les contenus pédophiles, négationnistes ou racistes.
Une fois avertis, les intermédiaires devront transmettre ces signalements à Pharos, cette plateforme gérée par une équipe de policiers et de gendarmes -et qui semble déjà bien surchargée. Ils seront également tenus d’empêcher l’accès aux écarts de langage « manifestement illicites », mais ne rien faire face aux mauvaises blagues sur les blondes et autres expressions d’humour gras, comme l’ont souligné les débats parlementaires... Pas simple.
C’est d’ailleurs pour cette raison que ces dispositions ont été vivement contestées, que ce soit par La Quadrature du Net, le Conseil national du numérique et même par la majorité. Rappelons en effet qu’au mois de janvier, l’ensemble des députés du groupe socialiste, sous l’impulsion d’Axelle Lemaire (qui n’était pas encore entrée au gouvernement), avait déposé un amendement visant à la suppression complète de cet article. « Les hébergeurs ne sont pas en mesure de juger efficacement de la licéité des contenus – sachant que, de surcroît, le Conseil constitutionnel leur demande d’opérer un jugement manifeste et non pas certain » avait alors déclaré la future secrétaire d’État au Numérique, qui craignant la censure des Sages de la Rue Montpensier. L’intéressée avait cependant ravalé ses critiques après que Najat Vallaud-Belkacem lui ait fait miroiter des garanties futures au travers du projet de loi sur le numérique.
Un nouveau délit pour le cyber-harcèlement
Mais un autre point devrait intéresser le secteur des nouvelles technologies : l’article 41, qui instaure un nouveau délit réprimant spécifiquement le cyber-harcèlement. Dorénavant, « le fait de harceler une personne par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale » sera pénalement répréhensible d’une peine maximale de deux ans de prison et de 30 000 euros d’amende, dès lors que cette infraction sera commise par le biais « d’un service de communication au public en ligne », tel qu’Internet. La sanction encourue pourra même passer à trois ans de prison et à 45 000 euros d’amende dans l’hypothèse où la victime serait un mineur de moins de 15 ans, une personne vulnérable (âgée, handicapée, etc.) ou subissait une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours.
Là encore, ces dispositions n’avaient pas fait l’unanimité. Outre l’avis défavorable du Conseil national du numérique, à nouveau, l’on pourra souligner l’avertissement du rapport sur la cybercriminalité remis en juin dernier par le magistrat Marc Robert. Ce dernier soutenait que « l’incrimination spécifique du harcèlement par le biais d’un réseau de communication électronique ne paraît pas répondre à une évidente nécessité eu égard aux incriminations déjà existantes, notamment en matière de violences ». Autrement dit, aux yeux du rapporteur, il n’était pas utile de muscler davantage notre droit, lequel lui paraissait suffisamment adapté en l’état.
Rappelons enfin que si le Conseil constitutionnel a été saisi de ce projet de loi, il n’en a examiné qu’une partie, sans lien avec les deux articles évoqués précédemment. Il serait donc en ce sens possible qu’un jour, la haute juridiction puisse être amenée à contrôler la conformité de ces deux articles aux textes fondateurs, suite à une ou plusieurs questions prioritaires de constitutionnalité (QPC).
Promulguée, la loi pour l’égalité femmes-hommes entrera en vigueur demain
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Des dispositions sur les intermédiaires adoptées en dépit des contestations
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Un nouveau délit pour le cyber-harcèlement
Commentaires (56)
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Abonnez-vousLe 05/08/2014 à 08h51
En tout cas, si je ne m’intéresse pas au numérique, je lis le début et cette loi est juste magique.
Quelques formules invocatoires au niveau des NAO qui ne changeront rien.
Des redites de trucs existant déjà. Des ajouts complètement cons. Dorénavant on pourra préparer son retour de congé parental d’éducation avant la reprise. C’est vrai que ça tombait pas sous le sens. La pratique actuelle étant de se pointer le lundi matin et de dire “coucou, quoi de neuf depuis 3 ans” ?
Ou ce bon gag sur l’évaluation des risques dans l’entreprise :
Cette évaluation des risques tient compte de l’impact différencié de l’exposition au risque en fonction du sexe.
Et enfin, je m’arrête pour marquer une minute de silence pour le bon père de famille disparu à cause d’une paysanne EELV et remplacé par raisonnablement…
Le 05/08/2014 à 08h53
Dernièrement le CSA a épinglé un clip sur la trisomie 21 diffusé par plusieurs chaines, sois disant du faite qu’ils avait reçu des plaintes.
Donc a partir de demain, on pourra porter plainte contre ces gens qui dénigre cet handicap et le CSA qui les approuvent ?!
Le 05/08/2014 à 08h55
Ouverture des camps de rééducation . On est en retard sur la Chine et autres pays du même acabit.
Le 05/08/2014 à 08h59
Le 05/08/2014 à 09h01
Le 05/08/2014 à 09h15
Le 05/08/2014 à 09h18
Le 05/08/2014 à 09h19
Le 05/08/2014 à 09h23
Le 05/08/2014 à 09h24
Le 05/08/2014 à 09h25
Le 05/08/2014 à 09h25
Le 05/08/2014 à 09h28
Le 05/08/2014 à 09h29
Le 05/08/2014 à 09h32
Le 05/08/2014 à 09h36
On ne sait que choisir entre les mafieux de droite et les moralisateurs de gauche " />
Le 05/08/2014 à 13h19
Le 05/08/2014 à 13h28
Le 05/08/2014 à 13h35
Le 06/08/2014 à 06h25
un dispositif de signalement de tout contenu appelant « à la haine à l’égard de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation ou identité sexuelle ou de leur handicap ».
une loi qui ne date pas d’hier
article 225-1 du code pénal
Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs moeurs, de leur orientation ou identité sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.
Constitue également une discrimination toute distinction opérée entre les personnes morales à raison de l’origine, du sexe, de la situation de famille, de l’apparence physique, du patronyme, du lieu de résidence, de l’état de santé, du handicap, des caractéristiques génétiques, des moeurs, de l’orientation ou identité sexuelle, de l’âge, des opinions politiques, des activités syndicales, de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée des membres ou de certains membres de ces personnes morales.
Le 05/08/2014 à 09h38
Le 05/08/2014 à 09h40
Pour en revenir au sujet initial, quelqu’un peut me dire comment les hébergeurs vont pouvoir déterminer si le continue qu’ils hébergent doit être transmis aux autorités ? A part quand c’est über flagrant. Sachant qu’il ne faut pas que tout et n’importe quoi soit transmis à Pharos sinon le dispositif va rendre la tâche impossible à l’équipe spécialisée dans ce type de problème.
Je continue de penser que cette loi, même si ça part d’une bonne intention, n’est pas applicable en l’état. (comme à chaque fois qu’un/une technocrate pense une loi sur l’informatique)
Le 05/08/2014 à 09h41
Le 05/08/2014 à 09h46
Le 05/08/2014 à 09h48
Ca va avoir un effet bien inverse à celui recherché : Pharos si une utilité/efficacité il y avait deviendra totalement inutile/inefficace car ça va être noyé de tout et n’importe quoi. Soit ils vont passer leur temps à tenter de filtrer et sortir ce qui est réellement important soit ils vont prendre au hasard… dans tous les cas, le rendement du truc sera proche de 0.
Le 05/08/2014 à 10h04
C’est bon on peut leur lâcher la porte dans la gueule alors? " />
Le 05/08/2014 à 10h52
Le 05/08/2014 à 11h29
Tremblez internautes dégénérés, votre zone de non-droit ne sera bientôt plus!
Demain l’internet sera lumineux, tolérant et moral !
Amen
Le 05/08/2014 à 12h05
Donc si Hollande est harcelé, on pourra le démettre de ces fonctions car il sera mentalement plus apte à diriger le pays ?
Vivement demain
Le 05/08/2014 à 12h13
Le 05/08/2014 à 12h18
Le 05/08/2014 à 12h22
Le 05/08/2014 à 12h48
Le 05/08/2014 à 13h00
Le 05/08/2014 à 13h08
Le 05/08/2014 à 13h12
Le 05/08/2014 à 08h08
Je déteste le nain jaune et les têtes de nègres.
Le 05/08/2014 à 08h10
Le 05/08/2014 à 08h13
Est-ce qu’on pourra verbaliser une femme qui conduirait mieux qu’un homme ?
Et quelle punition pour une femme qui se ferait payer son resto par un homme ?
Du coup… " />
Le 05/08/2014 à 08h14
Le 05/08/2014 à 08h17
Le 05/08/2014 à 08h17
Le 05/08/2014 à 08h21
Dans les entreprises, toutes les nanas vont se teindre en blond et attendre la vanne de trop, pour toucher le pactole.
Le 05/08/2014 à 08h23
Un jour, j’aimerai bien que ce soit des ingénieurs (hommes et femmes) qui s’occupent des lois concernant l’informatique et pas des &#%$@ de technocrates… " />
Le 05/08/2014 à 08h29
Une loi qui semble bien inutile au vu des textes déjà en vigueur, bien suffisants pour traiter les «nouveaux» cas pris en compte ici.
(Par contre je crois que je vais fuir les commentaires de cette news où je ne me sens clairement pas bienvenue " /> )
Le 05/08/2014 à 08h33
Le 05/08/2014 à 08h34
rien que le nom de la loi : égalité réelle => désolé mais nous ne sommes pas égaux : y en a qui sont XY les autres XX (inégaux devant les maladies génétiques : daltonisme, hémophilie), en terme d’hormones aussi (puissance musculaire, etc…), etc…
égalité sociale ok. Qu’on donne la même valeur sociale à un homme et une femme, ok, mais qu’on veuille nous faire croire qu’on est identique…
Le 05/08/2014 à 08h36
Le 05/08/2014 à 08h38
Le 05/08/2014 à 08h41
Le 05/08/2014 à 08h42
Le 05/08/2014 à 08h50
Le 05/08/2014 à 08h03
J’en connais qui vont faire la gueule demain du côté de Pharos. " />
Le 05/08/2014 à 08h03
Préparez vos blagues sur les blondes
Égalité oblige, elles vont toutes y passer " />
Le 05/08/2014 à 08h04
Préparez vos blagues sur les blondes
Vincent est-il en vacances ? " />
Le 05/08/2014 à 08h04
On peut se lâcher aujourd’hui dans les comms alors ?
Pasque demain ce sera fini…