Les États-Unis et le Royaume-Uni disposent d’un accord leur permettant d’échanger des informations obtenus via leurs services de renseignements respectifs. Problème : les anglais fustigent une récupération de données personnelles auprès de la NSA permettant de contourner les garde-fous mis en place par la législation du pays.
Les considérations élastiques du GCHQ
En juin dernier, nous indiquions que plusieurs associations de défense, dont Privacy International et Amnesty International, avaient décidé d’attaquer trois agences anglaises un an plus tôt : le GCHQ, le Secret Intelligence Service et le Security Service. C’est bien la légalité du processus même de collecte massive des données qui était remise en question, mais les associations avaient été déboutées en partie par l’Investigatory Powers Tribunal (IPT), créé pour superviser les activités de surveillance et de renseignement.
L’affaire était importante car elle avait permis d’y voir un peu plus clair dans le fonctionnement du renseignement anglais. L’IPT avait en effet interrogé Charles Farr, qui dirige les activités d’espionnage, au sujet des informations qui étaient effectivement capturées. On avait par exemple appris que le GCHQ (équivalent anglais de la NSA) considérait de manière très élastique ce qu’était une communication « externe », la seule pouvant être capturée. Ainsi, non seulement tout ce qui sort du pays est considéré comme externe, mais également tout ce que les utilisateurs de réseaux sociaux publient à l’intention des autres. Pour le GCHQ, il ne s’agit en effet pas d’une conversation privée et directe entre deux personnes.
Petits arrangements entre agences
Or, plusieurs membres du GCHQ viennent d’avouer devant l’IPT une information capitale. Normalement, et tel que le définit la loi RIPA (Regulation of Investigatory Powers Act), tout accès à des données appartenant à des citoyens anglais doit se faire à travers un mandat. Mais le GCHQ peut littéralement court-circuiter cette barrière. Comment ? En ayant recours à l’accord d’échange des informations avec les États-Unis.
Comme on l’avait vu notamment dans le cadre de l’échange avec Israël, la NSA envoie des flux de données brutes et non analysées à certains partenaires privilégiés (notamment les Five Eyes). On sait maintenant qu’elle fait de même avec le GCHQ. Or, les membres de l’agence ont avoué que les analystes regardaient parfois dans ces données sans attendre la moindre autorisation. Ce qui contredit directement ce qui avait affirmé l’été dernier, à savoir qu’un mandat accompagnait toujours ce genre d’examen, même quand les données provenaient d’une puissance alliée.
Privacy International en particulier fustige cet arrangement qui « mettent crument en relief les garde-fous minimaux et les faibles restrictions sur le matériel brut de renseignement ». L’association torpille également l’hypocrisie du GCHQ qui justifie l’utilisation de ces données par des cas où l’agence aurait des « difficultés techniques » à les obtenir par elle-même. En d’autres termes, de simples excuses servant à contourner l’infrastructure juridique en place.
Pour l’instant, aucune décision de l’Investigatory Powers Tribunal n’a encore été prise à ce sujet.
Commentaires (33)
#1
Ca étonne qui?
#2
Ma super-analyse-géopolitique se réfère juste à l’Angleterre : elle ne veut qu’à moitié de l’Europe (et refuse de se plier dernièrement aux exigences financières) et refuse de donner ses infos brutes à la NSA.
De quel côté est ce pays ?
#3
Le Royaume-Désuni étant le 52ème état des Etats-Unis, ca n’étonnera personne.
#4
Oh come on… Ils peuvent très bien faire ce qu’ils veulent, même menacer d’envoyer mes enfants au vatican, tant que je n’ai rien à me reprocher, pas de soucis… même avec du beurre au gros de l’isle de ré.
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Veux-tu dire que c’est normal?
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#7
On attends avec impatience l’indignation des gouvernement européens pour cette violation sans justification juridique de la vie privée des citoyens européens " />
#8
Absolument pas. Mais ce n’est pas étonnant pour autant que des agences de renseignement contourne les lois.
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Ok, rien d’officiel encore pour le moment, j’ai eu peur d’avoir un grave problème de culture ^^
#11
>Le Royaume-Uni peut piocher dans les données personnelles sans mandat
Ce que j’aimerai savoir, c’est comment sont récupérés ces données personnelles ?
Réseaux sociaux ?
Emails ?
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#12
La majorité des gens n’ont rien à cacher, cela ne justifie pas que l’état développe une paranoìa sécuritaire. Je ne veux pas que l’on me protège à l’insu de mon plein gré. J’exige le droit d’être laissé seul.
#13
Orwell….laissez 84 tranquille…. Le triangle œillé ne vient pas de lui.
Je savais pas que sur l’original y avait même pas de mâle… ce qui explique la chaîne à mettre autour du cou exigé par la truie dans la version la plus célèbre. Et pourquoi les familles monoparentales féminins représentent 30% des ménages actuels…. dans 18 ans facile 66 %, sans compter que leurs pauvres gosses… .. .
Bref… Orwell il a rien écrit du tout, il a pompé comme une cochonne stout.
#14
La différence entre le RU et nous.
C’est que le RU pioche les donnees chez les ricains alors que nous on se fait juste enculer.
Grosse difference quand même.
#15
Nous comprenons mieux maintenant pourquoi Georges Orwell était un anglais.
Quand on regarde ce qu’ils font dans ce pays, ça fait peur.
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On est deux.
#18
Je pense qu’il rebondissait simplement sur l’oeil omniscient (Big Brother).
Qui remonte au moins aux mythologies égyptiennes. (juste pour étaler ma confiture " /> )
#19
Bah! les lois, c’est pour le bas-peuple uniquement " />
#20
1- CHIFFRER SES DONNÉES “SENSIBLES” AU MAXIMUM…" />
2- LAISSER FAIRE LES ANONYMOUS PRO DU NIQUAGE DE SERVEUR POUR S’ATTAQUER AUX AGENCES DE RENSEIGNEMENT QUI BAFOUENT LES REGLEMENTATIONS SUR LA VIE PRIVÉE DE VIE…
" />
" />
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Par le triangle œillé je vois plus une référence à celui des franc-maçon là comme ça (même si c’est une référence à l’Oeil d’Oudjat). Il assimile donc Big Brother à l’Oeil de la Providence?
Moi aussi j’ai de la confiture hein ^^. Mais ce que je demandais c’est de quel pot de béarnaise il sortait ses coms, car je ne comprenait pas toute la logique. D’ailleurs, je n’ai toujours pas trop compris (je suis peut-etre fatigué :/)
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Allez pètes un coup et rigoles :)
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Situation quelque peu similaire ici en Australie où le gouvernement libéral fait passer ces jours-ci une loi portant à 2 ans la rétention des métadonnées et leur accès sans mandat judiciaire.
Bien entendu, ça passe comme un suppositoire après avoir agité l’épouvantail terroriste.
Et la police fédérale vient d’annoncer que ces métadonnées seront utilisées pour la lutte contre le téléchargement.
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Les méthodes des agences de renseignement ont toujours été anti-démocratiques, et toujours hors-la-loi.
Il se trouve que l’informatique a pu faciliter le fichage, mais si on prend le gouvernement avec Hoover et le FBI, les Soviétiques, les Allemands de l’Est, la Roumanie, la Chine, c’était pareil à l’époque.
En URSS c’était bien aussi pour lutter contre les espions américains, pour préserver le communisme, qu’on justifiait le flicage généralisé.
À présent la finance, les banques, les multinationales, ont pris le pouvoir, et ce qui reste de pouvoir aux pouvoirs en place ne fait que servir leurs intérêts, pour moi le flicage est en partie très utilisé par le privé, l’exemple des cartes grises est flagrant, et ce n’est que le début.
Bientôt, quand on aura un rhume, la puce implantée obligatoire nous enverra des pubs pour les médocs, la pharmacie la plus proche ou l’envoi avec paiement automatique de ceux-ci.
Je souhaite bon courage aux générations futures, perso je serai content de ne plus être là pour voir ça.
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Il est clair que le RU est la tête de pont des USA en Europe.
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ENGLAND PREVAILS! !