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Quand Apple fait des efforts, Epic dit voir la différence

Nerf de la guerre

Quand Apple fait des efforts, Epic dit voir la différence

Apple et Epic sont en guerre depuis plusieurs années autour de la distribution des applications. La pomme de Cupertino, coincée des deux cotés de l’Atlantique pour ses pratiques, a déjà dû faire des changements. Epic dit avoir senti nettement la différence, mais le studio persiste : la route est encore longue.

Le 06 octobre à 09h01

Le DMA embête Apple : la société n’a de cesse de s’en plaindre. Après une vaste charge en début d’année et des affirmations étranges sur la sécurité de l’iPhone, elle a relancé une salve de critiques fin septembre. Pour l’entreprise américaine, le DMA « n’aide pas les marchés » et rend plus difficiles les affaires en Europe.

Mais le DMA a obligé Apple, entre autres, à autoriser les boutiques tierces. Rapidement, Epic a profité de l’occasion. Rien ne s’est vraiment passé comme prévu, avec notamment un blocage du compte développeur d’Epic Suède, sans trop que l’on sache pourquoi. Progressivement, les choses sont rentrées dans l’ordre et l’Epic Game Store a eu droit à sa version mobile. Dans le même temps, Epic est aussi entré en guerre contre Google, pour les mêmes raisons. Et cette année, le studio a remporté d’importantes victoires contre les deux multinationales.

Epic l’affirme, les efforts d’Apple se voient…

Dans un billet publié le 1er octobre, Epic s’est lancé dans une démonstration : quand Apple se fait gronder et fait des efforts, ils payent. Le studio se penche notamment sur l’installation des boutiques tierces.

Dans une première version dans iOS 18, le processus était ainsi très long : 15 étapes. Surtout, et comme nous l’avions signalé en mai, l’installation d’une boutique tierce s’accompagnait d’écrans « faisant peur ». Pour avertir des risques de sécurité, Apple avait recours à des messages anxiogènes, tels que : « Cette application ne prend pas en charge le système de paiement privé et sécurisé de l’App Store. Elle utilise des achats externes ». Suggérant l’absence de sécurité, le panneau s’accompagnait d’un triangle rouge.

Epic avait pesté auprès de la Commission européenne, qui s'était rangée à son avis. Apple avait été invitée à revoir sa copie, ce qui fut fait avec la version 18.6 d’iOS. Le changement a été radical : de 15 étapes, l’installation de la boutique n’en nécessitait plus que 6, et les panneaux d’avertissement avaient été retravaillés.

Chiffres à l’appui, Epic le clame donc : ce changement a clairement eu l’effet escompté. Avec iOS 18, les deux tiers des personnes qui lançaient l’installation de l’Epic Game Store abandonnaient en cours de route, affirme le studio. Depuis iOS 18.6, ce chiffre est passé à 25 %. En outre, le taux d’abandon diminue au fur et à mesure que les utilisateurs passent sur une version récente d’iOS (18.6, 18.7 ou 26).

« Pour la première fois, nous commençons à voir les utilisateurs d’iOS installer l’Epic Games Store avec un taux de réussite approchant celui des utilisateurs de Windows et des utilisateurs de Mac d’Apple », ajoute Epic.

… mais sont insuffisants

Pour autant, et même si Epic loue « les progrès significatifs réalisés pour améliorer le processus d’installation des magasins », tout n’est pas rose chez Apple.

Pour le studio, Apple continue d’enfreindre le DMA en rendant les conditions discriminatoires pour les boutiques tierces. Les politiques de frais sont jugées « anticoncurrentielles », notamment la Core Technology Fee, depuis remplacée par une Core Technology Commission. Un fonctionnement plus simple, mais qui permet à Apple de s’arroger notamment 5 % sur toutes les ventes de biens et services numériques réalisées à travers des liens externes.

Epic évoque un fonctionnement général tenant lieu de « représailles contre les développeurs qui soutiennent les boutiques concurrentes ». Dans ces conditions, selon le studio, impossible de vraiment encourager les développeurs à venir s’installer ailleurs, même si c’est pour bénéficier de frais moins élevés. En plus d’être « illégales », ces politiques « contrastent fortement avec le fonctionnement de la plateforme Mac d’Apple, qui ne fait rien de tout ça », insiste Epic.

C'est encore pire chez Google

Si Epic loue les efforts déjà réalisés par Apple, Google en prend pour son grade en revanche. Le processus d’installation des boutiques tierces sur Android réclame toujours 12 étapes, présente lui aussi un « écran d’intimidation trompeur » indiquant que le téléchargement peut être « dangereux », et entraine 50 % d’abandon chez les personnes intéressées. « Google continue de violer de manière flagrante la loi sur les marchés numériques », lance Epic.

Google devrait être amenée à revoir sa copie, car les défaites s’enchainent devant les tribunaux face à Epic et la Commission européenne a déjà fait part de ce qui n’allait pas.

Commentaires (3)

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Et, de l'autre côté, Google est en train de restreindre durement les stores alternatifs et le sideloading. C’est «marrant» de voir deux entreprises qui inversent leurs positions sur les stores.
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Apple inverse rien du tout, ils freinent des 4 fers
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Pour moi, il faudrait que les applications créés par les pouvoirs publiques au niveau EU soit aussi dans une boutique tiers.
Cela habituerait les gens que tous n'est pas sur la boutique officielle d'Apple, MS, et Google et
garantirait en partie des pressions US, éviterait l'ursupation de nom: une application d'une mairie qui n'est pas sur la boutique officielle de l'UE serait louche.

Pourquoi UE, car ce n'est pas avec nos petits bras français que nous aurons assez de poids.

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  • Epic l’affirme, les efforts d’Apple se voient…

  • … mais sont insuffisants

  • C'est encore pire chez Google

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