Ce que révèlent les offres d’emploi de la DGSE
DTC++
Le 27 juin 2022 à 09h52
12 min
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La direction technique (DT) de la DGSE est le plus gros employeur du service de renseignement extérieur français. Après nous être penché l'an passé sur les offres d'emploi de la DGSI, son « cousin » chargé du contre-espionnage, nous nous sommes donc intéressés à celles de la DT.
Il y a 10 ans, la direction technique (DT) de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) employait 1 100 personnes, soit un peu moins du quart de ses 4 750 agents. Patrick Pailloux, qui dirigeait la DT depuis 2014 et vient de la quitter, expliquait récemment au Parisien qu'elle constituait désormais le plus gros bataillon de la « boîte », avec « environ 3 500 personnes sur 7 000 au total », soit plus de la moitié.
Un chiffre amené à grossir, et qui est sujet à caution. Une source bien informée estime que les personnels de la DT ne représenterait que le tiers des agents de la DGSE. Des chiffres divergents qui pourraient aussi s'expliquer par un turn-over important.
D'après Challenges, la DT aurait en effet « connu 400 départs en deux ans », du fait de luttes d'influence en interne, des salaires élevés dans le privé et de la concurrence auxquels se livrent tant le secteur public que privé pour débaucher et recruter des profils « cyber », notamment.
La DGSE anticiperait en effet « 2 000 recrutements d'ici 2025 », à en croire son site web, recouvrant « 300 métiers ». Dans une interview que vient de publier le Figaro, son directeur général, Bernard Émié, explique qu'« en dix ans, les effectifs de la DGSE sont passés de 6 000 à 7 100 agents aujourd'hui, avec une cible à 7 800 agents en 2025 » :
« Ce qui passe par un effort important de recrutement d'ingénieurs en cybersécurité, de développeurs informatiques mais aussi d'analystes, de linguistes ou encore de techniciens réseau télécom. »
- La DGSE peine à recruter ses futurs maîtres espions en informatique
- Ce que révèlent les offres d'emploi de la DGSI
Une situation que l'auteur de ces lignes a pu confirmer à LeHack, « l'une des plus anciennes conférence de hacking underground francophone » où la DGSE, l'un de ses trois principaux sponsors, disposait là aussi d'un stand. Quatre recruteurs y répondaient aux questions des nombreux potentiels postulants, distribuant goodies à l'envi, et n'hésitant pas à aller vérifier les photos prises par ceux qui voulaient immortaliser l'immense écran surplombant son stand.
Les visiteurs pouvaient y consulter son catalogue d'offres de stage (au sujet desquels l'auteur de ces lignes avaient déjà consacré quelques articles), que la DGSE refuse cela dit de rendre public. Interrogé par nos soins, les représentants de la DGSE présents à LeHack n'ont pas été à même de nous expliquer pourquoi… une non réponse que nous avions déjà eu lors du salon VivaTech quelques jours auparavant. On nous précise simplement que les écoles peuvent en demander un exemplaire.
Et ce, alors que ses offres d'emploi, elles, sont consultables sur son site web, son profil LinkedIn, la Place de l'emploi public ainsi que, depuis ce 28 juin, sur Welcome to the Jungle. Entre autres annonces dans le domaine de « la Cyber », une offre évoque ainsi « une RED TEAM composée d’experts de haut niveau » et travaillant « dans un environnement opérationnel stimulant » :
« Vos activités impliquent l’acquisition continue de nouvelles compétences, à la pointe de la technologie, et vous bénéficiez pour cela de toutes les ressources nécessaires. Les plus de l’offre : absence de routine, contexte d’activités unique au cœur du secret, possibilité de missions à l’étranger. »
« En soutenant au quotidien les agents de la DGSE dans leur métier, vous vivrez l'histoire de la France du point de vue unique du monde secret du renseignement », explique une annonce de recrutement d'un ingénieur de développement d’applications web :
« Au vu de l'importance stratégique de ces missions, l'évolution permanente du contexte politique et des technologies exige une adaptation constante des moyens du pays. Vous serez entouré d’experts dans le domaine, et vous pourrez bénéficier de formations externalisées pour développer vos compétences et pour contribuer quotidiennement à la sécurité de nos concitoyens. Le périmètre très vaste des missions proposées dans ce poste offre un point de vue global, qui donne du sens à votre travail. »
Une troisième annonce précise qu'une équipe d'investigation numérique est chargée de « l'automatisation et la fiabilisation des traitements à effectuer sur les données issues de supports numériques » :
« La DGSE récupère dans le cadre de ses missions des supports numériques d’origines et de modèles très variés (disques, smartphones, IOT, etc.). Ceux-ci contiennent des informations essentielles aux missions de renseignement du Service.
L'équipe d'investigation numérique valorise les données contenues sur les supports récupérés afin de produire du renseignement. Des systèmes automatisés ont été mis en place pour permettre un traitement rapide, efficace et homogène de ces supports. »
« Actuellement, nous disposons d’une solution sécurisée contenant plusieurs produits, dont l’utilisation s’accroît fortement par les équipes opérationnelles », se targue une offre de chef de projet en sécurité informatique.
Conçue par « une équipe d’experts en recherche de vulnérabilités et de rétro-conception logicielle », elle « nécessite la prise en compte par un spécialiste du domaine » disposant d’une bonne maîtrise des langages de programmations tel que le Python, le C, ainsi que de bonnes connaissances sur les principaux mécanismes de sécurité du noyau Linux.
Des « challenges techniques uniques et captivants »
Le service de renseignement extérieur, qui n'a de cesse de recruter des informaticiens spécialistes « pour recueillir, traiter et exploiter des masses de données considérables » et ingénieurs en cybersécurité (y compris offensive), vient aussi de publier plusieurs offres d'emploi ciblant des experts ès-électronique.
On y apprend qu'au sein de sa Direction Technique (DT), « une équipe d’une douzaine de personnes [est] dédiée à la conception électronique et à l’informatique embarquée ».
Ses missions « répondent à de fortes contraintes opérationnelles et aux menaces qui évoluent au gré de l’actualité internationale », de sorte que l'équipe est « organisée pour y faire face en mettant l’accent sur la créativité, la réactivité et la souplesse intellectuelle qui sont des conditions de l’innovation ».
Ses ingénieurs sont notamment chargés de « recueillir le besoin auprès des entités opérationnelles et des directions de programmes, exercer une veille afin d'identifier de nouvelles orientations stratégiques, proposer des innovations et concevoir des Proof Of Concept (POC) ».
Une autre offre d'emploi précise que la DGSE est aussi « amenée à expertiser des systèmes et composants électroniques sécurisés provenant de divers équipements présentant un intérêt stratégique ».
Elle cherche donc à recruter un ingénieur expérimenté pour « diagnostiquer et réparer des dysfonctionnements sur les cartes électroniques (cartes µSD, smartphones, PC), développer des cartes électroniques pour communiquer avec des microcontrôleurs et des mémoires, développer des montages d’électronique analogique pour acquérir et réaliser le traitement de signaux divers, et réaliser des systèmes embarqués pour les bancs d’expertises » :
« Compte tenu des missions de la DGSE, vous aurez l’opportunité de relever des challenges techniques uniques et captivants. Vous pourrez bénéficier de formations externalisées pour développer vos compétences. Notre culture, basée sur l'innovation, vous laissera la liberté de proposer et d'essayer de nouveaux concepts. »
Pour motiver les éventuels postulants à ce poste qualifié de « véritable expert situé à la croisée de l’électronique et de l’embarqué », la DGSE précise que « ce poste vous permettra de travailler avec du matériel à la pointe de l’innovation » :
« Vous serez au contact d'experts de haut niveau dans des domaines connexes en micro-électronique, en électronique et en code embarqué. Vos fonctions vous permettront d’interagir avec des experts d’autres entités étatiques ainsi que des entreprises industrielles du domaine. »
Chercher des vulnérabilités pour accéder au code embarqué
La DT recrute également un ingénieur expérimenté en rétro-conception électronique, chargé de « chercher à accéder au code embarqué exécuté pour pouvoir l’analyser », de « diagnostiquer et réparer des dysfonctionnements sur des cartes électroniques à des fins d’investigation numérique », ou encore de « développer des techniques de microsoudure afin de transplanter des composants électroniques défaillants ».
La DGSE justifie son expression de besoin au motif que son équipe de Recherche et Développement est « amenée à expertiser des systèmes et composants électroniques sécurisés provenant de divers équipements utilisés dans des solutions stratégiques pour la défense nationale ».
Les postulants devront notamment pouvoir « analyser les protocoles de communication série avec les composants électroniques, chercher des vulnérabilités pour accéder au code embarqué contenu dans les microcontrôleurs et les mémoires, récupérer et analyser le code binaire exécuté sur les composants électroniques, développer des techniques de microsoudure (CMS, rebillage manuel de BGA, brasage, …) ».
Des précisions qui font beaucoup penser aux techniques développées par les « cracks en rétro-ingénierie » de la gendarmerie afin de constituer ce qu'elle avait alors qualifiée de « nouvelle arme pour contrer le chiffrement des téléphones ».
La DT cherche enfin un « technicien électronique spécialisé en implantation – routage de cartes électroniques » pour intégrer « une équipe technique multidisciplinaire en charge de la réalisation de systèmes discrets et innovants », sans plus de précisions.
Des logiciels clandestins pour capter des données sur Internet
La DT recrute aussi un « ingénieur R&D en codes correcteurs d’erreurs » qui intégrera un service dont la mission est de « conduire la recherche et le développement dans le domaine des systèmes d’acquisition et de traitement de signaux radiofréquences toutes gammes » :
« Au sein d’une équipe d’ingénieurs, docteurs et techniciens, vous participez à l’étude de systèmes de télécommunication ainsi qu’aux développements nécessaires au traitement de la couche physique de systèmes de télécommunication. Dans le cadre de vos activités, vous déterminez les traitements d’un système de télécommunication allant de la démodulation des signaux aux données utilisateurs. »
Une autre annonce explique que « dans le cadre de ses opérations de renseignement, la DGSE assure le pilotage de capteurs applicatifs sur Internet », et qu'une « équipe d’experts en technologies Internet et en conception logicielle [est] en charge de développer les capacités de la DGSE dans le domaine des capteurs applicatifs clandestins » :
« Votre mission principale réside dans la conception de solutions logicielles clandestines visant à capter des données sur Internet, de façon automatisée, à des fins de traitement et d’exploitation opérationnelle. Services web, réseaux sociaux, messageries instantanées, ressources Internet : vous évoluerez dans un environnement technique pointu et stimulant. Les plus de l’offre : au cœur du secret. »
« Les volumes de données exploitées par le Ministère des Armées sont tels qu’il est devenu indispensable d’apporter des outils aux experts chargés de les analyser afin de faciliter l’accès et la compréhension des informations pertinentes », précise, en introduction, une offre de recrutement d'un ingénieur R&D en traitement automatique des langues : « En particulier, l’exploitation des données non structurées peut être facilitée par l’application de traitements automatiques ».
Intégré au sein d’une équipe de Recherche & Développement en traitements des données multimédia, le postulant devra dès lors « développer des systèmes d'apprentissage et de traitement automatique (dont réseaux de neurones profonds) des langues appliquées à des médias textuels, en vous basant entre autres sur des systèmes par apprentissage automatique ».
Permettre le décryptage de productions chiffrées
La fiche de poste d'un ingénieur R&D en analyse de protocoles chiffrés précise qu'il sera intégré au sein d’une équipe d’experts en communications sécurisées, afin de contribuer à « l’analyse, la détection et la recherche de vulnérabilités dans les protocoles IP » :
« Votre quotidien couvrira l’ensemble du processus de recherche appliquée, des premières phases d’étude et de validation de vulnérabilités jusqu’à la mise en production de vos développements. »
Il devra plus particulièrement « étudier le fonctionnement des protocoles IP chiffrés employés par les produits communiquant sur Internet, rechercher des vulnérabilités dans leur configuration et logique de chiffrement [et] installer des bancs de test pour évaluer des solutions de communication sécurisées ».
Une petite annonce en quête d'un « Big data engineer » explique qu'il intégrera une équipe d’une quinzaine de personnes chargée d'administrer « des entrepôts de données Big Data sur des technologies NoSQL open source telles que Hadoop, Hbase, Elasticsearch » :
« Vous traitez de très volumineux flux de données et fournissez les accès à ces données par des requêtes synchrones ou des jobs (Mapreduce, Spark). Les volumes traités imposent d’exploiter pleinement ces technologies en cherchant à optimiser leur fonctionnement pour passer à l’échelle. »
Une annonce de recrutement d'un crypto-mathématicien indique qu'il sera chargé, au sein d'une équipe de R&D spécialisée en cryptanalyse opérationnelle, de « concevoir et développer des cryptanalyses pour permettre le décryptement de productions chiffrées d’intérêt pour la DGSE ».
Il devra notamment « assurer une veille technologique, concevoir et développer des cryptanalyses de systèmes de chiffrement, concevoir, développer et maintenir les outils facilitant l’analyse de ces systèmes de chiffrement, développer les systèmes de décryptement et en assurer le maintien en conditions opérationnelles ».
Le poste est à pourvoir depuis juin 2021.
Le 27 juin 2022 à 09h52
Ce que révèlent les offres d’emploi de la DGSE
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Des « challenges techniques uniques et captivants »
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Chercher des vulnérabilités pour accéder au code embarqué
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Des logiciels clandestins pour capter des données sur Internet
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Permettre le décryptage de productions chiffrées
Commentaires (33)
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Abonnez-vousLe 27/06/2022 à 10h18
#1
Et tout ça pour 2000 euros net par mois :)
Le 27/06/2022 à 10h27
#1.1
et pour servir la soupe à McKinsey, Ursula et Schwab… alors qu’en parallèle, en freelance, tu te fais 300-500€/j si t’es pas trop mauvais à Paris, et 800-1200/j si t’es pas trop mauvais à Genève ou Munich.
Le 27/06/2022 à 13h07
#1.1.1
Ca me parait très peu 300-500€/j à Paris pour ce genre de profil. Il y a de simples profils d’administrateurs juniors de solutions SaaS pour 500-600€/j sur Paris et proche banlieue.
Le 27/06/2022 à 16h47
#1.1.2
500€, c’est mal payé / bien payé si t’es pas bon.
Les bons, c’est 900-1100€/j, 22 jours par mois…
(j’suis entre les 2 ^^ mais en province)
Le 27/06/2022 à 13h25
#2
En fin de carrière
Le 27/06/2022 à 13h33
#2.1
pas étonnant le fort ‘turn over’ !
Le 27/06/2022 à 14h36
#3
Le 27/06/2022 à 14h46
#3.1
c’est vrai !
(surtout qu’il en a peu=250)
Le 27/06/2022 à 20h19
#4
“DTC++” Dans Ton Chat ++ ???
Le 28/06/2022 à 12h22
#5
Je serais en début de carrière (disons dans mes 10 premières années), j’aurais bien volontiers tenté ce genre de job, il y a pas mal de défis techniques, apparemment des moyens pour ça, et ça a de la “gueule” de bosser pour la DGSE quand même (sans parler du fait qu’on peut apprécier de travailler à la défense de son pays).
Le 28/06/2022 à 13h13
#6
C’est toujours un peu malaisant de voir ce genre d’annonce ( Votre mission principale réside dans la conception de solutions logicielles clandestines visant à capter des données sur Internet, de façon automatisée, à des fins de traitement et d’exploitation opérationnelle.)
Déjà car nous, pauvres citoyens, on a aucun moyen de savoir si ces logiciels créés avec nos impôts seront utilisé pour servir nos intérêts ou bien pour nous espionner, nous….
Tout en sachant pertinemment que les gens que nos services espionnent… nous espionnent probablement en retour !
En tous cas moi j’aurais du mal à me regarder dans un miroir si je faisais ce métier, j’aurais l’impression de trahir ma famille, mes amis et tous mes concitoyens…
Le 28/06/2022 à 13h33
#6.1
Le “E” de DGSE veut dire “Extérieure”. Autrement dit l’activité concerne l’étranger.
Heureusement qu’il y a des gens qui ont envie de participer à la défense de leur pays, défense qui de tous temps est passée par du renseignement. Car des pays comme la Russie, la Chine, et divers autres ne se gênent pas pour espionner, que ce soit à titre militaire ou industriel (oui des alliés comme les américains aussi, car l’industrie française est loin d’être mauvaise).
La série “Le bureau des légendes” est une série avec des parties romancées, mais on comprend un minimum à quoi ils servent et ce qu’ils font. Je serais fier de faire partie de ces gens-là.
Le 28/06/2022 à 14h10
#6.2
Bah justement, ceux/celles qui font ce métier n’ont pas ce genre d’état d’âme.
Tu travailles pas à la DGSE/DGSI si tu es sensible/fragile/incertain.
Tu sais pourquoi tu fais ce métier et ce qu’on attend de toi, après cela reste la FP dans sa gestion…
Le 28/06/2022 à 13h50
#7
Il est bien difficile de faire le tri : Espionner un français à l’étranger, OK ou pas ?
Espionner un étranger sur le sol Français ?
Les leaks de snowden ont bien montré ce genre d’ambiguïté, inhérent à notre société mondialisée d’ailleurs.
La notion de pays a moins de sens aujourd’hui qu’hier pour moi , quand tes collègues viennent du monde entier et partagent pourtant le même objectif.
Dans ce cadre je ne trouve pas plus légitime d’espionner un français qu’un taïwanais , un espagnol ou qu’un marocain (et d’ailleurs pas seulement l’espionner, mais se servir des renseignements recueilli contre lui & ses concitoyens au seul prétexte qu’il n’habite pas le bon lieu).
Le fait que les autres le fassent est une excuse qui ne grandit personne. Je ne suis pas naïf pour autant, mais je ne l’excuse pas et je suis navré qu’une partie de mes impôts servent à ça.
J’ai regardé cette série en effet. Si j’admets que la performance cinématographique est de qualité, j’ai trouvé le fond abject. J’aurais honte de travailler pour ces gens-là.
Le 28/06/2022 à 14h31
#8
Nous sommes bien d’accord.
Ça ne m’empêche aucunement de n’avoir aucune admiration pour ces gens-là.
Le 28/06/2022 à 14h55
#9
Décidément tu ne sais pas de quoi tu parles, ou bien tu trolles vu comme c’est fantaisiste.
La DGSE est un service de renseignement extérieur, elle espionne dans des pays étrangers, et elle ne chercher pas à espionner des français. T’es pas sérieux là ?
Espionner un étranger sur le sol français, c’est le boulot de la DGSI.
De plus :
Donc si tu peux vivre l’esprit un peu tranquille pendant que ces gens-là travaillent dur à éviter des morts chez nous, c’est grâce à eux.
Les “leaks” de Snowden n’ont pas appris grand chose, hormis le niveau plus élevé (que supposé) des moyens mis en oeuvre côté américain. En tous cas ça n’a rien appris à la communauté française du renseignement, voire à ceux qui lisent la presse spécialisée et les bouquins en rapport.
Heu, si.
Tu devrais plutôt avoir honte de sortir des trucs pareils. Aucune conscience du monde dans lequel tu vis.
Oui évidemment, ce sont des robots dénués d’humanité et qui ne se posent jamais de question.
Pfff… le niveau fait peur vraiment
Le 28/06/2022 à 15h05
#10
J’ai exactement la même opinion de tes propos.
Le 28/06/2022 à 15h16
#10.1
Invraisemblable ce genre d’attitude. Je pense qu’il y a une part de troll.
T’as honte des policiers aussi ? La police n’est pas parfaite mais heureusement qu’il y a des gens consciencieux qui font ce métier.
Concernant les services comme DGSI et DGSE, on parle de gens qui travaillent dans la discrétion et n’ont jamais de félicitations ou de remerciements, le tout pour un salaire qui, comme souvent dit, n’est pas mirobolant. Et ces gens-là participent à la sécurité de leurs concitoyens, y compris économique (en prévenant et détectant les menaces et les espionnages divers, et plus récemment les piratages).
Le 28/06/2022 à 15h14
#11
Je pense exactement la même chose de tes propos sur ce sujet.
Et oui je n’ai pas confiance dans les fonctionnaires & élus pour travailler pour l’intérêt général (et par là je n’entends pas que “français”) , ainsi que pour être parfaitement droit dans leur mission. Penser le contraire relève, pour moi, de la naïveté.
Le 28/06/2022 à 15h21
#12
Ah, parce qu’un fonctionnaire de la DGSE et DGSI travaille pour lui-même tu crois ?
Personne n’imagine qu’un fonctionnaire de ces services est un être humain à part ou d’une moralité parfaite, ce n’est pas la question. C’est un travail qui ne permet généralement pas beaucoup de fantaisie (au sens sortir des clous), surtout quand tu es analyste.
Les quelques fonctionnaires et hauts-fonctionnaires (pas dans les services) que je connais sont des gens qui ont un minimum le sens de l’État, apparemment tu as du mal à l’imaginer. Ça ne fait pas d’eux des gens extraordinaires pour autant, mais au moins je sais qu’ils font sérieusement leur travail. C’était peut-être une autre époque car ils ont tous plus de 40 ans voire 50.
Le 28/06/2022 à 18h04
#13
non.
Bien sur.
Comme partout.
C’est bien l’institution avec sa esprit de corps qui vise à éviter la réflexion personnelle, l’omerta, l’esprit de corps qui est peut-être une bonne chose en sport, moins quand il s’agit des gens chargés de s’assurer que le reste des gens ne manifestent pas leur mécontentement.
Au niveau personnel , dans la police comme la DGSI/E je ne doute pas que les gens sont très divers - d’ailleurs certains supportent très mal l’ambiance qui y règne, on a pu le constater.
Je suis convaincu que c’est ce dont ils sont persuadé à titre individuels. Mais ils n’ont pas droit au libre arbitre lorsqu’on leur désigne leurs “ennemis” à espionner, infiltrer, faire chanter.
Ces institutions ne prévoient aucun contrôle citoyen, et même les parlementaires ne peuvent guère y faire grand chose. Or , par contre, ceux qui sont à la tête de ces structures ne sont pas élus, et ne rendent souvent des comptes qu’aux politiciens (parfois) ou à d’autres personnes haut placés .
Si, demain, les écologistes , altermondialistes ou “gauchistes” (quoiqu’on place dans cette généralisation) sont qualifié de “menace”, alors ces policiers feront ce qu’on leur dit, sans discuter. Pire: Ils sont formé pour ça et pour ne pas remettre en question ces directions.
Si tu trouves ça positif , je n’y peux rien. Ce n’est pas mon cas.
La police (au sens large du terme, ça inclue les structures de pilotage tel que les préfectures) est avant tout un instrument de continuité sociale, pour qu’il n’y ait pas d’évolution dans la structure étatique , et ce quelque soit les conditions extérieures et quelque soit l’intérêt général par ailleurs.
Chaque membre de ce système est un petit rouage qui a été formé à cette continuité. Ceux qui pourraient changer cela sont justement ceux qui en bénéficient le plus (c’est pour ça que l’argument du fait que ce n’est pas à la police de faire évoluer les règles est biaisé dès l’origine).
Selon moi elle joue le rôle des instances religieuses du moyen âge en usant des mêmes outils (modulo les usages contemporains) : La menace, violence physique / psychologique, les représailles contre les citoyens (ex: judiciarisation des affaires impliquant des policiers)
La DGSI/DGSE permettent par exemple via la technologie (écoute, espionnage des réseaux) de cibler les personnes qui seraient susceptible de devenir des leaders avant qu’ils n’aient d’impact sur les gens qui bénéficient de postes décisionnaires.
En la matière les GJ ont été une magistrale démonstration de force.
Ce n’est d’ailleurs pas les seuls outils : L’autre article du jour sur la désinformation montre un autre usage (complètement séparé) de la stratification de la société.
Là pour moi on est réellement dans deux vision qui s’affrontent au sein même du pays : Ceux qui veulent coute que coute que tout continue comme avant aidé en cela par tous l’appareil d’état, et ceux qui pensent qu’il est urgent de faire tomber les institutions crées sous napoléon (là je parle pour la France mais c’est le cas bien sur un peu partout dans le monde, chaque pays ayant sa propre histoire et ses propres violences).
En la matière je suis d’ailleurs resté dubitatif envers Mélenchon : Lui voulait la “6ème république”…. tout en gardant le poids de l’héritage des institutions actuelles (préfectures, ministères, cabinets, …): Ca fait un peu tout changer pour que rien ne change mais avec lui au-dessus.
Jancovici et son “PTEF” me paraissait nettement plus ambitieux sur le long terme, quoique très très nettement plus douloureux au quotidien, mais bon, ce ne sera pas le cas.
Pour moi de toute façon, la société va profondément évoluer d’ici la fin de siècle. Nous on le verra ptêt pas, mais nos enfants si.
La question est de savoir si l’on anticipe et qu’on arrive à pivoter et à changer le plus facilement possible, ou bien si la police et via elle ses institutions de tutelles continueront à harceler et tabasser des jeunes, des vieux, des enfants à coup de gaz, de tonfa pour faire semblant que rien ne doit bouger. Et c’est dans cette servilité qu’elle me débecte.
Le 29/06/2022 à 13h33
#14
J’espère que tu n’auras jamais besoin de la police.
Et il ne faut pas oublier qu’une ville ou une région sans police, ça devient vite l’anarchie, avec les pillages et tout ce qu’on peut imaginer. Ça s’est vu dans toutes les villes où c’est arrivé (américaines en particulier), ou dans un pays qui est parti en quenouille comme l’ex-Yougoslavie. Quand les institutions périclitent, c’est tout le monde qui en paie le prix.
J’aime bien le “faire chanter”, ça fait référence à quoi ?
On n’a pas forcément besoin de leur désigner les ennemis, ils existent déjà. Et si t’es pas content de bosser à la DGSE ou DGSI tu peux aller ailleurs.
Pas “parfois”, toujours. Les services le sont au service de l’État et des gouvernements, et il y a un contrôle via certains parlementaires autorisés (car on parle de secret défense). Les services ne font pas n’importe quoi, ils ont des comptes à rendre.
Dingue de devoir rappeler ce genre de chose.
Ben si des gens parmi ceux que tu cites deviennent dangereux, c’est normal que la police ou que les services s’y intéressent. T’as déjà entendu parler des menaces de destruction ou de mort sur des personnels du monde agricole ? Ou les mouvements appelant à l’action violente, à l’extrême-gauche ou extrême-droite ?
Je rêve…
N’importe quoi. Je ne sais pas quel âge tu as, mais tout évolue, y compris les mentalités dans les institutions. Les lois changent, les gouvernements aussi, les assemblées aussi.
N’importe quoi… La réalité dément ce que tu prétends.
On peut même brûler une effigie du président de la République, ou tenir des propos flirtant avec l’appel au meutre de députes ou ministres sans aucune mesure de rétorsion, pour ne citer qu’un exemple.
Mais n’im-por-te quoi ! J’hallucine. Je ne peux pas croire que tu sois sérieux.
Les GJ ont été une magistrale démonstration de l’impuissance de l’État, globalement. Ces gens ont occupés des parties de villes tous les samedis, en répétant la casse, pendant des mois. La facture est lourde et la plupart des responsables n’auront jamais payé le moindre centime de dédommagement. On en a arrêté quelques-uns lors de ces “manifs” mais pour l’essentiel.
En plus quand on voit les “leaders” des GJ et leurs idéologies et leur niveau, ça fait peur.
Mais qu’est-ce que tu racontes ?
Je ne connais personne qui veut que tout continue comme avant, vu que tout le monde veut faire des réformes.
T’es au courant que c’est l’État qui évolue en continu, du fait du changement de législation et du changement (lent mais réel) des gens qui en font partie, sans parler du fait que tout évolue dans ce monde, l’économie, les voisins, le climat, les ressources disponibles, etc.
C’est quoi ce délire ? Quel intérêt de “faire tomber les institutions”, qui existaient avant Napoléon par ailleurs ; et on les remplace par quoi ? On enlève la police, la justice, etc. ?
Lui il veut surtout le pouvoir, c’est pas compliqué. De toutes façons ce type était déjà pas terrible, il est devenu un peu dangereux avec les années. Aucun respect de la démocratie dernièrement.
Pour le coup, mettre en oeuvre un projet comme celui du PTFE c’est autre chose en terme de contrôle et coercition que celle que tu imputes à nos forces de l’ordre. C’est assez drôle de lire ça de ta part.
Eh oui, déjà qu’elle a pas mal évolué depuis que j’ai quitté l’enfance, tout comme le monde. On va se prendre la fin de l’énergie facile et des minerais bon marché, ça va faire mal. La démocratie, là où elle existe, va être mise à rude épreuve (elle l’est déjà un peu).
Mais c’est quoi ce délire ?
La police ne harcèle pas “les jeunes, les vieux” etc…
Confondre des mouvements délétères et minoritaires comme les GJ avec les manifestations normales et l’évolution démocratique des lois… Les mouvements façon GJ c’est l’antithèse de la démocratie, c’est une minorité violente qui tente d’imposer ses vues, enfin si on peut dire vu l’assemblage hétéroclite des GJ et leurs échecs quand ils se sont présenté à des élections. Ils ont quand même réussi à faire reculer l’État sur la taxe carbone qui avait été votée à l’unanimité des années auparavant, et à mettre une croix sur environ 10 milliards de recettes pour l’État, le tout pour RIEN en plus, vu qu’ils ont continué leurs saccages après.
Bon je m’arrête là. À un moment le délire ça va bien. Je me demande comment on en arrive à ça…
Le 29/06/2022 à 13h41
#15
Quel est le rapport entre pillages et absence de pouvoir centralisé, exactement?
Le 29/06/2022 à 15h37
#16
[…]
J’ai pas lu toute ta réponse , mais merci d’avoir répondu.
Pour moi c’est toi qui délire complètement.
Donc oui je pense qu’on va s’arrêter là tellement nos opinions et nos points de vu sont irréconciliable. Tu n’arriveras pas à me faire voir les évènements différemment, et idem pour moi.
Le 29/06/2022 à 16h32
#17
Dans la plupart des pays, la police (qui est le premier maillon du maintient de l’ordre) dépend d’un structure étatique. Parfois de façon fédérale, mais c’est centralisé à un certain niveau. Comme c’est une fonction régalienne, je ne vois pas trop comment il pourrait en être autrement.
C’était Eolas (l’avocat blogueur) qui en a fort bien parlé, du rôle des institutions et de la police, et que ça l’avait frappé ce qu’il s’était passé en ex-yougoslavie avec le délitement des institutions (et donc la police, la justice et l’armée aussi). Ça part vite en quenouille (pour être poli).
Ça n’empêche pas Eolas d’être à l’occasion très critique sur certains faits impliquant des policiers.
On n’est pas obligé d’aimer la police ou tous les policiers, mais il vaut mieux qu’elle existe.
Le 29/06/2022 à 19h41
#18
Je ne vois toujours pas le rapport entre les 2.
Tu peux parler de chaos si tu en as envie, mais anarchie (qui est juste une idéologie politique s’il faut encore le rappeler) qui entraînerait des pillages… Lol.
Le 30/06/2022 à 06h24
#19
Bah tu sais installer un google analytics sur un site lambda n’est pas si éloigné sur le fond… Ensuite à voir si tu préfères travailler pour TON état ou pour une multinationale sans foi ni loi (et probablement un peu indirectement pour les RG aussi car ça m’étonnerait qu’un google analytics ne soit pas infesté d’espions voir connecté directement aux “services ricains” :) )
Dans un boulot d’informaticien, y’a toujours des moments (sans forcément t’en rendre compte) où tu fais fait un truc moyen-moyen :
Si tu ne te poses aucune question, c’est une règle de gestion comme une autre. Quand tu réfléchis à la raison de cette règle, tu te rends compte que tu n’es peut-être qu’un engrenage d’un truc que tu n’approuves pas du tout… Au moins la DGSE affiche la couleur.
Au moins tu n’es pas emmerdé avec le RGPD à la DGSE
Le 01/07/2022 à 22h10
#20
Tu joues sur les mots et tu le sais.
Tu as très bien compris mon propos.
Quant aux pillages, une citation dit que 24 h (ou 48 ?) de panne d’électricité séparent la civilisation de la barbarie.
C’est un peu pareil si la police ne joue plus son rôle (c’est moins rapide que 24 h mais l’histoire montre que c’est ce qui se passe).
Le 01/07/2022 à 22h14
#21
Arf nan dans mon cas je peux t’assurer que jamais ces cas de figure.
Haha, je sais que c’était une boutade, mais quand tu bosses à la DGSE, le RGPD n’a pas de pertinence puisque tu t’intéresses aux étrangers (plus souvent non européens). Et même à la DGSI, il ne s’agit pas d’une application où tu laisses des données personnelles (j’ai bossé sur l’application du RGPD pour des applications destinées au public).
Le 02/07/2022 à 10h36
#22
Et donc les anars cherchent à couper l’électricité?
Première nouvelle…
Le 03/07/2022 à 09h54
#23
Les services sont comme toute organisation, ils font des trucs biens et des trucs moins biens, quand ils protègent la France, d’attaques, d’espionnages, on est content.
Quand deux ou trois agents dévoyés se transforment en escadron de la mort pour des ploutocrates pensant favoriser leur carrière et contre de l’argent. On se pose des questions, surtout quand on sait qu’un ou deux français auraient été victimes avant que la police n’arrête les bonhommes avant une autre tentative de meurtre.
Bref un “outil” n’est ni bon ni mauvais, tout dépend comment on l’utilise.