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Hubert Guillaud : « La surveillance croissante des usagers par les administrations est trop peu discutée »

La democratie, le moins mauvais des systèmes

Hubert Guillaud : « La surveillance croissante des usagers par les administrations est trop peu discutée »

Next s’est entretenu avec le journaliste Hubert Guillaud, qui publie Les algorithmes contre la société aux éditions La Fabrique ce 4 avril.

Le 03 avril à 08h13

Spécialiste des systèmes techniques et numériques, longtemps animateur du site InternetActu.net de l’Association pour la Fondation d’un Internet nouvelle génération (la Fing, dont les activités se sont arrêtées en 2022), désormais derrière la newsletter Dans les algorithmes, Hubert Guillaud publie ce 4 avril un nouvel essai. Dans Les algorithmes contre la société, qui paraît aux éditions La Fabrique, le journaliste décortique les effets de la diffusion des algorithmes dans les organismes sociaux français. Next l’a rencontré.

>> Pourquoi ce livre ?

On parle beaucoup d’intelligence artificielle, un peu de ses effets, mais beaucoup moins de ses difficultés et de ses défaillances. Ce sont des sujets que je traite depuis longtemps, et je trouvais qu’on manquait de discussions sur les problématiques sociales que posent ces systèmes de calcul.

On nous parle de l’IA comme moteur de progrès, comme enjeu de croissance et de transformation du monde, mais on regarde assez peu, concrètement, ce que ça fait là où ça se déploie, et comment ça fonctionne réellement. Or, j’avais le sentiment qu’il y avait une urgence à se poser ces questions.

>> Assez vite, tu alertes contre l’interconnexion des fichiers de données qui s’étend dans l’administration. En quoi menace-t-elle la séparation des administrations et des pouvoirs ?

J’ai l’impression que la surveillance croissante des utilisateurs via les administrations est une notion assez peu discutée, effectivement. Les institutions demandent toujours plus de données, et utilisent toutes les données à disposition pour mener leurs calculs.

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Commentaires (5)

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J'ai l'impression qu'il mélange des choses, ou qu'il joue sur le buzzword "algorithmes" pour refourguer à l'informatique des problèmes qui n'ont rien à voir avec eux.

Sur le chapitre des aides sociales, il y a [1] la possibilité technique de réduire les aides en les calculant en temps réel, et [2] il y a la volonté politique de le faire.
Ça me fait penser à ceux qui accusaient les informaticiens de faire de la tarification dynamique (avec les excès connus), mais c'est quand même la direction commerciale de la société qui décide de ces modalités tarifaires.

Un peu plus loin, dans le chapitre sur Parcoursup, il désigne l'effet de seuil entre "un élève qui a 12,252 de moyenne et un autre qui a 12,253" et dit qu'il faudrait jouer sur le nombre de places disponibles.
Est-ce qu'il y a besoin de philosopher sur les algorithmes pour en arriver à la conclusion qu'il y a un problème entre l'offre et la demande dans l'enseignement supérieur ?
Et tous ceux qui ont tenté la fac de médecine savent que le problème de seuil existe depuis bien plus longtemps que Parcoursup.
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Il parle en effet de ces deux choses.
Mais, contrairement à ce que tu sembles en retenir, j'aurais tendance à comprendre qu'il alerte sur l'absence de débat politique face à ce qui ressemble à un solutionnisme technologique.
C'est plus un reproche de mettre les débats sous le tapis en le cachant par un calcul supposé objectif résolvant tout et la recherche d'optimisation.

Dans le cas de parcours sup, il est bien précisé que l'algo a été fait pour ordonner les élèves en limitant les égalités pour sélectionner les meilleurs tandis qu'on pourrait sélectionner autrement (choix politique) ;
prenez un pourcentage d’élèves comparable à la part d’entre eux qui candidatent chez vous
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Merci pour la découverte !
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Merci pour cet article et la découverte.

Ça fait du bien de voir qu'on peut encore prendre du recul sur les choses et que tout n'est pas plié.
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Très bon sujet que de questionner les choix politiques faits dans les formules. Je me demandais quand il serait abordé, car c'est un poil plus important que les données en entrées (pour moi), vu que c'est précisément là qu'on fait les choix structurant à mon sens, y compris quand on choisi un algo qui "apprend" à partir des données (biaisées ou moins biaisées), au lieu d'un algo qu'on conçoit en fonction des besoins étudiés.

Une fois qu'on aura fait le tour de l'IA, on finira peut être par refaire de l'informatique.

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