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EPR de Flamanville : retour sur la mise en marche du 57e réacteur nucléaire français

Apprends à compter avec le nucléaire : CP0, CP1, CP2, P4, P’4, N4, EPR

EPR de Flamanville : retour sur la mise en marche du 57e réacteur nucléaire français

Le réacteur nucléaire de Flamanville a produit ses premiers électrons ce week-end. C'est le premier d’un nouveau genre en France et le quatrième au niveau mondial. L’occasion de revenir sur cet EPR (Evolutionary Pressurized water Reactor), ses promesses, retards et déboires.

Le 23 décembre à 16h30

Ce samedi 21 décembre 2024 à 11h48, les équipes d’EDF « ont réalisé la première connexion au réseau électrique national de l’EPR de Flamanville ». Le réacteur a produit 100 MW de puissance électrique, loin des 1 600 MW de sa puissance nominale.

« Un évènement historique »

« C’est un évènement historique pour toute la filière nucléaire française. Le dernier démarrage d’un réacteur en France remonte à celui de Civaux 2, il y a 25 ans », affirme Luc Rémont, PDG d’EDF. Le réacteur est en marche après 17 ans de travaux – dont 12 ans de retard – et une explosion des coûts.

Après ce premier couplage, le chemin est encore long avant d’atteindre un régime de croisière : « les phases d’essais et de connexion et de déconnexion au réseau électrique se poursuivront pendant plusieurs mois, sous le contrôle de l’ASN [Autorité de sûreté nucléaire, ndlr], jusqu’à ce que le réacteur atteigne 100 % de puissance ».

40 ans après, un troisième réacteur à Flamanville

Ce premier branchement sur le réseau d’EDF est l’occasion de revenir un peu sur ce nouveau réacteur. Première question, pourquoi nouveau alors que la centrale nucléaire de Flamanville est en fonctionnement depuis maintenant 40 ans ?

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Commentaires (18)

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Tout n’est pas réglé pour autant. L’EPR pourra-t-il atteindre sa pleine puissance à l’été 2025 ?
Il lui faudra dépasser les aléas inhérents au démarrage d’une machine si complexe et obtenir les autorisations réglementaires de la nouvelle autorité de sûreté, l’ASNR. « On fonctionnera au niveau de puissance qui nous sera autorisée », avait déclaré, prudent, le directeur de Flamanville 3 Grégory Heinfling, lors d’une réunion de la commission locale d’information (CLI), en septembre dernier.

D’ici là, une autre question majeure se pose à EDF : combien coûte l’électricité qui va sortir de l’EPR de Flamanville ? Entre 110 et 120 euros le mégawattheure (MWh) selon l’estimation de la Cour des comptes en 2020. « Nous ne partageons pas plus d’informations sur ce point », dit EDF, sans contester publiquement ce chiffrage. Pas non plus d’indication sur un éventuel effet prix du couplage pour 2025 : « Les mécanismes sont complexes et ce n’est pas l’objet d’aujourd’hui », a balayé Régis Clément.
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Bonjour,
Attention, concernant éCO2mix les valeurs en MW au dessus du graphe et les pourcentages à droite sont de l'instantané au moment pointé par le curseur vert. Il est donc faux de dire que les pourcentages sont "pour la semaine dernière" alors que ce sont ceux du 16/12 à minuit.
A minuit effectivement le solaire produit peu chez nous :P
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Effectivement, j’ai supprimé ce passage du coup, pour laisser le lien et le graph ;)
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Cet article est factuel mais me semble un peu morose. Il aurait pu être utile de rappeler, à la fin de la section sur les paliers, que les EPR sont les réacteurs les plus puissants au monde.

Je trouve dommage que l'évolution du coût estimé ne soit pas expliquée. Je doute que ce soit évident pour tout le monde qu'elle est due en bonne partie aux coûts financiers, pas exactement au chantier en lui-même. Autrement dit à chaque retard le coût global augmente automatiquement, même dans le cas où celui de la construction en elle-même ne change pas, simplement parce qu'EDF est endettée et doit emprunter davantage que prévu tant que l'EPR de Flamanville ne produit pas ce qu'il était censé produire.

En ce qui concerne le suivi de la production électrique, il y a Electricity Maps et Energygraph.info en complément d'éCO2mix.

Enfin, j'aurais préféré une fin d'article orientée vers le futur, évoquant l'EPR2, voire l'étude massive publiée par RTE en 2021, mais peut-être est-ce en réserve pour un prochain article ?
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On a eu une discussion de famille sur le sujet hier, je me suis amusé à faire un calcul rapide avec du solaire pour comparer.
Avec une valeur à 1USD le W déployé en solaire (valeur 2024), l’équivalent en puissance crête est de 4,3 Milliards de dollars, soit moins cher que le premier EPR de la tête de série.
Si on part sur un facteur de charge de 14%, « l’équivalent » solaire couterait 30 Milliards, en étant optimiste, sans le foncier, sans les batteries nécessaires à l’intermittence (ce qui nous emmènerait beaucoup plus haut), vs 20 Milliards pour l’epr tête de série « seulement ».
Et je ne parle même pas de l’empreinte en co2 et en matériaux d’une telle installation, largement supérieure à n’importe quel EPR, quels qu’en soient les paramètres.
D’ailleurs la solution solaire n’est pas vraiment équivalente tant l’intermittence est forte là quand nous avons besoin de l’énergie (en hiver), mais il fallait bien oser la comparaison.

Bon, on peut se dire que c’est tout de même un bon choix malgré tout, d’autant plus que les epr suivants vont couter moins cher, selon tout probabilité.

PS je ne suis pas anti solaire, du tout.
C’est une excellente solution pour diminuer l’empreinte CO2 du fossile, ou faire de l’auto production.
Mais si on doit se passer du nuc, il faut savoir ce que les alternatives impliquent réellement.
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La majorité de l'Europe est trop ennuagée et éloignée de l'équateur pour que le solaire puisse y être réellement compétitif d'un point de vue mondial. Ça ne signifie pas qu'on ne doit pas investir du tout dans le solaire, mais il faut garder en tête cette limite physique.
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Ce que voulait souligner @Changaco ce sont les dépenses financières qui représentent de loin le premier poste : entre 30 et 40 % du coût total du système électrique. Pour avoir une idée de l’argent que cela représente, il faut additionner les coûts d’exploitation, ceux des combustibles et les coûts financiers, qui correspondent à la rémunération du capital. En 2020, ils avaient estimé que le coût de revient de l’EPR de Flamanville était de 154 euros le mégawattheure, avec un taux d’actualisation des capitaux investis de 7 à 8 %. Ce chiffrage est cité par l’avis de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale portant sur le projet de loi de finances 2025.

À titre de comparaison, la Commission de régulation de l’énergie (CRE), l’autorité régulatrice, a estimé que le coût complet des réacteurs nucléaires déjà construits serait de 60,7 euros le mégawattheure sur la période 2026-2030 (en euro 2022), avec une tendance à baisser les années suivantes. Ces montants sont à comparer aux 70 euros le mégawattheure auquel EDF s’engage à vendre son électricité, dans le cadre de nouvelles règles prévues après 2025.

Donc on est bien au-dessus des valeurs cibles fixées.

Pour les grands parcs éoliens en mer si on regarde le PPE on est entre 50 et 60 euros le mégawattheure pour les mâts posés sur les fonds marins – les éoliennes flottantes sont plus chères, autour de 110 à 120 euros le mégawattheure. Le parc en construction au large de Dunkerque serait moins cher avec un coût de 44 euros le mégawattheure d'après ce qu'ils disent.

Pour le photovoltaïque d’ici à 2050 le coût de production devrait être de l’ordre de 30 euros le mégawattheure pour le solaire au sol, et environ 45 euros pour les grandes toitures, selon les estimations de RTE. Le coût devrait rester élevé pour les installations de petite taille sur toiture, autour de 110 euros le mégawattheure.

D’ici à 25 ans, l’éolien terrestre devrait produire pour un peu moins de 40 euros, et les centrales hydrauliques sortent une électricité à 50 euros, toujours selon RTE. Les centrales à biomasse restent, elles, très chères, à l’exemple de la centrale à bois de Gardanne, qui va sortir du courant entre 250 et 260 euros le mégawattheure,

Mais comme le souligne aussi Olivier Houvenagel, directeur de l’économie chez RTE « Il est difficile de comparer des filières sans regarder les différences de services rendus et de profils de production, et donc l’enjeu de la flexibilité ». Bref, comme d'hab. on a besoin d'un mixe.
Bon, on peut se dire que c’est tout de même un bon choix malgré tout, d’autant plus que les epr suivants vont couter moins cher, selon tout probabilité.
Pas forcément justement, les nouveaux vont nous coûter certes moins chers enfin le prix normal (si on nous refait pas le coup du retard & de la panne) mais l'électricité produite sera tout aussi chère.

Et si on prends l'institut négaWatt, qui élabore des scénarios de référence (sur un système électrique 100 % renouvelable), « c’est le film qui est le plus intéressant et il est très clair : il y a dix ou quinze ans, le nouveau nucléaire paraissait moins cher. Mais depuis, les courbes se sont inversées, et la différence est aujourd’hui de 1 à 3 ».
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Hmmm, voilà des valeurs précises et documentées merci !
Cela dit, j’ai du mal à comprendre la différence énorme de coût pour l’epr à l’exploitation par rapport aux solutions alternatives (et tout particulièrement nuc legacy), comment expliquer cette différence ?
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ils prennent pas en compte le fait qu'il faut dépolluer le site pour les éoliennes et les panneaux, et que le coût des panneaux pas cher il a un impact carbone dégueulasse parce que fabriqué dans des pays moins regardants.

En prenant au complet les cycles de vie de chaque techno, c'est pas aussi rose que ça le renouvellable.
Dans les prix pratiqués pour le Nuc EDF doit intégré les coûts de démentellement estimés de la centrale, ce qui n'est pas pris en compte pour l'éolien. D'ailleurs, pour l'éolien, généralement, ils laissent les socles en béton ... :roll:
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Et encore, le coût de démantèlement des centrales nucléaires n'intègre pas les coûts de stockage et de maintenance des déchets HA-VL sur 300.000 ans...
Le vrai coût du nucléaire est juste complètement fou... c'est pour ça qu'on en parle pas et qu'on ne le considère pas financièrement, parceque si on le faisait, le nucléaire serait juste de la folie.
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L'estimation de 154 €/MWh de 2020 est trouvable ici.

Il semble que ce soit surtout le coût du projet : le document cite (en 2020, donc), un quadruple des coûts. Quid des futures augmentation encore ?
Si on revient à des coûts "normaux", on retomberait rapidement sur 50 €/MWh (ici même moins, à 40-50 €/MWh, ce qui parait surprenant avec une unité unique de production).

On paie donc ici l'unicité du réacteur, les retards avec ce qu'ils impliquent (financièrement, en changement des règles/normes impliquant aussi un emballement du retard).

Le retard et ses conséquences n'a en théorie rien d'anormal; ce qui surprend sont l'amplitude et l'incapacité à sortir du cercle vicieux, d'où cette sensation de "trop gros pour échouer", comme dans les structure qui échappent à tout contrôle, ici un projet qui dépasse ses décisionnaires, incapables de trancher et/ou d'obtenir du soutient politique afin endiguer cet emballement.

La différence entre la théorie et la pratique dans la gestion des grands projets, dirons-nous.
Peut-être étions-nous meilleurs à cet exercice dans les années 1950-1960, avec une forte affirmation du secteur public, des fonctionnaires valorisés, une forte volonté politique et une vision long-termiste ?
Je pose cet étonnement et cette réflexion là. À méditer.
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Oui, c'est sûr que la seule façon pour que le solaire soit techniquement intéressant à lui tout seul (je met de côté l'aspect financier), c'est à travers le stockage à long terme. Impossible de combler le creux de l'hiver avec des batteries type LFP ou avec du stockage type barrage ou inertiel. Là comme ça, je ne vois que le stockage en hydrogène "vert" (en version capillotracté, pourquoi pas), mais dont les procédures de stockage et déstockage font perdre beaucoup d'énergie. Si on imagine qu'il faut à peu près tout produire et stocker pendant 6 mois, pour le consommer les 6 mois suivants, il faudrait j'imagine des quantités très importantes d'hydrogène (au doigt mouillé, je n'ai pas fait le calcul). Le stockage lui même est compliqué vu que l'hydrogène est une molécule très fine qui passe à travers plusieurs parois. Ça serait le moment de refaire une campagne anti-tabac. Mais je pense qu'en matière d'ENR, il n'est jamais question de parler d'une seule source d'énergie mais de plusieurs sources complémentaires. En simplifiant, le solaire peut par exemple servir en été pour permettre le rechargement des centrales nucléaires en comblant la surconsommation du jour, tout en ayant d'autres ENR pour fonctionner la nuit, et avec des possibilités de stockage à court terme, ou à très court terme (centrales inertielles). Dans les scénarios de RTE, il est même possible selon eux d'être à 100% ENR, mais impossible d'être à 100% nucléaire d'ici 50 ans (pas assez de capacité industrielle pour renouveler tout le parc). Le coût du surplus financier selon eux est un peu plus élevé pour le 100% ENR (+15% peut être, je sais plus). En matière de probabilité, tout probabilité (d'échecs et/ou de réussites) non nulle qu'une évènement se produise disons l'année prochaine, devient équiprobable vis à vis des autres si elle est projetée suffisamment loin dans le temps (encore faut il connaître la durée de la projection pour que cela soit vrai), ce qui fait dire que plus on projette sa stratégie et son bilan financier loin dans le temps, plus il faut investir dans tout. Donc au final, le 50% ENR + 50% nucléaire, ça parait raisonnable. Quant au surplus du CO2 pour les ENR, il n'est pas si important et tout à fait négligeable si on regarde les autres facteurs d'émission de CO2. Mon bilan CO2 individuel serait selon mes calculs à 75Kg/an (surtout à cause du gaz utilisé dans le mix en France). Sur les 2 tonnes de co2/an qu'on est toustes censés atteindre d'ici 2050, ça ne fait que 3,6% du budget annuel, et donc c'est un non sujet selon moi, surtout si derrière, la diversification des ressources énergétique peu carbonées permet en même temps de ne pas mettre tous ces œufs dans le même panier. Une panique du système énergétique peut d'ailleurs provoquer une augmentation du niveau de co2 par Kwh. Si par exemple, le plutonium devait se raréfier (même si ça ne se ferait pas du jour au lendemain), quelque soit la raison, nul doute que les centrales carbonées rouvriraient.

Edit : formulation
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Ça sera en effet, pour un prochain article EPR 2 car cet article était déjà bien long et il y a déjà à dire entre la Cour des comptes, RTE, EDF, les déclarations de Macron, etc.
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une anomalie sur couvercle de la cuve.
Tiens il me semblait que l'utilisation de la grue Big-Benny en 2013 pour mettre le couvercle était justement car le couvercle avait déjà du retard, et donc il y avait des bâtiments qui avaient été construit entre temps -> il fallait cette grue pour passer au dessus.

Ici, ils mettent en fonction le réacteur pour le couper dans quelques temps, détruire les 1.4m de béton armé au dessus, sortir le couvercle avec tous les câblages dedans, remettre un nouveau, rebrancher et refaire des tests.

ça valait la peine ? juste pour ne pas dire "13 ans de retard"
Déjà rien que pour installer la grue, ça va prendre des mois. (Big Carl comme à Hinkley Point ?)
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Et l'ancien couvercle ne va-t-il rentrer dans la catégorie matériaux contaminés ??
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Beaucoup ont tendance à minimiser le fait que le réacteur ait eu l'autorisation de démarrer, alors même que ces travaux d'importance et inédits sont prévus... Aucune allusion dans les communiqués officiels...
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Il ne faut pas confondre le couvercle de cuve et le dôme du bâtiment réacteur. La cuve et son couvercle entrent dans le bâtiment réacteur par le Tampon d’Accès Matériel (TAM) qui est dimensionné pour. C’est également par là que rentre les gros composants comme les générateurs de vapeur. Exemple sur Hinkley Point C, où la cuve a été installé récemment dans le BR de l’unité 1.
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Ah ok merci pour la réponse :chinois:

Donc oui j'ai confondu les deux.
C'est donc plus simple d'échanger ça. (Reste que bon ça fait quand même des matériaux contaminés)

EPR de Flamanville : retour sur la mise en marche du 57e réacteur nucléaire français

  • « Un évènement historique »

  • 40 ans après, un troisième réacteur à Flamanville

  • 2 septembre : début de la divergence

  • 21 décembre : branchement au réseau électrique

  • On vous explique les générations et les paliers des réacteurs

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