Les statistiques du ministère de l'Intérieur en matière de cyberdélinquance révèlent une montée en puissance des services d'enquête et du nombre de crimes et délits enregistrés. Elles détaillent aussi la surreprésentation des jeunes femmes du côté des victimes, et des jeunes hommes pour ce qui est des mis en cause.
Le 10e rapport annuel d'Europol sur la cybercriminalité, Internet Organised Crime Threat Assessment (IOCTA) 2024, publié fin juillet, est plutôt décevant. S'il évoque « des millions de victimes exploitées quotidiennement dans l'UE », il n'en dresse pas, pour autant, de profils-type, pas plus qu'il ne se penche sur ceux des cyberdélinquants voire cybercriminels, se bornant à décrire « les principales évolutions, changements et nouvelles menaces en matière de cybercriminalité au cours de l'année écoulée ».
A contrario, le premier rapport annuel sur la cybercriminalité du nouveau commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace (COMCYBER-MI), publié fin juillet, « revient en détail sur ce phénomène qui touche les français dans leur quotidien » :
« En effet, 9 français sur 10 ont déjà été confrontés à une situation de malveillance informatique, notamment à l’hameçonnage (pour 70% d’entre eux), mais aussi de nouvelles menaces comme le "quishing", technique exploitant de faux QR codes pour subtiliser de l’argent. »
Le rapport fournit à ce titre une cartographie d'exemples de « phénomènes cybercriminels » (bien qu'il s'agisse, pour la plupart, de délits et non de crimes, ce pourquoi nous préférons parler de cyberdélinquance plutôt que de cybercriminalité) allant des escroqueries financières aux trafics et marchés noirs, rançongiciels, attaques DDoS, usurpations d'identité, harcèlements, manipulations de l'information et diffusion de contenus pédopornographiques.
Le rapport du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) sur les infractions liées au numérique enregistrées par la police et la gendarmerie de 2016 à 2023, publié en mai et sur lequel le COMCYBER-MI base ses statistiques, précise à ce titre que « tant d’un point de vue opérationnel que dans la littérature académique, il n’existe pas à ce stade de consensus autour d’une définition précise de la criminalité numérique » :
« Les outils numériques, dénominateur commun des infractions de ce champ, peuvent être considérés comme un moyen, un but ou un lieu pour commettre des infractions. Par ailleurs, la place de ces outils dans les usages quotidiens n’a cessé de croître, accentuant la diversité des usages et des opportunités délictuelles. Ainsi, la criminalité numérique est une criminalité hétérogène qui couvre presque l’intégralité du champ des crimes et délits. »
Une « modélisation d’un écosystème cybercriminel » montre cela dit l'étendue des compétences, et donc des petites mains, impliquées dans cet « écosystème criminel ». Le rapport souligne d'ailleurs que le champ de la criminalité numérique « n’a cessé de croître depuis ces dix dernières années, avec une professionnalisation significative en matière d’appropriation des outils techniques et d’industrialisation des processus cybercriminels ».
Des chiffres en trompe-l'œil
Au total, 278 770 infractions liées au numérique ont été enregistrées par les forces de sécurité intérieures en 2023, en augmentation de 40 % sur cinq ans, d'après le COMCYBER-MI.
Une progression en trompe-l'œil, pour au moins deux raisons. La première, parce que ce chiffre total de 278 770 infractions enregistrées ne tient pas compte des faits détectés par le biais des plateformes en ligne du ministère de l’Intérieur, à savoir :
- 259 094 signalements effectués sur Perceval, qui permet de signaler les usages frauduleux des cartes bancaires,
- 211 543 sur Pharos, qui permet de signaler les contenus illicites en ligne,
- 104 439 sur Thésée, qui permet aux victimes ou témoins d’escroqueries sur internet de déposer plainte ou de signaler l’infraction en ligne.
La seconde, parce que le nombre d'infractions liées au cyber enregistrées en 2024 retrouve en fait son niveau de 2021, après avoir baissé de près de 9 % en 2022. S'il avait bel et bien progressé de 40 %, c'était entre 2019 à 2021, donc en deux ans seulement.
« Plusieurs hypothèses peuvent expliquer la hausse observée au cours des dernières années », précise le rapport, qui en donne deux : le développement des usages numériques associé à l'accroissement de la surface d’attaque possible, « mais aussi une amélioration du signalement des infractions ».
Les atteintes aux biens (escroqueries, détournement de moyens de paiement, infractions occasionnant un préjudice financier…) représenteraient 59 % du total de ces infractions, les atteintes aux personnes (harcèlement, injures, menaces, discriminations, atteintes aux mineurs…) 34,5 %, les atteintes aux institutions et à l'ordre public (troubles à l’ordre public, atteintes à la sûreté de l’État et aux institutions, trafics, contrefaçon, recel…) 6 %, et les atteintes aux législations et règlementations spécifiques numériques (infractions au droit d’auteur, infractions au RGPD…) 0,5 %.
1,7 M de victimes, 79 600 crimes et délits enregistrés
Le rapport ne revient pas en détail sur ces différentes typologies, se bornant à relever que 130 000 escroqueries ont été répertoriées en 2023, « représentant 79 % des atteintes numériques aux biens ». Il souligne par ailleurs que les 17 700 atteintes aux systèmes de traitement automatisé des données (ASTAD), dont 98 % relevaient en 2023 des atteintes aux biens, « représentent au total 6,3 % des infractions numériques de l’année ».
Le nombre d'attaques par rançongiciels aurait de son côté enregistré une augmentation de 28 % entre 2022 et 2023, passant de 425 saisines enregistrées en 2022 par la section J3 du Parquet de Paris à 542 en 2023, en progression de 28 %.
Le rapport du SSMSI sur les infractions liées au numérique enregistrées par la police et la gendarmerie de 2016 à 2023 ne reprend pas cette augmentation globale de « 40 % » depuis cinq ans, mais relève des variations plus précises, d'autant plus que les statistiques remontent à 2016.
On y découvre par exemple que les atteintes numériques aux institutions progressent fortement depuis 2020, mais un peu plus modérément pour les atteintes aux personnes. A contrario, les atteintes aux biens et « aux législations spécifiques au numérique » (qui regroupent les infractions au droit d’auteur et spécifiquement à la loi Hadopi enregistrées par l'Arcom, ainsi que les infractions enregistrées par la CNIL) seraient en baisse depuis 2021.
61 % des atteintes « numériques » aux institutions et à l’ordre public concerneraient des atteintes à l’autorité de l’État et des obstructions à la justice ou à l’enquête. Ce chiffre comprend les infractions de refus de remise de clé de déchiffrement, et donc le refus opposé par des personnes mises en cause de déverrouiller leurs terminaux, sans que le rapport n'en donne de chiffre plus précis.
Les fraudes aux prestations sociales et cotisations sociales représenteraient elles-mêmes 10 % de ces atteintes aux institutions et à l’ordre public, avec une augmentation moyenne de 20 % par an. Les entraves à la liberté d’expression et de la presse en lien avec le numérique, elles, augmenteraient en moyenne de 13 % par an.
Les atteintes numériques aux personnes, largement dominées par les atteintes morales (86 % de l’ensemble sur la période 2016 - 2023), désignent pour leur part « toutes les infractions morales telles que les injures, menaces, discriminations, harcèlements commis par l’entremise des systèmes d’information ».
Selon l'enquête Vécu et ressenti en matière de sécurité 2022 (VRS), près de 1,7 million de personnes se seraient ainsi déclarées victimes d'une atteinte « numérique ». Le rapport relève cela dit que « la quasi-totalité » des victimes ne signalent pas les faits auprès des forces de sécurité intérieure. De fait, en 2023, le nombre de crimes et délits « numériques » enregistrés n'est que de 79 600, « soit 1,7 fois plus qu’en 2016 », mais 4,7 % seulement du nombre de personnes s'étant déclarées victimes.
Les infractions sexuelles spécifiques aux mineurs, qui désignent principalement la cyber-pédopornographie et la corruption de mineur, représentent de leur côté 10 % de la catégorie. La fraude à l’identité, qui fera l’objet d’une expertise ultérieure plus approfondie, augmente pour sa part de 25 % par an en moyenne depuis 2016.
Les hommes de moins de 45 ans : 16 % de la population, 62 % des mis en cause
Si le préjudice de l’ensemble de la cybercriminalité en France « reste difficile à évaluer », il peut néanmoins être estimé « à plusieurs centaines de millions d’euros en préjudices directs, et plusieurs milliards d’euros en préjudices directs et indirects par an », estime le COMCYBER-MI.
Mais c'est sur les profils types des victimes, et des délinquants, que son rapport est le plus intéressant. Car si toutes les couches de la population sont concernées, il souligne que « 47 % des victimes de préjudice financier en ligne ont moins de 44 ans ».
En outre, les atteintes numériques à la personne (qui désignent essentiellement des atteintes non-physiques comme le harcèlement, les injures, les menaces et les discriminations) « visent pour leur part majoritairement les femmes, qui représentent 67 % du total des plaintes déposées » :
« Les femmes âgées de 18 à 44 ans ont représenté 50 % des victimes d’une atteinte numérique à la personne en 2023, alors que cette catégorie ne constituait que 16 % de la population française au 1er janvier 2024 ».
A contrario, 62 % des personnes mises en cause pour des atteintes aux biens en 2023 sont des hommes majeurs de moins de 45 ans, alors qu'ils ne représentent, eux aussi, que 16 % de la population française.
Les filles mineures sont 2,5 fois plus attaquées que les garçons
Sous-titré « Panorama d’une criminalité hétérogène », le rapport établi par le SSMSI est encore plus explicite, comme il le résume sur LinkedIn :
- 35 % des atteintes en lien avec le numérique sont des atteintes aux personnes.
- Parmi les atteintes "numériques" aux personnes, 86 % sont des atteintes morales (exemples : harcèlements, injures, menaces, diffamations, diffusion sans consentement) et 10 % sont des atteintes contre les mineurs (essentiellement corruption de mineur et pédopornographie).
- Les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à être victimes d'une atteinte "numérique" à la personne (67 % vs 33 %).
- 60 % des mis en cause pour des crimes et délits "numériques" sont des hommes âgés de 18 à 44 ans.
Sur l’ensemble de la période 2016 à 2023, les hommes représentent 51 % des victimes d’atteintes numériques aux biens de nature criminelle ou délictuelle, et sont donc « à peine plus nombreux » à être victimes de ces crimes et délits que les femmes. A contrario, les femmes de 18 à 44 ans représentent, à elles seules, 50 % des victimes d'atteintes numériques à la personne, contre 20 % seulement des hommes du même âge, 17 % des femmes et 13 % des hommes de plus de 45 ans.
La légende du graphique, qui précise qu' « en 2023, 50 % des femmes entre 18 et 44 ans ont été victimes d’une atteinte "numérique" à la personne », est cela dit erronée. Le texte du rapport du SSMSI précise en effet de son côté que, « en 2023, 50 % des victimes d’atteinte "numérique" à la personne sont des femmes majeures de moins de 45 ans ».
Or, une chose est d'avancer que 50 % des 100 000 victimes d'atteintes numériques aux personnes sont des femmes de moins de 45 ans, une autre est d'affirmer que 50 % des 10 millions de femmes de moins de 45 ans auraient été victimes d'atteintes numériques aux personnes. Contacté, le SSMSI a reconnu la bévue et nous a indiqué qu'il modifierait le document.
Cette surreprésentation des femmes est encore plus flagrante chez les victimes mineures. Les garçons de plus de 15 ans sont certes deux fois plus victimes d'atteintes aux biens que les filles du même âge, mais leur nombre n'a pas encore dépassé la barre des 4 000 victimes cumulées.
A l'inverse, les filles mineures, qu'elles aient plus ou moins de 15 ans, sont 2,5 fois plus nombreuses à être victimes d'atteintes à la personne que les garçons, et leur nombre cumulé vient de franchir la barre des 18 000 victimes enregistrées.
Le rapport relève qu'en 2023, 9 710 infractions « numériques » à l'encontre de mineurs ont été enregistrées par les services de sécurité, soit 2,3 fois plus qu’en 2016, qui n'en avait dénombré que 4 220.
Cette même année 2023, 5 470 jeunes femmes mineures de plus de 15 ans et 7 620 de moins de 15 ans ont été victimes d’une atteinte « numérique » à la personne, soit respectivement 2,3 et 2,5 fois plus que les jeunes hommes du même âge. Le nombre de victimes mineures augmente par ailleurs de 9 % en moyenne par an pour les victimes d’atteintes numériques aux biens et de 13 % pour les victimes d’atteintes numériques à la personne.
Les hommes majeurs représentent 80 % des mis en cause
Sur la période 2016 - 2023, le nombre de personnes entendues comme « mises en cause » (MEC) pour
des atteintes numériques aux personnes augmente de 58 % (soit + 6 % en moyenne par an), et de 19 % (soit + 3 % par an en moyenne) pour les atteintes numériques aux biens.
En 2023, 4 240 hommes majeurs de moins de 45 ans ont été mis en cause pour des atteintes numériques aux biens. Ils sont 1,7 fois plus nombreux que tous les autres mis en cause majeurs pour ces mêmes atteintes numériques aux biens pour la même année.
En ce qui concerne les atteintes numériques aux personnes, le SSMSI relève que le rapport avec les autres mis en cause, tous âges et sexes confondus, « est un peu moins déséquilibré que pour les atteintes "numériques" aux biens ».
Il n'en reste pas moins que, sur l’ensemble de la période, si les femmes représenteraient « 41 % des autres mis en cause », souligne le SSMSI, « les hommes majeurs, tous âges confondus, représentent 80 % des mis en cause ».
Les atteintes numériques aux institutions et infractions aux réglementations numériques comptabilisent pour leur part un nombre d’hommes majeurs de moins de 45 ans « cinq fois plus élevé » que pour les autres profils de mis en cause majeurs. 7 970 des 9 720 mis en cause (soit 82 %) enregistrés en 2023 sont en effet de jeunes hommes de 18 à 44 ans, alors que leur proportion n'était que 2 à 3 fois plus élevée jusqu'en 2020.
Une surreprésentation de la victimation cyber vs IRL
À titre de comparaison, tous crimes et délits confondus (hors délits routiers), les hommes représentaient, en 2019, 82 % des personnes mises en cause, et 85 % des auteurs poursuivables ou ayant fait l'objet d'une réponse pénale. On pourrait donc estimer que cette proportion de 80 % d'hommes parmi les personnes mis en cause en matière d'atteintes « numériques » serait un décalque de la délinquance et criminalité « away from keyboard ».
À ceci près qu'en termes de victimation (à savoir le fait de subir une atteinte, matérielle, corporelle ou psychique ainsi que d'en être conscient, à distinguer de la victimisation, soit le fait de se poser comme victime d'un acte dans le but de susciter un sentiment de pitié ou de culpabilité), les femmes sont loin d'être surreprésentées, comme c'est le cas en matière cyber.
Sur la période 2018‑2019, le SSMSI relève en effet que 20,6 % des femmes et 19,9 % des hommes, âgés de 18 à 75 ans, déclaraient avoir subi au cours de l’année précédente « au moins une atteinte personnelle » parmi les cinq types d’atteintes listées dans l’enquête Cadre de vie et sécurité (CVS), « soit des proportions similaires ».
En matière de harcèlement moral, l'enquête VRS soulignait néanmoins que « les victimes sont plus souvent des femmes que des hommes (63 % contre 37 %) ». Mais également que les femmes victimes de harcèlement moral sont un peu plus jeunes que les hommes, 47 % d’entre elles ayant entre 18 et 34 ans, contre 37 % d’entre eux :
« Si le taux de victime selon l’âge est très stable chez les hommes (entre 3,6 % et 2,9 % entre 18 et 54 ans), celui des femmes varie plus fortement. La part des femmes victimes est ainsi deux fois plus importante parmi les personnes âgées de moins de 25 ans que parmi celles dont l’âge est situé entre 45 et 54 ans. »
Si 16 % des personnes victimes de harcèlement moral en 2021 étaient des femmes âgées de 18 à 24 ans, ces dernières représentaient 71 % des victimes âgées de 18 à 24 ans (et les hommes, donc, 29 %). Et si, parmi les personnes âgées de 18 à 24 ans, 6,2 % avaient été victimes de harcèlement moral en 2021, 8,9 % étaient des femmes contre 3,6 % des hommes. Une surreprésentation qui tend à s'amoindrir à partir de 35 ans, bien que les femmes représentent toujours 60 % des victimes de harcèlement moral passé cet âge-là.
Commentaires (27)
#1
Elle mériterait de devenir virale, tellement elle est parlante.
Historique des modifications :
Posté le 14/08/2024 à 16h30
Bravo Flock pour cette magnifique illustration !
Elle mériterait de devenir virale, tellement elle est parlante.
#2
#2.1
#2.2
#2.3
#3
C'est tout le problème des statistiques des forces de l'ordre, elles ignorent le sort de ceux qu'elles ont soupçonné et ne peuvent donc faire de statistiques très utile.
Cette ignorance ne permet pas non plus de s'améliorer en prenant en compte ceux qui sont au final innocents.
C'est important la présomption d'innocence.
Rappelons que pour la police, une affaire est résolue et comptée comme telle dans les statistiques même s'ils ont accusé un innocent.
#3.1
Du sexisme généralisé des force de l'ordre à l'encontre des hommes ?
#3.2
N'y aurait-il pas aussi une sur-représentation masculine dans les mises en cause dans le cas de la délinquance non numérique ? Quelle que soit la réponse, que cela veut-il dire ?
#3.7
Et je te suis quand tu dis en filigrane qu'on ne peut pas extrapoler ces études pour en faire des conclusions définitives.
Cependant, le sexisme des services de maintien de l'ordre au déficit de la gent féminine a été documenté à de nombreuses reprises. J'ai donc tendance à penser qu'il serait incohérent qu'il y ai un sexisme au déficit de la gent masculine aussi nette, et donc qu'il y a probablement une équivalence entre les proportions de mis en cause et de coupables, permettant de penser avec de bonnes chances que ce qui est mis en évidence par ces études est globalement vrai (même si on se base sur des indices qui ne sont pas les plus fiables).
En fait, j'ai surtout l'impression que ton commentaire allait un peu trop minimiser la fiabilité de l'étude, en la montrant comme biaisée (elle l'est probablement, mais peut-être pas dans des proportions qui la rende caduque).
#3.11
Les forces de l'ordre ne peuvent pas faire de statistiques sur les coupables par la nature même de leur travail qui s'arrête là où commence celui de la justice.
Si tu avais des études qui appuient ce que tu penses, je serais content de les lire, je changerais peut-être d'avis sur leurs statistiques dont je me suis toujours méfié quel que soit le sujet quand il s'agit d'affaires résolues (pour eux, pas forcément pour la justice).
En tout cas, la réponse à ma seconde question semble être oui.
Quant à mes 2 dernières, tu les as ignorées alors même qu'elles me semblent intéressantes. En cherchant rapidement, la proportion hommes/femmes mis en cause semble comparable, voire même un peu plus forte pour les hommes, mais comme j'ai trouvé des données de 2019, je pense que seul l'ordre de grandeur est à regarder et c'est le même. Si c'est bien le cas, quel intérêt faire ressortir la statistique sur les hommes mis en cause dans le titre l'article ?
La statistique sur les femmes victimes reste elle intéressante.
#3.12
Effectivement, je n'ai pas répondu à toutes tes questions : la première/seconde a pris toute la place dans mon esprit à tel point que je n'ai plus pensé aux autres. Je te demande pardon si cela t'a dérangé.
#3.3
#3.4
Bien sûr, grâce à notre éducation, à nos lois... mais aussi à internet (hé oui), c'est à dire à notre façon de communiquer les uns avec les autres (tiens ça me rappelle un air... ), de véhiculer des valeurs et un comportement positif, ouvert et inclusif, nous pouvons contrecarrer cette tendance de fond au machisme, favorisée entre autres par l'extrême-droite et par certains extrémistes religieux.
Ce n'est pas (encore) le cas, les voix qui dominent (qui font le plus de bruit et de like) actuellement, les voix qui influencent le plus les jeunes et dont les mots-clé sont les plus repris sont essentiellement misogynes et homophobes.
Le résultat est un nombre de féminicides et de crimes homophobes en constante augmentation.
#3.5
#3.6
Parce que être le mâle dominant est souvent hyper important. De même que la femelle dominante, ou le couple alpha.
Et tous les coups sont permis.
#3.13
Faux chez les loups, qui sont souvent pris en exemple pour illustrer ça. Et jamais vu ce concept utilisé ailleurs.
https://sain-et-naturel.ouest-france.fr/male-alpha-faux-loups-sauvages.html
https://www.ledevoir.com/societe/477728/idiotismes-animaliers-y-a-t-il-un-male-alpha-dans-la-meute-de-loups
#3.14
On peut ajouter la protection du territoire par chaque animal. Chats, chiens, oiseaux sont prêts à tuer pour protéger au moins leurs petits.
Non, l'homme n'est pas le seul. On voit même des animaux s'acharner sur le plus faible du groupe pour montrer leur supériorité.
#3.9
Regarde ce que font certains Orques aux phoques, ou la tendance à violer chez les dauphins, et tu verras que le sadisme n'est pas l'apanage de l'humanité.
#3.15
Et malheureusement, j'ai l'impression que plus l'espèce a une intelligence (sociale) qui se rapproche de la nôtre, plus ces comportements s'observent.
Mais il est difficile de savoir si ce ne sont que des comportements marginaux qui ont été observés ou si c'est récurrent.
Nous on va quand-même jusqu'à inventer des religions pour légitimiser la violence ou le meurtre (sacrifices)...
#3.16
Regardes les fourmis qui réduisent en esclavage les pucerons capturés : c'est pas si "joli joli" que ça.
Et on ne sait pas comment "pensent" les autres animaux : il n'est pas interdit de penser que d'autres espèces aient des concepts approchant la religion.
#3.8
Sans remettre en cause tes paroles, il est basé sur quoi cet argument ?
#3.10
Aucune étude n'a mis en avant une cause évidente et il n'y en a probablement pas une seule, mais l'écart de comportement est largement documenté.
Un bon début est ma méta analyse de Noel Card et son équipe
"Direct and Indirect Aggression During Childhood and Adolescence: A Meta-Analytic Review of Gender Differences, Intercorrelations, and Relations to Maladjustment"
#4
#4.1
l'article explique des conséquences possibles et des pistes de solutions (revenir à la règle de proximité des accords, utilisée au Canada dans le langage courant selon l'article, pronom iel, etc).
https://usbeketrica.com/fr/article/feminin-masculin-langue-francaise
Ya aussi tout le coté éducation différenciée, garçon = viril, s'imposer, ne pas montrer ses émotions, pleurer comme une fille, femmelette, cour de l'école avec au milieu le terrain de foot réservé aux garçons, les filles en périphérie, jupes/vêtements empêchant les mouvements, sports de grâce danse/équitation = féminin alors que sports de contacts et force foot/boxe masculins etc ; je pense que ça peut jouer dans l'agressivité.
je me demande dans quelle proportion la faiblesse» des femmes en sport est due à la mysoginie. Après tout, pour venir d'Afrique en Europe, ou se déplacer avant la sédentarisation, tout le monde devait marcher et/ou courir. Les JO «modernes» (comme les antiques) étaient interdits de participation aux femmes à leur création.
https://www.ouest-france.fr/jeux-olympiques/entretien-pierre-de-coubertin-raciste-et-sexiste-il-ne-doit-pas-etre-reduit-a-une-phrase-93808760-e15a-11ee-94a7-1385a6efe21e
Historique des modifications :
Posté le 18/08/2024 à 13h55
«Le masculin l'emporte sur le féminin» : c'est 1) ce qu'on a appris à l'école. 2) ce qu'on apprend en regardant les JO et les polémiques comme quoi une femme «trop» performante est un homme.
l'article explique des conséquences possibles et des pistes de solutions (revenir à la règle de proximité des accords, utilisée au Canada dans le langage courant selon l'article, pronom iel, etc).
https://usbeketrica.com/fr/article/feminin-masculin-langue-francaise
Ya aussi tout le coté éducation différenciée, garçon = viril, s'imposer, ne pas montrer ses émotions, pleurer comme une fille, femmelette, cour de l'école avec au milieu le terrain de foot réservé aux garçons, les filles en périphérie, jupes/vêtements empêchant les mouvements, sports de grâce danse/équitation = féminin alors que sports de contacts et force foot/boxe masculins etc ; je pense que ça peut jouer dans l'agressivité.
je me demande dans quelle proportion la faiblesse» des femmes en sport est due à la mysoginie. Après tout, pour venir d'Afrique en Europe, ou se déplacer avant la sédentarisation, tout le monde devait marcher et/ou courir.
https://www.ouest-france.fr/jeux-olympiques/entretien-pierre-de-coubertin-raciste-et-sexiste-il-ne-doit-pas-etre-reduit-a-une-phrase-93808760-e15a-11ee-94a7-1385a6efe21e
Posté le 18/08/2024 à 14h02
«Le masculin l'emporte sur le féminin» : c'est 1) ce qu'on a appris à l'école. 2) ce qu'on apprend en regardant les JO et les polémiques comme quoi une femme «trop» performante est un homme.
l'article explique des conséquences possibles et des pistes de solutions (revenir à la règle de proximité des accords, utilisée au Canada dans le langage courant selon l'article, pronom iel, etc).
https://usbeketrica.com/fr/article/feminin-masculin-langue-francaise
Ya aussi tout le coté éducation différenciée, garçon = viril, s'imposer, ne pas montrer ses émotions, pleurer comme une fille, femmelette, cour de l'école avec au milieu le terrain de foot réservé aux garçons, les filles en périphérie, jupes/vêtements empêchant les mouvements, sports de grâce danse/équitation = féminin alors que sports de contacts et force foot/boxe masculins etc ; je pense que ça peut jouer dans l'agressivité.
je me demande dans quelle proportion la faiblesse» des femmes en sport est due à la mysoginie. Après tout, pour venir d'Afrique en Europe, ou se déplacer avant la sédentarisation, tout le monde devait marcher et/ou courir. Les JO «modernes» (comme les antiques) étaient interdits de participation aux femmes.
https://www.ouest-france.fr/jeux-olympiques/entretien-pierre-de-coubertin-raciste-et-sexiste-il-ne-doit-pas-etre-reduit-a-une-phrase-93808760-e15a-11ee-94a7-1385a6efe21e
#5
#6
#6.1
La chance, l'immense chance des extrémistes de tous bords est qu'ils ont su, bien avant les autres, saisir et profiter à fond du potentiel de ce nouveau média, ce haut-parleur de dix millions de watts (au moins) pour séduire, appâter, offrir des endroits communautaires où se défouler de toutes ses frustrations (réelles ou imaginaires), cracher sur "les autres" - on est toujours "l'autre" de quelqu'un, mais ça bien sûr ils en ont RAF - et enfin hurler à loisir, comme une bande de loups dégénérés, nostalgiques d'un "Reich" imaginaire qu'ils n'ont jamais connu et dont ils ne comprennent rien à rien (il faudrait pour cela qu'ils arrivent à lire de vrais livres d'Histoire).
Parallèlement, les modérés, les Raisonnables et les Érudits sont longtemps restés dans leur tour d'ivoire à regarder tout cela de haut ("Internet ? Tellement vulgaire !"), sans comprendre l'urgence qu'il y avait à se sortir les doigts et à proposer des alternatives à ces amas de complotistes du mercredi, ces soi-disant"religieux" ultra-sectaires du jeudi, ces tas de masculinistes homophobes et anti-féministes du vendredi, et à ces hordes de racistes et antisémites du dimanche.
Et malheureusement pour nous, et surtout pour nos plus jeunes, ces gens se sont professionnalisés, ils ont repéré ce qui marche et ce qui ne marche pas, ce qui sème la zizanie, le doute, la division et le chaos.
Ils savent très bien faire, à tel point que je repère leur mots-clés, leurs tics de langage du moment, leurs obsessions... jusqu'ici, dans ce forum.
Je ne sais pas quoi faire d'autre que de proposer, quand je peux - maladroitement, je sais, mais je n'ai pas eu la chance, comme certains ici, de faire des études supérieures - un regard alternatif.
Je suis père de deux grandes personnes, mais je suis déjà bien vieux, et je sais que je mourrais inquiet du monde en guerre et en division permanente au sein duquel ils tentent, tant bien que mal, de se frayer un chemin.