iPhone 15

Longévité : Apple explique certains choix de conception et fait des promesses

Tout est parfait, mais...

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iPhone 15

Dans un rare exercice de communication, Apple a tenu à s’expliquer sur ses choix en matière de conception des produits. L’entreprise revient, dans un document intitulé « Longevity, by Design », sur la durabilité de ses produits et les compromis qu’elle fait parfois. Le document contient également une série de mesures, prévues plus tard dans l’année, pour simplifier la réparation.

Face à une volonté politique croissante de faire rentrer de grandes entreprises dans le « droit chemin », que ce soit en Europe ou aux États-Unis, Apple multiplie les actions. On l’a notamment vu avec le DMA, face auquel la firme de Cupertino tantôt se plaint, tantôt assouplit ses règles. On le voit aussi outre-Atlantique. Des États comme le Colorado et l’Oregon ont promulgué des lois pour simplifier la réparation, en interdisant le blocage des pièces de remplacement par des vérifications logicielles.

C’est dans ce contexte, et alors qu'Apple vient d'étendre ses outils de diagnostics à l'Europe, que le document « Longevity, by Design » a été publié. À qui s’adresse-t-il ? On serait tenté de répondre : « à la clientèle intéressée par ce genre d’information ». Mais ce qui s’apparente davantage à un livre blanc (d'une vingtaine de pages) vise aussi les décideurs politiques, en expliquant le bienfondé de la démarche. Car, selon Apple, la réparation en elle-même ne représente pas l’alpha et l’oméga de la longévité des produits.

Un équilibre entre réparation et fiabilité

L’un des points importants abordés par le document est la manière dont les ingénieurs choisissent de privilégier un aspect en particulier. Apple affirme qu’elle « domine le secteur en matière de longévité » face aux smartphones Android. L’iPhone préserverait d’ailleurs 40 % de sa valeur en plus, la différence se faisant plus sensible avec le temps.

Comment ? Par les choix de conception dans les iPhone. L’entreprise explique qu’une mesure peut ainsi être prise pour améliorer la longévité, au détriment de la capacité pure à la réparation. Elle donne un exemple : les iPhone 7 et 7 Plus, disposant d’une protection contre les infiltrations de liquide, ont permis de réduire de 75 % les taux de réparation. En revanche, la protection impliquait de sceller certaines zones, rendant plus complexe la réparation, via l’ajout d’adhésifs et de joints.

Des choix qui ont conduit, selon Apple, à une baisse de 38 % des actes de réparation entre 2015 et 2022 sur ses produits, et plus spécifiquement de 44 % sur les iPhone. En conséquence, Apple évalue à « plusieurs centaines de millions » le nombre d’iPhone ayant plus de cinq ans.

« La réparabilité est un élément essentiel de la longévité, mais l'optimisation de la réparabilité seule peut ne pas donner le meilleur résultat pour nos clients ou pour l'environnement ». En d’autres termes, Apple préfèrerait envoyer le moins possible les clients dans les boutiques pour réparation, plutôt que de faciliter la réparation et avoir une conception moins robuste.

Port de charge, une étude de cas

Le port de charge est cité en exemple dans le document. Pourquoi l’aborder ? Pour justifier que toutes les pièces le composant sont assemblées en un seul bloc.

« Le port de charge de l'iPhone fait partie d'un module à la grande longévité, qui comprend des microphones et d’autres composants qui peuvent être réparés dans leur ensemble, mais qui nécessitent rarement un remplacement. Rendre le port de charge remplaçable individuellement nécessiterait des composants supplémentaires, y compris son propre circuit imprimé flexible, son connecteur et ses fixations, ce qui augmenterait les émissions de carbone nécessaires à la fabrication de chaque appareil », affirme Apple, qui prend un angle d’attaque environnemental dans son argumentation.

Pour l’entreprise, la conception et la réparabilité d’une zone sont à relier aux taux de panne. « L'augmentation des émissions de carbone liées à la fabrication ne se justifie que si le port de charge doit être remplacé dans au moins 10 % des appareils. En fait, le taux de service réel était inférieur à 0,1 %, ce qui signifie que l'approche actuelle d'Apple en matière de conception produit moins d'émissions de carbone pendant la durée de vie de l'appareil », est certaine l’entreprise.

Il faut cependant noter que ce taux de 0,1 % n’a vraisemblablement pu être obtenu que par les boutiques officielles et le réseau CSSA (Centre De Services Agréé Apple) comprenant les enseignées agréées. Les réparations dans la myriade d’autres boutiques « non officielles » ne peuvent avoir été prises en compte. Il aurait fallu pour cela qu'elle interroge la plupart d'entre elles, trop nombreuses pour que l'opération soit rentable.

Appariement : ça coince

L’approche décrite par Apple laisse penser que tout est parfait en l’état. Ce n’est pas le cas. Preuve en est que l’entreprise elle-même met en avant les améliorations successives avec les nouveaux modèles. L’iPhone 14 avait, par exemple, inauguré une vitre arrière pouvant se remplacer beaucoup plus facilement. Et, si vous vous souvenez, iFixit lui avait même donné un 7/10 encourageant. Avant de se raviser. Une nouvelle grille d’évaluation avait été mise en place, à travers laquelle l’iPhone 14 n’obtenait plus que 4/10. Note à laquelle se maintient l’iPhone 15 actuel, dans toutes ses déclinaisons.

« Nous ne désactiverons pas activement [à distance, ndlr] une pièce tierce conçue pour être fabriquée selon les mêmes spécifications que nos produits, à moins que cela n'ait un impact sur la sécurité et la confidentialité des clients, ce qui est actuellement limité aux pièces biométriques », assure Apple. C’est donc valable pour tout ce qui touche de près ou de loin à Touch ID et Face ID. Et pas seulement, puisque les lasers sont, eux aussi, concernés (LiDAR).

Le constructeur assure qu’il n’existe aujourd’hui qu’un seul scénario dans lequel une pièce sera désactivée : si un capteur Touch ID ou Face ID tiers est installé. L’entreprise insiste sur le danger trop grand de laisser de tels composants être installés, puisque des acteurs malveillants pourraient en profiter pour contourner des protections.

Les autres pièces fonctionneront, avec une notification unique au premier redémarrage. Et de préciser que la moindre réparation d’un composant majeur sur un iPhone entraine l’apparition d’une section « Pièces et historique des réparations » dans les réglages de l’appareil. Les pièces authentiques et ayant fait l’objet d’un étalonnage réussi seront indiquées comme telles. S’il s’agit de pièces tierces, elles seront affublées d’une étiquette « Pièce inconnue ».

Tout va très bien, mais des aménagements sont prévus

Droite dans ses bottes, Apple explique donc sur une vingtaine de pages le bienfondé de son approche. Le document ne manque pas d’intérêt : les explications d’un constructeur sur ses choix de conception sont assez rares et recèlent des éléments importants.

L’entreprise n’a cependant pas la conscience tranquille. Plus on avance dans le document, plus elle répète qu’elle souhaite avant tout protéger la sécurité et la vie privée de sa clientèle. Elle évoque par une étude réalisée l’année dernière par UL Solutions sur des dizaines de batteries lithium-ion de fabricants tiers. Résultats : 88 % d’entre elles auraient pris feu dans un test ou un autre. Une manière bien sûr pour la Pomme de rappeler qu’il vaut mieux acheter des pièces authentiques.

Et pourtant, elle profite du document pour annoncer plusieurs mesures importantes, toutes liées aux réparations avec des pièces tierces. Ainsi, la fonction True Tone, qui équilibre les couleurs de l’écran en fonction de ce que perçoivent les capteurs de lumière, sera étendue aux écrans tiers « au mieux de leurs performances ». Les batteries tierces feront remonter des statistiques, visibles dans Réglages, comme la capacité maximale et le nombre de cycles. Apple précise cependant qu’elle ne sera pas en mesure de garantir que ces informations seront précises ou même exactes.

« Nous rendrons les pièces Apple usagées – prélevées sur un produit existant et installées sur un autre appareil lors d'une réparation – aussi faciles à utiliser que les pièces Apple neuves pour la réparation de certains produits », indique également Apple. Enfin, les pièces du programme de réparation en libre-service d'Apple ne nécessiteront plus le numéro de série de l'appareil pour « la plupart des réparations ».

Toutes ces mesures doivent prendre effet « plus tard dans l’année ». Il est probable qu’Apple attende l’arrivée de ses nouvelles plateformes, tout particulièrement iOS 18, pour prendre en compte ces changements. Des annonces qui, encore une fois, semblent bien plus taillées pour les décideurs politiques que pour la clientèle.

Commentaires (13)


Il est vrai que parfois les gens oublient qu'ils veulent un smartphone qui fait tout, qui résiste à tout et qui les protègent de tout dans un format ultra compact et léger...

Bon évidemment, c'est ultra-cadré pour donner le beau rôle à Apple avec les violons et tout ça, mais le fond n'en reste pas moins intéressant.
Sauf qu'il n'a jamais été nécessaire de mettre du sctoch ou de coller un boitier pour le rendre étanche, donc déjà on pouvait arrêter de lire à partir de cette partie :windu:

Ni même d'ailleurs avoir des tablettes/Téléphone qui font 1cm d'épaisseur, à devoir leur mettre des coques de 2cm pour les protéger voire les utiliser car sinon ça glisse et ça tient pas bien en main...

Malheureusement il n'y a pas que Apple dans ce cas, mais ils sont devenu les pires, comme quoi quand on est challenger, on fait des produits de bon rapport qualité/prix, mais dès qu'on devient monopolistique, on utilise les mêmes méthodes que les autres qu'ils décriées il y a quelques années :(
On est d'accord. Après ça reste des philosophies de conception de faire réparable ou non. Le marché est très mature avec peu d'évolutions. Mais personne ne cherche d'alternatives plus réparables.

Dans mon métier (appareillage haute tension) on vise une durée de vie 40 ans, donc on a besoin d'être impeccable électriquement et mécaniquement. Les clients ne laissent rien passer. Donc on conçoit et teste ainsi mais on s'assure aussi de pouvoir faire ces petites réparations.

Chez nous, presque tout se démonte. Les seules choses soudées ou embouties sont dans un élément unique majeur.
Non seulement c'est vis et joint réutilisables (étanche pendant 40 ans avec de la corrosion), mais on fait beaucoup de contacts glissants et pourtant ça tient 50 kA. Même les pièces pressées peuvent souvent être démontées via une portée d'appui de l'autre côté.

Bref, la compacité des iPhone rend tout complexe, mais avec une fraction du budget mais un peu d'huile de coude, il est possible de faire bien mieux. C'est juste que ce n'est pas rentable pour eux (produits plus chers, et mécaniquement moins de remplacement).

PS : Chez nous aussi on cherche à optimiser les coûts. Typiquement on nous fait toujours prendre les classes de vis les plus faibles car ça revient cher sur les kilos qu'on a. C'est n'est par contre pas sans impact sur leur longévité.

Désolé pour le roman :cartonrouge:
Modifié le 29/06/2024 à 12h48

Historique des modifications :

Posté le 29/06/2024 à 08h17


On est d'accord. Après la reste des philosophies. Le marché et très mature avec peu d'évolutions. Mais personne ne cherche d'alternatives plus réparables.

Dans mon métier (appareillage haute tension) on vise une durée de vie 40 ans, donc on a besoin d'être impeccable électriquement et mécaniquement. Les clients ne laissent rien passer. Donc on conçoit et teste ainsi mais on s'assure aussi de pouvoir faire ces petites réparations.

Chez nous, presque tout se démonte. Les seules choses soudées ou embouties sont dans un élément unique majeur.
Non seulement c'est vis et joint réutilisables (étanche pendant 40 ans avec de la corrosion), mais on fait beaucoup de contacts glissants et pourtant ça tient 50 kA. Même les pièces pressées peuvent souvent être démontées via une portée d'appui de l'autre côté.

Bref, la compacité des iPhone rend tout complexe, mais avec une fraction du budget mais un peu d'huile de coude, il est possible de faire bien mieux. C'est juste que ce n'est pas rentable pour eux (produits plus chers, et mécaniquement moins de remplacement).

PS : Chez nous aussi on cherche à optimiser les coûts. Typiquement on nous fait toujours prendre les classes de vis les plus faibles car ça revient cher sur les kilos qu'on a. C'est n'est par contre pas sans impact sur leur longévité.

Désolé pour le roman :cartonrouge:

trytodosth

On est d'accord. Après ça reste des philosophies de conception de faire réparable ou non. Le marché est très mature avec peu d'évolutions. Mais personne ne cherche d'alternatives plus réparables.

Dans mon métier (appareillage haute tension) on vise une durée de vie 40 ans, donc on a besoin d'être impeccable électriquement et mécaniquement. Les clients ne laissent rien passer. Donc on conçoit et teste ainsi mais on s'assure aussi de pouvoir faire ces petites réparations.

Chez nous, presque tout se démonte. Les seules choses soudées ou embouties sont dans un élément unique majeur.
Non seulement c'est vis et joint réutilisables (étanche pendant 40 ans avec de la corrosion), mais on fait beaucoup de contacts glissants et pourtant ça tient 50 kA. Même les pièces pressées peuvent souvent être démontées via une portée d'appui de l'autre côté.

Bref, la compacité des iPhone rend tout complexe, mais avec une fraction du budget mais un peu d'huile de coude, il est possible de faire bien mieux. C'est juste que ce n'est pas rentable pour eux (produits plus chers, et mécaniquement moins de remplacement).

PS : Chez nous aussi on cherche à optimiser les coûts. Typiquement on nous fait toujours prendre les classes de vis les plus faibles car ça revient cher sur les kilos qu'on a. C'est n'est par contre pas sans impact sur leur longévité.

Désolé pour le roman :cartonrouge:
Hey, ton retour d'XP est intéressant et court. Alors carton vert pour de tels commentaires :)
Très intéressant, on se dit quand même que les explications d’Apple seraient un peu plus crédibles si les iPhone n’étaient pas des sandwichs de verre et de métal, susceptibles de se casser lors d’une mauvaise chute sans protection. Est-ce d’ailleurs un hasard si depuis les iPhone 14 il est plus simple de changer le panneau arrière ?
N'ayant pas d'iphone, je ne peux juger de leur solidité ou réparabilité.
Sur le support logiciel, on peut qd meme tirer son chapeau à Apple de tenir les records de longévité. Par ex, les iPhone 6S/SE 2016 recoivent encore des MAJ sous iOS15. Peut etre jusque 2026 pour fêter leurs 10 ans ?

Par contre chez Apple, c est la stratégie du tout ou rien: une fois la fin de support logiciel de l OS, celui ci est vraiment mis en retrait et toutes les app sont bientot plus compatibles avec un OS obsolète.
On se souvient par ex de la marche forcée vers le 64 bits: les 1ers iPhone et iPad 32 bits ont bien vécus, mais on ne peut rien en faire puisque bloqués logiciellement sous leurs versions obsolètes.
Avec la migration des ordi vers Apple Silicon, il arrivera ds qques années la même chose avec les Mac en CPU Intel: ceux ci gagneront à être recyclés sous Linux...
Ce n’est pas tout à fait exact. Mon iPad Mini 2 a continué à recevoir des mises à jour de sécurité pendant les deux ans où je l’ai utilisé après la fin des mises à jour majeures, donc même là, on n’est pas complètement abandonné pendant au moins quelques années encore.
Tien, amusant, un article sur le sujet d'Apple et la "durabilité" de leurs produits au même moment qu'une vidéo de Louis Rossmann qui donne son avis (un peu tranché) sur une vidéo de MKBHD sur Apple et la durabilité de leurs appareils :

https://www.youtube.com/watch?v=Z0DF-MOkotA&ab_channel=LouisRossmann

La vidéo est assez intéressante pour montrer la différence entre le discours d'Apple et la réalité vus par un réparateur
Modifié le 29/06/2024 à 00h27

Historique des modifications :

Posté le 29/06/2024 à 00h27


Tien, amusant, un article sur le sujet d'Apple et la "durabilité" de leurs produits au même moment qu'une vidéo de Louis Rossmann qui donne son avis (un peu tranché) sur une vidéo de MKBHD sur Apple et la durabilité de leurs appareils :

https://www.youtube.com/watch?v=Z0DF-MOkotA&ab_channel=LouisRossmann

La vidéo est assez intéressante pour montrer la différence entre le discours d'Apple et la réalité vus par un réparateur

Faut quand même faire gaffe avec Louis Rossmann.

Son business, ce n'est plus de réparer, mais de faire des vidéos Youtube. Et plus il tape sur Apple, plus il gagne des $$. Il ne faut cependant pas tout jeter, mais juste faire attention aux intérêts du bonhomme quand on l'écoute.
L'impact environnemental du mini connecteur de charge. Je meurs. Non non, ça n'a d'impact que sur le prix via les étapes supplémentaires de montage et les quelques pièces en plus. Soit pas grand chose a priori. Quel manque de respect. Un jour peut-être on leur demandera une LCA de l'iPhone, ça ne serait pas absurde. On dit bien en faire pour des produits bien moins standards et plus compliqués. Alors on verra les faits.

Je reconnais bien le genre de com' qu'on fait aussi dans mon entreprise quand on essaie de noyer le poisson.

J'ai réparé 1 iPhone et 2 Samsung cette année. Pas de différence énorme mais j'ai flingué le TouchID en pliant son câble je pense. Un vieux MacBook Pro ça c'était plus facile. Mais les batteries c'est toujours la galère. La technique du fil dentaire m'a sauvé à chaque fois. Sinon on la plie...
Selon les rumeurs il y a un nouvelle façon de fixer les batteries qui arrive : https://www.macrumors.com/2024/06/28/new-battery-replacement-method-with-iphone-16/
Les iPhone sont IP68 depuis l'iPhone 7, 2017.
Les Pixel sont IP67 depuis Pixel 2 (2017), parenthèse x8 entretemps, puis IP68 depuis Pixel 5 (2020).

Pourquoi faire la promotion d'une conception particulièrement bonne d'Apple ?

« Le port de charge de l'iPhone fait partie d'un module à la grande longévité, qui comprend des microphones et d’autres composants qui peuvent être réparés dans leur ensemble, mais qui nécessitent rarement un remplacement. Rendre le port de charge remplaçable individuellement nécessiterait des composants supplémentaires, y compris son propre circuit imprimé flexible, son connecteur et ses fixations, ce qui augmenterait les émissions de carbone nécessaires à la fabrication de chaque appareil »


La novlangue va donc vous expliquer que les architectures modulaires sont pires à plusieurs points de vue que les architectures monolithiques. Un contresens complet, ie une belle anti-catastase, définitivement à l'heure de cette ère de la post-vérité.
J'aurais ici aimé une analyse sémantique, rhétorique, voire journalistique : reprendre un discours sans l'analyser, c'est la définition-même de la propagande. C'est faire le lit, voir le jeu de la partie représentée.

1°) Un montage monolithique facilite le travail du constructeur : il permet surtout de minimiser les coûts, facilite la gestion de l'espace, ici très contraint, et fait disparaitre le problème de connexion des composants.
Cela ne comporte aucun avantage intrinsèque pour la réparation (changer un morceau d'une architecture prévoyant la réparation), donc à l'utilisation/pour l'utilisateur

2°) Un montage monolithique nécessite de changer l'ensemble du bloc en cas de panne. Soyons clairs : si les composants n'ont pas besoin d'être remplacés, qu'ils soient assemblés en un bloc ou séparément ne change rien; l'argument de la non-réparation permet ici simplement de minimiser/justifier le montage monolithique.
Ainsi, quand le constructeur indique le remplacement est rarement (ie pas "jamais") nécessaire, il indique bien qu'il faut changer tout le bloc… ce qui :
* est une aberration en termes de consommation de composants : cela a bien nécessité de jeter une partie des composants toujours fonctionnels
* coûte plus cher qu'un composant individuel
* a nécessité la construction d'un nouveau bloc complet

Reparle-t-on de l'argument écologique tordu dans leur communication ?


Enfin, la surveillance des composants avec signature, détection & blocage me rappelle le cauchemar des cartes mères pour PC HP qui interdisaient l'utilisation d'un modèle de disque dur autre qui celui explicitement prévu.
Lorsque l'on achète du matériel, en est-on propriétaire ou locataire ? Qui signifie "propriété" ? Quelles libertés met-on dedans ?
Modifié le 29/06/2024 à 09h12

Historique des modifications :

Posté le 29/06/2024 à 09h09


Les iPhone sont IP68 depuis l'iPhone 7, 2017.
Les Pixel sont IP67 depuis Pixel 2 (2017), parenthèse x68 entretemps, puis IP68 depuis Pixel 5 (2020).

Pourquoi faire la promotion d'une conception particulièrement bonne d'Apple ?

« Le port de charge de l'iPhone fait partie d'un module à la grande longévité, qui comprend des microphones et d’autres composants qui peuvent être réparés dans leur ensemble, mais qui nécessitent rarement un remplacement. Rendre le port de charge remplaçable individuellement nécessiterait des composants supplémentaires, y compris son propre circuit imprimé flexible, son connecteur et ses fixations, ce qui augmenterait les émissions de carbone nécessaires à la fabrication de chaque appareil »


La novlangue va donc vous expliquer quel les architectures modulaires sont pires pour l'environnement que les architectures monolithiques. Hors-sujet.
J'aurais ici aimé une analyse sémantique, rhétorique, voire journalistique : reprendre un discours sans l'analyser, c'est la définition-même de la propagande : faire le lit, voir le jeu de la partie représentée.

1°) Un montage monolithique facilite le travail du constructeur : il permet surtout de minimiser les coûts, facilite la gestion de l'espace, ici très contraint, et fait disparaitre le problème de connexion des composants.
Cela ne comporte aucun avantage intrinsèque pour la réparation (changer un morceau d'une architecture prévoyant la réparation), donc à l'utilisation/pour l'utilisateur

2°) Un montage monolithique nécessite de changer l'ensemble du bloc en cas de panne. Soyons clairs : si les composants n'ont pas besoin d'être remplacés, qu'ils soient assemblés en un bloc ou séparément ne change rien; l'argument de la non-réparation permet ici simplement de minimiser/justifier le montage monolithique.
Ainsi, quand le constructeur indique le remplacement est rarement (ie pas "jamais") nécessaire, il indique bien qu'il faut changer tout le bloc… ce qui :
* est une aberration en termes de consommation de composants : cela a bien nécessité de jeter une partie des composants toujours fonctionnels
* coûte plus cher qu'un composant individuel
* a nécessité la construction d'un nouveau bloc complet

Reparle-t-on de l'argument écologique tordu dans leur communication ?


Enfin, la surveillance des composants avec signature & détection me rappelle le cauchemar des cartes mères pour PC HP qui interdisaient l'utilisation d'un modèle de disque dur autre qui celui explicitement prévu.
Lorsque l'on achète du matériel, en est-on propriétaire ou locataire ? Qui signifie "propriété" ? Quelles libertés met-on dedans ?

Posté le 29/06/2024 à 09h09


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Les Pixel sont IP67 depuis Pixel 2 (2017), parenthèse x8 entretemps, puis IP68 depuis Pixel 5 (2020).

Pourquoi faire la promotion d'une conception particulièrement bonne d'Apple ?

« Le port de charge de l'iPhone fait partie d'un module à la grande longévité, qui comprend des microphones et d’autres composants qui peuvent être réparés dans leur ensemble, mais qui nécessitent rarement un remplacement. Rendre le port de charge remplaçable individuellement nécessiterait des composants supplémentaires, y compris son propre circuit imprimé flexible, son connecteur et ses fixations, ce qui augmenterait les émissions de carbone nécessaires à la fabrication de chaque appareil »


La novlangue va donc vous expliquer quel les architectures modulaires sont pires pour l'environnement que les architectures monolithiques. Hors-sujet.
J'aurais ici aimé une analyse sémantique, rhétorique, voire journalistique : reprendre un discours sans l'analyser, c'est la définition-même de la propagande : faire le lit, voir le jeu de la partie représentée.

1°) Un montage monolithique facilite le travail du constructeur : il permet surtout de minimiser les coûts, facilite la gestion de l'espace, ici très contraint, et fait disparaitre le problème de connexion des composants.
Cela ne comporte aucun avantage intrinsèque pour la réparation (changer un morceau d'une architecture prévoyant la réparation), donc à l'utilisation/pour l'utilisateur

2°) Un montage monolithique nécessite de changer l'ensemble du bloc en cas de panne. Soyons clairs : si les composants n'ont pas besoin d'être remplacés, qu'ils soient assemblés en un bloc ou séparément ne change rien; l'argument de la non-réparation permet ici simplement de minimiser/justifier le montage monolithique.
Ainsi, quand le constructeur indique le remplacement est rarement (ie pas "jamais") nécessaire, il indique bien qu'il faut changer tout le bloc… ce qui :
* est une aberration en termes de consommation de composants : cela a bien nécessité de jeter une partie des composants toujours fonctionnels
* coûte plus cher qu'un composant individuel
* a nécessité la construction d'un nouveau bloc complet

Reparle-t-on de l'argument écologique tordu dans leur communication ?


Enfin, la surveillance des composants avec signature & détection me rappelle le cauchemar des cartes mères pour PC HP qui interdisaient l'utilisation d'un modèle de disque dur autre qui celui explicitement prévu.
Lorsque l'on achète du matériel, en est-on propriétaire ou locataire ? Qui signifie "propriété" ? Quelles libertés met-on dedans ?

Posté le 29/06/2024 à 09h11


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Les Pixel sont IP67 depuis Pixel 2 (2017), parenthèse x8 entretemps, puis IP68 depuis Pixel 5 (2020).

Pourquoi faire la promotion d'une conception particulièrement bonne d'Apple ?

« Le port de charge de l'iPhone fait partie d'un module à la grande longévité, qui comprend des microphones et d’autres composants qui peuvent être réparés dans leur ensemble, mais qui nécessitent rarement un remplacement. Rendre le port de charge remplaçable individuellement nécessiterait des composants supplémentaires, y compris son propre circuit imprimé flexible, son connecteur et ses fixations, ce qui augmenterait les émissions de carbone nécessaires à la fabrication de chaque appareil »


La novlangue va donc vous expliquer que les architectures modulaires sont pires à plusieurs points de vue que les architectures monolithiques. Un contresens complet, aka anti-catastase, définiment à l'heure de cette ère de la post-vérité.
J'aurais ici aimé une analyse sémantique, rhétorique, voire journalistique : reprendre un discours sans l'analyser, c'est la définition-même de la propagande : faire le lit, voir le jeu de la partie représentée.

1°) Un montage monolithique facilite le travail du constructeur : il permet surtout de minimiser les coûts, facilite la gestion de l'espace, ici très contraint, et fait disparaitre le problème de connexion des composants.
Cela ne comporte aucun avantage intrinsèque pour la réparation (changer un morceau d'une architecture prévoyant la réparation), donc à l'utilisation/pour l'utilisateur

2°) Un montage monolithique nécessite de changer l'ensemble du bloc en cas de panne. Soyons clairs : si les composants n'ont pas besoin d'être remplacés, qu'ils soient assemblés en un bloc ou séparément ne change rien; l'argument de la non-réparation permet ici simplement de minimiser/justifier le montage monolithique.
Ainsi, quand le constructeur indique le remplacement est rarement (ie pas "jamais") nécessaire, il indique bien qu'il faut changer tout le bloc… ce qui :
* est une aberration en termes de consommation de composants : cela a bien nécessité de jeter une partie des composants toujours fonctionnels
* coûte plus cher qu'un composant individuel
* a nécessité la construction d'un nouveau bloc complet

Reparle-t-on de l'argument écologique tordu dans leur communication ?


Enfin, la surveillance des composants avec signature & détection me rappelle le cauchemar des cartes mères pour PC HP qui interdisaient l'utilisation d'un modèle de disque dur autre qui celui explicitement prévu.
Lorsque l'on achète du matériel, en est-on propriétaire ou locataire ? Qui signifie "propriété" ? Quelles libertés met-on dedans ?

Posté le 29/06/2024 à 09h11


Les iPhone sont IP68 depuis l'iPhone 7, 2017.
Les Pixel sont IP67 depuis Pixel 2 (2017), parenthèse x8 entretemps, puis IP68 depuis Pixel 5 (2020).

Pourquoi faire la promotion d'une conception particulièrement bonne d'Apple ?

« Le port de charge de l'iPhone fait partie d'un module à la grande longévité, qui comprend des microphones et d’autres composants qui peuvent être réparés dans leur ensemble, mais qui nécessitent rarement un remplacement. Rendre le port de charge remplaçable individuellement nécessiterait des composants supplémentaires, y compris son propre circuit imprimé flexible, son connecteur et ses fixations, ce qui augmenterait les émissions de carbone nécessaires à la fabrication de chaque appareil »


La novlangue va donc vous expliquer que les architectures modulaires sont pires à plusieurs points de vue que les architectures monolithiques. Un contresens complet, ie une belle anti-catastase, définitivement à l'heure de cette ère de la post-vérité.
J'aurais ici aimé une analyse sémantique, rhétorique, voire journalistique : reprendre un discours sans l'analyser, c'est la définition-même de la propagande : faire le lit, voir le jeu de la partie représentée.

1°) Un montage monolithique facilite le travail du constructeur : il permet surtout de minimiser les coûts, facilite la gestion de l'espace, ici très contraint, et fait disparaitre le problème de connexion des composants.
Cela ne comporte aucun avantage intrinsèque pour la réparation (changer un morceau d'une architecture prévoyant la réparation), donc à l'utilisation/pour l'utilisateur

2°) Un montage monolithique nécessite de changer l'ensemble du bloc en cas de panne. Soyons clairs : si les composants n'ont pas besoin d'être remplacés, qu'ils soient assemblés en un bloc ou séparément ne change rien; l'argument de la non-réparation permet ici simplement de minimiser/justifier le montage monolithique.
Ainsi, quand le constructeur indique le remplacement est rarement (ie pas "jamais") nécessaire, il indique bien qu'il faut changer tout le bloc… ce qui :
* est une aberration en termes de consommation de composants : cela a bien nécessité de jeter une partie des composants toujours fonctionnels
* coûte plus cher qu'un composant individuel
* a nécessité la construction d'un nouveau bloc complet

Reparle-t-on de l'argument écologique tordu dans leur communication ?


Enfin, la surveillance des composants avec signature & détection me rappelle le cauchemar des cartes mères pour PC HP qui interdisaient l'utilisation d'un modèle de disque dur autre qui celui explicitement prévu.
Lorsque l'on achète du matériel, en est-on propriétaire ou locataire ? Qui signifie "propriété" ? Quelles libertés met-on dedans ?

Posté le 29/06/2024 à 09h11


Les iPhone sont IP68 depuis l'iPhone 7, 2017.
Les Pixel sont IP67 depuis Pixel 2 (2017), parenthèse x8 entretemps, puis IP68 depuis Pixel 5 (2020).

Pourquoi faire la promotion d'une conception particulièrement bonne d'Apple ?

« Le port de charge de l'iPhone fait partie d'un module à la grande longévité, qui comprend des microphones et d’autres composants qui peuvent être réparés dans leur ensemble, mais qui nécessitent rarement un remplacement. Rendre le port de charge remplaçable individuellement nécessiterait des composants supplémentaires, y compris son propre circuit imprimé flexible, son connecteur et ses fixations, ce qui augmenterait les émissions de carbone nécessaires à la fabrication de chaque appareil »


La novlangue va donc vous expliquer que les architectures modulaires sont pires à plusieurs points de vue que les architectures monolithiques. Un contresens complet, ie une belle anti-catastase, définitivement à l'heure de cette ère de la post-vérité.
J'aurais ici aimé une analyse sémantique, rhétorique, voire journalistique : reprendre un discours sans l'analyser, c'est la définition-même de la propagande. C'est faire le lit, voir le jeu de la partie représentée.

1°) Un montage monolithique facilite le travail du constructeur : il permet surtout de minimiser les coûts, facilite la gestion de l'espace, ici très contraint, et fait disparaitre le problème de connexion des composants.
Cela ne comporte aucun avantage intrinsèque pour la réparation (changer un morceau d'une architecture prévoyant la réparation), donc à l'utilisation/pour l'utilisateur

2°) Un montage monolithique nécessite de changer l'ensemble du bloc en cas de panne. Soyons clairs : si les composants n'ont pas besoin d'être remplacés, qu'ils soient assemblés en un bloc ou séparément ne change rien; l'argument de la non-réparation permet ici simplement de minimiser/justifier le montage monolithique.
Ainsi, quand le constructeur indique le remplacement est rarement (ie pas "jamais") nécessaire, il indique bien qu'il faut changer tout le bloc… ce qui :
* est une aberration en termes de consommation de composants : cela a bien nécessité de jeter une partie des composants toujours fonctionnels
* coûte plus cher qu'un composant individuel
* a nécessité la construction d'un nouveau bloc complet

Reparle-t-on de l'argument écologique tordu dans leur communication ?


Enfin, la surveillance des composants avec signature, détection & blocage me rappelle le cauchemar des cartes mères pour PC HP qui interdisaient l'utilisation d'un modèle de disque dur autre qui celui explicitement prévu.
Lorsque l'on achète du matériel, en est-on propriétaire ou locataire ? Qui signifie "propriété" ? Quelles libertés met-on dedans ?

Ce que je comprends de l’article c’est que, bien que paradoxale, l’approche de l’intégration extrême des composants peut parfois se défendre d’un point de vue environnemental, si la durée de vie statistique de l’assemblage s’en trouve améliorée. Je suis loin d’être un supporter aveugle d’Apple, mais pour autant je ne trouve pas que leur position ne soit indéfendable.
Si réduire la capacité de réparation augmente objectivement et sensiblement la durée de vie de tout le parc, c’est un compromis qui semble en faveur de l’environnement - si c’est établi évidemment.

Moi je serais plus intéressé d’avoir un support logiciel de 10 ans des terminaux en ce qui les concerne, si ils veulent réellement se préoccuper d’environnement elle est là la grosse marge de progression.
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