Un ingénieur alerte contre des pratiques sexistes, Meta cherche à le faire démissionner

Représailles sur allié

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Spécialiste de l’intelligence artificielle, l’ingénieur Jeffrey Smith porte plainte contre Meta pour son traitement différencié des femmes et des hommes, ainsi que pour les représailles qu’il aurait subies après avoir dénoncé ces problématiques. Un enjeu généralisé dans l’industrie technologique.

Meta est poursuivi en justice pour sa gestion des comportements sexistes dans le cadre du travail. Selon la plainte obtenue par Ars Technica, l’entreprise est accusée d’embaucher et de promouvoir régulièrement des hommes moins qualifiés que des femmes candidates aux postes concernés.

La plainte a été déposée à New-York par Jeffrey Smith, un ingénieur employé par Meta depuis 2018. Au sein de l’entreprise, Jeffrey Smith a occupé divers postes de management dans les laboratoires de l'entreprise dédiés à l’intelligence artificielle et à la réalité virtuelle et augmentée : AI Platform/PyTorch, FAIR (Fundamental AI Research) et Reality Labs.

Il indique avoir reçu de très bonnes évaluations tout au long de ses six années de travail chez Meta et s’être trouvé sur le point de recevoir une nouvelle promotion lorsqu’il a commencé à s’inquiéter ouvertement des problématiques de misogynie sur son lieu de travail. Il aurait alors reçu sa première évaluation négative, bientôt suivie de la suggestion de démissionner.

Traitements différenciés récurrents

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Commentaires (12)


Et un homme sur cinq considéraient les femmes « naturellement » moins qualifiées pour travailler dans cette industrie.


Rien de bien exceptionnel: en vieillissant on s'aperçoit que dans tout groupe de population, il existe un pourcentage à peu près fixe de 15/20% (au doigt mouillé et donc non représentatif) de personnes ayant des problèmes avec tous ceux / toutes celles qui ne leur ressemblent pas:
- sexe opposée
- couleur de peau
- religion
- orientation sexuelle
- etc.

A partir d'un moment, il faut se rendre compte qu'on ne peut rien faire pour ses 15/20%, par contre il faut travailler avec tous les autres pour faire évoluer les choses.
Malheureusement ce sont souvent qui sont en position décisionnaires, pour ça qu'il est si difficile de les déloger :/

Ils entretiennent cette culture, la passant à leurs collègues et poussent les réfractaires au départ.

C'est vrai dès l'école d'ailleurs, on ne compte pas les écoles avec des environnements toxiques à souhait entretenus par des élèves (et parfois profs) mascus persécutant leurs camarades, souvent protégés voir défendus par les personnes à la tête des établissements. Qui ne prennent pas les mesures nécessaires, ça reviendrait à avouer qu'il y a un problème grave dont ils sont responsables.
Au contraire, la problématique se retrouve partout dans l’industrie numérique


Je bosse dans dans une branche un peu éloignée du numérique pur et dur, avec à peu près 50/50 d'hommes et de femmes. Certaines entreprises sont à peu près clean, mais ailleurs c'est n'importe quoi.
J'ai eu une collègue plus qualifié que moi pour un poste (qui m'a remplacé quand je l'ai quitté), qui n'est toujours pas à mon niveau de salaire quand je suis entré dans cette boîte (une PME). Et pourtant ça fait plus d'un an, elle a largement fait ses preuves, elle a reçu une augmentation, mais en terme de salaire c'est toujours pas ça.
Ça m'insupporte au plus haut point 🤬
Modifié le 19/06/2024 à 15h33

Historique des modifications :

Posté le 19/06/2024 à 15h27


Au contraire, la problématique se retrouve partout dans l’industrie numérique

Posté le 19/06/2024 à 15h31


Au contraire, la problématique se retrouve partout dans l’industrie numérique


Je bosse dans dans une branche un peu éloignée du numérique pur et dur, avec à peu près 50/50 d'hommes et de femmes. Certaines entreprises sont à peu près clean, mais ailleurs c'est n'importe quoi.
J'ai eu une collègue plus qualifié que moi pour un poste (qui m'a remplacé quand je l'ai quitté), qui n'est toujours pas à mon niveau de salaire quand je suis entré dans cette boîte. Et pourtant ça fait plus d'un an, elle a largement fait ses preuves, elle a reçu une augmentation, mais en terme de salaire c'est toujours pas ça.
Ça m'insupporte au plus haut point 🤬

C'est vrai que ce genre de chose ne devrait plus exister.
Dans ma branche d'activité, nous avons des grilles avec des coefficients donc niveau salaire nous sommes sur un pied d'égalité. (il y a environ 80% de femmes et 20% d'hommes là où je bosse)
Modifié le 19/06/2024 à 15h54

Historique des modifications :

Posté le 19/06/2024 à 15h52


C'est vrai que ce genre de chose ne devrait plus exister.
Dans ma branche d'activité, nous avons des grilles avec des coefficients donc niveau salaire nous sommes sur un pied d'égalité.

durthu

C'est vrai que ce genre de chose ne devrait plus exister.
Dans ma branche d'activité, nous avons des grilles avec des coefficients donc niveau salaire nous sommes sur un pied d'égalité. (il y a environ 80% de femmes et 20% d'hommes là où je bosse)
Les grilles de salaire peuvent (je dis bien peuvent, car c'est plus compliqué) clairement être une bonne piste pour plus d'égalité h/f, mais pas que.
Je prendrais mon expérience chez Worldline (à l'époque Atos Worldline - une ESN). La direction se félicitait d'annoncer que les femmes gagnaient davantage que les hommes et occupaient des postes plus prestigieux.
Les syndics de répondre que si ce fait était bel et bien vrai, la direction oubliait d'indiquer que ces mêmes femmes mettaient bcp, mais alors bcp plus de temps à en arriver là que les hommes, que le turnover des femmes etait supérieur à celui des hommes, et que les femmes étaient ultra minoritaires faces aux hommes. Comprendre : les femmes mettent plus de temps à évoluer en carrière, et ce ne sont que les survivantes qui en arrivent là, les autres ayant quitté le navire.
Pas joli joli. Et un rappel que les chiffres, ça se présente et donc ça se manipule.
Modifié le 20/06/2024 à 01h12

Historique des modifications :

Posté le 20/06/2024 à 01h09


Les grilles de salaire peuvent (je dis bien peuvent, car c'est plus compliqué) clairement être une bonne piste pour plus d'égalité h/f, mais pas que.
Je prendrais mon expérience chez Worldline (à l'époque Atos Worldline - une ESN). La direction se félicitait d'annoncer que les femmes gagnaient davantage que les hommes et occupaient des postes plus prestigieux.
Les syndics de répondre que si ce fait était bel et bien vrai, la direction oubliait d'indiquer que ces mêmes femmes mettaient bcp, mais alors bcp plus de temps à en arriver là que les hommes, et que le turnover des femmes etait supérieur à celui des hommes, et que les femmes étaient ultra minoritaires faces aux hommes. Comprendre : les femmes mettent plus de temps à évoluer en carrière, et ce ne sont que les survivantes qui en arrivent là, les autres ayant quitté le navire.
Pas joli joli.

Posté le 20/06/2024 à 01h11


Les grilles de salaire peuvent (je dis bien peuvent, car c'est plus compliqué) clairement être une bonne piste pour plus d'égalité h/f, mais pas que.
Je prendrais mon expérience chez Worldline (à l'époque Atos Worldline - une ESN). La direction se félicitait d'annoncer que les femmes gagnaient davantage que les hommes et occupaient des postes plus prestigieux.
Les syndics de répondre que si ce fait était bel et bien vrai, la direction oubliait d'indiquer que ces mêmes femmes mettaient bcp, mais alors bcp plus de temps à en arriver là que les hommes, et que le turnover des femmes etait supérieur à celui des hommes, et que les femmes étaient ultra minoritaires faces aux hommes. Comprendre : les femmes mettent plus de temps à évoluer en carrière, et ce ne sont que les survivantes qui en arrivent là, les autres ayant quitté le navire.
Pas joli joli.

C'est un peu biaisé de ne regarder que les qualifications des gens promus.

Récemment, j'ai participé à un processus de recrutement où les RH insistaient bien sur le fait qu'il ne fallait pas se limiter au CV, qu'il fallait aussi évaluer les "soft skills". "N'oubliez pas, ce sont vos futurs collègues, il faut que vous soyez à l'aise avec". Le processus est comme ça, et ce sont pourtant des femmes qui nous incitent à choisir comme futurs collègues ceux avec qui on sera le plus à l'aise au babyfoot. Tu m'étonnes qu'après les recrutés soient des clones de nous-mêmes et que ça manque de diversité.

Et d'ailleurs, dans le même temps, à côté de la machine à café trône une affiche "halte aux discriminations, seules les compétences comptent". Va comprendre.

Du coup on fait quoi ? On regarde les "soft skills" aka tête du client ? Où on se limite au pur CV ?
La pratique systématique d'écarter des femmes à cause des "softs skills" ça veut juste dire que le recruteur est un gros miso, ya pas à essayer de défendre ce genre de pratique. C'est généralisé, c'est sexiste, ça fait des DIZAINES d'années que ça se voit, que c'est dénoncé et ça existe encore et il y a encore des guguss qui viennent défendre ça, pour protéger leur petite culture mascu d'entreprise.

Et remettre ça sur la faute des "femmes qui incitent à choisir", comment dire ? 🤔

Lyzz

La pratique systématique d'écarter des femmes à cause des "softs skills" ça veut juste dire que le recruteur est un gros miso, ya pas à essayer de défendre ce genre de pratique. C'est généralisé, c'est sexiste, ça fait des DIZAINES d'années que ça se voit, que c'est dénoncé et ça existe encore et il y a encore des guguss qui viennent défendre ça, pour protéger leur petite culture mascu d'entreprise.

Et remettre ça sur la faute des "femmes qui incitent à choisir", comment dire ? 🤔
Ce que je veux dire, c'est que ceux qui nous ont explicitement demandé de prioriser les soft skills et choisir des gens qui nous ressemblent, ce sont les RH. Et les RH, ce sont des femmes à 100% chez nous.
Les soft skills (savoir-être) ne sont pas les centres d'intérêt. Dans une équipe, chaque individu est sensé compléter les compétences comportementales de ses collègues. Dans un groupe qui s'entend bien, personne n'est pareil sinon les égos s'affrontent.
C'est la version de Smith, à supposer qu'elle soit vraie et complète, personnellement j'attendrais le jugement de la plainte.
Représailles sur allié


Je ne comprends pas vraiment le sous-titre... je suis le seul ? 😅
Déjà de base le terme allié m'exaspère au plus haut point tellement c'est une étiquette subjective. Mais là je ne saisis réellement pas la note d'humour.

Sinon sur le fond de l'article : la Tech est malheureusement gangrenée par le sexisme. Il m'a fallut bien 10 ans pour en trouver une où ce sujet est abordé correctement, avec deux associés qui se battent contre ça (rémunérations dépendantes des seules compétences, aucune distinction d'aucun genre basée sur le sexe, etc). Ce alors que ça devrait être la norme...

Après ce n'est pas spécifique à la Tech. Le problème étant que notre secteur se targue souvent d'être parmi les plus progressistes alors que, dans les faits, il ne l'est pas plus que d'autres. Avec en plus deux visions assez radicales qui ont tendance à s'affronter en son sein (et étouffent d'ailleurs les voix plus modérées sur d'autres sujets malheureusement...). Ce qui donne un effet de loupe par ceux et celles qui osent ensuite parler publiquement, là où dans d'autres secteurs cela serait resté sous le tapis.
On ne retrouve au final que les mêmes problématique que dans le reste de la société, avec les mêmes clivages.

Tout ça pour dire que l'on peut continuer à taper du poing, à juste titre, contre tout cela. Mais malheureusement ce n'est pas que le secteur de la Tech qui doit muter si l'on espère des changements pérennes. C'est la société et ça commence par... l'éducation.
Représailles sur allié


Pour le sous-titre, personnellement, j'aurais bien bu Meta gueule (dans le sens "mais ta gueule").
Modifié le 20/06/2024 à 08h11

Historique des modifications :

Posté le 20/06/2024 à 08h11


Représailles sur allié


Pour le sous-titre, personnellement, j'aurais bien bu meta gueule.

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