Blocage de TikTok : mesure informelle, état d’urgence et « circonstances exceptionnelles »
La taca-taca-taca-tac-tactique du gendarme
Le gouvernement, conscient que le blocage peut être contourné par le recours au VPN, a décidé de ne pas « suspendre l’accès aux VPN » pour ne pas pénaliser les télétravailleurs. Et si Viginum a bel et bien constaté des « manœuvres informationnelles », c'est sur X.com et Facebook, pas TikTok.
Le 22 mai à 12h08
9 min
Droit
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Le Conseil d’État examinait ce mardi 21 mai les référés-liberté déposés par la Ligue des droits de l’homme (LDH), la Quadrature du Net, le Mouvement des jeunes Kanak en France (MJKF) et trois Néo-Calédoniens, contre la décision, prise par le gouvernement le 14 mai, de bloquer le réseau social TikTok en Nouvelle-Calédonie.
Un réseau très utilisé par la jeunesse de l’archipel, confirme à Libération à la sortie de l’audience Romuald Pidjot, secrétaire général adjoint de l’Union calédonienne présent dans le public qui, membre de la direction du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), s’alarme d’une atteinte à « une liberté fondamentale, sur des justifications qui sont assez légères ».
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Pour justifier sa « décision informelle », parce que non formalisée dans un acte, rapporte Mediapart, et qui « ne comprend pas de date de fin », souligne Actu-Juridique, le gouvernement a invoqué la théorie dite des « circonstances exceptionnelles » plutôt que le régime de l’état d’urgence.
Le cabinet du premier ministre avait en effet expliqué à Numerama que TikTok avait été bloqué « en raison des ingérences et de la manipulation dont fait l’objet la plateforme dont la maison-mère est chinoise. L’application est utilisée en tant que support de diffusion de désinformation sur les réseaux sociaux, alimentée par des pays étrangers, et relayée par les émeutiers ».
Or, et comme l'avait décrypté le juriste Nicolas Hervieu à Mediapart, ce montage juridique « semblait particulièrement périlleux », l’article 11 de la loi de 1955 régissant l’état d’urgence permettant certes de suspendre « tout service de communication au public en ligne », mais seulement en cas de provocation « à la commission d’actes de terrorisme » ou d’« apologie du terrorisme », alors qu'aucune accusation de terrorisme n’avait été portée jusqu’à présent dans le cadre de la crise en Nouvelle-Calédonie :
« De l’avis de toutes les parties – avocats et avocates, représentante du gouvernement et président de la séance –, la plus haute juridiction administrative était confrontée à une situation "inédite", selon le terme utilisé par tous, à plusieurs titres. »
Me Vincent Brengarth, avocat de requérants néo-calédoniens, a ainsi évoqué un dossier « d’une exceptionnelle gravité car, pour la première, fois, on interdit un réseau social ». Me Marion Ogier, avocate de la Ligue des droits de l’homme (LDH), une « mesure inédite, en tout cas qui n’a jamais été utilisée dans les démocraties occidentales ». Me Elsa Marcel, avocate du Mouvement des jeunes Kanak en France (MJKF), qui s’était joint au recours de la LDH, a de son côté avancé que « les seuls pays à avoir interdit TikTok sont l’Afghanistan, la Somalie et l’Inde ».
Une théorie des « circonstances exceptionnelles » datant de 1918
Créée par une jurisprudence du Conseil d’État datant de 1918, la théorie dite des « circonstances exceptionnelles » permet aux autorités, résume Mediapart, « de s’affranchir de la loi et de prendre des mesures en temps normal illégales, lorsqu’une crise exceptionnelle l’exige ».
« À charge pour le juge administratif de contrôler les mesures prises », précise Libé : « en clair, en faisant jouer cette jurisprudence, l’exécutif superpose deux régimes d’exception… et les "circonstances exceptionnelles" permettent de faire ce que l’état d’urgence n’autorise pas ». « En rajoutant de l’exceptionnel à l’exceptionnel, on court-circuite le travail du législateur », déplore Marion Ogier.
Cette jurisprudence avait déjà été invoquée par le gouvernement dans le décret du 16 mars 2020 qui instituait le premier confinement de l’épidémie de covid, « alors que le régime d’état d’urgence sanitaire n’avait pas été créé », souligne Mediapart :
« Cette possibilité de bloquer un moyen de communication a été introduite à l’article 11 de la loi de 1955 par une loi du 20 novembre 2015, adoptée peu après les attentats du 13-Novembre, pour mettre à jour ce régime. »
Or, les députés avaient alors estimé « que ça allait trop loin, et limité cette possibilité au terrorisme », ce qui, a plaidé Marion Ogier, « court-circuite le travail du législateur mais également celui du Conseil constitutionnel, qui avait été amené à se prononcer sur cette réforme de 2015 ».
« Nous aurions pu interdire les VPN, mais ne l’avons pas fait »
Aurélie Bretonneau, secrétaire générale adjointe du gouvernement a reconnu « une situation inédite », relève Mediapart, défendant l’« urgence à ne pas faire disparaître cette mesure de blocage », au motif que TikTok aurait une « place particulière en termes de quantité de vidéos violentes », précisant que « Snapchat, par exemple, a été beaucoup moins investi par les émeutiers ».
Elle évoque, précise Libération, une décision du Conseil d’État prise pendant la sortie d’état d’urgence sanitaire, en juillet 2021 : « La circonstance qu’un régime législatif ait été institué pour gérer une telle crise [sanitaire] ne fait pas obstacle à ce que le Premier ministre prenne les mesures appropriées […] dans le cas où le régime institué ne permet pas de répondre à une situation d’urgence ». Ce que Libé résume ainsi : « si les mesures de l’état d’urgence ne suffisent pas, Matignon peut en prendre d’autres ».
Le gouvernement aurait décidé de bloquer TikTok, résument Actu-Juridique et Libération, parce qu'il est « massivement employé par les fauteurs de trouble », en raison de l’adéquation entre le profil des émeutiers et celui des utilisateurs, qui appartiennent à la même tranche d’âge, et parce que l’algorithme de TikTok « favorise plus que les autres la diffusion des vidéos virales », ce qui « rendait très difficile la modération » des contenus par les services de la plateforme.
Le gouvernement reconnaît en outre que le blocage « peut être contourné par le recours au VPN et qu’il n’y aurait donc pas d’urgence », comme l'a expliqué Aurélie Bretonneau :
« Ce n’est pas une faiblesse intrinsèque, il aurait été possible de suspendre l’accès aux VPN, nous avons décidé de ne pas le faire, car il a d’autres usages, notamment il permet de télétravailler. Simplement, le passage par le VPN ralentit suffisamment l’utilisation de TikTok pour rendre la mesure efficace. »
« Preuve que cette interdiction décidée par Paris n’a pas fonctionné, des vidéos et des "live" tournés en Calédonie, pour évoquer les émeutes, continuent de circuler sur TikTok », rapporte cela dit La 1ère, à qui une collégienne de 14 ans explique avoir téléchargé un VPN : « J’étais l’une des dernières à ne pas l’avoir fait. Ils m’ont donné quelques conseils. Et j’ai réussi assez facilement ».
La 1ère précise en outre qu'un blocage des VPN était d'autant plus inenvisageable que « depuis le début des violences, la plupart des Calédoniens travaillent à domicile. Bloquer les VPN aurait donc paralysé un peu plus l’économie et les communications du pays ».
Le manque d’éléments factuels concernant la diffusion de vidéos violentes ou appelant à la violence sur TikTok a par ailleurs été reconnu par Aurélie Bretonneau, qui a proposé de fournir des « captures d’écran » de contenus.
« Une proposition acceptée, en fin de séance, par son président Rémy Schwartz, qui a donné vingt-quatre heures au gouvernement pour apporter des éléments supplémentaires », relève Mediapart :
« Après le versement à la procédure de ces "captures d’écran", les requérants pourront y répondre par écrit. Le Conseil d’État se prononcera ensuite quelques jours plus tard. Lors de son audition par la commission des lois de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a assuré que sa décision devrait être rendue en fin de semaine. »
Des « manœuvres informationnelles » sur... X.com et Facebook
« Je ne peux pas démontrer combien d’émeutes n’ont pas eu lieu en raison du blocage de TikTok, personne ne soutient que ça va suffire à mettre un terme aux violences, c’est un élément parmi d’autres du retour au calme », a plaidé Aurélie Bretonneau.
Et ce, alors que c'est sur Facebook et X/Twitter que l'agence Viginum a identifié des « manœuvres informelles d’origine azerbaïdjanaise » de désinformation, relève BFMTech.
L'agence en charge de la lutte contre les ingérences étrangères y a en effet constaté une diffusion « massive et coordonnée de contenus manifestement inexacts ou trompeurs » accusant la police française de tuer des manifestants indépendantistes en Nouvelle-Calédonie.
On y voit notamment un photomontage opposant un individu décrit comme un « policier français » semblant viser avec un fusil le corps d'un indépendantiste tué par balles en Nouvelle-Calédonie. Le tout accompagné d'un message rajoutant de l'huile sur le feu : « La police française est meurtrière, les meurtres d'Algériens continuent », de hashtags appelant à la fin du colonialisme français et au boycott des Jeux olympiques de Paris 2024.
Viginum précise que plusieurs des comptes utilisés pour relayer et amplifier de fausses informations sur la situation en Nouvelle-Calédonie avaient déjà été à l'origine de publications appelant au boycott des Jeux Olympiques de Paris 2024, ou à les discréditer, notamment avec des vidéos et photos de violences urbaines ciblant la police française.
Article MàJ à 13h05 avec la mention de l'article de La 1ère.
Blocage de TikTok : mesure informelle, état d’urgence et « circonstances exceptionnelles »
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Une théorie des « circonstances exceptionnelles » datant de 1918
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« Nous aurions pu interdire les VPN, mais ne l’avons pas fait »
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Des « manœuvres informationnelles » sur… X.com et Facebook
Commentaires (38)
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Abonnez-vousLe 22/05/2024 à 12h58
- il faut 50 fois (au pif) plus de temps à démontrer un fake qu'à le produire
- si on laisse les fake news, c'est le bordel, si on supprime les fake news, ça cri à la censure
- la justice arrive toujours trop tard, une fois que la fête est fini
- beaucoup préfèrent s'offusquer de buzz relayer par de fausses infos, que d'aller chercher 30s un début de vérité
- notre démocratie ne permet pas d'attaquer à armes égales les ingérences étrangères assez rapidement
- les jeunes (et même moins jeunes) ne font plus la différence entre un journaliste et un tiktokeur
- beaucoup de parents ont tout simplement arrêtés d'éduquer leurs enfants
- les forces de l'ordre ne sont plus respecté / respectable (dans quel ordre, je ne sais pas: oeuf-poule)
- les politiciens sont hors sol, issu de milieu bourgeois, et parlent en notre nom sans avoir vécu de vie normal
- en j'en passe...
Donc au final, c'est quoi la solution? Les extrêmes se délectent du bordel ambiant, mais serait probablement incapable de faire mieux.
Il faudrait une prise de conscience de la population, mais celle ci n'est que dans la contradiction et la critique négative de chaque action. Centre VS extrêmes, mais ensuite, extrême gauche VS extrême droite, puis capitaliste, communiste, pro euro, anti euro, aide social, partage, méritocratie, valeur travail... Chacun regarde son petit nombril sans penser au bien commun. Tout le monde essaie de gratter au maximum en chiant sur son voisin, ce qui fait bien les affaires de l'aristocratie au passage.
Bref... A part prendre du popcorn calé dans son canapé en se disant "c'est la vie..." Je ne vois pas vraiment ce qu'il est possible de faire.
Modifié le 22/05/2024 à 13h16
D'ailleurs, Elon Musk l'a bien compris et s'est dit que, à voir la fin du monde, autant avoir une belle vue depuis Mars.
Le 22/05/2024 à 13h55
Le 22/05/2024 à 15h54
Tu réagis aux faux prétextes du gouvernement rapportés par Numérama justifiant à ce moment là par le fait que la plateforme était chinoise et le fait qu'il y avait de l'ingérence et de la désinformation étrangères.
C'étaient des faux prétextes parce que ce ne sont finalement pas ceux qui ont été donnés par la représentante du gouvernement devant le Conseil d'État qui n'a parlé que de vidéos violentes qui deviennent facilement virales et d'appel à la violence sans en avoir apporté la preuve. De plus, Viginum qui est un service de l'État a rapporté des ingérences étrangères sur Facebook et X mais pas sur TikTok.
Donc, évitons de tomber dans le panneau et comprenons bien que la mesure de blocage en invoquant des circonstances exceptionnelles non prouvées est sans précédent. De plus, elle a été prise de manière informelle, c'est-à-dire sans un texte officiel du gouvernement. C'est scandaleux quand il s'agit de supprimer un droit fondamental comme le droit à la liberté d'expression et celui de l'accès à l'information. Le minimum est de faire un acte officiel expliquant la décision.
Je suis prêt à parier que la théorie des circonstances exceptionnelle a été évoquée seulement après les recours devant le Conseil d'État afin d'essayer de sauver cette décision.
Le 22/05/2024 à 17h03
C'est le bordel, les gens s'entretuent, tout passe par des échanges de micro vidéos sorties du contexte, voir des fake news construites de rien, échangées principalement sur tiktok (dans le cas présent), que les gens prennent pour argent comptant...
Je ne suis pas macroniste, mais je trouve que c'est déjà un bon point de départ de bloquer tiktok pour éviter d'autres morts inutiles.
Le but d'une fake news, c'est de créer du buzz pour faire réagir. L'algo de tiktok, c'est du n'importe quoi, pourvu que tu regardes. Donc même si c'était involontaire et que la Chine n'y était pour "rien", c'est à mon sens, déjà une bonne chose de bloquer tiktok.
Et quand on sait que la Chine interdit tiktok pour sa propre population... faut pas être un génie pour comprendre l'objectif de tiktok dans le reste du monde.
Pour jouer avec les mots, je pourrais même te dire qu'on prend simplement exemple sur la Chine, qui montre la bonne voie, d'interdire tiktok.
Si tu veux t’offusquer de mes propos, dit nous plutôt comment tu réglerais la situation?
Le 22/05/2024 à 17h52
Tu continues à croire le gouvernement disant que TikTok était le problème et tu parles de vidéo sorties du contexte (je pense que là-bas, le contexte est très bien connu) ou encore des fake news.
Mais bon, comme le sujet est important, je vais te répondre.
C'est le gouvernement qui a créé cette situation en faisant n'importe quoi depuis le dernier référendum de 2021 en plein COVID et en ne respectant pas les accords de Nouméa : ils ont bloqué la discussion entre les parties en forçant le référendum pour des raisons de basse politique (Macron voulait arriver à la présidentielle de 2022 avec un référendum rejetant l'indépendance). Ils n'ont pas rétabli les conditions de la discussion. Ils ont braqué les Kanaks en nommant des loyalistes d'abord au secrétariat d'état à l'outremer puis en tant que rapporteur de la loi sur le collège électoral qu'ils ont aussi fait passer en force, cette fois pour qu'elle arrive avant les européennes. Avoir rattaché l'outremer à l'intérieur est aussi une connerie sans nom, surtout avec Darmanin à sa tête.
En Nouvelle Calédonie, la coutume est importante (il y a un sénat coutumier), il faut laisser le temps à la palabre. Tous les spécialistes le disent. Ils n'ont écouté personne !
Alors, ils ont foutu une merde pas possible, qu'ils la règlent eux-même mais en changeant de méthode !
Mais je crains que le déplacement de Macron surtout accompagné des ministres de l'intérieur et des armées (l'ancien ministre des Outre-mer qui était à la manœuvre pour le référendum de 2021) ne donne rien d'utile. 48 h d'avion pour maximum 24 h sur place, c'est un peu con alors quele problème ne se réglera que sur la durée. Il veut manifestement s'appuyer sur des hauts fonctionnaires pour la mission qu'il va installer, on va voir ce que ça va donner. Mais il faut d'ores et déjà supprimer son ultimatum de fin juin pour la réunion du congrès et arriver à un consensus avec toutes les parties. S'il faut refaire un référendum pour cela, pourquoi pas.
Aujourd'hui, les Kanaks n'ont aucune perspective et se sont senti floués, ce n'est pas étonnant qu'il y ait de la violence surtout quand on connaît l'histoire récente. Il faut leur redonner une perspective.
Ils sont arriver à casser en un peu plus de 2 ans ce qui avait été construit en 10 ans (1989 à 1998) puis avait tenu 23 ans (jusqu'à décembre 2021). C'est terrifiant.
Le 22/05/2024 à 18h40
Tout le monde à raison, tout le monde à tord. Il faudrait ceci, faudrait cela, un referundum par ci, machin qui se sent floué par là. Une bonne dose de réseau social par dessus.
Tout est bien géré par du soft power depuis longtemps dans les deux camps. Si la France est très bonne dans ce rôle, la Chine l'est encore plus. A la fin, c'est: qui aura la main sur l'archipel. La France ou la Chine?
Il n'y a rien qu'on puisse faire, ce n'est pas à notre niveau que ça se décide.
Et puis sincèrement, tu crois qu'il se passera quoi si la France laisse l'indépendance à la nouvelle Calédonie? Ce petit territoire perdu dans le Pacifique sans armée pour se défendre.
Réponse: La même chose qu'au Mali avec la Russie.
Les chinois n'ont aucun soucis à massacrer des populations (Ouïghour). Pour récupérer et gérer la quasi totalité du Nickel mondial, ils n'auront juste aucune pitié pour la population.
Modifié le 22/05/2024 à 19h12
Renseigne toi vraiment sur le sujet de la Nouvelle Calédonie, mais pas sur les RS ni chez ces incapables du gouvernement.
Quant à l'indépendance, je doute fortement qu'elle ait lieu un jour, la tendance n'est pas dans ce sens. Mais, ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui c'est le bordel créé par Macron qui se croit plus intelligent et plus fin que les autres.
Le 22/05/2024 à 23h25
Modifié le 26/05/2024 à 09h53
Le gouvernement a "patché" comme le dit Marc Rees le texte sur Vie Publique qui expliquait que TikTok était bloqué en vertu de la loi sur l'état d'urgence et le fameux article 11 (qui ne donnait ce droit au ministre de l'intérieur que dans des cas particuliers liés au terrorisme).
Cette citation sur X de la version du 21 mai de la page de vie publique est à archiver bien précieusement pour le jugement sur le fond. Elle prouve que le gouvernement a agit illégalement en invoquant un article de loi qui n'est pas applicable à la Nouvelle Calédonie et non pas en vertu des circonstances exceptionnelles comme il l'a dit ultérieurement quand tout le monde a dit que l'article n'était pas applicable.
Donc, les différents requérants (LQdN, LDH, etc.) , faites bien constater par commissaire de justice (anciennement huissier) que la version de vie publique citée le 21 mai par Raphael Grably @GrablyR invoquait l'article 11 de la loi sur l'état d'urgence pour le blocage de TikTok.
Nous avons la preuve que le gouvernement ment et a fait mentir sa représentante devant le Conseil d'État. C'est grave ! Messieurs Attal et Darmanin : démissionnez donc au plus vite s'il vous reste un peu d'honneur.
Le 25/05/2024 à 23h44
Se plonger dans la guerre, forcément ça fait monter la tension, la haine, la peur, tout ce qu'il y a de négatif. Et en plus en croyant qu'on a raison et que l'autre à tort et ne devrait pas avoir le droit à la parole (ce que tout belligérant fait, au passage), histoire de bien continuer à s'enfoncer dans la spirale fatale.
Le 26/05/2024 à 00h42
A quel moment tu figes les frontières? l'Empire Romain? l'époque de la Mésopotamie? parce qu'absolument partout dans le monde, c'est conquête et reconquête par toutes les civilisations. Donc il suffit de déplacer ton curseur temporel pour donner raison à A ou B à un moment donné.
Revenir sur un événement qui a eu lieu il y a 150ans... un moment, il faut peut-être penser à tourner la page. Je ne sais même pas comment s'appelaient mes ascendants de cette époque là, ni s'ils étaient médecins ou tueurs en série. En en vérité, j'en ai absolument rien à foutre.
Juste pour la blague, j'étais gaulois avant que mon territoire soit envahis par les francs. J'aimerais bien un référendum pour savoir si les francs doivent rendre le territoire qu'il m'ont volé et qu'on refasse une belle Gaule libre et indépendante!
Donc oui, il y a 150 ans, au moment du façonnement du "monde moderne", des enfoirés de français ont colonisé une île à l'autre bout du globe. Bon bah c'est comme ça, ça fait partie de l'histoire de la NC.
Je vais te poser les mêmes questions qu'aux autres, qui n'apportent jamais de réponse évidement.
Au delà de tes bonnes paroles du "bien, c'est bien" et le "mal, c'est mal":
- C'est quoi l'objectif parfait pour toi avec la NC?
- Qu'est ce que tu ferais pour y arriver?
Le 27/05/2024 à 13h46
La NC n'est plus une question interne, c'est devenu, comme partout dans le monde, le théâtre d'une guerre mondiale larvée que nous avons initié et dont nous payons naturellement les conséquences car "nos" adversaires (pas les miens), heureusement, ne se laissent pas tous faire. Le "nous" bien sûr, ce sont les États-Unis et ses vassaux, dont la France n'était pas censé faire partie mais nos oligarques en ont décidé autrement en choisissant des présidents de la République atlantistes.
Le 22/05/2024 à 14h03
Le 22/05/2024 à 14h13
Modifié le 22/05/2024 à 14h42
Effectivement les chinois rient et exploitent notre naïveté et ce ne sont pas les seuls loin de là.
Je ne pense pas que des reacs bêtes et méchants comme Darmanin soient en mesure de gérer ce type de situation. Macron a peu d'expérience et est très mal entouré.
Le 22/05/2024 à 17h09
Mais pas comme ça, pas aussi rapidement et pas pour ces raisons !
Ici on a un gouvernement qui bloque un réseau social sur un coup de tête, sans même faire l'effort de rédiger un décret, sous prétexte qu'il diffuserait des fakes news (ce qui ne m'étonnerait pas, honnêtement, de TikTok) alors qu'ils ne sont pas capable de donner des preuves comme quoi il y a réellement de la propagation de fake news sur TikTok dans le contexte de la Nouvelle-Calédonie et sans aucune action préalable (contacter TikTok, signaler des messages)
Le strict minimum quand tu décide d'un truc comme ça, c'est de te justifier, d'avoir des preuves de ce que tu avances et d'avoir essayé toutes les méthodes possibles avant de sortir le bazooka.
Sinon tu te retrouves à envahir un pays parce que tu soupçonnais que potentiellement éventuellement ils pourraient un jour avoir des armes de destructions massives
Donc :
- Pour un débat démocratique sur la régulation (voire l'interdiction) de TikTok et consorts, de manière réfléchie et avec de bonnes raisons et un bon argumentaire.
- Contre une interdiction sur un coup de tête de l'exécutif de manière non justifiée (ou justifiée de manière bancale), non graduée et probablement illégale.
Le 22/05/2024 à 17h28
Met toi juste à la place des gens qui sont déjà remontés, donc qui ont une faculté réduite de discernement, tu les abreuves de vidéos et de messages (vrais, complètement fake, ou vrai mais sorti du contexte) qui attisent encore plus la flamme. Il se passe quoi au final?
Pour le problème présent, ta solution, c'est de ne rien faire sous prétexte qu'il fallait le faire avant?
Le 22/05/2024 à 17h41
Si c'est pour les ingérences étrangères, c'était pas Tiktok qu'il fallait bloquer, mais X ou Facebook, à priori, et d'après la Viginum.
Si c'est pour la violence, alors il fallait le dire et surtout il était possible de faire autre chose, comme par exemple exiger de Tiktok qu'il fasse son travail de modération, par exemple.
Le 22/05/2024 à 18h22
On est en plein dans mon premier commentaire. Il n'y a rien d'autre à faire que d'attendre que tout le monde s'entretue.
Il semblerait que ce soit tiktok qui soit utilisé et non Facebook/Twitter. A quoi bon bloquer les deux RS qui ne sont pas utilisé?
Le 23/05/2024 à 10h14
Tiktok est utilisé pour quoi ? FB et X ne sont pas utilisés pour quoi ? Les 3 sont "utilisés" en Nouvelle Calédonie, mais pas pour la même chose.
Le 23/05/2024 à 10h36
Le 22/05/2024 à 18h05
Je vais recopier une partie d'un de mes commentaires sur les morts : Je doute que les 3 premiers morts soient dus à des vidéos vues par des Caldoches sur TikTok. Ce sont plutôt les jeunes Kanaks qui sont visés par le blocage de TikTok.
Pour le premier gendarme, il s'est fait tirer dessus alors qu'il avait enlevé son casque pour parler à des "anciens". C'est un meurtre mais est-ce de la faute de TikTok ? Le second, c'est un accident.
Le dernier, c'est surtout sa connerie (alcool puis aller chercher des armes) qui l'a tué, désolé.
Le 22/05/2024 à 18h24
Le 22/05/2024 à 18h35
Ou pas !
Le 22/05/2024 à 18h44
Malheureusement, ce n'est pas le cas. Tiktok, c'est l'un des bras armée du soft power chinois. T'es au courant que Tiktok est interdit en Chine?
Fait juste un pas en arrière et pose toi les bonnes questions. L’éléphant dans le corridor que tu n'arrives pas à voir.
Le 22/05/2024 à 19h13
Le 22/05/2024 à 19h29
Le 22/05/2024 à 19h47
Comme je le disais, il y a des différences entre autre pour tout ce qui est censure et c'est adapté à la Chine, mais ça reste proche.
Le 22/05/2024 à 20h37
Tu parles de Douyin, équivalent proche de Tiktok, complètement censuré et contrôlé par le gouvernement, pour défendre la liberté d'expression?
Donc dans ce conflit en Nouvelle Calédonie, si au lieu de la France, y avait la Chine avec Douyin, la liberté d'expression serait respecté? T'es bien sûre de tes arguments là?
Douyin, les seules vidéos qui passent sont celles qui ne sont pas politisées, celle qui vont dans le sens du gouvernement, ou celles qui sont de la propagande pure et simple.
Le 23/05/2024 à 08h15
Je ne dis pas que TikTok n'a rien propagé, mais quand on est dans un État de droit, la preuve, même minuscule, c'est la moindre des choses quand on accuse quelqu'un. Surtout pour le gouvernement.
Ensuite, un autre minimum c'est de le faire de façon formelle et non pas planqué dans un coin. Un décret, une ordonnance, ou quoique ce soit d'autre, mais pas juste une annonce.
Et puis, peut-être suivre les recommandations de ses propres services, qui ont des preuves que ça arrive surtout sur X et Facebook. Donc, on sais que ça arrive sur X et Facebook, on ne banni pas, on suppose sans preuves que ça arrive chez TikTok, on censure.
Le débat que vous avez là sur TikTok est nécessaire, mais c'est pas le sujet. Si on régule TikTok ou qu'on le banni définitivement, c'est par la loi et un vote que ça doit se faire, pas sous prétexte et sur un coup de tête.
Le 23/05/2024 à 09h14
Ensuite, tu veux des preuves de quoi? que l'application Tiktok tue des gens?
Tu fais semblant de pas comprendre j'ai l'impression. L'algo de l'application te montre ce que tu veux voir. Donc des gens déjà chaud, tu leur montres en boucle des messages, dont certain faux ou sorti du contexte, qui vont dans le sens de la violence. A part rendre la situation encore plus chaude, amenant à plus de violence, ça ne sert à rien.
Et venir crier à la censure de la liberté d'expression. Rien n'empêche d'échanger sur Twitter ou Facebook à coté, qui même s'ils ne sont pas parfait, ont au moins le mérite d'être modéré et de ne pas te pousser uniquement les messages de haine.
Modifié le 23/05/2024 à 13h46
Ah bah oui, pourquoi pas. Je sais que l'algorithme est toxique, ça c'est pas un problème, mais j'aimerais bien des preuves comme quoi TikTok a joué un rôle dans ces émeutes-là en particulier.
"C'est pas de la censure, tu peux toujours aller parler dans un autre pays"
Dans un État de droit, quand tu enfreint un droit ou limite une liberté (quoiqu'on en dise, interdire un réseau social, même le plus toxique de tous, c'est une limite de la liberté d'expression, justifiée, mais quand-même une limite) tu dois justifier de tes raison, c'est la base.
Le 23/05/2024 à 14h35
Aucune solution, juste des "j'aimerais bien tout savoir avant de prendre une décision", "qu'est ce qui te prouve que", "il faut trouver les sources". Au final, rien ne bouge. Et après la bataille, on dira qu'il aurai fallu faire ceci ou cela. Que un tel va être jugé blabla. Mais ca sera trop tard, comme d'habitude.
L'Histoire est une succession de petite étape, à plus ou moins long terme. Personne n'a LA vérité.
Il y a tellement de tenants (visibles et invisibles) dans cette histoire que tu ne pourras jamais faire la part complète des choses, c'est pas "le bien contre le mal", aucune décision ne sera LA solution.
Une bonne solution à court terme sera une mauvaise solution à long terme, et inversement.
Et une solution pour atteindre quel objectif?
- l'indépendance de la NC?
- redonner l'ile aux Kanak?
- virer les enfants et petits enfants des colonisateurs?
- virer ceux issue de l'immigration?
- que les violences cesse au plus vite?
- de limiter le nombre de mort?
- de limiter la baisse du PIB local?
- que le droit de liberté d'expression ne soit pas enfreint?
- que Macron saute?
- que LFI ou le RN passe?
- que la métropole garde la main sur cet archipel?
- que l'exploitation du Nickel revienne aux habitants?
- d'empêcher que la Chine en prenne le contrôle?
- que les habitants vivent heureux?
- faire un mix d'un peu tout au dessus? à combien de pourcent de chaque catégorie?
- à quel échéance?
Chacun, pour atteindre l'objectif qu'il pense être le bon, ou le meilleur pour ses intérêts persos, aura sa solution ultime.
Pour moi, l'objectif principal lors de crise, c'est le court terme. Les décisions long terme ne se prennent pas en temps de crise. Chaque étape avant l'autre.
Ici, c'est de préserver ce qu'il y a de plus cher, la vie d'êtres humains, c'est apolitique, et sans la vie, aucune décision ensuite n'a d'importance. Donc faire des débats à l'AN et au Sénat, c'est bien beau, mais ca n'empêche pas ceux qui sont à l'autre bout de la planète de se foutre sur la gueule.
Attal, que tu l'aimes ou pas, il a un cabinet qui le conseil et s'assure d'avoir les informations les plus fiable possible, provenant des différents services français. Donc quand il dit qu'il y a de l'ingérence, t'as le droit de remettre en cause ce qu'il dit, mais c'est à toi d'amener des preuves de ce que tu dis.
Pour le reste, sur le plus long terme, on est tous esclave de quelqu'un, de gré ou de force, toi et moi compris, et je pense que la France est loin d'être le pire des colons. Maintenant, si la NC doit retrouver son indépendance, je n'ai aucun problème avec ça non plus. Mais ça serait juste dommage que ça finisse comme pour le Mali.
Le 24/05/2024 à 01h04
Modifié le 22/05/2024 à 18h24
Comme lui, je trouve que c'est un peu léger pour justifier de bloquer TikTok et surtout que TikTok, ce genre d'images devant se retrouver un peu partout. Certaines sont tout simplement des informations, du journalisme.
Le 22/05/2024 à 19h34
De mémoire, les blocages de sites de torrents & Co sont passés par un juge, avec une motivation de la décision.
C'est possible d'attaquer l'opérateur pour ce bloquage?
Le 23/05/2024 à 13h51
Mais en l'occurrence je ne suis pas convaincu que ce soit judicieux, c'est le gouvernement a la manœuvre, donc c'est logique que ce soit lui qui soit attaqué par les associations de défense des droits.