L’exorbitant coût de l’accès ouvert à la recherche française
Money, money, money
Le 18 janvier 2023 à 07h51
6 min
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Si l'accès ouvert aux articles scientifiques permet à tout un chacun de pouvoir les consulter sans payer, les éditeurs n'ont pas abandonné l'idée de faire payer leur publication en la facturant souvent aux auteurs. Ce coût représente 31 millions d'euros pour les institutions de recherche françaises en 2020.
Chaque année, la proportion d'articles scientifiques français officiellement en accès ouvert augmente. Même si elle n'atteint pas encore les 100 % fixés comme objectif par le ministère en 2018, 62% des articles publiés par les chercheurs français en 2021 sont accessibles sans payer quoi que ce soit. Enjeu important, l'ouverture de l'accès aux articles scientifiques permet une meilleure diffusion des connaissances.
- Le plan du gouvernement pour atteindre « 100 % de publications scientifiques en accès ouvert »
- Le plan du CNRS pour atteindre 100 % de publications en libre accès, « idéalement d’ici fin 2020 »
Mais si le lecteur n'ouvre pas sa bourse pour lire ces articles, ce n'est pas pour autant que leur publication n'a pas un coût pour la collectivité. Certains éditeurs scientifiques – et la plupart des plus gros, comme Springer-Nature, l'AAS ou l'ACS – font payer des frais de publication (Article processing charges, APC, en anglais) supplémentaires.
Et il n'est pas aussi facile que ce qu'on pourrait imaginer de se séparer de ces éditeurs. Ceux-ci possèdent beaucoup de revues très en vue dans le monde de la recherche. Dans beaucoup de disciplines, publier dans ces revues est important pour la carrière des chercheurs et pour la visibilité de leurs travaux.
Une augmentation significative des frais
La facture totale payée aux éditeurs pour « libérer » les articles scientifiques français s'élèverait à 31 millions d'euros en 2020 et devrait atteindre entre 50 millions d'euros en 2030 si la tendance se poursuit, voire 68 millions si elle s'accélère, selon une étude commandée par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
La facture n'augmente pas seulement en suivant la progression du nombre d'articles publiés en open access. Car les éditeurs augmentent aussi petit à petit les APC : pour la revue Nature Communications, ils sont, par exemple, passés de 4 380 euros en 2020 (lorsque nous les avions consultés) à 5190 euros actuellement (20 % d'augmentation en 1,5 an).
L'étude a essayé de reconstituer l'évolution du coût de ces frais de publication depuis 2013 en se basant sur les données (en open data) du baromètre de la science ouverte. En 7 ans, le total des APC pour les articles scientifiques français a triplé, passant de 11,3 millions à 30,1 millions d'euros.
Cette estimation des frais de publication est beaucoup plus élevée que celles faites par le milieu. Le consortium Couperin, qui négocie avec les éditeurs pour les institutions de recherche françaises, l’a estimé à 3,3 millions d’euros pour 2015 (au lieu de 13,9 millions ici) et 6,5 millions pour 2020 (au lieu de 30,1 millions).
Une facture de l'édition scientifique très salée
Et cette augmentation se fait alors que les institutions de recherche payent encore des abonnements aux revues scientifiques pour accéder aux articles qui ne sont pas encore accessibles gratuitement. Toujours selon cette étude, le coût cumulé de ces abonnements serait de 87,5 millions d'euros en 2020 et pourrait atteindre 97,5 millions en 2030.
Le total des deux factures, abonnements et APC, augmentent donc. Un comble puisque, les pionniers du mouvement de l'open access avaient pour but de permettre l'accès aux publications scientifiques, mais aussi d'engager le bras de fer face aux mastodontes de l'édition sur le terrain des coûts.
L’Initiative de Budapest pour l’Accès Ouvert, sur lequel s'est bâti le mouvement, proclamait qu'une « telle opportunité d’économiser des fonds et d’étendre, dans le même temps, le public visé par la diffusion de la recherche, a fait naître une forte motivation [...] pour adopter le libre accès ». Il semble que l'opportunité n'a pas été prise.
Médecine et biologie, budgets édition illimités ?
Si on regarde cette étude de l'évolution des budgets de frais de publication par discipline, on se rend compte d'une disparité énorme qui montre que le monde de l'édition scientifique est très hétérogène.
On peut voir, dans le graphique ci-dessus (figure 4 issue de l'étude), qu'en médecine et biologie, le nombre d'articles publiés par des chercheurs et chercheuses français dont l'éditeur demandait des frais de publication était déjà conséquent en 2013, mais qu'il a doublé depuis.
Cet autre graphique (figure 6 issue de l'étude) montre, par ailleurs, que ces deux disciplines sont aussi celles dont les frais de publication sont les plus élevés.
À l'inverse, les mathématiques, l'informatique et les sciences humaines publient beaucoup moins en payant des APC et ceux-ci sont, en même temps, beaucoup moins élevés.
D'autres formes d'accès ouvert
Cette polarisation coïncide avec des pratiques différentes de publication scientifique et de politique d'open access. La médecine et la biologie ont l'habitude de publier énormément et de travailler avec les géants de la publication scientifique comme Elsevier ou Nature et le géant de l'open access PLOS.
Les chercheurs et chercheuses en sciences humaines travaillent plus avec des petits éditeurs francophones, soit privés (la plupart rassemblée sur la plateforme de Cairn, fondée à l'initiative des maisons d'édition Belin, De Boeck, La Découverte et Érès), soit universitaires (une partie sur la plateforme publique d'OpenEdition).
Les éditeurs français sur Cairn appliquent une politique tarifaire beaucoup moins agressive que celle les géants de l'édition internationale. En ce qui concerne OpenEdition, elle soutient beaucoup de revues éditées directement par des chercheurs et pousse à adopter des modèles économiques de revues alternatifs comme le modèle « diamant » (la revue gère une subvention pour le projet et non pour le nombre d'articles publiés) ou le modèle « freemium » (des services autour des articles sont payants).
En mathématique et en informatique, la pratique ancienne de la mise en ligne des articles scientifiques sur des serveurs de prépublication (comme arXiv), permet de se passer du système des APC, puisque les articles sont déjà accessibles.
L’exorbitant coût de l’accès ouvert à la recherche française
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Une augmentation significative des frais
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Une facture de l'édition scientifique très salée
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Médecine et biologie, budgets édition illimités ?
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D'autres formes d'accès ouvert
Commentaires (35)
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Abonnez-vousLe 18/01/2023 à 08h16
Encore des parasites…
Le 18/01/2023 à 08h20
Pourquoi payer ces factures ? la France (l’Europe) n’a pas assez de poids pour imposer ses conditions ? Après tout ces revues n’existent que grâce aux articles qui y sont publiés.
Ils manquent peut-être un service central d’achat : au lieu que chaque labo négocie / se face plumer sans trop négocier, on crée un service achat français voir européen unique, on met à la tête un directeur des achats issue du privé, qui pourra aller négocier avec des vrais arguments :
Il faut employer des techniques de requins face aux requins :)
Le 18/01/2023 à 08h52
En fait … la revue n’a plus aucune valeur ajoutée.
Les articles sont produits par les chercheurs.
La révision (pas certain du terme) est faite par les chercheurs (gratuitement).
La seule raison que j’aie vue c’est le facteur d’impact, qui est facilement transposable aux plateformes gouvernementales (j’ai oublié leur nom).
Comme tu le dis, suffit d’un peu de courage politique pour virer ces parasites qui n’apportent aucune valeur ajoutée au travail publique.
Le 18/01/2023 à 09h09
Je dirais la relecture. La révision, c’est plutôt ce que les relecteurs demandent aux auteurs de faire pour publication.
Je ne sais pas, avec des plateformes gouvernementales, il y a le risque d’une fragmentation des publications (une revue prestigieuse, i.e. à fort impact factor, est gérée par un comité de chercheurs de tous les pays). Ceci dit, même les revues prestigieuses laissent parfois passer des énormités (récemment, dans Nature, une étude sur le VE qui prend comme conso de référence 30 kWh/100 par exemple, ça disqualifie toute l’étude).
Pas si sûr, les chercheurs seraient peut être contre, pas pour les raisons d’ouverture, mais pour la perte d’une métrique un peu plus qualitative que juste un nombre de papiers. Mettre par terre tout un classement des revues et conf qui s’est établi en plusieurs décennies n’est pas forcément une bonne chose.
Par ailleurs, il faudrait beaucoup de courage politique, car ça ne marche que si le monde entier suit la même décision. Sans ça, les pays qui le font se marginalisent et perdent encore plus en influence et en rayonnement sur le plan scientifique, donc sur le plan industriel.
Le 18/01/2023 à 09h19
Le groupe qui décide si un article est publié ou non dans une revue est payé par qui ?
Car au final c’est la sélection des articles qui donne à la revue son facteur.
C’est pour ça que je pense que c’est facilement transposable aux plateformes gouvernementales ouvertes.
Il y a du budget pour former des groupes de chercheurs permettant d’assigner un facteur d’impact à un article.
Vu les montants en jeu il faut absolument court-circuiter ces revues.
Le 18/01/2023 à 09h54
Ne pourrait-on pas interdire l’utilisation de fonds publics pour le financement des publications dans ces revues scientifiques ? Ou dans l’immédiat plafonner les sommes pouvant être utilisées avant d’interdire complètement cet usage. À long terme, mettons plutôt de l’argent public dans les plateformes de publications de recherche gérées par l’État, pour le bien commun et permettons seulement l’usage de fonds privés pour la publication dans ces revues privées.
Le 18/01/2023 à 09h59
Et ce sont les chercheurs qui payent ces frais sur leur budget de recherche… Déjà que c’est dur de trouver du fric pour financer leurs projets…
Le 18/01/2023 à 10h02
Le budget augmente car le nombre d’articles augmente. Soit.
5000€ soit j’imagine moins d’une 10aine de jours de travail pour une relecture critique, des vérifications et des échanges avant publication d’une étude cela ne me choque pas.
Le 18/01/2023 à 10h44
La relecture est effectuée par des spécialistes du domaine de manière bénévole, ils ne touchent pas un rond de ces 5000€.
Ce sont tout simplement d’autres chercheurs qui publieront demain à leur tour des articles qui seront relus par leurs collègues.
A noter que la version “acceptée pour publication” peut toujours être publiée librement et gratuitement dans une archive ouverte, au pire quelques mois après sa sortie.
https://www.ouvrirlascience.fr/je-publie-quels-sont-mes-droits/
Le 18/01/2023 à 10h07
Je dirais aussi qu’elles n’existent que parce que quelqu’un les lit.
Ben à un moment il faut savoir ce qu’ils veulent, soit les chercheurs veulent leurs revues prestigieuses et ils payent sans se plaindre, soit ils veulent pas payer et ils n’ont plus ces revues. Le coup de vouloir publier gratuitement mais que les potes demandent à ce que tu payes quand-même pour qu’ils daignent accorder une valeur à ton papier alors qu’eux-mêmes ne veulent pas plus payer pour publier les leurs, c’est absurde. Il faut passer à un autre mode d’évaluation que juste le titre de la revue.
Le 18/01/2023 à 10h16
La plateforme française publique de publication scientifique existe c’est HAL : https://hal.science/
Une plateforme financée par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, le CNRS, l’INRIA et INRAe.
Attention spoiler : ces publications de chercheurs français (avec des collègues étrangers) ne sont pas toutes publiées en français (elles sont souvent publiées en anglais).
Le 18/01/2023 à 10h17
Comme dit précédemment, ce n’est pas à l’échelle française, ni même européenne que cela peut se discuter, mais à l’échelle mondiale.
Si on veut se passer complètement de ces revues à comité de lecture, il faut aussi fonder un organisme indépendant qui gère les demandes de publication, les reviews, les retours/correction et les publications.
Cela aura un cout aussi.
Il faudra aussi racheter les dizaine d’années d’historique de publication.
Mais surtout, il faudra un certain temps pour effectuer la bascule et notamment vérifier que tout fonctionne correctement car la valeur d’un article est intimement liée au sérieux et à l’exigence des revues qui publient.
Bref ce n’est pas impossible, mais cela demande un peu plus de travail, de coordination qu’un simple yakafokon.
Le 18/01/2023 à 10h22
Attention, ce que tu montres est une plateforme de mise à disposition en open source d’articles qui ont fait l’objet d’une revue et d’une publication dans d’autres journaux.
Elle est complémentaire des revues à comité de relecture mais ne les remplacent pas.
Le 18/01/2023 à 10h25
Ça existe depuis quelque temps déjà, c’est Couperin.
Le 18/01/2023 à 10h27
Les courbes qui montrent l’évolution du nombre d’articles en APC ne sont pas très pertinentes. On ne veut pas le nombre brut, on veut la proportion par rapport au total. Les publications médicales, qui sont tout en haut, sont elles plus en APC ou sont-elles tout simplement plus nombreuses ? La courbe ne le dit pas.
Le 18/01/2023 à 10h36
Je suis d’accord, mais de mémoire les reviews, retours et corrections sont déjà gérés par des chercheurs non-rémunérés.
La publication peut se faire sur HAL ou équivalent.
Il ne reste “que” l’organisme qui gère les demandes de publications.
J’aurai tendance à mettre en place un système de notation. Chaque chercheur/docteur pourrait noter un article dans son domaine de connaissance.
Le poids d’une note pourrait varier entre les utilisateurs en fonctions de critères à définir.
Les reviewers pourraient assigner une note avant publication (pour éviter des articles sans note).
Je suis peut-être idéaliste, mais il me semble que ça pourrait remplacer le facteur d’impact.
Si on se focalise sur le coté technique ça me semble simple. Après le soucis ce sont les chercheurs.
Le 18/01/2023 à 12h35
Oui tu es très idéaliste car il n’y a pas que l’aspect technique, loin de la même.
Pour que le système fonctionne dans son ensemble, il faut un minimum de coordination et de suivi.
Il faut
En fait il faut créer, suivre, mettre à jour une base de scientifiques par qualité, spécialités
En dehors de cela, il faut
Plus d’autres contraintes qu’on ne connait même pas.
L’ensemble de ce travail est maitrisé depuis des décennies par les meilleures revues.
Il n’est pas impossible de le reproduire mais cela demande du temps, un consensus mondial (quel organisme indépendant, qui gère et qui finance ?) et une réputation du système à démontrer.
C’est donc très loin d’être un problème purement technique.
Pour en revenir à la news, en filigrane, il y a quand même, le système français qui fait que pour obtenir des crédits il faut publier (la quantité primant sur la qualité).
Déjà si on pouvait se sortir de ce système pervers, les couts diminueraient sans remettre en cause la totalité du système.
Le 18/01/2023 à 10h41
Sauf que la revue ne fournit comme travail que la mise en relations des chercheurs et chercheuses ainsi que la plate-forme d’hébergement des échanges et des articles. Tout le reste du travail est fait « bénévolement » par les chercheurs et chercheuses, c’est-à-dire qu’ils et elles ne sont pas payés par la revue scientifique pour faire ce travail.
Le 18/01/2023 à 10h46
En fait, la raison pour laquelle les chercheurs et chercheuses voudraient continuer à publier dans ces revues, c’est que les agences de notation ont très longtemps basé l’évaluation des chercheurs/chercheuses et leur laboratoire principalement sur le critère du nombre de publications et du facteur d’impact de la revue. C’est en train de changer doucement. Par exemple l’ANR demande maintenant aux scientifiques de sélectionner quelques travaux significatifs pour l’évaluation. Ainsi, ça ne sert plus à rien de faire du chiffre en publiant des articles sans réel apport scientifique.
Le 18/01/2023 à 12h35
Personnellement j’ai co-écrit un article récemment qui fut publié dans un journal IEEE (US).
Le papier finira derrière un PayWall (IEEE Xplore) après une période “early bird”.
L’école (ETH Zürich) à l’origine du papier le met à dispo gratuitement sur leur site. Pour cela, ils paient l’IEEE afin d’avoir le droit de le faire.
Je pense que c’est ce que certains appellent hybride.
En tout cas perso dans mon métier (transmission / énergie) on s’appuie sur quelques éditeurs privés (payant), mais même la Cigré, pourtant organisme à but non-lucratif, n’ouvre pas l’accès aux papiers des anciennes conférences. Après ils sont plutôt amateurs, car pas de DOI ou autre, même si on parle bien de publi peer-reviewed. Donc papiers dur à référencer / citer en plus de devoir payer très cher pour leur conférence (et pas trop pour leur BDD).
Le 18/01/2023 à 13h08
Sauf que les relectures sont faites gratuitement par d’autres chercheurs…
Le 18/01/2023 à 13h09
Les éditeurs ne sont ici que des intermédiaires entre scientifiques publiants et relecteurs.
Le domaine de l’édition scientifique et technique est extrêmement lucratif.
Il serait possible et souhaitable de s’affranchir de ce système, d’ailleurs il existe déjà des revues ne reposant pas sur ce modèle, comme souvent cela ne tient que par l’inertie des structures et la confiance que les acteurs prêtent aux éditeurs.
Le 18/01/2023 à 13h27
Non, les revues ne maîtrisent le process que très partiellement. La plupart du temps, celui qui coordonne la sélection des articles (l’editor, par opposition au publisher qui est celui qui prend le pognon) est lui-même un scientifique bénévole, ce n’est pas un salarié du journal.
Par exemple, cherche la ligne qui indique le salaire là-dedans :
https://www.springer.com/journal/11012/updates/19184408
tu vas rire.
Le 18/01/2023 à 14h22
Qui te parle de salaires ?
Je ne te parle pas des couts mais de l’organisation de tout cela.
Je n’ai jamais dit que les “peer-reviews” ne profitaient pas financièrement de leur quasi monopole.
J’ai simplement dit que pour les remplacer il faudrait plus que 3 lignes de commentaires sur NXi en mode yakafokon.
Le 18/01/2023 à 14h50
Le Yakafokon te propose de remplacer toute cette organisation de mafieux des éditeurs. Tu lui réponds que ce n’est pas si simple, qu’il y a toute une mécanique qu’il ignore. Je te réponds simplement que toute cette mécanique est déjà indépendante des éditeurs et ne dépend pas d’eux, donc elle peut continuer à tourner telle quelle dans le système proposé par Yakafokon.
Concrètement, le rôle d’un éditeur, c’est : l’image de marque, la comm, le choix d’editors (mais sans les payer), et un peu de mise en page (parfois en ajoutant des fautes), diffuser les papiers sur un site web plein de DRM, empocher du pognon. Tout le reste est déjà fait bénévolement par des chercheurs.
Le 18/01/2023 à 15h17
Commentaire de newbe sur le sujet :
Est-ce tout celà purait être gerer par l’ONU, vue que par définition tout article scientifique (public) est censé est un apport pour l’humanité entière ?
Le 18/01/2023 à 15h43
La sélection et le facteur d’impact sont un phénomène qui s’auto-entretient arrivé à un certain niveau (bien classé, plein de proposition, sélection plus forte, meilleure qualité que la concurrence, etc.)
On a déjà plein de problèmes de mandarinat dans la recherche française. Tu as réellement envie d’avoir des mafias de Didiers R. qui font la pluie et le beau temps sur le classement des publications françaises ?
Ça a l’air de beaucoup, mais ça ne représente que <0.3% du budget de la recherche.
On peut se plaindre sans pour autant demander à changer à n’importe quel prix (pour un système potentiellement encore pire).
Je ne pense pas que tu puisses remplacer aussi facilement les éditeurs. Mettons qu’on les mette hors circuit, tu publies un papier, qui le stocke, qui gère la mise en page ? Qui choisit les reviewers ? (est-ce que l’institution éditrice française va accepter des chercheurs américains dans ses comités ? Accepter qu’on refuse des papiers français au profit d’autres pays ?). Il y a un très fort risque de morcellement qui serait préjudiciable à la recherche. Le problème n’est pas dans le remplacement physique des éditeurs, mais dans l’organisation et la coopération inter-états nécessaire pour que ça se fasse sans tout casser.
Le 18/01/2023 à 16h45
On a déjà des espaces de stockage : Archives Ouvertes, arXiv, etc.
Ce sont déjà les chercheurs qui font l’essentiel de la mise en page.
L’éditeur (en anglais : editor), qui est déjà un chercheur qui le fait bénévolement la plupart du temps. Attention à ne pas confondre l’éditeur (editor, un chercheur) avec l’éditeur commercial (publisher, une entreprise).
Je ne vois pas ce que les états viennent faire là dedans. Les chercheurs sont parfaitement capables d’organiser tout ça sans problème, il n’y a pas de problème logistique. Le seul problème, c’est la légitimité. Pourquoi les gens publient dans Nature ? Parce que c’est prestigieux. Pourquoi c’est prestigieux ? Parce que les meilleurs veulent y publier. C’est un cercle vicieux. Pourquoi les gens publient peu dans les revue en Open Access (qui existent déjà, soit dit en passant) ? Parce que ce n’est pas prestigieux. Pourquoi elles ne sont pas prestigieuses ? Parce que peu de monde y publie. Le plus dur, c’est de bootstraper le truc.
Le 20/01/2023 à 07h08
Exactement, donc si les frais de publication augmentent, les chercheurs qui reviewent gratuitement jusqu’ici pourraient demander à être payés (ou que leur employeur soit payé).
Le 20/01/2023 à 19h29
Bien sûr, les chercheurs n’ont que ça à faire de s’occuper de l’édition.
Le 20/01/2023 à 22h40
En pratique, c’est déjà le cas.
Le 21/01/2023 à 12h33
Non, on fait une grosse partie du boulot (en majorité ce pour quoi le chercheur ne peut pas être remplacé, principalement la sélection des papiers se basant sur une relecture avec la compétence pour juger du bien-fondé de la méthode), mais le reste prend du temps, est pénible et une perte de temps importante (faire de la mise en page d’ouvrage, merci mais non merci).
Le 21/01/2023 à 12h43
Je ne pense pas que l’ONU (tu vois une autre organisation mondiale ?) ait le temps / les moyens / la légitimité / l’envie de s’occuper de ça. Au niveau Européen oui par contre, il y aurait je pense une carte à jouer, mais si tu dis que c’est inutile alors Elsevier a gagné….
Le 21/01/2023 à 22h12
L’ONU pas le temps, les moyens, la légitimité ?
Un peu de lecture
Le 22/01/2023 à 10h31
Parce que tu trouves que l’ONU traite bien les sujets qu’elle a en charge ?
L’Ukraine ? Le Covid-19 ?
L’Europe n’est pas parfaite, mais elle me semblerait pertinente pour coordonner les publications scientifiques de son périmètre. Mieux de chaque pays (pas significatif), mieux que mondial (n’arrivera jamais).