Israël – Hamas : Meta censure des contenus pro-palestiniens sur Instagram
Suppressions en pagaille
Depuis le début du conflit qui oppose Israël au Hamas, les accusations de biais dans la modération d’Instagram se multiplient. Une enquête de the Markup démontre une propension accrue au masquage de hashtags et à la suppression de publications et de comptes soutenant la population palestinienne.
Le 04 mars à 14h08
6 min
IA et algorithmes
IA
Depuis sept ans, Nabeel Shah utilise Instagram pour publier des images et des vidéos de sa vie, et faire connaître la petite entreprise qu’il a cofondée avec sa femme, Maryam Ishtiaq. Lui a plus de 35 000 followers. Sa femme, plus de 300 000. Or, comme bon nombre d’utilisateurs du réseau social de Meta, outre leurs publications habituelles, il leur arrive à tous les deux de partager des contenus relatifs à l’actualité.
À partir de l’explosion de la guerre entre le Hamas et Israël, en octobre 2023, l’internaute déclare que le nombre de vues de ses Stories a sévèrement chuté chaque fois que celles-ci concernaient la Palestine. En octobre, il a partagé une publication sur le nombre de victimes de la guerre qui incluait le nombre de prisonniers faits en Cisjordanie.
La story a été effacée par Instagram, l’entreprise expliquant que la publication soutenait des « organisations et individus dangereux » (DOI). Une affirmation fausse, aux yeux de M. Shah, qui a demandé à Instagram de revoir sa décision. Mais similaire aux « centaines de cas où de simples mentions neutres du Hamas sur Instagram et Facebook ont déclenché la politique DOI » (dont la version adaptée au contexte européen se trouve ici) relevées dans un rapport de décembre 2023 de Human Rights Watch. L’application de cette politique a poussé la plateforme « à effacer immédiatement toute publication, story, commentaire ou vidéo et à restreindre les comptes qui les publiaient ».
Après avoir récupéré des centaines de captures d’écran et de vidéos d’utilisateurs dans des cas similaires à celui de Shah, le média The Markup a mené ses propres expérimentations sur le fonctionnement de la modération automatisée d’Instagram en créant 82 nouveaux comptes sur le réseau social, et en en réutilisant 14 préexistants.
Il constate que l’entreprise réduit largement la visibilité de contenus liés à la guerre, supprime des légendes et empêche les utilisateurs de faire appel des décisions quand leur contenu est supprimé. Dans certains cas, les suppressions ont eu lieu en qualifiant des publications liées à Israël ou la Palestine de « spam ».
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Des « bugs » et des « glitchs » récurrents
Outre les catégorisations en spam et les suppressions sans recours possibles, The Markup relève un nombre anormalement élevé de bugs – des boutons de recours aux procédures d’appel qui ne fonctionnent pas en passant par les hashtags qui affichent un coup des centaines de publications, un autre, rien du tout.
Le média recense aussi de nombreuses publications qualifiées automatiquement de « spam », sans possibilité de protester, ou de hashtags complets rendus invisibles de manière intermittente, et pour certains comptes, mais pas d’autres.
Ces « bugs » et autres « glitchs » n’ont rien de neuf : que ce soit lors des élections états-uniennes de 2020, lors des débats autour de l’avortement après la suppression de l’arrêt Roe versus Wade par la Cour Suprême locale, ou lors de la suppression de comptes et de publications d’internautes palestiniens, lors des expulsions du quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem, Meta a plusieurs fois plaidé des « bugs ».
Dans le cas du présent conflit, différentes enquêtes montrent qu’Instagram cache les commentaires ne contenant que des drapeaux Palestiniens, qu’il lui arrive d’insérer le mot « terroriste » dans les traductions de profil d’utilisateurs Palestiniens, ou encore qu’il censure diverses publications de soutien à la Palestine.
Un biais de modération aux effets concrets
Une enquête de TechCrunch suggère l’existence d’un biais spécifique d’Instagram contre les utilisateurs palestiniens. The Markup relève que certains profils israéliens déclarent aussi avoir été « shadowbanned » (avoir vu leur visibilité réduite sans explications). Ses expériences n’ont en revanche pas permis de démontrer de traitement particulier au sujet des publications pro-Israël.
Comme le montre cette recension qu’effectuait en novembre le réseau Global Voices, Instagram est loin d’être la seule plateforme à agir sur la visibilité des contenus relatifs au conflit qui oppose Israël au Hamas.
En pratique, on l’a vu plus tôt, cela a des effets sur les comptes d’internautes états-uniens, européens ou d’ailleurs qui se contentent de commenter l’actualité. Dans les territoires palestiniens, cela a aussi des effets sur ce que les médias locaux parviennent ou non à publier sur le réseau social à destination de leur public. Le média Dooz a ainsi développé une expertise accrue – et contrainte – dans les manières de contourner les limitations des algorithmes de modération de la plateforme.
Dooz s’interdit ainsi d’utiliser des termes essentiels au traitement de l’actualité, comme le nom « Hamas », ou recourt à l’ « algospeak », cette langue inventée de toutes pièces pour tenter d’éviter les termes qui poussent la machine à sévir.
Pour la rédactrice en chef de Dooz Jalaa Abuarab, c’est foncièrement problématique, car sous des hashtags comme « Gaza wars », l’internaute ne verra pas les contenus de son média et des autres comptes qui recourent à l’algospeak. Cela signifie, dit-elle à The Markup, que « le discours Palestinien s’évapore » : il est moins audible.
Outre les plateformes tech', les médias traditionnels ont aussi un grand rôle à jouer dans la manière dont le conflit est raconté, et donc perçu par le grand public. Or, dans ce champ-là aussi, les critiques s’accumulent envers des traitements plus ou moins partiaux – que ce soit dans les journaux états-uniens, dans les principaux journaux télévisés français, ou ailleurs.
Israël – Hamas : Meta censure des contenus pro-palestiniens sur Instagram
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Des « bugs » et des « glitchs » récurrents
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Un biais de modération aux effets concrets
Commentaires (29)
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Abonnez-vousLe 04/03/2024 à 14h27
Le 04/03/2024 à 14h56
Hélas, la fin avec le lien vers l'article d'ASI m'a fait déchanter, ce n'est pas mieux à la télévision française hors chaînes d'infos continues. Moi, aussi, je regarde peu les journaux TV des chaînes généralistes et regardant pas mal France Info avec un peu de BFMTV et LCI (mais c'est devenu un peu trop la chaîne de la guerre en Ukraine), je ne m'étais pas rendu compte que ce sujet n'est quasiment pas abordé sur TF1, F2, F3 et M6. C'est effarant. À la réflexion, c'est peut-être bien parce que les journaux TV sont devenus vides que je ne les regarde plus.
Le 04/03/2024 à 16h01
Le 05/03/2024 à 12h39
Là où en écoutant les infos, on se dit que demain sera la bonne. Mais perso je suis toujours déçu
Le 05/03/2024 à 14h32
Tu restes serein jusqu'à la fin.
Le 04/03/2024 à 17h01
Les journaux TV généralistes en parlent de temps en temps quand même. Mais si y-a trop de mauvaises nouvelles les gens ne regarde plus.
Pour LCI que je regardais jamais et j'avoue aimer leur virage "actualités internationales". Ils ne parle pas que de UK vs RU (mais c'est vrai que c'est le gros sujet) mais aussi Gaza, Argentine, Venezuela...
Ce que je leur reproche surtout c'est qu'ils abordent trop peu de sujets (2 3 max par jour).
Ils passent des heures à parler sur des détails sans importances (la course à l'audience certainement).
Le 04/03/2024 à 17h09
Les personnes qui dénoncent leur invisibilisation/bannissement/whatever veulent partager une information qu'elles estiment nécessaires au débat public, et ne se placent pas juste en "consommateur" d'engagement.
Du coup, dénoncer un génocide peut être vu comme un extrémisme politique (déjà, cette notion en soit laisse pantois) et est donc traité de façon partiale par la plateforme. Que la plateforme ait un biais n'est pas en soit étonnant (Thruth Social et X sont devenus des bars nazis, ça étonne personne, et ils réduisent la visibilité des êtres humains censés) ; mais par contre si j'ai tout bien compris, la transparence dans ce traitement a l'air d'être un des axes sur lesquels la commission européenne veut avancer.
Le 04/03/2024 à 16h25
Le 04/03/2024 à 17h02
Pas étonnant de se faire ban.
Le 04/03/2024 à 17h12
Le Hamas est le gouvernement de fait à Gaza, ET est classé organisation terroriste dans plein de pays, c'est visiblement pas contradictoire.
Le génocide est bien réel est mérite d'être dénoncé, mais cette dualité rend très facile la communication de l'Etat israélien sur le "tous des cibles" qu'ils entretiennent depuis qques mois.
Le 04/03/2024 à 16h49
Ceci est du à des réseaux commerciaux, soumis à pressions du fric (et étatiques). Ce genre de chose est beaucoup plus difficile (mais pas impossible) dans le cas de réseaux fédérés tel que Mastodon.
N'oublions pas que, aussi bien Twitter que Meta (Facebook, Instagram, Threads), les réseaux "sociaux" sont gouvernés par des patrons (Musk que Zuckerberg) dont les idées sonttrès à droite.
Le 04/03/2024 à 17h04
Le 04/03/2024 à 17h15
Le 04/03/2024 à 19h25
Le 04/03/2024 à 17h32
Ah mais carrément!
Tranquille. Là où y a de la gène y a pas de plaisir.
Modifié le 05/03/2024 à 00h43
Attention, je n'accuse pas Next d'un biais intentionnel, je dis juste qu'on est parfois plus biaisés qu'on ne le voudrait (et puis on peut se faire contaminer par les éléments de langage d'organes réellement biaisés)
De nombreuses personnes qui se sont fait censurer sur les RS l'ont été non-pas à cause d'un soutien au terroristes du Hamas, ou de vrais propos antisémites, mais pour avoir dénoncé les crimes horribles de l'armée Israélienne.
Modifié le 05/03/2024 à 00h52
Les journalistes doivent rester assez neutres dans les termes utilisés, surtout quand comme ici, ils sont spécialisés dans un autre domaine
Le 05/03/2024 à 01h53
Pour le reste, le travail d'un journaliste est de rapporter les faits, de les analyser, de les contextualiser, ... pas d'attendre l'autorisation de la justice ou d'un commissaire politique pour décrire les choses avec un vocabulaire autorisé. Si un journaliste voit des crimes de guerre, des violences, de la fraude, et les rapporte comme tels, c'est son boulot.
Pour prendre un exemple récent, si un journaliste rapporte un massacre, pourtant filmé et documenté, avec tellement de pincettes que son vocabulaire est le même que si tous les civils assassinés par les militaires étaient morts d'insolation, ce n'est pas de la neutralité.
Le 05/03/2024 à 09h09
Mais je pense bien voir où est-ce qu'il veut en venir, c'est la différence dans la presse généraliste mainstream entre ces deux titres :
a) X civils israéliens ont été tués/massacrés par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre
b) X palestiniens sont morts dans la nuit dans la bande Gaza
Avec en bonus le "selon le Hamas" dans le titre B, alors que toutes les ONG humanitaires s'accordent à dire que si les chiffres fournis par le Hamas sont faux c'est qu'ils sont minimisés et pas exagérés.
Finalement, dans les deux titres l'info en tant que tel est correcte et transmise au lecteur, mais le biais dans la formulation est évident et cela amène un déséquilibre dans la perception de ce qu'il se passe réellement sur place.
Le 05/03/2024 à 09h42
Le 05/03/2024 à 09h54
Le 05/03/2024 à 12h02
Je n'ai aucun compte FB/Insta, etc... et m'estime, à priori, exempt des biais induits par leur utilisation/lecture.
Je ne m'estime pas exempt de biais pour autant quand j'essaie d'utiliser mon bon sens pour me faire une opinion.
Je viens aussi de me relire et de voir que j'ai pondu un pavé pas nécessairement digeste.
Je prie tout ceux qui prendront la peine de me lire de m'en excuser, mais une opinion ne s'exprime pas toujours en 140 caractères.
Le sujet ici sont les algorithmes utilisés par Meta et autres pour censurer des discours censés être malveillants/inadaptés, etc...
qui défavoriseraient les Palestiniens de Gaza.
A ce que je vois on a
Côté Gaza :
Une autorité gouvernementale élue, contrôlé par le Hamas, mouvement considéré comme terroriste par la communauté internationale, mais autorité élue quand même donc censée représenter sa population.
Les combattants du Hamas, agissant comme une armée régulière dirigée par le l'autorité gouvernementale de Gaza, qui ont perpétré une attaque en territoire étranger (Vous noterez que je ne mentionne pas le fait que l'attaque a eu pour cible des civils)
Une population, qui semble ne jamais avoir exprimé d'opinion anti gouvernement/Hamas. (Je n'ai jamais entendu parler de manifs anti Hamas ou de parti d'opposition au Hamas à Gaza)
Côté Israel
Un gouvernement élu, coalisant des fondamentalistes religieux et autres extrémistes, reconnu par l'ONU, mais élu quand même, donc censé représenter sa population.
Une armée régulière qui agit sur ordre d'un gouvernement élu, réagissant à une attaque perpétrée sur son territoire.
Une population qui exprime des vues pour et aussi contre son propre gouvernement/armée.
Laissez moi espérer que les points listés ci dessus sont factuels, n'expriment pas d'opinion/biais.
Comment dois-je programmer un algorithme de "classification" des posts sur un réseau social dans ce contexte ?
Comment dois je évaluer un post sur une story, émanant d'un utilisateur d'une de ces 2 parties, qui parle du nombre de victimes de "son" côté par la faute de "l'autre" ?
Je suis désolé si je parais sans cœur dans la suite, mais je ne sais pas comment le dire autrement.
Si un post mentionne un proche victime d'une attaque de "l'autre" partie, il n'y aurait aucune raison de censurer, surtout dans le contexte de ce que je pense qu'une Story est censée être.
Quand le post mentionne, de façon générale, le nombre de victimes d'un côté sans mentionner les victimes de l'autre côté, il exprime une opinion et/ou cherche de l'adhésion.
Quand l'opinion vient d'un membre d'une population qui soutient un mouvement généralement admis comme terroriste, les ennuis commencent.
L'opinion, dans le cadre d'une modération/censure, ne peut que déclencher une action de la part de l'agorithme à qui on a dit de ne pas permettre de diffuser de propagande pro-terroriste..
Ca peut être considéré comme un biais, mais c'est aussi une conclusion "logique".
Aujourd'hui, nous n'avons guère de choix niveau modération.
Soit on fait comme Musk/Trump, on permet à tout le monde de dire ce qu'il veut (tant que ça colle avec leurs propres opinions) avec pour résultat des débordements comme ce qu'on reporte sur leurs réseaux sociaux respectifs.
Soit on considère que des posts qui expriment un soutien direct ou indirect à une partie généralement reconnue comme néfaste sont à proscrire.
Meta semble être dans le 2ème cas ici.
Comment mieux faire ?
Franchement, si quelqu'un connaît LA réponse, chapeau.
De mon point de vue, le problème est dans l'amalgame population de Gaza/Hamas.
Dans la mesure où il n'y a jamais eu d'opposition visible au Hamas de la part de la population et que, selon les infos disponibles, le Hamas opère (pour ne pas dire se dissimule) au sein de la population civile de Gaza, ça risque d'être compliqué de faire une séparation sans partir dans le biais inverse.
En conclusion, et dans ce cas de figure particulier, Meta a fait ce qu'on les enjoint de faire : modérer.
Ils l'ont fait dans le cadre d'opinions généralement admises, pour le moment du moins.
Le 05/03/2024 à 14h00
Malheureusement, ils sont en sois un peu biaisés car ils essayent d'apporter une réponse simple à un problème complexe en ne tenant pas compte des facteurs politiques et historiques de la région. Il y a également un côté ethnocentré dans ton approche qui fait fi de la possibilité que la communauté internationale ne soit pas unanime sur le Hamas.
Il ne tient pas non-plus compte de la réalité du droit international qui pourtant devrait être le point de départ dans la modération des propos.
A l'heure actuelle, la modération devrait tourner autour de deux axes:
- collecte des preuves: collecte des preuves publiées par les intervenants sur place, les propos du monde politique, les images, vidéos et photos prises sur place.
- masquage des propos appelant à la violence ou la haine (on les masque mais on les garde comme preuves).
- masquage des propos négationnistes, par exemple on bloque les colporteurs systémiques de fake news (on les masque mais on les garde comme preuves).
Concernant les propos appelant à la violence ou la haine, on devrait strictement les modérer non sur base d'un effet présumé, mais sur base de la teneur exacte des propos. Une accusation contre une partie ou l'autre n'est pas forcément un appel à la haine ou à la violence.
Rappelons qu'Israël semble en délinquance complète par rapport aux mesures provisoires (légalement obligatoires) imposées par la CIJ, et qu'il y a une forte probabilité que le génocide présumé devienne une vérité juridique ( Israël n'a rien fait de ce qui était demandé et a même accéléré sur certains points comme la mise en place d'une famine à Gaza )
Les pays et organisations qui aident Israël à commettre des violations de la "Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide" peuvent eux-mêmes être poursuivis pour violation de ladite convention (l’Allemagne vient d'ailleurs de voir une procédure ouverte à la CIJ à son encontre pour ce dossier spécifique)
Le 05/03/2024 à 15h59
De là à dire que le Hamas n'est pas un mouvement terroriste, parce que ce serait une vue ethno-biaisée...
Pour clarifier mes propos ci dessus je parlais de la mécanique d'une moderation automatisée.
Si on doit faire intervenir le contexte géopolitique et historique d'une région ainsi qu'une analyse humaine en plus, la modération ne peut plus fonctionner.
Quant au reste de votre message.
La seule opinion que j'ai exprimée est que, dans le contexte décrit, la modération avait fait ce qu'on lui demandait de faire.
Juger de ce qu'Israel ou le Hamas font sur place en ce moment n'a jamais été le but de mon post car je n'ai justement pas les éléments non discutables ou reconnus par tous pour porter des jugements.
Mais puisque vous semblez tenir à évoquer certains points, êtes vous sur de ne pas avoir, vous aussi, un point de vue un tant soi peu biaisé par votre propre conviction ?
Si Israel et les pays qui l'aident semblent être, à vos yeux, coupables, qu'en est il du Hamas et des pays et organisations qui l'aident ?
Le 05/03/2024 à 16h46
Pour le reste, je suis effectivement biaisé, je dois assumer en effet un profond biais anti-génocide et anti déshumanisation des peuples. J'ai peu de tolérance pour les discours incitant à l'extermination, et pour les discours négationnistes relatifs aux génocides.
Si Israël pense que le génocide est une réponse acceptable face au terrorisme, je ne vais pas être dans son camp, à cause, en grande partie, de ce stupide biais.
J'ai aussi certainement un biais contre le gouvernement Netanyahu car il est l'artisan de la destruction du processus de paix et des accords d'Oslo. Il a fait tout en son pouvoir pour détruire la pais, et il porte une lourde responsabilité pour toutes les morts, israéliennes ou palestiniennes, qui ont accompagné ou suivi son entreprise de destruction de la paix.
Modifié le 05/03/2024 à 16h52
C'est un peu comme les réserves amérindiennes en Amérique du Nord ou comme les ghettos noirs en Afrique du Sud ou comme la collectivité territoriale de Corse en France. Même si l'État d'Israël a été créé seulement en 1946 sur 55% du territoire de la Palestine britannique (ancienne colonie britannique).
Depuis la guerre des Six Jours, Israël occupe les territoires palestiniens et installe des colonies juives pour reprendre des territoires. Un peu comme la Chine qui installe des bases militaires sur des rochers en pleine mer de Chine pour augmenter la surface de ses eaux territoriales et prendre le contrôle de la mer de Chine face au Japon, aux Philippines et à Taïwan («province» revendiquée par la République populaire de Chine).
Pour revenir à la censure de Meta sur le conflit actuel qui vise factuellement à réduire l'installation de populations palestiennes et arabes (exils de populations, massacres de civils), c'est la même chose sur les chaînes TV généralistes de la TNT française. C'est une guerre, dont fait partie la guerre d'image et d'intox.
D'ailleurs, pour le conflit en Ukraine, la guerre d'intox est largement consommée entre l'UE et la fédération de Russie (si jamais on avait l'illusion que la guerre n'avait pas commencé en Europe).
Le 05/03/2024 à 17h16
Le fait qu'Israël les traite comme annexés de fait et continue à s'étendre en détruisant toute continuité territoriale pour les palestiniens est encore une démonstration de le volonté israélienne de détruire le peuple palestinien.
La CIJ est actuellement occupée à travailler sur ce dossier, plusieurs jours d'auditions ayant eu lieu fin février, mais il y a fort à parier que quelque soient les conclusions, comme pour les autres décisions de la CIJ, Israël continuera à ignorer ses obligations, protégé par les USA et leur infaillible veto.
Le 05/03/2024 à 19h11
Le Hamas n'est plus légitiment élu. L'élection a eu lieu en 2006. Aujourd'hui, ils se maintiennent par la force et ne sont pas représentatifs des Palestiniens de Gaza qui en sont les victimes. L'opposition est réprimée.
Les combattants du Hamas ne sont pas une armée régulière.
Le Hamas, c'est une branche politique et une branche armée assez indépendantes.
Une trentaine de pays seulement considère le Hamas comme terroriste et pas l'ONU, ce qui est logique vu le faible nombre de pays cité juste avant.
Personnellement, j'estime que l'attaque du 7 octobre était terroriste.
À partir de là, on peut soutenir la population de Gaza sans soutenir les terroristes.
On doit pouvoir dénoncer le nombre effarant de morts à Gaza sans mentionner le nombre de morts de l'autre côté sans être censuré par des algorithmes programmés avec les pieds. Et Meta peut faire de la modération humaine si ses aglos sont nuls. Il s'agit de la liberté d'expression, chère aux USA.
C'est ridicule de vouloir qu'à chaque fois que l'on parle des morts d'un camp que l'on parle aussi des morts de l'autre camp. Lis les articles en lien. Il est évident que les algos de Meta ne sont pas à la hauteur.
À ce sujet, hrw.org dit : Le reste du discours s'appuyant sur des considérations fausses ne vaut rien et la soi-disant logique est à revoir. Tes considérations sont simplistes.
Comment faire mieux ? Avec une modération humaine et des critères objectifs. Manifestement les outils de Meta sont à chier. C'est en particulier lié au fait que de nombreux messages censurés sont en arabe : il y a probablement un problème de maîtrise dans la compréhension de la langue et du sens des messages, dans ce cas, ils semble s'appuyer sur des mots-clés pour détecter les messages à supprimer, ce qui ne fonctionne évidement pas.
C'est trop de travail pour des humains ? Qu'ils interdisent tous les messages publics sur le sujet. De toute façon, leurs sites ne sont pas trop fait pour ça au départ.
Et manifestement, tu n'as pas pris la peine de lire la page Wikipédia sur le Hamas, tu serais bien plus nuancé.
Modifié le 07/03/2024 à 10h30
Il semblerait donc que la seule chose qui me reste à faire est de ne plus rien dire sur ce sujet.