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Bonus réparation : quel bilan au bout d’un an ?

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L’association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV) vient de mettre en ligne son observatoire du fonds réparation, un an après la mise en place du bonus réparation. Le nombre d’équipements réparés est en forte hausse, mais reste en dessous des attentes. La facture baisse en moyenne de 17 % grâce au bonus. Mais l’association pointe en même temps une hausse de 10 à 15 % (en moyenne) du montant des réparations. Les causes sont multiples.

Comme l’Arcep et l’ADEME l’ont déjà expliqué, l’empreinte carbone des équipements vient principalement de leur fabricant (à 80 %). « Avant même que nous n’utilisions notre dernier smartphone, téléviseur ou ordinateur flambant neuf, il a déjà produit près de 80 % des émissions de gaz à effet de serre qu’il émettra durant sa (trop courte) vie ».

Pour limiter leur empreinte au quotidien, il est donc important de prolonger la durée de vie des appareils. C’est dans cet objectif que le bonus réparation a été déployé en décembre 2022. Il « vise à encourager la réparation d’un produit cassé, au lieu de le remplacer par l’achat d’un produit neuf », explique le gouvernement.

Pour en profiter, il faut se rendre chez un réparateur labellisé « Qualirépar ». Dès le lancement, des dizaines de produits étaient concernés. On peut citer : aspirateur, lave-linge, lave-vaisselle, réfrigérateur, téléphone portable, téléviseur, ordinateurs, centrale-vapeur, cuisinière, perceuse, grille-pain, machine à café, etc…

Un bonus réparation élargi et plus généreux depuis le 1ᵉʳ janvier

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, le bonus réparation a été modifié. Le montant est doublé pour les lave-linge, lave-vaisselle, sèche-linge, aspirateurs et téléviseurs, 24 nouveaux équipements sont éligibles. La « casse accidentelle » est prise en charge à hauteur de 25 euros (écran de téléphone portable par exemple). Dès le 1ᵉʳ février, les réparations à distance par un réparateur labellisé seront couvertes. De plus amples détails sont disponibles ici.

L’association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV pour Consommation Logement Cadre de Vie) vient de publier son observatoire du fonds réparation des équipements électriques et électroniques.
Son analyse porte sur 158 132 réparations d’équipements électriques et électroniques (EEE) « réparties sur 4 641 points de réparation (sites physiques, techniciens itinérants et sous-traitants à domicile), regroupés au sein de 806 entreprises à partir des données des éco-organismes sur la période du 15 décembre 2022 au 04 décembre 2023 ».

Un volume de réparations « en dessous des attentes initiales »

Premier enseignement : « malgré la croissance du volume de réparations depuis l’ouverture du fonds
aux consommateurs, les résultats demeurent largement en dessous des attentes initiales
. Une stagnation des réparations est notée à partir du mois de juillet ». On était alors aux alentours des 20 000 réparations par mois.

« Alors qu’on estime à 10 millions le nombre de réparations réalisées chaque année en France, l’objectif de ce fonds est d’accroitre le volume de réparation de 20 % », peut-on lire dans une communication du gouvernement. On arrive donc à deux millions de réparations en plus, contre seulement 160 000 pour cette première année. Pour arriver aux 2 millions, il faudrait une moyenne de 166 000 réparations… par mois.

Un autre indicateur est en dessous des attentes : la labellisation des entreprises qui semble connaître une pause. Il y a eu de fortes demandes entre novembre et mars 2023, puis un nouveau pic en juin, mais elle est devenue très calme depuis fin 2023. Le processus de labellisation est pour rappel ouvert depuis le 15 avril 2022.

Smartphones, lave-linge et lave-vaisselle largement en tête

Tous les équipements ne sont pas logés à la même enseigne, loin de là même. Les téléphones portables arrivent largement en tête avec 58 263 réparations en 2023. Les lave-linge sont en deuxième position avec 23 622 réparations. Les lave-vaisselle ferment la marche à 22 209.
« Ces trois catégories de produits représentent à elles seules près de 66 % des réparations effectuées avec le fonds ». On passe sous les 10 000 avec le quatrième (les fours encastrables). Et même à moins de 1 000 à partir de la 15ᵉ position (avec les tablettes, les hottes, les amplificateurs…).

Dans le bas du classement, on retrouve les tables de mixages, les vélos à assistance électrique et les drones. L’association explique que « les contraintes telles que le coût (réparation plus chère que l’achat d’un appareil neuf), et le temps requis pour se rendre chez un réparateur peuvent être des facteurs influant sur les décisions de réparation ».
« Pour de nombreux petits équipements [perceuses, presse-agrumes, tuners…], ces contraintes l’emportent sur les avantages de la réparation, ce qui peut expliquer la faible demande de réparation dans ces catégories », ajoute l’association.

Pour le CLCV, l’augmentation du nombre d’équipements éligibles au bonus réparation doit se faire en phase avec le nombre de « réparateurs labellisés ayant les compétences requises pour chaque catégorie ». Sinon, on se retrouve avec des produits éligibles au bonus, mais sans la possibilité de les faire réparer faute de professionnels qualifiés.
« Actuellement, sur les 806 entreprises labellisées, 59 % d’entre elles ont été labellisées pour la catégorie
IT et T (équipements informatiques et des télécommunications). Cette fiche métier est la plus demandée
». Vient ensuite celle du GEM (pour le gros électroménager) « avec 46 % des fiches métier demandées ».

23 euros de réduction en moyenne (pour une facture de 136 euros)

L’observatoire permet de tirer une statistique sur le montant des réparations : « Le bonus réparation permet de couvrir, en moyenne, 17 % du coût total de la réparation, soit un bonus moyen de 23 euros sur une facture moyenne de 136 euros ». Pour près de 160 000 réparations, cela nous donne un coût de plus de 3,6 millions d’euros pour le bonus.
Sur les téléphones portables (60 060 réparations sur la période), le montant de la facture moyenne des réparations est de 88,22 euros. Le bonus réparation est de 25 euros, soit 28,34 % du montant total.
Avec les lave-vaisselle et les lave-linge, la facture moyenne grimpe à 156 et 164 euros, toujours avec un bonus de 25 euros. L’indice réparation baisse mathématiquement à 16 et 15 %. Il devrait néanmoins rapidement augmenter puisque le bonus est passé de 25 à 50 euros pour ces deux catégories.

On pourrait s’attendre à des indices de 32 et 30 % respectivement en 2024… à condition que la facture moyenne n’augmente pas. Mais ce n’est pas aussi simple comme nous allons le voir.

Les réparations en hausse de 10 à 15 % (en moyenne)

L’association note en effet une augmentation du prix moyen de la réparation entre début et fin 2023. « On constate une tendance à la hausse du coût moyen de la réparation avec une augmentation allant de 10 à 15 % pour les équipements les plus réparés ».
CLCV ne jette pas le bébé avec l’eau du bain et rappelle qu’il faut prendre en compte les volumes des réparations bien plus importants. De plus, d’autres facteurs sont à prendre en considération : inflation, complexité des réparations, etc.
Bien évidemment, le « comportement opportuniste de certains réparateurs » est aussi une réalité. « Cette pratique peut entraîner des conséquences importantes, car si les consommateurs ne perçoivent pas de changement significatif concernant le coût de la réparation, ils ne seront pas incités à changer leurs habitudes ».
Pour limiter ce phénomène, les critères de labellisation prévoient une clause de « modération tarifaire » : « Pour l’année 2024, elle est conditionnée au maintien des tarifs publics hors taxe du réparateur constatés au 1ᵉʳ janvier 2023, hors prise en compte de l’inflation pour la période considérée ».
L’observatoire de l’association permet aussi de suivre les moyennes et potentiellement détecter d’éventuelles dérives. Pour les consommateurs, il existe une solution : faire jouer la concurrence et demander plusieurs devis à des réparateurs agréés.

Des clients satisfaits dans la grande majorité

Depuis le 16 juin 2023, un questionnaire de satisfaction est envoyé aux consommateurs par email. « Sur 56 % de personnes ayant ouvert le courrier, 16 % ont répondu, soit 4 510 personnes au 4 décembre 2023 ».
48 % auraient de toute manière fait réparer leur produit même sans le bonus, et bénéficient donc d’une remise. Pour 39 % des sondés, le bonus a eu « un impact fort » dans le choix de réparer. Ils sont seulement 6 % à affirmer que, sans le bonus, ils n’auraient pas fait réparer leur appareil.

Quatre recommandations, dont l’information aux consommateurs

L’association termine avec une série de recommandations :

    • Le manque de sensibilisation des consommateurs au bonus réparation a été identifié comme un obstacle majeur. Une communication efficace, une meilleure éducation des consommateurs et une visibilité accrue du bonus sont des éléments clés pour transformer ce programme d’incitation en une norme culturelle durable.

    • La nécessité d’appliquer des mesures de relance pour dynamiser l’adhésion des professionnels
      de la réparation au programme.

    • Des ajustements quant aux montants du bonus réparations sont nécessaires pour maintenir
      l’équilibre entre le choix de faire réparer ou d’acheter un produit neuf.

    • Une surveillance constante des tarifs de réparation est essentielle pour garantir l’efficacité à long
      terme du fonds réparation. Le succès du fonds repose sur sa capacité à évoluer en réponse aux
      dynamiques du marché et à favoriser une culture de consommation consciente.

En Europe, de nouvelles règles pour des produits durables

L’Europe aussi s’est saisi du dossier. Le Parlement a annoncé le mois dernier un « accord sur de nouvelles règles européennes pour généraliser les produits durables ».

« Il est temps de mettre fin au modèle "extraire, fabriquer, jeter" qui est si nocif pour notre planète, notre santé et notre économie. Les nouveaux produits seront conçus d’une manière qui profite à tous, respecte notre planète et protège l’environnement. Les produits durables deviendront la norme, permettant aux consommateurs d’économiser de l’énergie, de réparer et de faire des choix environnementaux intelligents lorsqu’ils font leurs achats », explique la rapporteure Alessandra Moretti.

Parlement et Conseil doivent maintenant approuver formellement cet accord avant qu’il puisse entrer en vigueur.

Commentaires (33)


Je préfère autant que l'argent récolté dans le cadre de l'écotaxe servent à cela plutôt que financer la mise au rebut de l'électroménager.
Où as-tu vu que c'était financé par l'écotaxe ?

fred42

Où as-tu vu que c'était financé par l'écotaxe ?
https://www.ecologie.gouv.fr/bonus-reparation

Comment est-il financé ? Le bonus de réparation est un dispositif dont le financement repose entièrement sur les contributions versées par les producteurs aux éco-organismes agréés par l'État, tels qu'Ecosystem, Ecologic ou Refashion, en accord avec le principe de responsabilité élargie du producteur (REP).
« malgré la croissance du volume de réparations depuis l’ouverture du fonds

aux consommateurs, les résultats demeurent largement en dessous des attentes initiales [les attentes ne sont pas précisées, ndlr]

On peut voir les objectifs dans ce document (pointé par la première page en lien dans l'article qui ne pointe pas sur next.ink. On y lit :
Alors qu’on estime à 10 millions le nombre de réparations réalisées chaque année en France, l’objectif de ce fonds est d’accroitre le volume de réparation de 20%.


L'objectif est donc de 2 millions de réparations par an.

On est très très loin de l'objectif, même si c'est la première année, qu'il n'y a pas encore beaucoup de produits et que ce n'est pas une année pleine.
Je regarde, merci :chinois:

Édit : C’est ajouté dans l’actu :)
Modifié le 04/01/2024 à 17h34

Sébastien Gavois

Je regarde, merci :chinois:

Édit : C’est ajouté dans l’actu :)
J'aime bien le rapprochement que tu as fait entre le résultat annuel pour cette année et l'objectif mensuel. :D
Article intéressant.
Je ne savais même pas que ça existait.
Une batterie en fin de vie est-ce une panne ou pas ?
La "réparation" de la batterie est couverte par ce bonus : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/20.10.2023_Bonus_reparation_ce_qui_change.pdf?v=1703169538

C'est écrit en bas de la première page.

fred42

La "réparation" de la batterie est couverte par ce bonus : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/20.10.2023_Bonus_reparation_ce_qui_change.pdf?v=1703169538

C'est écrit en bas de la première page.
Autan (au temps) pour moi.
Sans surprise, subventionner la demande à augmenté le coût des réparations. L'objectif recherché ne sera jamais atteint.
C'est comme toutes les subventions c'est pour la poche des entreprises et faire croire aux citoyens un rabais qui n'existe pas. De plus la subvention vient de nos impôts...
J’aurais aimé pouvoir avoir accès à ces subventions via les fournisseurs de pièces détachées. Nombre de remplacements restent très largement accessibles et ne nécessitent pas forcément de technicien.

Enfin c’est déjà un bon début et cela a déjà un impact en tous cas. C’est positif !
Je pense qu'un des objectifs, non écrits, de ce bonus est aussi de pousser à la création d'emplois dans la branche.
Faire les réparations soi même n'y contribue pas.
Je trouve spectaculaire les cas où la réparation coute plus que le neuf (grille-pain, machine à café) voire beaucoup plus (appareil photo numérique: x2). Je me demande quelles sont les explications:
- des gens pour qui le fait de réparer est très important (ex: réduction des déchets…)?
- des gens qui se sont fait arnaquer? (plus d'idée du produit neuf; force de conviction du réparateur…)

Ce n'est que récemment que je me suis rendu compte que le coût élevé de la réparation était en partie dû au fait que la main d'œuvre de fabrication coûte beaucoup moins cher que celle de réparation (parce que la première se fait dans des pays à bas salaires à la chaîne). Réparer un vélo moyenne-gamme vieillissant peut facilement coûter bien plus cher que trouver un vélo d'occase (où alors il faut soit-même y passer du temps, bien plus que quelqu'un de chevronné, et avoir les outils). Et encore les vélos sont relativement bien réparables!
Pas que, souvent les "réparateurs" se contente de changer l'ensemble d'une carte électronique plutôt que le composant fautif, le cout explose donc et le client préfère souvent changer d'appareils.
Un peu comme la petite boutique d'info du coin qui te dis "c'est mort" il faut changer la carte graphique alors qu'un reflow aurait suffi (exemple random).
Pour moi c'est encore une nouvelle bêtise de notre gouvernement, il faudrait d'abord rendre les datasheet et shamas public, et communiquer davantage sur les causes de panne connues de leurs appareils.

SibeR

Pas que, souvent les "réparateurs" se contente de changer l'ensemble d'une carte électronique plutôt que le composant fautif, le cout explose donc et le client préfère souvent changer d'appareils.
Un peu comme la petite boutique d'info du coin qui te dis "c'est mort" il faut changer la carte graphique alors qu'un reflow aurait suffi (exemple random).
Pour moi c'est encore une nouvelle bêtise de notre gouvernement, il faudrait d'abord rendre les datasheet et shamas public, et communiquer davantage sur les causes de panne connues de leurs appareils.
Les boîtes info sont dans l'info, pas l'électronique. Un reflow, reball et autres c'est cool à regarder sur YouTube mais ce sont des compétences solides et un équipement adéquat/onéreux. Sans compter que le temps se facture... Du coup oui il est plus simple de changer la carte électronique voir l'équipement complet.

Un réparateur pour une RTX 4090, clairement. Pour une RX 6500 (beurk) ? Jamais, autant changer, ça me coûtera probablement même moins cher.
Modifié le 08/01/2024 à 20h58

TheKillerOfComputer

Les boîtes info sont dans l'info, pas l'électronique. Un reflow, reball et autres c'est cool à regarder sur YouTube mais ce sont des compétences solides et un équipement adéquat/onéreux. Sans compter que le temps se facture... Du coup oui il est plus simple de changer la carte électronique voir l'équipement complet.

Un réparateur pour une RTX 4090, clairement. Pour une RX 6500 (beurk) ? Jamais, autant changer, ça me coûtera probablement même moins cher.
J'ai fait un // avec l'informatique, mais ce que tu dis est vrai il faut toujours comparer les couts du neuf par rapport aux couts de la réparation.
Si on prend l'exemple d'une TV, c'est ben souvent identique à l'informatique, les centres de réparation changent un bloc entier pour un composant HS.
Au final ça fait monter les couts de réparation du "hors garantie", et les gens préfèrent changer l'appareil.
Appareil qui finit en déchetterie et parfois qui part en Afrique faire grossir les poubelles a ciel ouvert.
J'aurais bien utilisé le bonus pour changer la batterie de mon Nokia 8, mais plus aucun réparateur ne propose de réparer ce modèle. J'avais regarder pour le faire avant la mise en place du bonus et c'était possible et j'ai temporisé, mais après la mise en place, cette réparation n'était plus dispo et les prix avaient fortement augmenté (modèle équivalent).
De fait, si tu ne possède pas un Itruc ou un Samsung machin, tu peux aller te faire voir chez les Grecs.
J'aimerai faire réparer ma cave à vin qui a 3 ans et demi. Malgré l'indication qu'il était possible d'avoir des pièces détachées pendant 7 ans lors de l'achat Darty ne peut pas me fournir ladite pièce. :cartonrouge:

Tout ça pour dire que même si on veut faire réparer, parfois c'est techniquement impossible, c'est quand même dommage :neutral:
Dans ton cas, l'impossibilité n'a rien de technique. Elle est plutôt commerciale.
Tu demandes à Darty par recommandé la fourniture de la pièce détachée dans un délais de 2 mois à défaut la fourniture d'un appareil équivalent fonctionnel.

wanou2

Tu demandes à Darty par recommandé la fourniture de la pièce détachée dans un délais de 2 mois à défaut la fourniture d'un appareil équivalent fonctionnel.
C'est fait. Leur réponse a été "nous n'avons pas de dossier SAV chez nous concernant votre machine, on ne peut pas vous dire quelle pièce est en retard".
Alors que dans mon courrier, il y avait le courrier du réparateur expliquant qu'il a besoin du module peltier pour pouvoir faire la réparation...
J'ai contacté ma protection juridique, je suis en attente d'un retour.
Modifié le 05/01/2024 à 17h57
Je gère une petite boîte de dépannage informatique, nous avons rempli le dossier de labellisation. Puis en lisant les petites lignes et en réfléchissant, nous avons tout abandonné :

- la labellisation coûte tout de même 600€ à renouveler tous les 2 ans, pour une petite boîte, c'est une somme non négligeable à répercuter (augmentation des tarifs de réparation)
- pour se faire payer par QualiRépar, c'est pas mal de temps administratif pour chaque dossier. Quelle durée avant l'indemnisation ? (trésorerie bloquée). Risque de rejet de la demande de remboursement (là on l'a profond).

En fait dès le départ c'est bancal leur dispositif. Ils auraient dû faire un système de crédit d'impôt du client particulier comme pour les travaux de rénovation énergétique. Si le dossier est refusé, le pro ne perd rien.

De plus ce qui n'est pas dit dans l'article, c'est qu'il y a une obligation de minimum de facture pour rentrer dans le cadre : par exemple pour un PC portable, pas de remboursement en dessous de 180€TTC, une grande partie de nos dépannages sont en dessous de ce seuil. Pour une imprimante le seuil est à 150€TTC, un moniteur à 100€TTC.. C'est délirant !
Modifié le 05/01/2024 à 17h33
Je fais le même travail et j’ai fait exactement la même chose, c’est à dire que j’ai tout abandonné après avoir vu le prix de l’audit de structure (720€ TTC chez moi) et les montants minimums à facturer pour rentrer dans le cadre du dispositif.

A ce propos, je rajouterais que le montant minimum nécessaire au déclenchement du dispositif ne concerne que la seule prestation de réparation, pas des pièces ou autres prestations (genre démontage etc..).
150€ de main d’œuvre pour la seule réparation c’est clairement dissuasif, même dans le cas de matériel de pointe ou de réparation complexe.

D’autre part, dans le cas du remplacement de matériels, la liste des pièces détachées à remplacer doit être envoyé à l’organisme Qualirepar pour validation car ils doivent s’assurer de la provenance « locale » de ces dernières avant de valider quoi que se soit. C’est pas une mauvaise idée, mais c’est pas vraiment applicable pour des petites structures.

Et c’est clairement le problème principal de ce dispositif : ce n’est pas pour les petites structures qui n’ont ni le temps administratif à consacrer, ni l’argent nécessaire pour le déployer correctement afin « d’absorber » ce coût dans le fonctionnement global.

Je ne suis même pas étonné que les professionnels adhérents augmente leurs prix, puisque de l’avis même des conseillers Qualirepar qui m’ont suivi sur le montage de dossier c’était un moyen de répercuter le coût de la certification.

valox

Je fais le même travail et j’ai fait exactement la même chose, c’est à dire que j’ai tout abandonné après avoir vu le prix de l’audit de structure (720€ TTC chez moi) et les montants minimums à facturer pour rentrer dans le cadre du dispositif.

A ce propos, je rajouterais que le montant minimum nécessaire au déclenchement du dispositif ne concerne que la seule prestation de réparation, pas des pièces ou autres prestations (genre démontage etc..).
150€ de main d’œuvre pour la seule réparation c’est clairement dissuasif, même dans le cas de matériel de pointe ou de réparation complexe.

D’autre part, dans le cas du remplacement de matériels, la liste des pièces détachées à remplacer doit être envoyé à l’organisme Qualirepar pour validation car ils doivent s’assurer de la provenance « locale » de ces dernières avant de valider quoi que se soit. C’est pas une mauvaise idée, mais c’est pas vraiment applicable pour des petites structures.

Et c’est clairement le problème principal de ce dispositif : ce n’est pas pour les petites structures qui n’ont ni le temps administratif à consacrer, ni l’argent nécessaire pour le déployer correctement afin « d’absorber » ce coût dans le fonctionnement global.

Je ne suis même pas étonné que les professionnels adhérents augmente leurs prix, puisque de l’avis même des conseillers Qualirepar qui m’ont suivi sur le montage de dossier c’était un moyen de répercuter le coût de la certification.

A ce propos, je rajouterais que le montant minimum nécessaire au déclenchement du dispositif ne concerne que la seule prestation de réparation, pas des pièces ou autres prestations (genre démontage etc..).

150€ de main d’œuvre pour la seule réparation c’est clairement dissuasif, même dans le cas de matériel de pointe ou de réparation complexe.

Merci, c'est effectivement très intéressant à savoir. Cela rend donc quasiment le processus inutile pour les petites réparations....

Par exemple, les "petites imprimantes" (les jets d'encre qu'on a dans le commerce), même des multifonctions, elles sont affichées pour beaucoup à moins de 100€ (et on en trouve même à partir de 50). Donc, comment inciter, dans ces conditions, les gens à réparer plutôt qu'à jeter, alors que pour pouvoir bénéficier de la prime, il faut déjà 2 à 3x le prix de base de l'imprimante en main d'oeuvre ? (sans compter le coût des éventuelles pièces de rechange donc...)

Sur des imprimantes un peu plus haut de gamme, qui valent plusieurs centaines d'€, là, peut être que cela peut être intéressant. D'ailleurs, est-ce que la prime réparation est réservé aux particuliers, ou est-elle aussi ouverte aux entreprises ?

fdorin

A ce propos, je rajouterais que le montant minimum nécessaire au déclenchement du dispositif ne concerne que la seule prestation de réparation, pas des pièces ou autres prestations (genre démontage etc..).

150€ de main d’œuvre pour la seule réparation c’est clairement dissuasif, même dans le cas de matériel de pointe ou de réparation complexe.

Merci, c'est effectivement très intéressant à savoir. Cela rend donc quasiment le processus inutile pour les petites réparations....

Par exemple, les "petites imprimantes" (les jets d'encre qu'on a dans le commerce), même des multifonctions, elles sont affichées pour beaucoup à moins de 100€ (et on en trouve même à partir de 50). Donc, comment inciter, dans ces conditions, les gens à réparer plutôt qu'à jeter, alors que pour pouvoir bénéficier de la prime, il faut déjà 2 à 3x le prix de base de l'imprimante en main d'oeuvre ? (sans compter le coût des éventuelles pièces de rechange donc...)

Sur des imprimantes un peu plus haut de gamme, qui valent plusieurs centaines d'€, là, peut être que cela peut être intéressant. D'ailleurs, est-ce que la prime réparation est réservé aux particuliers, ou est-elle aussi ouverte aux entreprises ?
Perso, j'ai mon idée : une taxe au MTTF trop bas. MTTF = mean time to failure donc temps moyen jusqu'à la panne en bon Français.

C'est la continuité de la lutte contre les objets jetables. Un objet non jetable mais dont la durée de vie est trop courte est néfaste pour l'environnement.

Rendre cher les articles de mauvaises qualité serait une bonne chose selon moi.

wanou

Perso, j'ai mon idée : une taxe au MTTF trop bas. MTTF = mean time to failure donc temps moyen jusqu'à la panne en bon Français.

C'est la continuité de la lutte contre les objets jetables. Un objet non jetable mais dont la durée de vie est trop courte est néfaste pour l'environnement.

Rendre cher les articles de mauvaises qualité serait une bonne chose selon moi.
« Rendre cher les articles de mauvaises qualité serait une bonne chose selon moi. »

Certaines boites l’on bien compris et n’ont pas attendu une loi pour souscrire à cette tendance :fumer:

fdorin

A ce propos, je rajouterais que le montant minimum nécessaire au déclenchement du dispositif ne concerne que la seule prestation de réparation, pas des pièces ou autres prestations (genre démontage etc..).

150€ de main d’œuvre pour la seule réparation c’est clairement dissuasif, même dans le cas de matériel de pointe ou de réparation complexe.

Merci, c'est effectivement très intéressant à savoir. Cela rend donc quasiment le processus inutile pour les petites réparations....

Par exemple, les "petites imprimantes" (les jets d'encre qu'on a dans le commerce), même des multifonctions, elles sont affichées pour beaucoup à moins de 100€ (et on en trouve même à partir de 50). Donc, comment inciter, dans ces conditions, les gens à réparer plutôt qu'à jeter, alors que pour pouvoir bénéficier de la prime, il faut déjà 2 à 3x le prix de base de l'imprimante en main d'oeuvre ? (sans compter le coût des éventuelles pièces de rechange donc...)

Sur des imprimantes un peu plus haut de gamme, qui valent plusieurs centaines d'€, là, peut être que cela peut être intéressant. D'ailleurs, est-ce que la prime réparation est réservé aux particuliers, ou est-elle aussi ouverte aux entreprises ?
En 2016 j'ai acheté une imprimante à pas cher (pas de sous et besoin urgent d'une imprimante) j'ai donc acheté une HP 3630 à 39€. Cela fait donc maintenant plus de 7 ans que je l'ai et c'est l'imprimante que j'ai gardé le plus longtemps. Et elle ne me pose aucune difficulté donc je pense que je vais la garder encore quelques années. Je n'ai pas de gros besoins quelques papiers administratifs, deux ou trois photos pour mamie ou papy, les devoirs du gamin, quelques scans, de rares photocopies, ... Et bien la prochaine je pense que je ferais pareil : une imprimante à pas chère.

Pourtant j'en ai acheté des imprimantes à trois chiffres... avec le recul je me dis que j'ai été bien con.

Edit : le seul soucis la qualité des photos est détestables du coup j'imprime sur des bornes ou bien un distance pour des grandes quantités.
Modifié le 07/01/2024 à 08h47

wanou2

En 2016 j'ai acheté une imprimante à pas cher (pas de sous et besoin urgent d'une imprimante) j'ai donc acheté une HP 3630 à 39€. Cela fait donc maintenant plus de 7 ans que je l'ai et c'est l'imprimante que j'ai gardé le plus longtemps. Et elle ne me pose aucune difficulté donc je pense que je vais la garder encore quelques années. Je n'ai pas de gros besoins quelques papiers administratifs, deux ou trois photos pour mamie ou papy, les devoirs du gamin, quelques scans, de rares photocopies, ... Et bien la prochaine je pense que je ferais pareil : une imprimante à pas chère.

Pourtant j'en ai acheté des imprimantes à trois chiffres... avec le recul je me dis que j'ai été bien con.

Edit : le seul soucis la qualité des photos est détestables du coup j'imprime sur des bornes ou bien un distance pour des grandes quantités.
Bien évidemment, il faut faire aussi en fonction de ses besoins. Si tu imprimes peu et que cela te suffise, c'est tout bon !
Pourtant j'en ai acheté des imprimantes à trois chiffres... avec le recul je me dis que j'ai été bien con.


Pour ma part, j'ai une imprimante à 3 chiffres comme tu dis. Mais j'imprime pas mal (pour le boulot). Et j'ai pris une imprimante avec réservoir plutôt qu'à cartouche : l'encre est terriblement moins cher. 15,99€ sur le site du constructeur pour... une bouteille d'encre noire de 127ml par exemple !

Avantage : encre beaucoup moins chère, et c'est fini de jeter une cartouche parce qu'on croit qu'elle est vide, ou quand c'est une cartouche qui gère les 3 couleurs, parce que l'une d'elle est effectivement vide mais pas les autres.

J'ai acheté plus chère l'imprimante, mais j'ai fais de bonnes économies ensuite sur l'encre. Mais bon, j'imprime assez régulièrement, et parfois en grosse quantité.

Et l'imprimante reste assez compacte. Ce qui est pas mal quand on n'a pas non plus énormément de place.
Modifié le 07/01/2024 à 09h52

fdorin

A ce propos, je rajouterais que le montant minimum nécessaire au déclenchement du dispositif ne concerne que la seule prestation de réparation, pas des pièces ou autres prestations (genre démontage etc..).

150€ de main d’œuvre pour la seule réparation c’est clairement dissuasif, même dans le cas de matériel de pointe ou de réparation complexe.

Merci, c'est effectivement très intéressant à savoir. Cela rend donc quasiment le processus inutile pour les petites réparations....

Par exemple, les "petites imprimantes" (les jets d'encre qu'on a dans le commerce), même des multifonctions, elles sont affichées pour beaucoup à moins de 100€ (et on en trouve même à partir de 50). Donc, comment inciter, dans ces conditions, les gens à réparer plutôt qu'à jeter, alors que pour pouvoir bénéficier de la prime, il faut déjà 2 à 3x le prix de base de l'imprimante en main d'oeuvre ? (sans compter le coût des éventuelles pièces de rechange donc...)

Sur des imprimantes un peu plus haut de gamme, qui valent plusieurs centaines d'€, là, peut être que cela peut être intéressant. D'ailleurs, est-ce que la prime réparation est réservé aux particuliers, ou est-elle aussi ouverte aux entreprises ?
« D'ailleurs, est-ce que la prime réparation est réservé aux particuliers, ou est-elle aussi ouverte aux entreprises ? »

Le bonus réparation est réservé au particulier.
Je précise que pour pouvoir en bénéficier, il est nécessaire que l'appareil électrique ou électronique ne présente pas de défaut d'entretien ou que le problème ne soit pas la conséquence d'un usage non conforme.

Au sujet des imprimantes, je pense que tu as tout à fait raison dans ton analyse :
Réparer une imprimante pour 2 à 3 fois son prix d’achat - sans coût éventuel des pièces détachées - est une aberration, surtout pour récupérer 35€..

Mais le pire, c’est que ce marché est une véritable institution.
Le marché pour particuliers est dominé au 3/4 par des imprimantes jet d’encre de moins de 50€ pour lesquels les marques ne margent que sur les consommables qu’elles vendent (au prix /ml) les yeux de la tête.

Étant donné la faible technicité de ces produits et le fort taux de renouvellement de ces derniers, il n’y a aucun intérêt pour ces marques de concevoir un produit garanti pour une utilisation de + de 3 ans.
Appliquant les préceptes des bon vieux produits chinois (vite acheté, vite jeté) et misant sur leur haute disponibilité, ces entreprises contribuent de manière détourné à engendrer une quantité importante de déchets (plastiques pour l’essentiel).
C’est pour cette raison que malgré la quantité astronomique de pièces détachées disponibles gratuitement, il n’y a que peu, voir pas, de réparateur d’imprimante.
Les prix bas dictent la conduite depuis bien trop d’année maintenant pour que les consommateurs, muent par leur seuls considérations écologiques, ne puissent accéder à la réparation de leur chère imprimante à moins de débourser 3 fois son prix d’achat.

Cela fait des années que je dissuade mes clients de faire le choix d’une jet d’encre qui, en plus de les arnaquer sur le long terme, contribue à entretenir un système totalement délétère pour l’environnement.
Je leur recommande les imprimantes laser qui sont bien mieux à tout les point de vues mais en moyenne 3 fois plus chère à l’achat qu’une jet d’encre.

Cette démarche est un élément d’une approche plus globale qui vise à les sensibiliser à une approche différente, que le moins cher est toujours trop cher et qu’il vaut mieux investir que d’acheter pas cher.

La qualité est, selon moi, le seul concept réellement écologique car il engendre une obligation de moyen de la part du constructeur afin de pouvoir la garantir.

Le gouvernement peux agir pour encourager les constructeurs qui jouent le jeu, mais sans politique forte de la part du gouvernement, il ne peux pas y avoir de réelles avancées.

Je pense personnellement qu’une garantie obligatoire de 10 ans sur le matériel électrique serait une réelle avancée, même si du côté pratique cela risque d’être très compliqué à appliquer.
Modifié le 08/01/2024 à 02h58
Je me demandais justement comment ils avaient fait pour que ce soit suffisamment simple côté client pour qu'il ait envie de faire une démarche pour 10 €, j'ai la réponse, le client ne fait rien et toute la m... est côté professionnel, et bien compliquée, incertain et profondément débile comme on en a l'habitude dans l'administration.

Aller jusqu'à en organiser soi-même la non rentabilité... Et puis valider les pièces de remplacement, et donc quoi, pendant ce temps le client il attend ? Et sur qui il va gueuler évidemment...
Modifié le 06/01/2024 à 11h15
Merci pour ce témoignage, cela confirme donc que ce dispositif est fait pour les gros.
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