L’État recherche dix « entrepreneurs d’intérêt général »
Défifoo
Le 07 novembre 2016 à 16h20
5 min
Droit
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Relever en dix mois un « défi d’intérêt général » à Bercy, à la Cour des comptes ou à la Bibliothèque nationale de France vous motive-t-il ? Les pouvoirs publics cherchent des spécialistes du numérique (développeurs, data-scientists...) pour des contrats censés débuter en janvier 2017.
Le gouvernement a officiellement lancé jeudi 3 novembre un programme intitulé « Entrepreneurs d’intérêt général ». Le principe : « Constituer une promotion de 10 personnes, recrutées pour 10 mois, pour résoudre, par leurs compétences numériques d'exception et grâce aux données, des défis d'intérêt général, au sein d'administrations pionnières », explique l’exécutif. L’initiative n’est pas sans rappeler les start-ups d’État de la DINSIC, qui ont notamment conduit à la création du simulateur « Mes-aides.gouv.fr ».
Aucun diplôme n’est formellement requis. Seules comptent les compétences (développement, data-mining, méthodes agiles, statistiques, géomatique, expérience utilisateur, etc.) et les éventuels projets initiés dans le passé par le candidat.
Les administrations lancent neuf défis aux « experts du numérique »
Au total, ce sont neuf défis qui sont censés mobiliser les « experts du numérique » à la recherche d'un emploi :
- Ministère de l’Intérieur - Croiser les données d'accidentalité avec les données de verbalisation pour réaliser un « outil de cartographie décisionnelle » (et influencer ainsi l'implantation des moyens de contrôle automatisé ou de points de contrôle traditionnels).
- Ministère de l’Économie et des finances - Développer des techniques d'analyse de données (modèles prédictifs et analyse des réseaux) afin de lutter contre la fraude.
- Cour des comptes - Concevoir un « ChatBot » pour que le grand public puisse interroger simplement les données dans les rapports de l’institution (par exemple pouvoir extraire des informations sur une entreprise ou un thème).
- Ministère de la Santé- Utiliser les données du Système national des données de santé (SNDS) pour modéliser les parcours de soin à l'ARS Occitanie et identifier ainsi « les parcours aberrants et les écarts par rapport aux recommandations de bonnes pratiques ».
- Ministère de l’Intérieur -« Monter en qualité les données du système national du permis de conduire (SNPC) à l'aide des données du répertoire national d'identification des personnes physiques » afin d'évaluer le nombre de permis de conduire non invalidés après le décès du titulaire et de mesurer, sur ces permis, la part de ceux ayant subi un retrait de points pour une infraction ayant été commise après la date de décès.
- Ministère de la Culture - Utiliser le crowdsourcing pour développer une base de données sur le patrimoine culturel national : information et signalement sur les monuments classés.
- Agence française de développement - Utiliser des techniques de reconnaissance d'images satellites pour suivre l'avancement de projets financés par l'AFD et assurer la bonne utilisation des fonds.
- Bibliothèque nationale de France - Préfigurer une plateforme de co-production de données entre acteurs publics culturels et scientifiques.
- Ministère de la Recherche - Constituer une API d'aide à la mise en relation de données textuelles non normées avec des référentiels.
« Pour assurer la bonne réussite de sa mission, chaque lauréat sera accompagné par deux mentors au sein de l’administration d’accueil, dont un au niveau de la direction générale, et disposera d'un accès exclusif à des sources de données » indique le gouvernement. Les entrepreneurs d'intérêt général auront vocation à se réunir régulièrement « pour échanger, partager leurs expériences et s’entraider ».
Jusqu'à 4 000 euros net par mois
Les candidats peuvent postuler à partir du site du gouvernement (voir ici) jusqu’au 21 novembre, 17 h. Ils sont à cette occation invités à préciser le ou les projets qui les intéressent plus particulièrement. Un jury, présidé par Frédéric Mazzella – fondateur de BlaBlaCar – et composé de fonctionnaires, d’experts du numérique et de start-ups, choisira début décembre les dix « entrepreneurs d’intérêt général » retenus.
Les lauréats seront recrutés sous CDD à temps plein pour une durée de 10 mois (en principe, de début janvier à fin octobre 2017) par les administrations porteuses des défis. Niveau salaire, l’exécutif promet une rémunération mensuelle de 2 500 euros net pour les « profils juniors » et jusqu’à 4 000 euros pour les « profils seniors ». Tous les postes seront basés à Paris – à l’exception du défi lancé par le ministère de la Santé, en lien avec l’ARS Occitanie, qui sera à Montpellier.
Fait intéressant : le règlement de cet appel à candidatures précise que les personnes sélectionnées devront « mettre à disposition le fruit de leurs travaux en logiciel libre, pour que tous puissent y contribuer et en bénéficier ».
L’État recherche dix « entrepreneurs d’intérêt général »
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Les administrations lancent neuf défis aux « experts du numérique »
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Jusqu'à 4 000 euros net par mois
Commentaires (60)
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Abonnez-vousLe 07/11/2016 à 16h26
C’est plutot classe comme initiative… L’Etat se rend enfin compte qu’il peut sérieusement optimiser son fonctionnement en analysant ses masses de données.
Par contre, seulement 10 personnes pour tout ça ??? Seulement 10 mois ??
Je suis loin d’être assez calé pour estimer le temps nécessaire d’une manière fiable mais ça me parait vraiment peu…
Le 07/11/2016 à 16h28
“Ministère de l’Intérieur - Croiser les données d’accidentalité avec les données de verbalisation pour réaliser un « outil de cartographie décisionnelle » (et influencer ainsi l’implantation des moyens de contrôle automatisé ou de points de contrôle traditionnels).”
Bah cet outil existe déjà puisque l’état nous a toujours dit que les radars étaient installés sur les lieux les plus accidentogènes. On nous aurait menti ? " />
Le 07/11/2016 à 16h30
Développer des techniques d’analyse de données (modèles prédictifs et analyse des réseaux) afin de lutter contre la fraude
Ah enfin on s’attaque à la fraude fiscale !!
Le 07/11/2016 à 16h30
Effectivement, autant certaines taches me paraissent bien simple alors que d’autres me semblent irrealisables.
Le 07/11/2016 à 16h30
Je suis assez d’accord sur le problème de délais.
en 10 mois, 1 seul gars par projet pourra faire un POC éventuellement.
Il faudra encore 6 mois supplémentaires avec une équipe de 5 personnes par projet pour sortir un outil exploitable.
Enfin, j’aurais structuré quelque chose comme ça. Là c’est superman qu’ils cherchent à recruter.
Le 07/11/2016 à 16h31
c’est une offre de stage quoi..
Le 07/11/2016 à 16h31
Ministère de l’Intérieur - « Monter en qualité les données du système national du permis de conduire (SNPC) à l’aide des données du répertoire national d’identification des personnes physiques » afin d’évaluer le nombre de permis de conduire non invalidés après le décès du titulaire et de mesurer, sur ces permis, la part de ceux ayant subi un retrait de points pour une infraction ayant été commise après la date de décès.
Ha ha, je savais même pas que ça se faisait.. C’est un problème national on dirait !
Le 07/11/2016 à 16h33
Une offre de stage entre 2500 et 4000 euros le salaire, plutôt bien payé donc.
Le 07/11/2016 à 16h33
Bah 10 mois ça laisse le temps de faire un poc, ensuite on renouvelle la mission en surfacturant !
(enfin c’est comme ça que fait un des ministères de cette liste - coucou Accent*re " /> )
Le 07/11/2016 à 16h34
Le 07/11/2016 à 16h34
Le Ministère de l’intérieur aime croiser les données, visiblement.
Ça me fait penser à la petite faiblesse qui vous perdra.
Le 07/11/2016 à 16h36
un contrat qui débute en janvier 2017 et s’arretera lors des prochaines présidentielle “parce que vous comprenez c’est pas une priorité”…
Le 07/11/2016 à 16h39
Le 07/11/2016 à 16h42
Un CDD, ça ne se rompt pas si facilement !
Mais de toute façon, ça aura permis d’inverser la courbe du chômage ces 10 postes.
Le 07/11/2016 à 17h39
Le 07/11/2016 à 17h46
Le 07/11/2016 à 17h50
SI on pouvait bosser majoritairement en télétravail, j’aurai postulé… là ça n’a rien à voir avec de l’entreprenariat., C’est du salariat!
Le 07/11/2016 à 18h00
Une douzaine au moins de fonctionnaire en renfort pour chaque projet, cela doit être facile à trouver(je parle pas du niveau, mais du nombre)." />
Le 07/11/2016 à 18h08
Le 07/11/2016 à 18h14
Pour les impôts c’est la présomption de culpabilité. A toi de prouvé que tu es de bonne fois et que t’as pas fraudé.
Dans ce genre de projet le développeur à une lourde responsabilité dans son code. Car il servira a réaliser des redressement fiscaux en masse et une petite erreur peux entrainer de lourde conséquence sur la vie de personnes réelles !
Le 07/11/2016 à 18h19
Mais non…
Quand les contrôleurs verrons que l’algo est merdique, il feront un nouvel appel d’offre.
Pas de panique.
Le 07/11/2016 à 18h53
Plusieurs choses :)
Mais non on renoue avec les vieux démons du “dans le privé c’est mieux” .. alors que financièrement parlant, l’externalisation des projets bizarrement l’état en est revenu dans pas mal de ministères …
Le 07/11/2016 à 19h00
Dans mon boulot, je dois suivre les directives de la DGFIP pour adapter mes programmes et mes structures de données.
Je peux te dire qu’ils n’ont pas l’air d’être des flèches en “interne”… Payés à rien foutre sûrement, à changer un champ pour faire chier, etc. etc.
Sentiment largement partagé par mes contacts et autres collaborateurs (dans le privé).
C’est peut-être pour cela qu’ils cherchent dans le privé ?
Le 07/11/2016 à 20h02
Le 07/11/2016 à 21h34
Merci de ne pas confondre tes “interlocuteurs” avec l’ensemble du corps des informaticiens de la dgfip dont je fais parti …
C’est marrant moi j’ai souvent le son de cloche inverse, que les logiciels du privés sont chers par rapport a ce qui aurait été fait en interne, que le code est parfois difficilement maintenable et que parfois (souvent ) un, soucis? la SSII ne sait même pas quoi faire
Ha oui et pour “le privé c’est magique” : http://www.financespubliques.cgt.fr/71/IMG/pdf/tract_hackathon-v7-1.pdf
PS : Ha oui et vient pas me dire que je sais pas ce que c’est le privé, j’ai un Master 2 en info, j’ai fait 2 ans en start-up et 3 ans en agence sur Paris dans le développement mobile, je faisais du 10h-20h régulièrement, et je sais ce que c’est de bosser !
Le 07/11/2016 à 21h37
A 2500 euro net par mois minimum c’est stage bien payé. Par contre la charge de travail me paraît énorme.
Le 07/11/2016 à 21h39
Avec les mêmes droits qu’en France et le même niveau de protection social ?
Le 07/11/2016 à 21h44
Les conditions de travail des développeurs sont malheureusement connues. Mais cela dit, sans les commerciaux. Le dev n’est pas payé. L’argent ne tombe pas du ciel.
Opposer les commerciaux et la technique … une ineptie courante.
Le 07/11/2016 à 21h46
Je plussoie. Jusqu’à maintenant les meilleurs que j’ai pu rencontrer étaient dans les universités et les pires dans les mairies.
Après je pense qu’il doit y avoir un gradient de compétence entre toutes les administrations. Mais je vous rassure, c’est pareil dans le privé.
Le 07/11/2016 à 21h49
Enfin bon les commerciaux ils ont tendances à vendre tout et n’importe quoi. Ils vendent du rêve. Et comme ils margent sur leur com, ils aiment bien vendre une tonne de projets alors que derrière il n’y en fait que 1 à 10 devs maxi.
Le 07/11/2016 à 21h57
Oui, tout le monde doit vivre. (j’étais technique, je suis devenu commercial) et si je vends des tonnes de projet (que j’ai trimé comme un fou pour les décrocher), à la fin de l’année tout monde touche son bonus.
Les commerciaux c’est vraiment les pires des raclures de capitalistes et les developpeurs une bande de feignasses qui cherchent à en faire le moins possible.
Le 07/11/2016 à 22h07
C’est vrai que les droits, la protection sociale et la reconnaissance d’un stagiaire en France est vraiment enviable.
Le 07/11/2016 à 22h12
Le 07/11/2016 à 22h23
sans compter les invalides, tétraplégiques… qui continuent à perdre des points grâce a leurs enfants.
Le 07/11/2016 à 22h40
C’est la loi travail mise en pratique: des emplois précaires, sous-payés et en sous-effectif pour la mission demandée " />
Le 08/11/2016 à 01h22
Le 08/11/2016 à 02h14
Le 08/11/2016 à 07h45
Le 08/11/2016 à 08h20
Alors, tu demandes à ce que je te répondes sur un ton moins agressif ? ca marche :)
Ca je veux bien que tu le critique, moi aussi d’ailleurs je le critique, mais je ne supporte pas d’entendre “vous faites ch*” en me sentant mis dans un lot auquel je ne souhaite vraiment pas appartenir …
Encore une fois, je n’idéalise rien, pour voir des 2 côtés, le public et le privé ont chacun leurs avantages comme inconvénients, et mon point d’origine était que l’état devrait apprendre à se servir du corps d’ingenieur informatique dont il dispose ( dinsic ) ou de faire appel à la DGFIP ( par délégation avec poste à profil ), pour ce genre de postes … car ca permet de s’assurer que les compétences développées dans le cadre de ces missions peuvent être par la suite gardées.
Voilà j’espere que tu as préféré ma réponse argumentée et moins agressive ;)
Le 08/11/2016 à 08h34
Le 08/11/2016 à 08h37
2500€ pour un junior, c’est peu en CDD sur Paris…
Le 08/11/2016 à 09h56
Le 08/11/2016 à 11h33
Le 08/11/2016 à 12h31
ensuite chômage
Le 07/11/2016 à 16h43
Ils ont confondu “données d’accidentalité” avec “données de rentabilité”. " />
Le 07/11/2016 à 16h48
C’est à peine au niveau de ce qui se pratique sans la Silicon Valley
Le 07/11/2016 à 16h49
CDD
Nos “emplois d’avenir”. Le bel exemple.
Le 07/11/2016 à 16h50
Le 07/11/2016 à 16h50
Le dilemme qui nous attend sera bien pire que ça …
Le 07/11/2016 à 16h53
Le même qu’il y a 15 ans.
De toutes façons, on n’a pas trop le choix dans ces élections.
Vivement demain qu’on sache qui est le nouveau maitre du monde " />
Le 07/11/2016 à 16h54
Oui, ça me parait être un minimum. Vu le niveau d’autonomie et de séniorité attendu (à lire le brief) je vois mal comment il vont recruter des cadors en proposant un CDD à 4k … fussent ils net.
Le 07/11/2016 à 17h00
Le 07/11/2016 à 17h00
Déjà, si on ne veut pas d’âneries, il faut analyser la demande, vérifier qu’on a bien compris et que le donneur d”ordre a bien compris, ensuite réfléchir aux solutions possibles et travailler sur la mise en place.
10 mois pour la plupart des missions proposées dix mois risquent d’être courts en effet…
Le 07/11/2016 à 17h02
Quand je lis “Vous êtes développeur/euse, expert/e du numérique,… venez moderniser la France et ses institutions”, 2 500€ ça me paraît largement insuffisant. Rien que pour venir habiter à Paris, il me faudrait une grosse prime de pénibilité.
Plus sérieusement un expert ça a un prix, et même 4 000€ ça me fait sourire.
Le formulaire de candidature est top, dans “Quelle est votre expérience utilisateur de l’administration Française” j’ai mis “imposition sur le revenu, taxe foncière, taxe d’habitation, taxe de redevance audio-visuelle, deux amendes pour excès de vitesse à 1 point et 90€ chacune (52km/h au lieu de 50, et 71km/h au lieu 70)”.
Le 07/11/2016 à 17h06
Il y a encore un gros marché pour les experts indépendants, sur Paris en tout cas. Mais c’est sur qu’il ne faut pas chercher une mission de plus d’un an …
Le 07/11/2016 à 17h09
Le 07/11/2016 à 17h11
Tu m’étonnes… +1 sur toute la ligne.
Edit : quitte à bosser pour le GVT autant être dans l’armée. Mon regret.
Je serais déjà retraité au moins " />
Le 07/11/2016 à 17h33
Vu comme ça … " />
Le 07/11/2016 à 17h34
Expert du numérique junior…
Le 07/11/2016 à 17h35