Mastodon, le réseau social libre et décentralisé prêt à voler dans les plumes de Twitter
Mamouth écrase les tweets
Notre dossier sur Mastodon :
Le 07 avril 2017 à 08h45
12 min
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Mastodon est un nouveau réseau social, qui en est encore à ses balbutiements. Open source et décentralisé, il vise tout particulièrement Twitter, mais avec des différences importantes. Ce premier article vise à en expliquer la philosophie et le fonctionnement.
Depuis le week-end dernier, Mastodon est partout. Si vous en avez entendu parler, c’est que le projet se présente comme un nouveau réseau social, dont la philosophie générale est largement calquée sur Twitter. Cependant, le fonctionnement en est parfois très différent, tant sur le plan technique que dans la diffusion de l’information.
C'est lui que nous analyserons ici avec le recul des premiers jours (ce qui permet déjà à certains d'en annoncer la mort après avoir loué l'initiative). Nous passerons, dans un prochain article en accès libre, sur l’utilisation pratique de Mastodon, de la création du compte à la publication des messages, en passant par ses options, ainsi que ses limitations.
Il existe déjà plusieurs instances où s'inscrire, mais à l'heure actuelle, celle créée par l'initiateur du projet Eugen Rochko, Mastodon.social, n'accepte plus d'inscriptions pour cause de surcharge.
- Mastodon, le réseau social libre et décentralisé prêt à voler dans les plumes de Twitter
- Mastodon : mais en fait, comment ça marche ?
Mastodon, qu’est-ce que c’est ?
Commençons donc par le début. Mastodon est un projet open source et décentralisé, financé en partie via Patreon. Il existe depuis plusieurs mois, même s'il n'a été annoncé comme réellement prêt que le 1er avril sur Medium.
Souvent présenté comme un service concurrent de Twitter, ce n’est pas tout à fait le cas. L'outil a ses codes, dont un mamouth comme logo ou ses « pouets » (toot en anglais) plutôt que des « tweets ». Mais Mastodon est avant tout un logiciel que l’on installe sur un serveur, pour créer ce que l'on nomme une instance. Plusieurs ont d'ailleurs déjà été mises en ligne, une liste étant maintenue à jour par ici. La Quadrature du Net propose d'ailleurs la sienne.
Précisons tout de suite un point important, pour ceux qui craindraient une structure éclatée comme autant d’ilots isolés : chaque instance est capable de communiquer avec les autres, à moins que l’administrateur du serveur n’en décide autrement. L’idée est bien entendu que les utilisateurs aient la perception d’un large service unifié, qui s’utilise presque comme un outil centralité tel que Twitter, mais dont l’arrière-plan est radicalement différent.
Il y a donc bien l’idée d'un maillage, chaque instance faisant partie – par défaut – d’un tout. Un point qui peut paraitre quelconque pour l’utilisateur mais qui, comme nous le verrons par la suite, a son importance. Par ailleurs, on parle bien de réseau décentralisé car il n’existe aucune autorité particulière dans le maillage, pas plus que de « serveur maître » ou d’instance ayant le moindre contrôle sur les autres.
En fait, chacun peut avoir des règles différentes, selon la personne qui l’a créée. Ce point explique pourquoi le pseudo complet de chaque utilisateur sera toujours sous la forme « pseudo@domaine ». Un fonctionnement que son développeur principal Eugen Rochko compare au système fédéré des emails.
Un projet qui n’est pas né du néant
Mastodon n’est pas un projet développé depuis zéro. Eugen Rochko, s’est ainsi appuyé sur GNU social (avec lequel Mastodon est compatible), un logiciel serveur développé depuis des années et dont l’objectif est justement de fournir une plateforme de microblogging. En ça, il se veut différent d'un Diaspora* par exemple.
Sa présentation générale rappelle Twitter, matinée d’éléments de type Facebook, notamment dans les réponses. Rappelons que GNU social, n’a pas toujours eu sa forme actuelle. Initialement, ce n’était qu’un ensemble de scripts PHP, un prototype produit dans le cadre de l'édition 2010 du Software Freedom Day. Dérivé de GNU FM (plateforme communautaire pour la musique), Il ne savait alors que gérer la création de groupes et la publication de messages.
Les premières années, GNU social a continué ainsi, mais partageait une base de code commune avec un projet du même acabit, StatusNet. En juin 2013, le développeur principal de ce dernier, Evan Prodromou, annonçait finalement qu’il souhaitait fusionner les deux. Depuis, il ne reste que GNU social, devenu un logiciel de communication, capable de gérer les échanges publics et privés. Il est notamment utilisé par la Free Software Foundation (FSF).
Mastodon se veut un Twitter débarrassé de ses principales limites
Eugen Rochko a eu l’occasion de donner sa vision de ce qu’est Mastodon. Les comparaisons avec Twitter sont nombreuses. Logique : le cœur du produit est le même, à savoir la publication de messages courts pour échanger avec d’autres.
À ceci près que Mastodon permet d’écrire des messages de 500 caractères de long, contre les traditionnels 140 de Twitter (à de nombreuses exceptions près). Une manière pour l’auteur d’apporter de la nuance et de juguler les « tempêtes de tweets », qui s’abattent dès qu’un échange devient houleux.
Côté look, on est assez proche de ce que propose actuellement Tweetdeck :
Mastodon dispose également d’un flux public propre à chaque instance. Celui-ci doit en théorie rester digeste, ce qui reste à prouver. Mais il doit surtout permettre d'avoir des instances spécialisées sur un sujet, une langue ou même un média en particulier. Sa consultation n’est pas obligatoire et des options permettent aux utilisateurs de ne pas y apparaître s’ils préfèrent échanger simplement avec des connaissances.
La décentralisation comporte aussi pour le moment certaines limites. Suivre un utilisateur d'une autre instance n'est pas encore tout à fait naturel, il n'est aussi pas possible d'intégrer un message sur un site tiers comme on le fait assez facilement avec un tweet. Mais cela pourrait rapidement venir.
Un logiciel libre, déjà de nombreuses facilités
Car les différences ne s’arrêtent pas là et sont plus profondes. La principale se devine aisément : il s’agit d’un logiciel libre. Rochko explique : « Mastodon n’est pas bâti pour vendre votre temps de cerveau disponible ou données analytiques aux publicitaires. Permettre à quiconque d’inspecter son code et de soumettre des améliorations signifie qu’il est construit pour les gens, par les gens, sous la surveillance des gens ». En d’autres termes, l’utilisateur n’est pas considéré comme une vache à lait : pas de publicité, pas de trackers.
L'outil peut aussi évoluer selon l'influence de la communauté, et depuis une semaine, les modifications sont nombreuses. Mais déjà, sa constitution est solide et ouverte. Outre GNU social, il est compatible avec OStatus, repose sur une API REST et se comporte comme un fournisseur OAuth2. On retrouve ainsi déjà plusieurs clients sur différentes plateformes.
Il peut aussi être déployé assez facilement via Docker, mais aussi de manière plus manuelle ou via des services comme Scalingo / Heroku. Pour simplifier la vie des utilisateurs, ils peuvent lier un compte Mastodon et Twitter, que ce soit pour retrouver des amis. Cela passe par cette application.
Apprendre des erreurs de Twitter
Eugen Rochko indique s’être abreuvé directement à la source des erreurs de Twitter, qu’il juge nombreuses, particulièrement sur le harcèlement. Sur Mastodon, quand un compte est bloqué, il n’y a plus aucune trace de lui pour le bloqueur. Un fonctionnement auquel Twitter n’est venu que très récemment, et uniquement par étapes successives. Il est également possible de le passer sous silence.
Mastodon veut frapper par la granularité de ses contrôles. Ainsi, toute publication peut être publique, non-listée (donc pas sur le fil public), privée (uniquement pour les abonnés) ou directe, ce qui correspond au DM de Twitter. Ces derniers apparaissent d’ailleurs dans le flux, sans gestion distincte.
On peut marquer un message comme ayant un contenu sensible – ce qui nécessite un clic supplémentaire pour le lecteur – bloquer les notifications provenant de comptes qu’on ne suit pas, etc.
La délicate question de la modération
La différence de fonctionnement de Mastodon se retrouve à tous les niveaux, y compris dans la modération. Un sujet particulièrement complexe, dont Twitter fait les frais, surtout depuis plusieurs mois. L’entreprise a procédé à de nombreux ajustements, certains bienvenus, d’autres plus discutables. Petit à petit, le réseau social finit par avoir dans ce domaine les fonctionnalités qu’il aurait dû posséder depuis bien longtemps.
Mais le modèle décentralisé de Mastodon change nécessairement la donne. Puisqu’il n’y aucune instance maître ni équipe de modération, les différents serveurs doivent s’autoréguler. Or, comme l’indique Rochko lui-même, la souplesse de Mastodon permet à quiconque de créer sa propre instance, selon les règles et la thématique qui lui plairont.
Cette différence est capitale. Les instances pourraient ainsi fleurir autour de thématiques précises, fédérant des communautés plus ou moins importantes, selon l’intérêt et/ou la capacité du serveur. On peut ainsi concevoir une petite instance centrée sur la philatélie et une autre, beaucoup plus imposante, sur le monde automobile.
Chaque administrateur ou équipe d’administrateurs fixe les règles qu’il ou elle entend. Aux utilisateurs de se renseigner avant et d’accepter les conditions. Les messages contenant des propos, des images ou vidéos posant problème peuvent être signalés, mais en fonction du serveur, la réponse pourrait être lente, voire inexistante.
On trouvera donc pour chaque instance un « règlement », comme décrit par Eugen Rochko sur cette page pour son Mastodon.social. Ainsi, tout ce qui touche à l’appel à la violence, à la haine, les bots trop zélés, la pornographie quand elle n’est pas marquée comme telle, les contenus gores, la pédopornographie et globalement toute forme de discrimination seront amenés à disparaître.
Rochko précise qu’il ne s’agit pas d’une contrainte juridique, mais d’une ligne de conduite fortement recommandée. C'est donc à ce niveau que les legislateurs vont sans doute chercher à intervenir. Nous aurons d'ailleurs l'occasion d'évoquer ce point en détail dans un prochain article.
Et en cas de communauté « toxique » ?
Car que se passerait-il si une instance entière était dévolue à une thématique nauséabonde ou s’agitait au point de faire trop de bruit ? Eugen Rochko indique que c’est une possibilité. Cependant, la solution existe : « Bien entendu, des communautés avec pour seul objectif de diffuser une attitude toxique apparaîtront également. Dans de tels cas, les administrateurs d’instances pourront les mettre immédiatement sur liste noire ».
Pour le développeur, ce type de blocage pourrait rapidement calmer ces activités. Recréer une instance Mastodon réclame en effet « bien plus d’efforts » que de se réinscrire sur Twitter avec un nouveau compte : il faut avoir un ou plusieurs serveurs, payer le nom de domaine et passer du temps à tout configurer.
Le fait est, dans la pratique, qu’il est encore trop tôt pour savoir comment ces comportements seront jugulés, ou si la modération pourra s’équilibrer d’elle-même, car elle dépend bien sûr de l’attitude générale des utilisateurs, et de ce qu’ils feront de Mastodon.
En outre, la modération recouvre d’autres aspects moins évidents, comme la validation des profils certifiés. Actuellement, n’importe qui sur Mastodon peut prétendre être une célébrité ou même un média. L'utilisateur doit donc être relativement attentif, notamment au domaine utilisé. Mais l'on imagine qu'une validation via une toile de confiance ou des outils comme Keybase par exemple pourrait intervenir.
Modèle commercial : c’est comme vous voulez
Enfin, la question du modèle commercial se pose. Ici, la réponse sera sensiblement la même que pour bien des projets open source : à charge de celui qui veut créer une instance de réunir les fonds. Il peut bien entendu le faire de sa poche, appeler aux dons, lancer une campagne participative (c’est le cas d’Eugen Rochko sur Patreon), etc.
En fait, le cas n’est pas très différent d’une structure comme Framasoft, qui utilise des projets libres déjà existants et en créent des instances à capacité limitée, dans le but notamment de montrer que c’est possible. L'association a d'ailleurs déjà regroupé des CHATONS afin de vous permettre de « faire pouet ».
La question qui reviendra le plus souvent est de savoir finalement à quelle audience est destinée une instance Mastodon. Plus elle se voudra générale, plus les inscriptions risquent d’être nombreuses, plus il faudra de moyens ensuite pour fournir l’infrastructure nécessaire.
Mais rien n’empêche un particulier de monter un serveur pour une petite communauté de passionnés, qui feront leurs échanges et n’auront pas envie (ou besoin) d’interagir avec d'autres. C’est la souplesse voulue par Eugen Rochko.
Mastodon, le réseau social libre et décentralisé prêt à voler dans les plumes de Twitter
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Mastodon, qu’est-ce que c’est ?
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Un projet qui n’est pas né du néant
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Et en cas de communauté « toxique » ?
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Commentaires (82)
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Abonnez-vousLe 10/04/2017 à 08h11
Et nos followers. Et s’il y a la possibilité de perdres ses followers, je pense que la plupart des gens susceptibles de faire venir du monde sur mastodon n’iront tout simplement pas.
Le 10/04/2017 à 08h42
Oui c est les suivi des followers qui pose probleme. Tu peux changer d instance,manuellement,et en utilisant le systeme d export/import des contacts dans les options,mais ceux qui te suivent verront jusque que ton ancien compte n est plus actif,vu que le nouveau n a plus le meme identifiant. Quelque chose sera peut etre implemente plus tard,mais pour l instant, pas d autre moyen a ma connaissance
Le 10/04/2017 à 08h44
y-a pas QUE les vieux !
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Le 10/04/2017 à 08h51
Il y a une polemique en cours sur mastodon a ce sujet,entre ceux qui veulent un admin roi avec des instances plus communautaires/thematiques,ou l admin bloque ou mute plus librement,et ceux qui veulent une moderation minimale,c est a dire avec des regles d exclusion plus simples (plus proche sldes obligations legales (racisme,injures,etc)
Le choiix de l’ instance peut etre influence par ca(penser a lire la charte de chaque instance avant.( page de l instance =>about this instance)
Le 10/04/2017 à 08h58
Ca s est aussi etendu a l utilisation du cw (nsfw) en fonction des instances,qui s est etendu a la liberte d expression,considerant le cw comme une sorte de censure.Ca devrait se stabiliser avec un peu de temps
Le 07/04/2017 à 14h09
c’est surtout que l’intérêt d’une instance est peut-être plus en phase avec mon intérêt propre, plutôt que les intérêts de Twitter. C’est sans doute plus communautaire qu’universaliste.
bref, les différences ne sont pas que techniques, mais aussi politiques.
Le 07/04/2017 à 14h11
si le FBI arrive à cracker des iPhone et à identifier des tor-users, je me fais pas trop de soucis pour qu’ils arrivent à lire les messages stockés en clair sur une instance Mastodon. ^^
Le 07/04/2017 à 14h19
Oui ,certaines instances sont dans cette optique .T en as une pour la haute garonne ,une axée sur les droits trans et féministes ,etc , d ailleurs le fil d instance sur le client donne ce petit effet communauté ( sur les instances pas trop grosses hein ,pas non plus mastodon.social )
Le 07/04/2017 à 14h22
j en parlais un peu plus haut ,y as des chances de voir apparaitre du chiffrement e2e pour les messages privés dans un avenir( pas si ? ) lointain
Le 07/04/2017 à 14h23
Le 07/04/2017 à 14h44
J’ai mis plusieurs cas dans le même panier, ce qui (ce qui m’arrive souvent) rend mon message brouillon.
Dans le cas de justice, si les instances sont décentralisées, contrairement à Twitter, ils ne peuvent de manière simple demander officiellement à récupérer des détails / modérer un contenu, plus encore sur la justice d’un pays louche sur une instance localisée ailleurs.
Dans le cas du renseignement, (surtout si le chiffrement arrive) il sera difficile à un pays (la Chine incluse) de traquer un groupe de personnes communiquant sur une instance hors du pays.
Ce que je dis surtout, c’est que les “têtes pensantes” (les politiques, oui) vont accuser mastodon d’être un repère à voyous (dénomination la plus légère possible), tout comme ils accusent le chiffrement.
Après, je ne fais que soulever une problématique, sans avoir d’avis tranché. Nous verrons.
ps:
non hellmut, le FBI ne craque pas les Iphones (c’était une société privée, à cause d’une faille) et n’identifie pas les Torusers (encore une fois c’était une faille ET un honeypot). Je suis certain qu’ils feront des honeypot là aussi.
Et s’il n’y a aucune sécurité sur les données, je pense qu’on touche alors un autre problème dont la CNIL se saisira.
Le 07/04/2017 à 14h51
Oui ,vu comme ca ,si on suit leur logique ,on sort plus de facebook avec acces gouvernemental en arriere-plan et pis c est tout.
Le 07/04/2017 à 14h54
franchement que ça soit le FBI ou un privé à la demande du FBI le résultat est le même: iphones crackés et tor-users identifiés. comparé à ça, Mastodon c’est du marshmallow.
Le 07/04/2017 à 14h58
Je n’ai jamais vu de politiques accuser (ni même parler de) Diaspora ou Gnu Social d’être des “repères à voyous”.
Mastodon n’est pas diffèrent sur le fond, c’est d’ailleurs totalement compatible avec GNU Social.
Pour le mail aussi, n’importe qui peut se créer son serveur hébergé dans n’importe quel pays, mais on entend les politiques se plaindre à longueur de journée que c’est un gros problème pour la justice…
Quand à espionnage de masse, ça ne pose aucun problème que les serveurs soient à l’étranger, au contraire, c’est une condition nécessaire à respecter dans les pays démocratiques.
Le 07/04/2017 à 15h15
le politique se fout de la technique.
le politique de base est du niveau du citoyen lambda.
du coup il connait (et donc critique) Facebook, Twitter, et Telegram, basta.
le jour ou t’auras 10 millions de français sur Diaspora ou GNU Social, on en reparlera. ^^
Le 07/04/2017 à 15h43
Simple raison à mon sens : masse critique . Le chiffrement se répand et touche plus de gens ,on tape dessus et on veut faire des lois .
Les trucs vraiment de niche ,les politiques savent a peine que ca existe .
Edith :Grilled
Le 07/04/2017 à 16h14
Faut pas tout confondre non plus.
Ce que tu décris peut être largement fait avec un simple forum phpbb hébergé " />
Le 08/04/2017 à 07h36
Si les instances peuvent communiquer entre elles, qu’il y a interaction entre les membres de différences instances, puis que dans le futur, certaines disparaissent… L’intégralité des échanges sont tout de même préservés ?
Ce qui m’amène à la question de l’espace disque nécessaire pour héberger une instance. Les courts messages textuels n’occupent rien, mais si on doit stocker tous les messages des membres de notre instance, ainsi que tous ceux d’autres instances pour préserver les conversations; sans parler du fait que l’on peut poster images et vidéos allant jusqu’à 4 MB, ça peut vite chiffrer, non ?
Le 09/04/2017 à 18h09
Le 09/04/2017 à 22h42
J’ai du mal à comprendre un point.
On choisit une instance, on s’y inscrit, bam ça y est on peut interagir tous les autres utilisateurs des autres instances (car par défaut toutes les instances sont liées).
D’accord mais que se passe t-il si l’admin de mon instance décide de casser cette liaison avec les autres instances? Je ne pourrai communiquer qu’avec les utilisateurs de la même instance que moi, okay, mais si je veux continuer à interagir avec le reste du monde sur Mastodon? Il faut re-créer un compte sur une autre instance?
Le 10/04/2017 à 06h54
Le 07/04/2017 à 08h57
Mastodon NXI? " />
Le 07/04/2017 à 08h58
Donc il y a possibilité d’interaction avec des comptes qui ne sont pas chez le même provider ?
Genre pour l’équivalent des retweet, réponses, citation etc ?
Le 07/04/2017 à 08h59
(ce qui permet déjà à certains d’en annoncer la mort après avoir loué l’initiative)
aïe ! " />
Le 07/04/2017 à 09h01
Passionnant, j’espère que ça va marcher mais il reste de nombreux défis comme l’authentification et la modération. Par contre, s’ils veulent gagner en crédibilité dans les média, le “pouet !” je suis pas sur " />
Le 07/04/2017 à 09h02
Oui, on peut interagir avec toutes les instances publiques et même avec les instances GNU Social.
En faite, Mastodon est compatible avec GNU Social et Friendica.
Le 07/04/2017 à 09h03
Le 07/04/2017 à 09h04
Je n’en avais pas entendu parlé, merci de l’info et des explications ^^
Le 07/04/2017 à 09h05
Je vois carrément pas d’avenir à l’échelle d’un twitter sur ce type de projet. Le décentralisé c’est top philosophiquement mais là, c’est tout sauf attirant pour l’utilisateur lambda.
Et puis, une bonne partie des sites de la liste ne fonctionnent pas/ressemblent à un site de trolls/n’inspire pas confiance. Sans compter que le fait de ne pas avoir de système d’authentification unifié (un compte marche sur tous les domaines), si le domaine sur lequel je suis inscrit disparaît, mon compte s’en va avec…
Voilà. Sinon, j’ai tenté le coup. Je me suis inscrit sur deux sites, j’ai toujours pas reçu d’email de confirmation. Donc si en plus, on ajoute à ces problèmes, la fiabilité douteuse de certains domaines, j’ai du mal à croire que ça perce.
Le 07/04/2017 à 09h07
pouets: Dis camions!" />
Le 07/04/2017 à 09h08
le cercle des pouets disparus ? Une sombre histoire de la salle B4 post concours (tien ca fait longtemps que y’a pas eu un concours)
En tout cas y’a un débat qui semble inconciliable sur l’utilisation du “pouet”.
GitHubAu pire tu peux toujours dire “toot”
Le 07/04/2017 à 09h09
Le 07/04/2017 à 09h10
L’authentification n’est pas un problème. Si tu en as besoin, tu passe par ta propre instance ou tu utilises un service tiers pour cela.
La modération se fait déjà en fonction du règlement propre à chacune des instances.
Le 07/04/2017 à 09h12
Le 07/04/2017 à 10h45
Même des gateaux au chocolat ? " />
Le 07/04/2017 à 10h58
Le 07/04/2017 à 11h06
En même temps, ce n’est pas un concurrent commercial de twitter. Il n’y a pas de part de marché à prendre, pas d’objectifs financiers, etc.
Inutile de convaincre la majorité du public, tant qu’il y aura des utilisateurs qui y trouvent ce qu’ils cherchent et des mainteneurs pour les instances, le réseau vivra. Ce n’est qu’une nouvelle manière de présenter GNU social, réseau qui existe déjà depuis des années.
Pour comparer à un autre réseaux décentralisé, Diaspora est totalement inconnu du grand public et continue pourtant à vivre.
Le 07/04/2017 à 11h25
Pas convaincu, un énième réseau social, non merci pour ma part :)
Le 07/04/2017 à 12h08
Pour certains, les instances sont une valeur ajoutée. Ça permet de choisir “sa” communauté, de trouver plus facilement des gens avec les mêmes sensibilités.
Mais, effectivement, pour quelqu’un qui n’en voit pas l’intérêt et qui considère que c’est un frein à leur inscription, il y a effectivement du boulot à effectuer pour éliminer cette étape contraignante (la sélection de l’instance).
Si j’aime et que j’ai adopté Mastodon, c’est surtout en raison de ma conception de ce que devrait être Twitter. Elle se résume dans cette article :https://technosailor.com/2012/03/01/twitter-as-a-protocol/
Si tu veux une réelle réponse à ta question sur la valeur de Mastodon, inscris-toi dessus et va demander aux non-libristes et non-hacktivistes. Il y en a à la pelle.
Le 07/04/2017 à 12h17
Ah ça, ça aurait fait un chouette RFC du 1er avril : “Chocolate Cake Cooking over Extensible Messaging and Presence Protocol (CCCoXMPP)” " />
Le 07/04/2017 à 12h23
De mon point de vue, social et décentralisé, avec des instances indépendantes, c’est presque antinomique.
Whaller souffre du meme défaut ou qualité selon le besoin de chacun.
Y aura-t-il un catalogue des instances ?
Le 07/04/2017 à 12h26
Le 07/04/2017 à 12h28
Le 07/04/2017 à 12h52
Check dans ton dossier spam, le miens à été direct filtrer par outlook.com
Le 07/04/2017 à 13h00
" />
Le 07/04/2017 à 13h04
oui c ‘ est un gros problème . ca commence à parler d’ ajouter du chiffrement pour les messages privés ,mais on en est tres loin.
Après , les instances ,ca permet de faire comme des petites communautés ,certaines ont des themes centraux . T as un fil avec tes abonnes ,comme twitter ,un fil d instance ( ou tu peut voir ce qui passe en public sur les comptes de ton instance ), et un fil global ,ou tu vois ton instance +les autres ( enfin d apres ce que ton instance sait ,donc d apres les liens entre les comptes de ton instances et d’ autres comptes ).
Tu as une autre liste ici aussi ,je sais pas à quelle fréquence elle est mise à jour par contre . Il semblerait aussi qu’ on ait passé les 100 000 comptes ,ce qui est énorme pour un projet du genre en vitesse de progression.
Le 07/04/2017 à 13h07
Hum ce qui me dérange directe, c’est de ne pas pouvoir consulter sans être connecté… Twitter on peux se balader dessus sans avoir de compte. Donc bah non pas de énième compte pour ma part.
Le 07/04/2017 à 13h08
Tu peux changer d instance ,et tu as une fonction d export des listes de tes abonnements dans les parametres.
Après ,ils veulent implémenter quelque chose pour faciliter la migration de compte plus tard .
Le 07/04/2017 à 13h12
ben pour le chiffrement il faudrait que ça soit du E2E.
en effet si l’admin voit aujourd’hui les DM en clair, ça sert à rien de les chiffrer s’il a aussi la clé de chiffrement à dispo." />
je connais pas assez la techno derrière mastodon, mais c’est pas forcément simple à mettre en place sur toute une fédération d’instances.
Le 07/04/2017 à 13h16
Le 07/04/2017 à 13h19
Il me semble que ca parlait de E2E ,et aussi sur la difficulté d’ implémenter sans casser la compatibilité ( faut que je retrouve les pouets ^^’ )
Mastodon c est une implémentation de GNUsocial
Le 07/04/2017 à 13h27
Yep ca tente en E2E : sur ce pouet
Le 07/04/2017 à 13h28
J’ai créé un compte sur une instance, mais je me dis que je pourrais me faire la mienne. Seulement je ne sais pas comment ça se passe pour le nom d’utilisateur. On peut le transférer d’une instance à une autre ? Ou bien le système de mention permet d’avoir plusieurs noms identiques si l’instance est différente ? (une sorte de @moi@intanceplop et @moi@instancetruc)
Sinon ce système d’indiquer l’instance, c’est un peu plus lourd que twitter (mais c’est le prix à payer de la décentralisation). C’est plus facile d’indiquer “mon compte c’est @machin” plutôt que “@machin@moninstance”. Si c’est pour indiquer un domaine, autant donner son e-mail " />
Le 07/04/2017 à 13h34
2eme option ,c est l e combo identifiant + nom de domaine qui t identifie .
Par exemple ,si je cree mon compte sur mastodon.social , je suis hyrakama@mastodon .social . Sur mastodon.xyz, [email protected] .
Quelqu un d autre peut creer [email protected], ce sera pas mon compte mais le sien ,mais pourtant le même pseudo.
Pour transferer d un compte a l autre ,c est pas encore possible directement ,il semblerait que certains essaient de s y pencher . Mais dans les options ,tu peux exporter /importer ta liste de contacts
Le 07/04/2017 à 13h37
Le 07/04/2017 à 13h42
Bah y a lui dans son coin , y en a un autre qui veut faire du e2e aussi ,pour l instant tout le monde forke sa petite option,ca risque de mettre un petit moment avant que ca s estompe et s’ organise un peu. D ailleurs faut voir le commit.
Pour l instant c est clairement pas fait pour du privé de toute facon
Le 07/04/2017 à 13h51
non c’est clairement pas le but premier.
mais dans le cadre d’une fédération ou n’importe qui peut créer une instance, le chiffrement des DM devient plus sensible que chez Twitter par exemple.
Le 07/04/2017 à 13h54
C’est bien ce que je pensais, merci " />
HS : je n’avais pas vu le sous-titre, il est " /> Seuls les vieux comprendront " />" />
Le 07/04/2017 à 13h59
Clairement
Le 07/04/2017 à 14h03
Mouai… Je fais pourtant parti de la bonne génération (même si la courante c’est encore pire) mais clairement l’intérêt me dépasse. On a déjà tellement d’options (beaucoup de mauvais qualité on est d’accord) que il faut plus qu’une limite de 500 char et quelques trucs censés garantir ma liberté (mais avec l’admin serveur qui a accès à l’intégralité du contenu sans aucun soucis?). Bref…
Le 07/04/2017 à 14h04
Ca me fait penser au darknet (TOR):
De bonnes idées,
De bonnes intentions,
De gros risques d’avoir des entités illégales profiter de ce système (groupes fermés pour terroristes, pédophiles, …)
tout comme des groupes fermés pour lanceurs d’alertes, résistants …
les services de renseignement vont vite critiquer “la zone de non-droit”.
Le 07/04/2017 à 14h05
c’est pas les SR qui critiquent la zone de non droit, puisqu’ils y évoluent. " />
c’est les politiques, pour des raisons… politiques.
Le 07/04/2017 à 14h07
Meuh non ,y as pas de chiffrement ,t’ envoies le swat chez l’ admin serveur et hop
Le 07/04/2017 à 14h07
correction: les services de “police”, comme le FBI, les AD, …
qui n’auront pas accès à la modération.
Mais si les renseignements pourront créer des honey pot, ils n’auront pas accès à toutes les instances les plus sombres.
Le 07/04/2017 à 14h08
Le 07/04/2017 à 14h08
pas faux…
pas encore.
C’est open, ça pourrait arriver.
Le 07/04/2017 à 09h13
Ok merci " />
Le 07/04/2017 à 09h21
Qu’est ce que ça me fait envie ce genre de réseaux décentralisés. Mais à chaque fois, le contenu ne prend pas. On en revient toujours au problème de l’oeuf et de la poule.
C’est l’effet suiveur, en fait. Plutôt que de suivre et de copier ce que font les solutions propriétaires, il serait limite plus pertinent de chercher à inventer quelque chose.
Le 07/04/2017 à 09h21
Metttre IPv6 dans les particularités …
Je sais qu’on est ‘dredi mais quand même :/
Le 07/04/2017 à 09h22
+1 :p
J’en avais déjà entendu parler du truc mais j’ignorais qu’il y avait communication entre les instances. C’est plutôt cool comme fonctionnement.
Le 07/04/2017 à 09h23
Je m’y suis essayé et ce n’est si compliqué à utiliser si on est déjà habitué au fonctionnement de Twitter. Ceci-dit, le gros avantage de Twitter est d’avoir des inscrits à forte notoriété (personnalités publiques, marques commerciales, etc) et une base d’utilisateurs conséquente. Ce qui constitue un premier avantage, le second avantage étant que Twitter est plus abouti dans son ergonomie que Mastodon.
La comparaison entre Mastodon et et le Mail est assez pertinente finalement (ça c’est un inconvénient pour Twitter, car Mastodon peut être un outil de communication interopérable).
Le 07/04/2017 à 09h29
C’est basiquement ce que font Movim et Diaspora, ce dernier étant assez bien peuplé. Je ne comprends pas trop cette hype envers Mastodon, surtout qu’il est codé en Ruby et Node, un cauchemar pour les sysadmin.
Le 07/04/2017 à 09h30
Sinon, y’a toujours les newsgroups " />
Le 07/04/2017 à 09h44
Me fait déjà plus envie qu’Ello et l’ancêtre Google+ (au niveau de l’interface). Y’en encore quelques bugs graphiques et erreur 500 en cascacade, mais vue la vague massive de nouveau inscrit laissons leur le temps de corriger tout ça. Et c’est un projet opensource.
Par contre je serais curieux de savoir d’ou est partie la pointe d’inscription (la vague massive d’utilisateurs). En gros l’épicentre :)
Le 07/04/2017 à 09h52
En fait, ça ressemble beaucoup au principe de XMPP, mais en mode réseau social !
Le 07/04/2017 à 09h55
Est ce qu’il y a des journalistes de NXI dessus déjà ?
Le 07/04/2017 à 09h56
Oui " />
Le 07/04/2017 à 09h58
Oui. " />
Le 07/04/2017 à 10h00
XMPP peut être utilisé pour faire un réseau social. Cf: Movim
Le 07/04/2017 à 10h05
Le 07/04/2017 à 10h06
Ca ne m’étonne pas, on peut tout faire en XMPP " />
Le 07/04/2017 à 10h39
La fameuse opposition liberté vs. simplicité :)
Sauf que dans ce cas précis l’option “liberté”, Mastodon, a encore une belle marge de progression, notamment dans l’émergence d’instances solides.
Sur les plus utilisateur, tu n’as pas mentionné l’absence de pub et de tracking, et davantage de contrôle sur ses données. C’est pas négligeable !