Connexion
Abonnez-vous

Un scandale de deepnudes pousse la police sud-coréenne à ouvrir une enquête sur Telegram

Le 03 septembre à 07h40

La police sud-coréenne a lancé une enquête sur Telegram afin de déterminer si l'application de messagerie chiffrée s'est rendue complice de la diffusion de contenus pornographiques sexuellement explicites, rapporte l'agence Reuters.

L'enquête fait suite au scandale résultant de l'identification d’une nouvelle chaîne Telegram réunissant 220 000 personnes et échangeant des deepfakes pornographiques de collégiennes, étudiantes et célébrités. Le président Yoon Suk-yeol avait d'ailleurs appelé publiquement à enquêter et à sévir contre le phénomène. 


La Corée du Sud serait le pays le plus ciblé par ce phénomène, ses chanteuses et actrices constituant 53% des deepfakes pornographiques identifiés dans le monde par Security Hero, une startup américaine axée sur la protection contre le vol d'identité.

La police sud-coréenne avance que le nombre de cas pris en charge depuis le début de l'année a bondi à 297, contre 156 pour l'ensemble de l'année 2021, lorsque les données ont été rassemblées pour la première fois, et précise que la plupart des victimes et auteurs sont des adolescents.

En plus d'exhorter les entreprises de médias sociaux à coopérer plus activement à la suppression et au blocage de ces contenus, le régulateur sud-coréen des médias a demandé aux autorités françaises de coopérer régulièrement à la résolution des problèmes liés à Telegram et de faciliter la communication directe avec Telegram, rapporte Reuters.

Le gouvernement sud-coréen a en outre déclaré qu'il ferait pression en faveur de lois plus strictes pour que l'achat ou le visionnage de deepfakes à des fins d'exploitation sexuelle soit considéré comme un acte « criminel ».

La semaine passée, Telegram s'était de son côté défendu en déclarant modérer activement les contenus nuisibles sur sa plateforme, y compris la pornographie illégale.

Le 03 septembre à 07h40

Commentaires (34)

Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.

Abonnez-vous
votre avatar
« La semaine passée, Telegram s'était de son côté défendu en déclarant modérer activement les contenus nuisibles sur sa plateforme, y compris la pornographie illégale. »
C’est donc pour ça qu’un supermarché de drogue qui a repris un numéro d’un de mes ancien contact n’a fermé que lorsque Durov a été arrêté ! C’est parce Telegram modère activement les contenus nuisibles sur sa plateforme.
Ah oui oui d’accord.
votre avatar
Telegram messagerie cryptée, je pensais vraiment pas lire ça un jour sur Next (même si ça vient de Reuters avec une erreur de traduction) :eeek2:
votre avatar
Ce n'est pas vraiment une erreur de traduction : le français est une langue vivante, et crypter est passé dans le langage courant depuis 3 décennies. À part sur les sites consultés par les connaisseurs du secteur (comme NXI), la majorité du public comprendra plus facilement crypter que chiffrer dans ce sens.
votre avatar
et crypter est passer
Je veux bien que le français soit une langue vivante, mais ici le participe est passé...
votre avatar
Dans un sens, une messagerie End to End est cryptée : la clé de chiffrement n'est pas connu du service.
votre avatar
On parle beaucoup de crypter/chiffrer, mais il y a autre chose de plus important qu'il faut répéter : Telegram n'est PAS une messagerie chiffrée.

Il n'y a PAS de chiffrement de bout en bout par défaut dans Telegram. La confusion vient du fait qu'il est possible de créer des chats privés sur Telegram (qui eux sont chiffrés) mais qui sont très limités en termes de fonctionnalités. Ce qu'on reproche surtout à Telegram, c'est le manque de modération des groupes publics (qui selon moi s'apparentent plus à un réseau social qu'à une application de messagerie, d'ailleurs) qui eux ne peuvent pas être chiffrés.

Les attentats terroristes des années 2015 et leur "chiffrement-bashing" qui ont suivi n'ont pas aidé.

Signal en revanche est une application chiffrée de bout en bout. WhatsApp aussi... pourtant, on n'entend pas souvent parler de WhatsApp comme "une application cryptée"
votre avatar
Merci pour ce commentaire. Juste une précision, les conversations de groupe ne sont pas chiffrées, seules les conversations entre deux personnes peuvent l'être mais ça n'est pas par défaut (et pour l'activer ce n'est pas si évident).
votre avatar
Soyons précis :mrgreen:

Whatapps est chiffré de bout en bout, mais sa sauvegarde sur GoogleDrive/ICloud ne l'ait pas (donc un juge peut en donner l'accès dans votre dos).

Telegram est chiffré entre le client et le serveur, et la sauvegarde est gérée directement sur le serveur (d'où l'absence de chiffrement de bout en bout).

Une fois que vous savez ça, à vous de faire votre choix :yes:
votre avatar
Signal.
votre avatar
Loin de moi l'idée de prêcher pour Whatsapp mais à priori la sauvegarde distante est bien chiffrée de bout en bout.
https://faq.whatsapp.com/490592613091019
votre avatar
Alors tu as raison, ils ont introduit ça par la suite !

Mais ça reste désactivé par défaut, et je pense 99.99% des gens ne l'ont pas activé et n'ont pas connaissance que leurs backup n'est pas chiffré.
votre avatar
Effectivement, je viens de lire la procédure sur leur FAQ.
En plus il faut créer un mot de passe pour le chiffrement, c'est tout à fait attendu bien sûr mais c'est aussi un frein.
votre avatar
Merci ! En attendant l'article a été modifié mais effectivement j'étais plus interloqué par le concept de messagerie chiffrée que du mot utilisé... Précisions que oui, les messages de Telegram sont chiffrés... En transit, entre le téléphone et leur serveur (comme ce message sur next, ce site d'info chiffré)
votre avatar
edit : à supprimer
votre avatar
Je réagis sur ta dernière phrase :

Concernant la partie messagerie par ecrit, certes Whatsapp utilise le protocole Signal pour chiffrer de bout en bout mais cela ne concerne que le contenu du message et non les métadonnées qui accompagnent le message en question.

Contrairement à Signal qui fait le travail pour réduire au minimum les informations relatives aux utilisatrices/utilisateurs qui transitent en clair. https://signal.org/blog/sealed-sender/
votre avatar
Signal en revanche est une application chiffrée de bout en bout. WhatsApp aussi... pourtant, on n'entend pas souvent parler de WhatsApp comme "une application cryptée"
Parce que WhatsApp a aussi les clés :francais:
votre avatar
Cette info m'interpelle, peux tu détailler un peu plus stp ? (ou filer des liens qui documentent le sujet si tu as, merci)
votre avatar
Détailler ? Il n'y a évidemment pas de document officiel disponible pour appuyer ce propos directement, puisque leur marketing c'est de dire :
Personne d’autre que vous ne pourra lire ni écouter la personne qui se trouve à l’autre bout du fil. Pas même WhatsApp !
Mais on a vu des cas assez louches sur le traitement de données : https://www.frandroid.com/marques/facebook/1049369_whatsapp-facebook-aurait-acces-a-certains-messages-prives-meme-chiffres

Je doute que WhatsApp n'ait pas du tout accès aux contenus échangés de manière privée d'une manière cachée. Certes ils n'ont pas directement les clés de chiffrement (vu qu'on a déjà vu, notamment ici, que confronté à un mandat du FBI, ils n'aient pas donné de clés mais seulement des métadonnées), vu que leur processus de modération permet d'extraire des messages normalement chiffrés... J'ai comme un doute.
votre avatar
Pas de problème j'entends que tout cela relève du soupçon, merci pour le lien j'étais passé à côté de cette enquête de ProPublica.

-------------------

edit : après une première lecture de l'enquête et des articles qui en découlent sur d'autres médias (Gizmodo, Frandroid et NXi), j'y vois une hypothèse au sujet des signalements de messages qui remontent à l'équipe de modération en sous-traitance.
A savoir qu'il n y a pas besoin des clés de chiffrement pour réaliser l'opération décrite à partir du moment où les messages sont déchiffrés à l'instant où ils sont affichés sur le terminal du destinataire. Comme c'est à l'étape de lecture du message que la personne souhaitera potentiellement signaler ce dernier, le bouton de signalement transfère donc le message et les 4 derniers en clair à l'équipe de modération.
This forwards five messages — the allegedly offending one along with the four previous ones in the exchange, including any images or videos — to WhatsApp in unscrambled form, according to former WhatsApp engineers and moderators.
C'est comme cela que je l'interprète mais pour ma part, je ne vois pas d'extraction à proprement parler de messages chiffrés mais de transfert après déchiffrement.
Ceci étant dit, on est d'accord que cela casse complètement l'aspect confidentiel promis par le principe de chiffrement de bout en bout.

-------------------

edit2 : je note que cet aspect a déjà été débattu dans les coms de la brève de NXi à ce sujet : https://next.ink/brief_article/les-messages-whatsapp-peuvent-etre-lus-par-ses-moderateurs-sans-casser-le-chiffrement-e2e/#comment-1958198

@Freeben666 arrive d'ailleurs à la même conclusion.
Il est vrai que cette brève ne mentionne pas le caractère non-chiffré sur le passage qui relate la transmission des 5 messages à la modération.
votre avatar
En effet, merci pour cette investigation.

Mais il n'en reste pas moins que je n'ai aucune confiance en Meta et que je recommande toujours Signal pour les utilisateurs classiques à la place. Même si WhatsApp semble être le truc le moins sale qu'ils gèrent.
votre avatar
Je te rejoins, je suis sur la même ligne étant exclusivement sur Signal depuis des années malgré une forme de pression permanente qui demeure sur le fait d'être absent de Whatsapp.
votre avatar
Il serait possible de mettre des « » ou un « (sic) » à la première phrase, il m’a fallu 3 relectures pour comprendre qu’il s’agit d’un verbatim de Reuters et pas les mots de l’auteur de l’article…
votre avatar
Quasiment tout l'article est un verbatim de celui de Reuters, donc il faudrait mettre des "sic" à quasiment chaque paragraphe :transpi:
votre avatar
D'ailleurs, ça veut dire quoi, "sic" ?
votre avatar
Sic, c'est du latin qui veut dire "ainsi".

Généralement, c'est utilisé pour citer un passage ou des propos "tel quel" sans aucune modification, pas même orthographique. C'est souvent utiliser lorsqu'une tournure est un peu particulière ou contient des erreurs, pour montrer au lecteur que ce n'est pas une maladresse du rédacteur de l'article, mais que cela provient de la source originale.
votre avatar
Merci pour la précision, j'ai toujours cru que c'était un genre d'onomatopée pour dire "ah oui quand même" :bouletdujour:
votre avatar
Maintenant que tu le dis, je l'ai déjà vue sous cette forme dans la bande dessinée.
votre avatar
C'est pour préciser que c'est une citation, très utile quand tu recopie une connerie. T'indique (sic) derrière, ça montre que t'es au courant que c'est faux.
votre avatar
"Nadine Morano a déclaré que ... SIC et que.... SIC"

P'tin, ça marche ! :glasses:
votre avatar
L'article parle de contenus problématiques générés par IA qui transitent sur une plateforme, et la bataille de chiffonnier sur "crypter" / "chiffrer" gagne en priorité. On se croirait à une convention d'UFOlogues dans laquelle on présente de magnifiques photos de paysage, montagne, arcs-en-ciel, la merveille de la nature, mais l'auditoire se concentrera sur la tache noire de 4x4px au fond à droite :transpi:


Blague à part, une question au sujet des embrouilles de Telegram : effet de loupe causé par son actualité récente ou bien une bombe à retardement qui est en train d'exploser ?
votre avatar
Je suis quand même d'accord que le marronier "chiffrer"/"crypter" devient lourd à force. Je reconnais qu'il faudrait utiliser le bon terme, d'autant plus sur un média spécialisé, mais de là à ce que ça devienne le sujet majeur de discussion...

Et puis surtout ça rate le point central : Telegram n'est pas une application chiffrée, même si beaucoup de médias semblent penser le contraire...
votre avatar
contenus pornographiques sexuellement explicites
Ce n'est pas dans la nature même de la pornographie, d'être _sexuellement explicite_ ?
votre avatar
T’as du porno soft.
votre avatar
Il est néanmoins sexuellement explicite, sinon, ce n'est pas du porno mais de l'érotique.

Un scandale de deepnudes pousse la police sud-coréenne à ouvrir une enquête sur Telegram

Fermer