L’annonce a été faite par Patrice Caine, PDG de la société. Une annonce à contre-courant de plusieurs géants du Net qui licencient par (dizaines) de milliers.
« Nos activités – la défense et la sécurité, l'aéronautique et le spatial, l'identité et la sécurité numérique, dont la cybersécurité – sont toutes en croissance, ce qui explique nos importants besoins de recrutement, en particulier de jeunes talents », explique-t-il au Journal Du Dimanche.
Cette bonne nouvelle s’inscrit dans la lignée des précédentes années : « Cela fait déjà huit ans que nous recrutons 5 000 à 8 000 personnes par an, pour un effectif total de 80 000 salariés, dont 40 000 en France. Et 11 500 l’an dernier ». En France justement, le PDG estime qu’il faudrait doubler le nombre d’ingénieurs… mais ce n’est pas si simple.
« La régression constatée en mathématiques et, plus largement, en STIM – sciences, technologie, ingénierie et mathématiques – est inquiétante. Sans réaction pour l’enrayer et restaurer le niveau, ce déclin pourrait devenir rapidement un écueil ».
Commentaires (27)
#1
Le fait que cette société opère sur dans des domaines qui sont de + en + controversés (spatial / avionique, défense / “sécurité” , espionnage / cybersécurité… ) n’est-il pas non plus une raison de cette “difficulté” ? …. Je ne pose un peu cette question, étant conscient du biais négatif que j’ai moi-même de ces domaines d’activité:
Je vois Thalès comme une grosse boite d’état, assez “lente” dans ses process, et baignée dans le copinage dans les couches hiérarchique élevés (du fait principalement de ses contrats avec les officines de l’état)
#1.1
Il faut arrêter de vivre dans un monde de bisousnours.
Ça a coûté cher à l’Ukraine qui pour son indépendance a accepté de se départir de son arsenal nucléaire avant que la Russie l’envahisse par la Crimée en 2014.
Ça coûté cher à la France en 39 alors que l’armée fustigeait les politiques pour un budget militaire très en dessous des besoins… Comme aujourd’hui où nous aurions beaucoup de mal à résister à une attaque du type de celle que subit l’Ukraine.
Le fait que nous ne soyons pas seul, ne veut pas dire que nos alliés soient mieux préparés donc plus efficace.
Je serais d’ailleurs très curieux de voir si Macron appliquerait les conseils qu’il prodigue à Zélenski si la résolution d’un conflit dans lequel la France serait engagée nécessitait de se séparer d’une partie de notre territoire comme la Guyane, La Réunion, Tahiti ou plus près la Corse …
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#1.2
Tu n’oublierais pas un peu vite la dissuasion nucléaire ?
Il faut comparer ce qui est comparable. Et d’ailleurs, l’Ukraine ne se serait certainement pas fait envahir comme ça si ils avait gardé leur arsenal (en bon état de fonctionnement et bien protégé… Ce qui coûte cher).
Cette histoire montre bien au monde l’importance qu’a l’arme nucléaire (pour les régimes impérialistes et leur victimes ) et il y a fort à parier que de plus en plus de pays vont chercher à l’avoir.
Si la Russie n’était pas une puissance (pauvre) nucléaire, ça fait un moment que l’OTAN aurai “calmé” le jeux.
#2
: « Cela fait déjà huit ans que nous recrutons 5 000 à 8 000 personnes par an”
(dans le milieu des ‘NTC’ ) c’est bien de le préciser, car ça joue, souvent, ‘au yoyo’ !
#2.1
Jeunisme.
Et c’est toujours le cas vu ce qui est cité par l’article: “nos importants besoins de recrutement, en particulier de jeunes”
J’ai été presta 7 ans à Colombes/Gennevilliers.
Pas embauché pour 2 raisons:
Et effectivement, leur pyramide d’age est très décalée car le package salaires + avantages (dont leur CE et le plan d’abondement) + le fonctionnement un peu comme une SSII intégrée (avec des vices associés mais ce n’est pas le propos) permettant de ne pas se scléroser à poste, ils ont essayé de la décaler vers la gauche.
Sur la fin de cette longue période, j’ai aussi vu le management se tendre/dégrader en tout cas à TCS; cela ne semble pas être le cas sur tous les sites.
Visiblement, ils payent cette politique. Que n’a pas mon dernier client, Airbus DS, qui voulait m’embaucher…
#3
Avec la convention collective de la métallurgie ils ne devraient pas avoir de mal, ou alors c’est autre chose
#4
Quelle régression ? Constatée où, sur quels critères ?
#5
Lors des entretiens d’embauche.
Constatée ailleurs qu’à Thales sur des critères précis (problème posé à résoudre / connaissances et maitrises réelles et pas pipeautées dans un CV).
/end mylife
#5.1
J’ai toujours passé des entretiens avec mise à l’épreuve / jeu de rôle + entretien RH + entretien manager. Jamais eu l’impression qu’un imposteur pouvait facilement passer les tests. ça + la période d’essai de 6 mois qui permet à l’entreprise de voir si la nouvelle recrue fait le job.
J’évolue dans une bulle ?
#5.2
Travaillant pour cette société, et toutes celles qui gravitent autour de la defense et le spatial, le recrutement est très compliquer car les projets sont ultra segmentés (problème de securité defense sur certain document, donc toutes personnes avec au moins un contact direct avec une puissance étrangère est écarté), tu ne fais qu’un petit morceaux (si tu écris les spec, tu n’ecris pas les tests, tu ne fais pas l’intégration et encore moins les essais en opérationnels) donc il faut “aimer” ne faire qu’une seule chose pendant plusieurs années …. il est dur de maintenir “un jeune” qui est en mode start-up dans une boite qui met 3 an à valider un budget et encore 2 ans pour lancer le projet qui doit durer 1 an max, avec un retard de final de 5 ans (expérience vécu et j’en suis sorti pour ces raisons)
#5.3
Il faut aussi ajouter que hors management d’équipe, pas d’évolution. Un ingénieur qui se consacre uniquement à la partie technique est sûr de stagner, d’une part il ne rentre pas dans le jeu du copinage pour monter dans les strates de management, mais en plus comme il est dur à remplacer, surtout pas de promotion ou d’évolution.
#6
Je n’ai pas dit le contraire: la problématique ici est de trouver des recrues qui passent tous les tests.
Vu le nombre d’entretiens hallucinants auxquels j’ai assisté, embaucher un certain nombre de candidats devient vite problématique car le nombre de “bons” candidats potentiels n’est pas suffisamment élevé.
#6.1
Il y aussi ceux qua ça saoulent rien qu’à l’idée de passer ces tests. Être bons aux tests est un plus, mais ça ne garantit pas que ça va coller avec la personne embauchée. Par contre, ça filtre beaucoup plus, ça peut être encore plus compliqué de trouver le profil recherché.
#7
En 39 il y a eu une grosse erreur stratégique qui a changé la donne.
Et je crois que la France avec 200 000 militaires (même si la majorité ne sont pas des rôles combattants) aurait été plus efficace que l’Ukraine (195 626 en 2021) au début de la guerre. Surtout que contrairement aux Ukrainiens la France avait de l’équipement récent (et meilleur que ceux des Russes si j’ai bien suivis)
#8
Si ça les “saoulent” de passer des tests pour vérifier que leurs compétences correspondent à celle qu’ils “vendent”, qu’ils ne viennent pas aux entretiens mais par contre il va falloir qu’à un moment ou à un autre, ils se fassent à l’idée de se faire “évaluer” tout au long de leur travail.
#8.1
Se faire évaluer pendant son travail, oui. Le problème, c’est que les tests sont rarement représentatifs de ce qui est demandé pour le poste. C’est plus du casse-tête, avec parfois en prime la personne qui te regarde pour te mettre la pression.
De tous les tests que j’ai pu passer, j’en ai pour l’instant jamais fait un qui était représentatif de ce que je fais sur le terrain.
À mon avis, les devs expérimentés étant en ce moment en position de force face à la forte demande, ne vont pas s’ennuyer à passer X tests alors qu’ils peuvent avoir facilement une place tout aussi bien payée sans devoir se faire torturer pendant 4h.
#8.3
la personne qui te regarde pour te mettre la pression.
je me souviens d’un test que j’avais passé, où la personne s’était mise
au fond de la salle (10 m), juste pour surveiller qu’il n’y avait
pas de triche (on était 3 ) !
#8.2
Le problème c’est que tu as les tests intelligents et les tests cons ainsi que la méthode d’évaluation “intelligente” vs “scolaire” (au sens péjoratif).
J’illustre mon propos. J’ai postulé pour une boite (genre un ThermoFisher) sur un poste où il cherchait quelqu’un pour porter leur code de calculs sur du GPU et en calcul parallèle (techno OpenMP & MPI). Je postule, mon CV est retenu. Et voilà que la RH me demande de passer un test pour évaluer mes compétences.
Alors de 1. J’ai déjà publié une tonne de papiers, je vois pas pourquoi je devrais justifier de quoi que ce soit. Mes publications en lien avec ce domaine font foi de mes compétences. 2. Le test est un test de niveau L1 info sur CodingGame ! On te pose des questions techniques complètement délirantes (genre 1 & 1 = ?). Ensuite, quand on te demande de réfléchir à un problème, c’est juste bêtement recraché un algorithme appris en cours en un temps limite. Soit tu sais, soit tu sais pas. Super booléen !
Conclusion 1. Non seulement le test ne correspond à rien demander (elle était où l’évaluation GPU, des subtilités de la gestion des caches en OpenMP), mais en plus on t’évalue à une bête note ! A quoi servent les diplomes d’ingés et les travaux effectués auparavant (autres boîtes, recherche…)
–> Conclusion 2. je boycotte ces boîtes avec ce genre de tests qui donnent l’impression de chercher des pisseurs de codes ! Si elles veulent attirer des gens compétents, qu’elles commencent par ne pas les prendre pour des cons avec ce genre de tests.
Après, il y a des boîtes où le tests est déguisé dans l’entretien. Et dans ce cas, elles évaluent largement plus ta capacité à approcher et à résoudre un problème qu’à pouvoir bêtement recracher la solution. Et d’une façon générale, ce genre de boîte retiennent mon attention.
Le seul intérêt au recours à des test à la codingame est simplement de pouvoir faire un tri, d’abaisser votre salaire pendant la négociation et de faire croire que les “Talent Acquisitions”, “Recruteur” ne sont pas des bullshit jobs parfaitement remplaçable par une IA.
#9
“Nous recherchons surtout des jeunes talents” = on fait plus de beurre sur le dos de jeunes qui ont une relation distante avec le sommeil et se contentent de 3 cacahouètes.
Si l’esprit de management à la franco-française pouvait se mettre dans la tête de valoriser le rôle d’expert technique plutôt que d’offrir la gestion de projet comme seule perspective d’évolution tout irait sans doute bien mieux.
Il y a un gros souci dans les entreprises où production et R&D sont vu comme des centre de coûts à réduire à tout prix alors que le département commercial est vu comme un centre de revenu et se gave de bonus.
#9.1
Et qui sont moins syndiqués… parce que ne passe pas aux environs d’un site Thales durant les négos annuelles NAO, quand ils sont en forme ils peuvent aller jusqu’à bloquer des routes
(du coup ils n’ont pas réussi à le débaucher)
Anecdote: ils ont fait une propale à un collègue d’une autre SSII, plus jeune: ils ont réussi à taper en dessous de la SSII
#9.2
Et du coup, on se retrouve aux postes de management avec des personnes qui y ont été automatiquement propulsées, qui n’en ont pas les compétences et n’ont rien à faire là. Ceci dit, c’est en train de changer tout doucement dans une quantité croissante de boîtes françaises avec une autre mentalité et qui ont bien compris la valeur ajoutée de l’expertise technique.
#10
Les tests à la zouave, c’est surtout dans les ESN (et le niveau n’y vole pas nécessairement très haut).
#11
Si tu n’es pas crédible sur le conventionnel, ta dissuasion ne vaut rien. Imagine, la Chine s’attaque à la Nouvelle Calédonie :
En fait, la dissuasion nucléaire, elle sert avant tout à dissuader l’autre de la première frappe nucléaire.
La preuve en est, la Russie n’a pas utilisé le nucléaire car elle sait très bien que les conséquences négatives seraient bien supérieures au gain potentiel. Donc, il faut un conventionnel fort, et c’est dans ce cadre que Thalès anticipe une montée d’activité et un besoin de recrutement.
C’est avant tout pour ça qu’il ne faut pas céder au chantage nucléaire. Il y a un risque de court terme non nul mais modéré, mais à long terme, céder relancerait la course à l’armement nucléaire en montrant que, à partir du moment où tu n’es pas nucléarisé, tu es une proie, et si tu l’es (nucléarisé), tu peux obtenir ce que tu veux de ceux qui ne le sont pas. Et on finirait par tous les pays nucléarisés, et un feu d’artifice à peu près garanti à moyen terme.
Pour en revenir à Thalès, il faudrait surtout que la question se pose chez eux (et tous leurs potes de la BITD) de sortir de l’artisanat et de passer à l’industrie (j’ai pleuré quand j’ai vu le drone patroller de Safran à 15 M€ pièce quand tu vois le taux d’usure du matos en Ukraine).
C’est raisonnable de ne pas s’impliquer directement, mais même si on le faisait, rien ne dit que Poutine prendrait le chemin nucléaire (tant qu’on ne menace pas mortellement la Russie), il a bcp plus à perdre qu’à gagner à ce jeu là (et nous aussi, ceci expliquant cela).
Sinon, ta dernière phrase me rappelle une blague :
Un Russe arrive à Moscou après un long séjour dans un trou perdu de Sibérie.
#11.1
alors je voudrais pas casser ton phantasme mais l’OTAN ne fonctionne QUE et UNIQUEMENT au dessus de l’équateur :p.
https://www.nato.int/
et bravo au troll pro zelinsky d’avoir réussi a parler de l’Ukraine en moins de 10 postes sur une news de Thalès qui embauche. Prochain challenge les commentaires de tarte tatin sur marmiton : GO !
#12
Pour connaitre quelques personnes qui y travaillent encore le management part complètement en couilles, c’est géré principalement par des marketeux et financiers sans aucune compétence techniques (pléonasme) qui foutent le bordel partout et plantent des projets à tour de bras à cause de leur incompétence et de leur incapacité à gérer des équipes mais qui ne se remettent jamais en question, du coup les bons ingés se barrent tous les uns après les autres car il n’y a plus moyen de bosser correctement là dedans.
Après tu m’étonnes qu’ils cherchent à recruter de l’ingé en masse, va déjà falloir trouver du monde rien que pour compenser tous ceux qui se barrent
#12.1
Ta connaissance est sur quel site?
) et de fait, les gros clients comme Thales qui n’ont plus assez de réponses à leurs demandes d’achats de profils (en même temps, ils ont participé activement à la désertification: quand ils achètent un ingé expérimenté pour le prix d’un junior, forcément l’ingé est largement sous payé et finira par se barrer, donc, la ligne se videra. Cas perso en tout cas)
Je serais curieux aussi de savoir si les tensions RH actuels dans nos métiers ont impactés les SSII/ESN (je pense que oui, d’ailleurs mon ancien employeur n’a pas manqué de prendre de mes nouvelles, des fois que je fasse boomerang. Ca ne coutait pas grand chose d’essayer
#13
Des partenaires non membres tels que l’Australie existent pourtant.
En même temps, il est pas vraiment hors sujet, la charge de la BITD est fortement liée à la guerre en Ukraine et les changements de politique défense qui en découlent dans tous les pays d’Europe dont en France.