Si la première partie de l’attribution des fréquences 5G a pu se dérouler sans encombre (les quatre opérateurs sont repartis avec 50 MHz pour 350 millions d’euros), la seconde a été repoussée à cause de la crise sanitaire et des mesures de confinement. Depuis, on attendait que l’Arcep fixe une nouvelle date.
Bouygues Telecom (avec un appui marqué de Martin Bouygues) militait activement (dans la presse, au Sénat) pour les repousser à la fin de l’année, tandis que le gouvernement voulait les organiser en septembre.
Le régulateur vient de trancher : « l’enchère initialement prévue au mois d’avril à une date comprise entre le 20 et le 30 septembre […] Cette enchère principale sera suivie en octobre d’une enchère pour le positionnement des fréquences des lauréats dans la bande puis de la délivrance des autorisations qui devrait avoir lieu en octobre ou novembre ».
Sans surprise, c’est une « bonne nouvelle » pour Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie) : « la 5G sera un levier indispensable pour attirer des investisseurs et muscler notre industrie. Quand d’autres pays appuient sur l’accélérateur et en font un élément de leur relance éco, il serait malvenu d’appuyer sur le frein ».
L’Arcep annonce par contre un changement important : « L’ouverture commerciale de la 5G se fera ensuite à l’initiative des opérateurs. L’Arcep lève à cet égard l’obligation du cahier des charges qui imposait cette ouverture dans au moins deux villes par opérateur avant la fin 2020 ».
Sébastien Soriano en profite d’ailleurs pour mettre en avant une « 5G choisie et progressive » : « Choisie par les consommateurs, qui doivent être bien informés. Choisie à travers ses usages, qui doivent dessiner un numérique soutenable ». Une manière pour le président de l’Arcep de souffler le chaud et le froid alors que la question de la 5G fait débat. Il avait d’ailleurs déjà expliqué que la question de la « stratégie de communication » était délicate.
Dans la foulée de l’annonce des enchères, une foire aux questions sur la 5G a été mise en ligne. Elle évoque évidemment les nouveautés de la 5G, le besoin de nouvelles fréquences, les dates de lancement et la question du « retard », la question des antennes, de l’environnement, de la santé, de la neutralité du Net, etc.
Commentaires (8)
#1
À la décharge de Bouygues, si l’État ne définit pas exactement les matériels interdits, cela va être difficile d’avoir une vision des dépenses à effectuer.
Je trouve qu’au lieu de polémiquer sur la 5G, il faudrait mieux, polémiquer sur les zones blanches.
#2
On pourrait faire un jeu, on remplace “5G” par “Immigration” et ça devient assez marrant à lire !!!
Blague à part on sent que tout ce petit monde est fébrile !
#3
“la 5G sera un levier indispensable pour attirer des investisseurs et muscler notre industrie. ”
J’ai arrêté la lecture pour me rouler par terre de rire… un quart d’heure.
J’ai pu reprendre. Ça va. Ça va.
#4
le problème de la 5G hormis la conso, n’est pas la démultiplication phénoménale que ça va provoquer pour l’IOT avec tout équipement même anodin ( prise connectée ) se mettre en 5G et les énormes problèmes de sécurité que cela provequera ? déjà qu’actuellement c’est horrible mais alors là ..
#5
#6
lorsque la 4G est arrivée les usages n’existaient pas, aujourd’hui les usages sont la et la couverture n’est pas totale après presque 10 ans de déploiement…
La croissance de la bande passante demandée sature pratiquement les zones très denses, et il deviens difficile de densifier la couverture en nombre de sites.
La 5G répond a ce problème avec de nouvelles fréquences et une densité d’informations plus importantes.
d’autres part si on ne commence pas a déployer maintenant, nous ne seront pas prêts quand les usages seront la, et les mêmes qui disent que ca ne sert a rien chouineront alors sur les opérateurs.
#7
#8
L’infrastructure fait les usages. C’est clair (comme l’autoroute fait la circulation automobile, comme le supermarché fait la vente de yaourts industriels, etc). Si on ne réfléchit pas aux usages avant, on occasionnera donc des usages pas forcément utiles mais très probablement énergivores (Netflix sur écran géant à la maison en 8K faisant partie des usages à éviter, selon moi, on peut en débattre).
Le progrès technique doit-il servir l’économie financière et consumériste ou le progrès technique doit-il servir l’économie (au sens étymologique du terme) et le bien-être humain ?
Se poser des questions (et il n’y pas de mauvaises questions), c’est éviter les mauvaises réponses (et il y en a à foison, et des plus banales).